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2.3.2 Marchés contestés

Si nombre d’acteurs de la formation ont une position relativement neutre vis-à-vis des dispositifs de marché et des situations concurrentielles – même s’il disent volontiers regretter ces états de fait et leur évolution –, les militants de l’éducation populaire récusent quant à eux, pour des raisons politiques et morales, la coordination sociale de l’activité de formation par le biais du marché458. Malgré tout, bon gré mal gré, ils s’en accommodent.

La formation est un produit vendu sur un marché.

Puisque le statut associatif sert volontiers d’argument de dénégation d’une implication marchande, commençons par affirmer qu’il n’y a guère de doute que les formations de l’animation dont il est ici question constituent un « produit ». Voici ce qu’en dit A. Marchand459 :

« […] Premier facteur, il faut se persuader que l’association peut produire des marchandises. […] Le fait que l’association travaille essentiellement sur les services, sur des biens immatériels n’invalide pas l’idée qu’elle pourrait fonctionner pour le marché. En gros, on repère trois conditions, pour qu’un produit soit une marchandise :

- la première c’est que la production doit provenir de “cellules privées indépendantes les unes des autres”. (Cela invalide l’idée de biens publics produits par l’État). Une association, évidemment, relève de l’initiative privée460.

- Deuxième condition, il faut “qu’elle soit le produit d’un travail de type professionnel”. (Cela invalide tout ce qui relève de la proximité, de la socialité ou de l’entre aide [sic]). Mais rien ne dit quand on parle de travail professionnel que l’on soit dans un rapport de type salarial. Un travail professionnel peut être un travail indépendant, un travail salarié, voire même un travail gratuit. D’où le débat sur la différence entre le bénévole et le militant. À l’heure actuelle, quel est le maître mot du bénévolat ? C’est la professionnalisation du bénévolat. […]

- Et troisième condition pour qu’un produit soit une marchandise, c’est le fait que, la production “teste sa pertinence sur le marché” [...].

457 J’emprunte ce titre à l’ouvrage de Philippe Steiner et Marie Trespeuch (dir.), 2014, Marchés contestés. Quand le

marché rencontre la morale, Toulouse, Presses Universitaires du Midi.

458 En fait, cette dénonciation est une sorte de lieu commun obligé des dirigeants des organismes de formation.

Officiellement, par exemple quand ils sont réunis dans le cadre du CRAJEP, ils en critiquent la pression et, selon eux, son accentuation. En privé, la plupart d’entre eux s’y adaptent très bien. Cf. aussi à ce sujet l’annexe « Faire semblant d’être pur des questions économiques ».

459 Alain Marchand, 2000, pp. 3 et 4. Le texte dont provient l’extrait cité est celui de son intervention et des réponses

aux questions des auditeurs de sa conférence lors de l’Université d’automne de la FFMJC, 31 Octobre 2000.

460 Les critiques du marché par les membres des organismes de formation assimilent celui-ci à l’entreprise, c’est-à-

dire à la possession privée des moyens de production. Partant, ils considèrent l’activité associative comme relevant du « non privé », moralement associée au « public ». Cet argument, contrefactuel, est pourtant efficace.

Ces trois caractéristiques qui font une marchandise ne font aucune place aux caractères matériels ou immatériels, ni au type de cellules de production. Rien ne dit que le marché suppose des entreprises privées sous la forme des PME ou de grandes entreprises. Le marché peut très bien être alimenté par des formes coopératives, par des formes associées, sans qu’il n’y ait de remises en cause de la logique du marché lui même. L’association peut parfaitement produire des produits associatifs valorisés et vendus sur le marché. »

Compte tenu des critères mis en avant par l’auteur, la cause semble entendue : les formations de l’animation sont des produits proposés sur un marché. Et l’auteur ajoute :

« […] l’association est parfaitement compatible avec le marché, c’est une forme de propriété différente, ce n’est pas une critique ou une posture non-monétaire ou non-marchande. »461

Ce qui semble ici évident est pourtant contesté par une partie des acteurs de la formation, dans les organisations les plus militantes (CEMÉA surtout, Francas et Ligue de l’enseignement dans une moindre mesure) : la formation, affirment-ils dans une tentative rhétorique d’affirmer une distance avec les mécanismes économiques, ne serait pas, ou ne devrait pas être, une prestation vendue sur un marché concurrentiel. C’est bien sûr dans la première de ces associations que l’on peut entendre les positions les plus affirmées462.

