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Les représentations du monde

Dans le document Les tout et les rien, Anonyme (Page 26-35)

Cela s’est passé dans l’église où ont eu lieu les funérailles de ma mère. Garçons et filles avaient été séparés le long de l’allée centrale, les unes en aube, les autres en costumes et brassard, à la grande fierté de ma famille. L’ambiance était à la fête, plus encore du côté des communiants qui

envisageaient cette épreuve comme un passage obligé avant une nuée de cadeaux à venir, on rit sous cape. Je n’étais pas de leur groupe, ayant été rajouté par le souhait de ma mère qui tenait à ce que cette première communion s’accomplit là. Je voyais étalé devant moi l’incroyance des masses ce qui rendait cette cérémonie plus décalée encore d’une foi véritable. Celle-ci s’était effondrée. Les rites étaient reproduits sans véritable signification. Les chants étaient ânonnés. Personne ne prêtait attention à la succession de gestes mécaniques. Le prêtre s’agitait derrière son autel et chacun assistait à cette cérémonie comme un rite social obligé que l’on suit avec complaisance et

nonchalance. Je savais à peine où me placer, j’ignorais ce qui était attendu de moi, je ne savais pas plus ce que je devais dire. Je n’étais pas le seul, presque tout le monde était dans le même cas, incroyants ignorant des rites, comme des éléphants lancés dans un jeu de quilles. Ici aussi des cathédrales de mystère s’étaient effondrées. Et si le monde persistait à respecter une tradition vidée de sens, ce n’était que par obligation sociale qui peu à peu serait moins pressante. On y allait pour se tenir les côtes. Le Dieu dont il était question s’était absenté puisque nous n’en voyions plus aucune trace. En attendant la fête était à nous.

L’extraordinaire de notre époque est l’effondrement massif, subit et profond du sentiment religieux dans nos pays ouest-européens (Voire au-delà de ce cercle restreint). Il n’est pas venu d’un coup, certes, les libertins du XVIIe avaient préparé le terrain, les Lumières l’avaient approfondi, le

communisme avait encore poussé l’avantage, mais depuis la fin du XXe siècle et le début du XXIe, le phénomène s’est accentué jusqu’à faire en sorte l’athéisme devienne presque majoritaire, poussant les religions dans leurs ultimes retranchements. Le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme, l’islam aussi, aucune n’échappe à cet étranglement : les hommes et les femmes n’y croient plus ; nous avons tourné la page ; nous jouons sans eux. Un fait sans précédent dont on mesure à peine la portée. Et si parfois l’actualité peut laisser à penser qu’au contraire nous vivons une époque de renouveau, j’inclinerais plutôt qu’il s’agit d’un dernier réveil avant un sommeil définitif. Nous ne retrouverons plus les mondes d’hier où l’humanité était entourée d’un halo de religiosité poussé devant l’effroi de notre existence.

Il est pourtant extraordinaire que ces religions aient pu se maintenir si longtemps. A chaque enfant, à chaque adolescent, à chaque génération, il a fallu reprendre le travail d’inculcation, formater un nouveau cerveau, remodeler ce qui est au départ une masse informe. Et ainsi, chaque année passée dans ce carcan, ces systèmes de pensée se perpétuent à l’identique. Le moule est prêt, il n’y a qu’à y glisser le nouveau-né. La reproduction des schémas est prête. Un vrai miracle.

Mais parfois, la méthode de duplication a échoué. L’ADN répliqué n’était pas exactement similaire à l’original. Une information n’était plus codée correctement, perdue, oublié ou déformée. Ce furent les premières pertes ou recompositions de la configuration de l’information qui instilla une nouvelle architecture. L’enfant issu cette erreur n’a plus tous les codes, le cosmos se présente à lui sous une forme autre que celle dont ses pères auraient voulu. Il quitte l’hétéronomie. Il entre dans une phase d’interrogation qui le mène peut-être à tout renier. Nous ne connaissons pas ce premier enfant qui n’y croyait qu’à moitié, mais il exista un jour, sous une latitude, jusqu’à constituer le point d’appui de la propagation de gêne mortel qu’est l’athéisme. Nous savons désormais qu’une infime modification de l’ADN au niveau d’un individu peut se propager à l’ensemble d’une population. La méthode de duplication a de plus en plus de raté à notre époque. Les sources d’éducation ne sont plus uniques. Les univers sont pluridimensionnels, tant dans leurs pratiques que dans leurs considérations. Ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui soufflent à l’oreille des enfants que l’univers n’est qu’un théâtre

et qu’il suffit de pousser le décor pour apercevoir la réalité d’après. De rare, le gène est devenu endémique. Le soupçon est général. Les églises, les temples sont vides. Ce ne sont plus que des objets de contemplation artistique ou d’exploration historique.

