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LIENS AVEC DES VARIABLES EXTERNES

II.2 ADOLESCENCE, STRESS ET COPING

II.2.6 LIENS AVEC DES VARIABLES EXTERNES

Comme c’est le cas pour les adultes, de nombreuses variables, liées à la personnalité ou au fonctionnement psychologique, sont probablement en relation avec la façon dont les adolescents gèrent le stress, et il serait impossible de les mentionner toutes. Aussi, ayant déjà abordé une partie de ces liens ci-dessus, nous avons décidé de n’évoquer ici que quelques variables liées à la famille, dont le rôle est particulièrement important à l’adolescence.

Selon Seiffge-Krenke (Seiffge-Krenke, 1995), l’environnement familial a une influence importante sur le coping des adolescents. La qualité des relations familiales, et notamment des relations

parents-adolescents, serait reconnue pour sa contribution aux capacités de coping des adolescents (Seiffge-Krenke, 1995).

Les relations entre parents et adolescents peuvent constituer une source de stress, ou inversement servir de support pour les adolescents (Seiffge-Krenke, 1995). Afin de mieux comprendre comment le fonctionnement familial influence le stress et le coping à l’adolescence, Seiffge-Krenke (Seiffge-Krenke, 1995) a étudié le climat familial tel qu’il est perçu par les adolescents au moyen du “Family Environment Scale” développé par Moos et Moos (Seiffge-Krenke, 1995).

Sur la base des dix échelles mesurées, à savoir la cohésion, l’expression, le conflit, l’indépendance, l’orientation vers la réussite, l’intellectualité, le divertissement, la morale, l’organisation et le contrôle, quatre types de climats familiaux ont été décrits, qui correspondent chacun à une façon de fonctionner au sein de la famille, et qui sont liés au style de coping des adolescents (Seiffge-Krenke, 1995).

Ces quatre types sont caractérisés respectivement par un désengagement et une orientation vers le conflit (I), une orientation vers la réussite dans une perspective de contrôle (II), une cohésion et une structuration orientées vers la morale (III), et finalement, une cohésion et une expressivité orientées vers l’individuation (IV) (Seiffge-Krenke, 1995, pp. 166-167).

Il s’avère que le support familial et l’engagement sont en tant que tels des éléments importants car ils contribuent à un faible niveau de stress, plus spécifiquement à un faible taux de stresseurs liés tant aux relations avec les parents qu’avec les pairs et les membres du sexe opposé (Seiffge-Krenke, 1995). La cohésion familiale et le support semblent être quant à eux les précurseurs d’un coping adapté chez l’adolescent (Seiffge-Krenke, 1995).

Cependant, pour développer un style de coping fonctionnel, caractérisé par une approche active des problèmes rencontrés, une des deux conditions suivantes doit aussi être réalisée, à savoir : soit la vie familiale doit être clairement organisée autour d’un certain nombre de règles qui peuvent également guider l’adolescent lorsqu’il est confronté à des problèmes (III), soit le climat familial doit encourager l’autonomie de l’adolescent et sa responsabilité (IV) (Seiffge-Krenke, 1995).

Parmi ceux qui ont été mentionnés ici, le climat familial optimal semble être celui qui est caractérisé par une cohésion et une expressivité orientées vers l’individuation (IV). Les familles de ce type sont faiblement structurées et organisées, mais la façon qu’a l’adolescent de gérer les demandes qu’il rencontre est respectée. Les adolescents issus de ces familles ont un niveau de stress relativement faible, des scores élevés de coping actif, et n’ont que peu recours à des stratégies de retrait (Seiffge-Krenke, 1995). Il semblerait que les membres de ces familles servent de modèle

pour un coping adéquat car ils maintiennent des relations intra-familiales positives, tout en tolérant la présence et l’expression de conflits (Seiffge-Krenke, 1995).

Dans les familles du type III, contrairement aux familles précédentes, le conflit est empêché ou évité, de sorte que l’adolescent n’a pas la possibilité d’apprendre à se confronter activement aux problèmes rencontrés, ou à prendre position, et il emploie peu de stratégies de coping actives (Seiffge-Krenke, 1995). Le support familial ainsi que le degré d’organisation typiques de ces familles semblent malgré tout contribuer à un niveau de stress faible et à peu de retrait (Seiffge-Krenke, 1995).

Les adolescents provenant de familles orientées vers la réussite, et au sein desquelles les parents exercent un degré de contrôle élevé (II), montrent un haut niveau de stress ; ils rapportent notamment beaucoup de conflits relatifs à des questions d’autonomie, mais ce fonctionnement rigide ne semble pas avoir d’effet sur le coping car ces adolescents emploient beaucoup de stratégies actives et relativement peu de retrait.

En dépit de ce dernier élément, le fait d’utiliser des stratégies de retrait de manière constante au travers des situations rencontrées semble fortement influencé par le climat familial (Boekaerts, 1996 ; Seiffge-Krenke, 1995). Ainsi les adolescents qui viennent de familles caractérisées par une faible cohésion et par un grand nombre de conflits interpersonnels (I), ont le plus souvent recours à ce type de stratégies (Seiffge-Krenke, 1995). A long terme, les adolescents issus de ces familles utilisent de moins en moins de stratégies de coping actives, et continuent d’avoir recours au retrait, ce qui signifie que leur répertoire de coping s’appauvrit, tandis que le niveau de stress auquel ils ont à faire face augmente avec l’âge (Seiffge-Krenke, 1995).

Il semblerait que les adolescents qui ont soit très peu, soit beaucoup recours à des stratégies de retrait, continuent d’agir de la sorte sur le long terme (Seiffge-Krenke, 1995). Notons aussi que les adolescents issus de familles fonctionnant selon ces quatre types ne diffèrent pas relativement à l’usage qu’ils font de stratégies de coping internes (Seiffge-Krenke, 1995). Par contre l’utilisation de ce mode de coping augmente avec l’âge, et parallèlement au développement cognitif, les adolescents devenant de plus en plus flexibles et réfléchis (Seiffge-Krenke, 1995).

Mais si, comme le montrent ces résultats, la famille influence beaucoup le coping à l’adolescence, les relations des adolescents avec leur famille se modifient au cours de cette période, et l’importance des relations entre pairs augmente avec l’âge (Seiffge-Krenke, 1995).

Dès le milieu de l’adolescence en effet, les parents sont peu à peu remplacés par les amis qui constituent un support pour la perception de ses propres compétences et pour l’estime de soi, et qui servent également de modèles pour le coping (Seiffge-Krenke, 1995).

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