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Quelques dimensions de coping

II.1.3 ETAT ACTUEL

II.1.3.2 Quelques dimensions de coping

pourrait leur attribuer en termes d’adaptation, soit des caractéristiques propres aux personnes qui en font usage.

II.1.3.2 Quelques dimensions de coping

Etant donné que les stratégies de coping observées sont multiples (Parker & Endler, 1992), et que le nombre de réponses possibles est théoriquement infini, il est nécessaire de les catégoriser d’une manière ou d’une autre (De Ridder, 1997 ; Schwarzer & Schwarzer, 1996). Empiriquement, cette catégorisation est généralement réalisée au moyen de l’analyse factorielle, et les solutions retenues sont très variables d’un échantillon à un autre, et d’une situation de stress à une autre (Schwarzer &

Schwarzer, 1996).

Avec la permission de l’auteur, nous avons reproduit ci dessous en table no. 2, une liste des dimensions de coping qui sont fréquemment mesurées et citées dans la littérature 12.

12 Nous avons préféré reproduire cette table dans sa langue originale car certaines dimensions n’ont pas de traduction claire en français.

Table no. 2 : “Summary of coping dimensions assessed in recently developed coping scales”.

Tiré de (Parker & Endler, 1992, pp. 324-325).

Reference Coping Dimensions Carver. Scheier and Weintraub (1989) 1 Problem-solving

2 Emotion-focused

3 Avoidance-oriented (distraction and social diversion) Epstein and Meier (1989) 1 Emotional

Miller (1980, 1987) 1 Information-seeking (monitoring) 2 Information-distracting (blunters)

Nowack (1989) 1 Intrusive positive thoughts

2 Intrusive negative thoughts 3 Avoidance

Patterson and McCubbin (1987) 1 Ventilating feelings 2 Seeking diversion 10 Engaging in demanding activities 11 Being humorous

12 Relaxing

De cette table il ressort que les dimensions de coping retenues diffèrent d’un modèle à l’autre, à la fois en nombre et en nature. Ces divergences s’expliquent de différentes manières.

Premièrement, il existe plusieurs niveaux d’abstraction auxquels les réponses de coping peuvent être regroupées (Schwarzer & Schwarzer, 1996, p. 127), et que les auteurs ne distinguent pas toujours bien (De Ridder, 1997).

Deuxièmement, il n’y a pour le moment pas de consensus sur le nombre adéquat de dimensions à retenir (De Ridder, 1997): les modèles actuels varient entre deux et vingt-huit dimensions de base (Matthews et al., In press), alors que selon De Ridder (De Ridder, 1997), ce nombre ne devrait idéalement pas dépasser huit.

Troisièmement, les chercheurs se sont basés sur différents critères pour classifier les stratégies de coping observées: parmi ceux-ci se trouvent notamment la fonction de la stratégie (centrée sur le problème vs. centrée sur l’émotion), la nature de l’effort impliqué (cognitif vs. comportemental), et son orientation (approche vs. évitement, tâche vs. personne).

Quatrièmement et finalement, certaines variables sont considérées comme des dimensions de coping par une partie des auteurs mais pas par tous, c’est le cas par exemple du support social et des stratégies de coping “couvertes” ou qui ne sont pas observables (De Ridder, 1997).

Malgré ces divergences importantes entre les auteurs, la majorité d’entre eux considère que la distinction faite par Lazarus (Lazarus & Folkman, 1984) entre le coping centré sur l’émotion et le coping centré sur le problème occupe une place essentielle (Endler & Parker, 1990). Notons que selon Compas (Compas et al., 2001), ces dimensions de coping servent de principes organisateurs qui correspondent à des caractéristiques globales des réponses produites face au stress, et qui représentent des aspects plutôt complémentaires qu’orthogonaux du processus de coping.