Mais qu’a-t-on dit quand on est parvenu à ce constat ? Rien. Je suis seul et ma solitude est peuplée de milliards d’êtres humains, d’animaux ou de choses. Le monde est rempli de frayeurs et de beauté. Je me construis comme un peintre élabore son tableau à coups de repentirs et de progressions. Mon corps et mon esprit gardent la mémoire des milliers d’images, de sons, de tous les points de contacts entre et moi et l’univers qui m’étreint. Je suis le point d’arrivée de l’histoire et le point de départ de milliers d’autres, pour moi et pour l’univers entier, pour maintenant et tous les futurs possibles, dans un monde déterminé et flottant à la fois.

Mes croyances sont des digues fragiles, mouvantes, relatives. Je les ai accumulées comme un enfant conserve précieusement les jouets de son enfance. Je leur ai donné une solidité telle que parfois ces croyances sont devenues des certitudes, ces murs de boue sont devenus des murs en pierre. La vérité vient de mes croyances. Je le sais puisque si ces croyances venaient à s’écrouler, je serais en miettes. Je m’y accroche comme un naufragé inconscient de son état s’accroche à une bouée. Toutes ces strates accumulées, toutes ces visions, toutes ces évidences, je les ai bâties, et en retour, elles m’ont construites jusqu’à constituer la glaise dont mon être est formé. Je suis intimement ces pensées volatiles. Je suis celui qui énonce ces vérités assises sur le sable des croyances, même à travers des règles strictes d’établissement de la connaissance. Je n’ai pas d’autre choix que de me constituer de mes croyances et d’élaborer une constitution de mon moi à partir de ces fondations instables. Je ne peux avancer que si je considère comme solide ce qui ne l’est pas, au risque de frôler la folie qui est une forme de doute suprême. La croyance est un acte de soumission à une vérité construite et acceptée par moi.

La raison pour laquelle les rationalistes sont plongés dans un abîme de consternation quand ils voient contestées des vérités scientifiques établies, est que toute connaissance devient subjective quand elle est malaxée, travaillé, fermenté par le ferment des consciences. Rien de ce qui est extérieur n’échappe à ce processus. La connaissance d’une vérité extérieure passe nécessairement par cette digestion et devient une vérité énoncée par un sujet. Et le simple fait de dire est une donnée subjective qui affaiblit le caractère rationnel de l’énoncé (Il n’est jamais anodin de savoir qui prononce les mots). De cette intégration intérieure naîtra une représentation mentale, aussi

rationnelle fut la donnée immédiate et l’explication qui en découle. L’infinie distance qui me sépare de mon voisin est à la mesure de celle qui me sépare de son entendement. La solitude de notre moi est constitutive de notre être. Ma compréhension de lui m’en sépare radicalement, alors qu’elle peut me donner l’illusion de m’en rapprocher. Il existera toujours une poussière sur le tableau de nos consensus. Et la rationalité, assise sur des bases solides et défendables, se trouvera pas toujours ébranlée par la soudaineté de l’irruption de la subjectivité dans son entreprise a priori coupée de toute subjectivité.

La subjectivation de l’objectivité est à la fois la condition de sa survie par les mécanismes de propagation des idées et la limite intrinsèque de toute cognition. L’impossible mastication des esprits est la prémisse de l’éducation des masses et le début de l’introduction de l’impureté dans la pureté des idées. Le débat des idées n’est jamais exempt de la façon dont celles-ci sont présentées, dont l’inventeur, le propagandiste ou le contempteur amène à l’esprit de ses interlocuteur·es sa

propre objectivité. La vérité ne tombe pas de l’arbre comme une pomme, par sa chute, nous

donnerait l’accès au savoir. La vérité ne descend pas de l’olympe des Dieu ou de la raison supérieure. Elle est digérée, ingurgitée, recréée par moi dès lors que je veux y accéder. Il n’y a pas d’espace supra naturel où surnagerait une raison suprême (ou un même être bizarrement toujours absent qui régulerait notre pauvre humanité). L’humanité est abandonnée et doit imaginer des concepts pour lui permettre de ne pas s’effondrer : elle veut savoir pourquoi, comment et pour combien de temps elle a des chances de rester sur cette planète dans un état qui soit autre que le sursis. Tout ce savoir, ce sont des fils qui forment des tissus au-dessus de nos têtes qui nous protègent et nous relient les uns aux autres. Je peux m’y référer comme on se réfère à des vérités instituées, issues d’un processus critique, revues et éprouvées par des analyses impitoyables. Ce sont des tablettes

inépuisables qui s’offrent à moi. Et pourtant, si je veux les utiliser, je dois passer par un processus de macération mentale qui identique à tous ceux par lesquels j’ai pu appréhender le monde depuis mon enfance, parcourir des milliers de kilomètres ou apprendre les paroles de chansons populaires. Que je veuille analyser un écosystème ou savoir pourquoi Dieu a puni l’Egypte en lui infligeant sept plaies, je dois soumettre mon cerveau à une analyse du phénomène et me soumettre à des