Enquêteur : « Je ne comprends pas. Les stagiaires, ils payent, ce sont aussi des clients.

Régis B., directeur régional CEMÉA : Ah non, non, c’est pas pareil. On est pas sur un marché. On peut pas dire que les stagiaires ce sont des clients. C’est autre chose. On essaye d’avoir une autre relation avec eux. »

Clarifiant cette position, voici ce qu’on trouve dans la version préparatoire du « Projet Régional d’Action et de Développement » (PRAD), soit le projet associatif pluriannuel de la même association :

« Nous devons renforcer l’invitation. Le stage n’est pas une prestation que l’on propose à des clients. Il est à la fois un levier de transformation des pratiques et un outil pour renforcer notre mouvement tant qualitativement que quantitativement quels que soient les secteurs. »463

Les stagiaires seraient donc des « invités ». Nous avons pourtant vu plus haut qu’ils ne savent généralement pas à quoi464.

461 Ces analyses sont tout à fait cohérentes avec celles d’Olivier Favereau (cf. l’annexe « Associations ou

entreprises ? ») et confirment que les associations étudiées sont des entreprises.

462 Cf. l’annexe (de la 1ère étape) « Un essai de caractérisation des organismes de formation ».

463 Source : « PRAD - Travaux du 11 au 13/11/2016 », p. 16. Ce document fait l’objet d’une longue élaboration

collective par les membres actifs de l’association à partir d’orientations fixées par le dernier congrès national. Il fixe les principes et lignes directrices de l’association régionale pour cinq ans. Il est voté en assemblée générale. Après les statuts, c’est la référence fondamentale pour l’association. Il s’agit ici de la version préparatoire, rédigée par les dirigeants associatifs. La section citée n’a pas été retenue dans la version finale mais exprime clairement un propos souvent répété et le point de vue fréquemment argumenté par ces mêmes dirigeants.

464 On observe dans ces deux courts extraits les différentes finalités – de fait non annoncées aux stagiaires – de la

formation pour la plupart ou tous les organismes. Il s’agit de s’assurer une clientèle qui, si possible, ne se sente pas cliente mais moralement engagée avec un organisme, et donc qui y revienne lors de la session suivante. Par ailleurs, l’intention est d’agir sur le monde – au moins sur l’éducation –, par démultiplication, par l’intermédiaire

Une économie morale de la formation ?

« La valorisation monétaire de l’utilité sociale » : M. Hély a ainsi intitulé une intervention lors d’un séminaire à propos de l’économie sociale et solidaire465.

Parler de « valorisation monétaire » et non de « vente » restitue, semble-t-il, une valeur morale à l’activité vendue par l’économie sociale et solidaire. La valeur économique serait la mesure de la valeur sociale, ou du moins d’une partie de celle-ci car une autre partie de l’utilité sociale n’est pas aisément mesurable ni valorisable : par exemple la contribution à la cohésion sociale, ou bien l’apprentissage et la pratique de la démocratie locale, ou la familiarisation avec le « métier de parent ». La valorisation monétaire serait aussi la mesure de ce que la société est prête à payer pour l’utilité sociale obtenue. Et les producteurs reconnus, affichés ou auto-proclamés de cette utilité sociale seraient ainsi amenés à mettre celle-ci en avant pour que leur activité soit valorisée monétairement.