La littérature fait aussi état de plusieurs dimensions qui sont liées ou fonctionnellement équivalentes à ces deux dimensions de base (Parker & Endler, 1992). Ainsi de nombreux auteurs assimilent les stratégies de coping centrées sur le problème à celles qui sont orientées vers la tâche (“task-oriented”) tandis que les stratégies de coping centrées sur l’émotion sont dites orientées vers la personne (“person-oriented”) (Parker & Endler, 1992). D’autres auteurs ont distingué entre le coping assimilateur et le coping accommodateur, ou encore entre le coping de contrôle primaire et le coping de contrôle secondaire (Rudolph, Dennig, & Weisz, 1995), pour désigner respectivement les stratégies qui visent à contrôler les conditions objectives, et celles qui visent l’ajustement de la personne à la situation (Schwarzer & Schwarzer, 1996).

La distinction entre des stratégies d’approche et d’évitement est aussi fréquente (De Ridder, 1997).

Globalement, l’approche fait référence à des efforts de coping orientés vers une confrontation au

problème, tandis que les stratégies d’évitement ont pour but d’éviter cette confrontation (Holahan &

Moos, 1994). Certains auteurs font aussi référence à cette distinction en termes de coping actif vs.

passif (De Ridder, 1997). Il s’agirait dans ce cas d’une dimension unique et non de deux dimensions séparées.

Les relations entre les dimensions d’approche et d’évitement d’une part, et celles de coping centré sur le problème vs. centré sur l’émotion d’autre part, semblent très ambiguës. Selon De Ridder (De Ridder, 1997) ces deux distinctions devraient être combinées, comme si les dimensions y relatives étaient indépendantes les unes des autres, et que leur combinaison donnait lieu à des sous-ensembles. Pour d’autres comme Holahan (Holahan et al., 1996), l’approche semble quasiment assimilée au coping centré sur le problème tandis que l’évitement semble comprendre tout ce qui vise à fuir le problème, y compris l’ensemble des stratégies centrées sur l’émotion.

D’autres auteurs (Cosway, Endler, Sadler, & Deary, 2000 ; Parker & Endler, 1992) proposent de prendre en compte trois dimensions de base: le coping orienté vers la tâche (ou le problème), le coping orienté vers l’émotion (ou la personne), et l’évitement. Tel que ces auteurs l’ont mesuré, le coping orienté vers la tâche comprend des stratégies telles que l’analyse du problème, le réajustement des priorités ou la gestion du temps (Cosway et al., 2000). Parmi les efforts orientés vers l’émotion on trouve le fait de se blâmer soi-même, de s’inquiéter de ce que l’on va faire ensuite, ou encore de s’énerver (Cosway et al., 2000). Enfin le coping d’évitement comprend des stratégies comme par exemple faire du lèche-vitrines, téléphoner à quelqu’un, ou aller voir un film (Cosway et al., 2000). Ces stratégies sont orientées soit vers la personne soit vers la tâche, et consistent respectivement à rechercher des contacts sociaux (diversion sociale) ou à s’engager dans des activités de remplacement (distraction) (Parker & Endler, 1992).

Ces trois dimensions semblent faire l’objet d’un consensus auprès de plusieurs chercheurs (Endler

& Parker, 1990 ; Matthews et al., In press; Parker & Endler, 1996 ) et paraissent susceptibles de décrire le coping à la fois en qualité de dispositions générales, et à la fois tel qu’il se manifeste dans des situations spécifiques (Matthews et al., In press).

Pour ces différentes raisons nous avons choisi de nous baser principalement sur ces trois dimensions pour la suite de cette revue de littérature, et afin d’en rendre la lecture plus agréable, pour nous référer à la dimension de coping orientée vers la tâche, nous nous servirons également des termes de coping centré sur le problème, de même que pour nous référer au coping orienté vers la personne nous utiliserons aussi la notion de coping centré sur l’émotion.

Ces dimensions de base représentent différentes façons de faire face à une situation stressante qui ne sont probablement pas équivalentes du point de vue de leur résultat adaptatif pour l’individu

(Watson, 1999). On sait par exemple que certaines stratégies permettent d’alléger les difficultés et de réduire la détresse émotionnelle qui en résulte, tandis que d’autres ne font qu’exacerber le problème (Zeidner & Saklofske, 1996). Le fait d’évaluer les différentes stratégies de coping devrait permettre, entre autres, d’aider les cliniciens à diagnostiquer un coping inadapté et à proposer des façons plus adaptées de gérer le stress (Zeidner & Saklofske, 1996).

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