conclusions que d’autres ont établies pour moi. La confiance est la condition de l’entendement de ce que je peux pas expérimenter. Ce serait risquer la folie que de vouloir remettre en question ce que d’autres ont pu avant moi établir. Je ne puis à moi seul comprendre l’univers. Mon rôle se borne à activer des neurones qui me permettent de comprendre l’explication fournie par d’autres et une acceptation de ses implications. L’autonomie promise par la science est du même ordre que l’hétéronomie de la religion : elles supposent une acceptation de l’individu. A la différence

fondamentale que la religion demande de croire et que la science peut démontrer et être soumise à la critique pour faire émerger des théories plus fines et pertinentes. Le fruit de mon imagination aurait-il l’air le plus parfait possible, il se heurtera toujours à la façon dont les autres êtres humains le recevront et le transformeront. La pureté est idéale. La glaise de notre humanité vient s’apposer sur les plus beaux tableaux. Les univers imaginaires s’effilochent. Nos esprits sont cabossés. La vérité est nécessairement immanente. Elle réside dans le corps des hommes et des femmes. Et c’est cela qui est désespérant.

Je préfère penser à Sartre aveugle, faible, à la merci d’un entourage bienveillant plutôt qu’à un Sartre plus jeune excommuniant ses contradicteurs à la vitesse de l’éclair. Je préfère songer à Kant effectuant sa balade quotidienne à la même heure sur les sept ponts de Königsberg plutôt qu’à celui qui élaborait des cathédrales de pensées fascinantes et périssables. J’imagine Spinoza polissant des heures durant des lentilles que d’autres utiliseront : fut-il plus grand dans cette tâche que dans la rédaction de ses livres prodigieux ? Je pense à Rousseau et ses promenades solitaires : sa place était-elle là ou dans le tourbillon des lumières ? J’ai longtemps dédaigné les livres de témoignages, les reportages, les récits trop ancrés dans le quotidien, mal écrits, mal ficelés, mais desquels se dégage une part de vérité. Jeune je ne pensais qu’en termes de haute littérature. Seules ces cimes

immaculées avaient droit à mon égard. Par un mépris typique d’une jeunesse sûre d’elle, rien d’importance que ce qui portait la trace des siècles et la valeur partagée d’une reconnaissance n’avait grâce à mes yeux. Incapable de regarder avec mon propre regard je n’accordais mon crédit qu’à ce qui bénéficiait déjà de celui des autres. Et pourtant il y a autant d’humanité et de

compréhension dans ces livres parfois bouleversants, parfois drôles, toujours empreints d’une sincérité absolue et sur lesquelles on peut disserter sans fin. L’empathie sans la médiation d’un livre théorique, l’attention sans aucun filtre, celle qui observe l’humanité se déployer, voilà une vraie

leçon de vie. Il ne s’agit pas de littérature, il s’agit de prise en rapport direct avec une complexité infinie. Comment rendre compte d’une immensité trop vaste, trop pleine de sensations petites ou grandes qui remplissent une humanité en quête d’amour et de sens ? La sécheresse de la théorie ne vaudra jamais une main posée sur un corps souffrant. La vérité déborde le cadre du raisonnement. La raison n’est pas l’unique source de connaissance et de structuration du chaos. La connaissance totale ne peut échoir à un seul individu. Et si la théorie peut parfois, imparfaitement, nous expliquer l’enchainement des causes et les rapports des choses, un sourire est le plus sûr moyen de la

possibilité d’un monde.

Le monde est multiple et moi, infime particule, je fais partie de cette multiplicité, et je dois affronter l’infinité de représentations de celui-ci. Pourquoi dès lors des groupements de personnes dont les représentations du monde seraient identiques ? Pourquoi réduire à quelques-unes les milliards idées qui peuplent l’imaginaire des peuples ? On ne voit s’exprimer qu’une infirme partie d’une infinité insaisissable. La beauté de l’humanité est tronquée, estropiée. Les sans-voix, les minoritaires, les exclus, les cabossés de la vie, comment peuvent-ils faire porter leur voix ? Nous avons désormais profusion de moyen d’expression, les applications mobiles, les mails, les SMS, les blogs, les sites. Les jeunes, les boulangers, les putes, les policiers, les SDF, les coiffeuses… des millions de personnes écrivent, s’expriment, conjecturent, invectivent…Et pourtant, cette diversité d’opinions dans les expressions publiques. Elles restent confinées à la sphère virtuelle qui, malgré sa puissance, peine à sortir de sa bulle.