Il s’agit d’un mécanisme qui ressemble à celui décrit par M. Weber à propos de la naissance du capitalisme : la valorisation monétaire étant la mesure de l’utilité sociale, plus cette valorisation est élevée, plus les producteurs de cette utilité sociale peuvent considérer que leur production est utile socialement. Plus ils gagnent, plus ils font partie des élus466.

Lorsque les effets du marché sont favorables, il est dès lors tentant d’interpréter ce succès économique comme résultant de la qualité de l’activité produite, ce que les dirigeants des organismes de formation font volontiers. Et d’attribuer les échecs aux actions voire aux manœuvres de ses concurrents ou aux travers du marché. Les retournements de tendance sont dès lors difficiles à interpréter et surtout à accepter moralement. Lorsqu’ils sont durables, les questions sont déchirantes et peuvent provoquer chez les plus militants un repli défensif467 : « la société ne veut plus de nous, voulons-nous encore de la société ? »

des stagiaires, et dans le sens des idées « portées » et « défendues » par l’organisme qui les accueille. Enfin, si les stages servent formellement à former des animateurs, ils servent tout autant à « renforcer notre mouvement » c’est-à-dire à former des formateurs et à susciter des vocations de formateurs et de militants. Cf. aussi à ce sujet l’annexe « Pourquoi les formations devraient être gratuites : les arguments des militants ».

465 IIIème journée d’études de l’IDHE.S, Université de Paris I Panthéon Sorbonne, 10 juin 2015, « Biens communs,

argent, valeur ».

466 Il ne s’agit pas ici d’une libre association d’idées de la part d’un sociologue débutant. J’ai souvent entendu, au

cours de ma carrière professionnelle, des dirigeants d’entreprise expliquer très sérieusement que le chiffre d’affaires de leur société, et son évolution, étaient la véritable mesure de la qualité de leurs produits et de la satisfaction de leurs clients, partant qu’il n’était guère besoin d’en envisager d’autre. Leur argument principal ? L’évidence, et même le bon sens.

Le financement par les subventions est effectivement communément interprété468 comme la reconnaissance par la collectivité (l’État ou les collectivités territoriales censés représenter la population et le bien commun) de l’utilité sociale, et tout particulièrement de la part non monétarisable de cette utilité. Il est donc perçu presque comme un dû, et sa quasi disparition à la fois comme une injustice, une erreur et un aveuglement des autorités. Ou le résultat d’une politique à la fois coupable et cynique.

« Nous constatons, au sein [...] de l’ensemble des réseaux associatifs et d’éducation populaire, l’existence d’une pression économique centrant de plus en plus les mouvements, fédérations, associations vers les questions, enjeux économiques et de maintien de postes salariés, vers une société de consommation et médiatique entraînant une évolution dans les formes d’engagement et de militantisme. »469

En réalité, les formateurs ne sont pas en relation avec le marché.

Il est intéressant de noter que, si les militants, et les dirigeants associatifs, contestent pour la plupart ou dénoncent le marché, particulièrement dans sa composante concurrentielle, les acteurs que sont les salariés des organismes et plus encore les formateurs sont peu voire pas du tout en contact avec cet enjeu. Pour eux, le rapport marchand est réduit à son strict minimum, voire à rien du tout. La relation entre l’organisme et les participants aux formations, au stade de l’achat, est le fait des services administratifs de l’organisme. Pour les formateurs, ensuite, ce sont des publics et des stagiaires470. Bien sûr, les formateurs de l’animation professionnelle ne peuvent ignorer les questions de financement, mais il s’agit d’une approche et d’une logique différentes de celle de la vente. En réalité, l’action marchande est très circonscrite dans les organismes, elle implique les dirigeants et éventuellement les responsables de « secteurs » (animation volontaire, animation professionnelle). Finalement, en pratique il y a moins contestation de la logique marchande que mise à distance de celle-ci. Cela amène même nombre de formateurs professionnels à dénoncer, non plus les marchés, mais ce qu’ils considèrent comme l’obsession économique de leurs propres dirigeants ; et à regretter que, venus en militants ou au moins en convaincus pour faire de la formation, ils consacrent une partie de leur temps à contribuer à répondre à des appels d’offre.

468 Pas seulement par les dirigeants des organismes de formation mais y compris pendant des décennies par l’État lui-

même quand il attribuait aux fédérations d’éducation populaire des subventions de fonctionnement (et non sur projet) afin de les aider à exister et à assurer ce qui était de fait considéré comme un service public.

469 Source : « Demandes de subvention. Convention CEMÉA - Ville de St Nazaire - 2014 », p. 1.

470 Une fois le stagiaire inscrit dans la formation, la relation marchande est en général mise de côté. Elle ne resurgit

guère qu’en situation de litige, où elle est susceptible de constituer un levier de pression à la disposition du stagiaire.

Le marché malgré tout.

On le voit et on le verra, le marché impose sa vérité. Il impose la réalité de sa présence et son rôle dominant. Il impose donc ses logiques. Elles se traduisent dans la nécessité d’une gestion équilibrée, donc d’une conduite économiquement efficace (souvent traduite en conduite économe) de la formation, dans la concurrence, dans la vérification de la solvabilité des apprenants, dans le suivi de la trésorerie et donc des facturations et des règlements.

Mais si les organismes les plus critiques s’impliquent tout autant que les autres dans ces jeux marchands, c’est aussi que la compétition est idéologique et se rapproche même parfois de l’esprit de clocher. À chaque fois, la confrontation des idées ou le mépris pour le confrère, alors adversaire idéologique, s’actualise dans la concurrence marchande, mais la première occulte ou justifie la seconde. Elle se transforme en la tentative d’attirer, de retenir et de séduire les plus possible de stagiaires, puisque c’est le mode d’action choisi par les organismes de formation militants, ceux qui dédaignent le marché, pour exercer leur influence sur le monde471.

Quand la logique économique s’immisce dans les pédagogies

Il n’y a pas d’un côté l’activité économique et de l’autre l’activité formative des organismes de formation, la première résultant de la seconde, laquelle resterait purement centrée sur ses visées pédagogiques et éducatives, pas plus que l’activité de production d’une quelconque industrie ne serait à l’abri des évaluations et des résultats économiques. Cette remarque de bon sens mais générale nécessite démonstration. Et ce d’autant plus qu’elle heurte le sens commun des acteurs concernés, souvent leurs « valeurs »472. Je propose deux exemples pour

illustrer mon propos473.

471 Cf. à ce sujet les annexes « Refus et dénégations militants du fonctionnement marchand », « Le marché “tord” la

formation », « Le marché n’est pas un acteur légitime », « Le client est-il roi ? ». À vrai dire, les entreprises « ordinaires » revendiquent aussi des « valeurs » et les mettent – parfois – en avant dans leurs discours de valorisation de leurs activités et de dévalorisation de celles de leurs concurrents. On retrouve là le fait que les associations étudiées, pour n’être pas des « sociétés » (par actions), sont bien des entreprises. Selon Frederik Mispelblom Beyer (2007), l’économie sociale et solidaire (dans laquelle les dirigeants des organismes de formation de l’animation situent volontiers leur activité) ne se différencie guère des autres types d’entreprises et ce qui la caractérise est simplement son discours sur le fait qu’elle est sociale et solidaire. Cf. l’annexe (de la 1ère

étape) « L’économie sociale et solidaire ». Notons tout de même, dans les organismes de formation, une intensité

particulière de l’argumentation idéologique. Celle-ci a probablement une fonction interne importante : occulter, au yeux du commun des formateurs, les facettes économiques de l’activité.

472 Partant, nombre de fois ceux-ci m’ont mis au défi de cette démonstration.

473 Je ne précise pas les organismes où se déroulent les situations décrites. On comprendra aisément que cela pourrait

Au préalable, signalons une observation frappante lorsqu’on dialogue avec des formateurs : l’infinie souplesse de l’argumentation pédagogique. De ce fait, une modalité qui apparaît à l’observateur comme motivée par une logique de gestion est aisément expliquée par les intéressés, avec de bons arguments, selon une finalité formative. Les deux facteurs sont rapidement indémêlables474.