Voici quelques années, j’étais à une rencontre de parents. De nombreuses réunions ou conférences rythmaient cette semaine sur des thèmes très divers. Un large panneau d’affichage était installé à l’entrée où chaque participant pouvait inscrire le but, la date et l’heure de sa réunion, devenant à la fois spectateur et acteur de la rencontre. J’étais précisément à cet endroit, tentant de déchiffrer les multiples propositions écrites dans différentes couleurs et parfois, sur différents supports, lorsqu’un ami s’est joint à mes côtés pour entreprendre la même démarche que moi : tenter de savoir ce qui se tramait dans la journée qui allait se dérouler sous un soleil éclatant. Nos yeux sont alors tombés en même temps sur la même annonce : « Comment penser l’éducation de nos enfants ? » L’annonce était signée d’un médecin proposant ses services. L’ami en question se retourne vers moi,

interloqué. Sourire aux lèvres je devinais la teneur de son propos : « Dans cette phrase je vois trois erreurs manifestes : éduquer un enfant, est-ce nécessaire ? « Nos enfants », pourquoi seraient-ils à nous ? Et « enfants », qu’est-ce que ça veut dire ? Quelqu’un peut-il m’expliquer ? Il croit sans doute bien faire, le gars »

Je ne me suis rendu qu’une seule fois en Grèce, lors d’un voyage raté parce que trop peu préparé et trop d’immaturité de ma part. Je m’étais rendu en train depuis Athènes à Thessalonique. Utiliser cette appellation pour cette dernière ville peut déjà me rendre suspect pour certains Grecs, passons. J’avais réservé dans un délicieux hôtel décati du centre-ville. J’aimais me promener dans cette ville à l’époque somnolente. La ville s’offrait à moi dans une merveilleuse nonchalance. Un matin je sortais de ma chambre et il me prit de discuter politique avec mon hôte. Nous étions à l’époque où la Macédoine venait de déclarer son indépendance, provoquant des remous en Grèce où l’on estimait que l’utilisation de ce nom était réservée à eux-seuls. L’hôtelier était furieux. Lui que j’avais vu si calme prévenant s’est transformé en un homme que l’injustice rendait hystérique. Une carte de Grèce était affichée derrière son comptoir. Il se retourna et désigna l’actuelle Macédoine, la

Greece here too. Greece again. » Pour lui, tous les pays aux alentours, qui furent Grecs voici des centaines d’années, devaient obligatoirement revenir dans le giron hellène. Je me dis que si tous pays Européens se mettaient à revendiquer comme les leurs tous les territoires qu’au cours de leur histoire, ils avaient conquis, notre continent seraient à feu et à sang et pour ce qui de la France, nous pourrions être à la fois Romains, Francs, Germains, Arabes, Anglais, Espagnols, ou Allemands, au gré des vicissitudes de l’histoire. Le point de vue, c’est ça, le principal.

Je suis végétarien depuis plus de vingt ans. Ce qui est presque banal à l’heure actuelle ne l’était pas alors. Si j’avais l’outrecuidance de le préciser, afin que les choses soient sues dès le début d’une rencontre amicale ou professionnelle, la réaction de mes interlocuteurs oscillait entre une franche hostilité et une incompréhension. « Mais ça n’a jamais fait de mal à personne » (Cette réaction est applicable à de nombreux domaines. C’est un truisme allégué quand on veut justifier les violences infligées à des plus faibles, les pesticides qui ravagent de manière irréversible la quasi-totalité de la planète ou tout acte de coercition non létal mais dont les conséquences peuvent se faire sentir de nombreuses années après). «Tu en mangeais pourtant avant ». « Je ne te comprends plus » (Cette dernière assertion était particulièrement douloureuse étant donné que j’ai toujours eu l’impression de ne pas me comprendre moi-même). Je devais expliquer en détail en quoi consistait mon régime alimentaire, avec ou sans poisson, avec ou sans œufs ou lait. Tout était examiné, soupesé et commenté avec forces phrases apparemment inoffensives mais qui me révélait douloureusement que j’étais soumis à un examen minutieux de mes pratiques alors que je pensais pouvoir vivre dans une liberté presque totale. Je devais justifier d’une alimentation qui, au fond, ne regardait que moi. La convivialité est consubstantielle chez nous d’un bon repas. Je ne désirais pas compliquer leur préparation par des exigences supplémentaires vis-à-vis de mes amphitryons. Je me proposais donc d’amener ma nourriture lors d’un repas commun : après tout, le principal est de se revoir. Cela n’empêchait nullement les remarques ou les blagues innocentes, voire les remarques hostiles de la part de mes hôtes qui se sentaient floués dans leur rôle. Je finis par adopter une attitude d’esquive : lorsque j’arrivais dans un nouveau lieu, je rusais, je ne mangeais que des plats adaptés qui n’avaient

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