Les stages dits « en gestion libre ».

Cette configuration est apparue il y a quelques années475. Il s’agit de formations générales BAFA dont

l’économat (menus, achats alimentaires, gestion des stocks) et la cuisine sont assurés par les stagiaires, encadrés par les formateurs. Chaque jour, un groupe conçoit les menus et fait les courses pour le lendemain, pendant que le groupe précédent prépare les repas décidés la veille. Pour chaque stagiaire cela prend, au total, environ une demi journée sur le temps de stage, ce qui est loin d’être négligeable.

Quel intérêt pédagogique ? Apprendre à faire la cuisine ? L’utilité en est faible dans la pratique de l’animation et le temps d’apprentissage trop limité pour une véritable acquisition. Il s’agit de plus de faire la cuisine pour une cinquantaine de personnes (quarante stagiaires si le stage est plein plus une équipe renforcée de six à huit formateurs), dans du matériel de collectivité ce qui, en accueil collectif de mineur, est du ressort de professionnels. Les formateurs proposent donc d’autres justifications pédagogiques : cela constitue une expérience de travail en groupe d’une certaine intensité ; cela permet aux animateurs de prendre conscience de la nature et de la difficulté du travail du personnel de service, influant ainsi sur leur attitude future vis-à-vis de ces personnes.

Ces arguments sont, à mon avis, parfaitement justifiés. La question principale est en fait celle du temps nécessaire à cette activité en relation avec son degré d’importance ou de priorité, dans le cadre très restreint du stage. On voit que la discussion n’est pas aisée à trancher.

Pourtant, la logique économique de ce dispositif apparaît crûment lorsque les stagiaires du stage BAFA qui ont la charge de la cuisine n’effectuent pas cette tâche pour les seuls besoins des participants au stage : ainsi lorsqu’il y a en même temps sur les lieux d’autres groupes de travail ou d’autres stages, ce qui est souvent le cas, ils sont invités à cuisiner pour tout le monde476. Ce que cela montre est que le dispositif est – aussi ? – pensé pour

faire l’économie du salaire d’un cuisinier. Les formateurs que j’ai interrogés à ce propos reconnaissent « une dérive ». Cela n’enlève rien à leurs explications pédagogiques, que dans tous les cas ils maintiennent.

Les stages en demi-pension.

« La modalité traditionnelle de la formation dite “théorique” est le stage en internat, hérité des stages de formation de cadres des mouvements de jeunesse élaborés dans l’entre-deux-guerres. Ce choix n’est bien entendu pas banal. Il procède à la fois d’options théoriques et méthodologiques (René Zazzo qualifia le stage de

474 Et l’enquêteur se trouve ainsi renvoyé à son jugement personnel.

475 Ce dispositif n’a en réalité rien de nouveau. Il est « inventé » c’est-à-dire réinventé périodiquement par les

différents organismes. Réflexion de Xavier L, CEPJ : « Les stages en gestion libre ? Ça fait des décennies que ça existe ! ».

476 Cas observés : un groupe de travail d’une dizaine de personnes (séminaire de permanents) sur le même lieu de

stage pendant trois jours ; un stage d’approfondissement BAFD d’une vingtaine de personnes pendant six jours. Les stagiaires font donc parfois la cuisine pour 70 voire 80 personnes.

“méthode psychopédagogique et socio-pédagogique du plus grand intérêt”) et d’une praxis déjà ancienne dans le champ des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire. Il s’agit alors de vivre en internat, dans des conditions de vie collective inhabituelles, avec des pairs, dans un cadre très normé, issu du scoutisme (et qui n’est pas sans rappeler, sous certains aspects, le service militaire). Le stage pose d’entrée la rupture avec le