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Fonctionnement familial (Moi et ma santé + questionnaire sur la vie familiale) La table no. 34 comprend les corrélations trouvées entre quelques aspects du fonctionnement de la

“SCORE DE CONFRONTATION”

V.11 DIXIÈME QUESTION : EXPLORATION DES LIENS AVEC DES MESURES EXTERNES

V.11.3.5 Fonctionnement familial (Moi et ma santé + questionnaire sur la vie familiale) La table no. 34 comprend les corrélations trouvées entre quelques aspects du fonctionnement de la

famille des adolescents (questionnaire Moi et ma santé (Bonino, 1998), et questionnaire sur la vie familiale (Schneewind & Weiss, 1996)), et les données expérimentales.

Des données comprises dans ce tableau, il ressort que la sévérité des parents, telle qu’elle est perçue par les adolescents, est liée significativement et négativement avec la confiance en soi, avec le score de confrontation, et avec la satisfaction dans le jeu. Ces résultats indiquent que les adolescents qui perçoivent leurs parents comme étant très sévères, ont, dans ce contexte expérimental, abordé les situations rencontrées en ayant moins confiance en leurs propres capacités d’y faire face, ils se sont relativement peu confrontés aux problèmes rencontrés, et ont plus cherché à les éviter ; enfin, ils se sont montrés peu satisfaits d’eux-mêmes. On peut donc dire que telle qu’elle est perçue par les adolescents, la sévérité des parents a un effet négatif à la fois sur la façon d’appréhender les situations, et sur le coping.

Le nombre de règles familiales strictes représente en quelques sortes le degré de contrôle exercé par les parents sur les activités des adolescents (horaires, choix des activités, des amis, etc.). Cette variable a un effet tendanciel seulement sur la façon dont les adolescents ont abordé les situations du jeu expérimental, et ne semble pas avoir influencé du tout le choix des stratégies de coping. Plus précisément, les adolescents qui disent obéir à un nombre élevé de règles strictes, ont tendance à être plus stressés par les situations du jeu expérimental, et à avoir moins de confiance en leurs propres potentialités de faire face.

Table no. 22 : Données expérimentales et variables externes liées au support social et au fonctionnement familial.

r = Sévérité des

parents Nombre de règles strictes

Support parental et

d’autres adultes Cohésion Adaptabilité Communication Stress dû à l’expérience

en laboratoire -.041 .040 -.174 -.254 -.371* -.394*

Stress engendré par le jeu

expérimental .025 .312 t -.145 .091 -.109 .155

Nombre d’émotions

négatives .032 -.059 -.300 t -.207 .065 -.044

Nombre d’émotions

positives -.133 .195 .077 .036 .173 -.009

Nombre d’émotions

neutres .079 -.115 .291 t .130 -.203 .042

Attribution externe /

situations négatives -.098 -.236 -.192 .450** -.225 .331*

Attribution interne /

situations négatives .259 .091 -.019 -.146 -.220 -.043

Contrôlabilité générale -.228 -.029 .133 -.016 .461** .124

Confiance en soi -.447** -.305 t -.154 -.056 .255 .068

Volonté de compétition .055 .184 .338* -.193 .084 -.107

Satisfaction générale -.333* -.020 .144 .203 .215 -.013

Coping de base -.104 -.031 .002 -.021 .135 .187

Coping stratégique -.148 .111 -.081 -.104 .061 .046

Coping de protection .138 .010 -.054 -.097 .033 .017

Score de confrontation -.293* -.022 -.127 -.011 .187 .079

Score d’adaptation -.179 -.098 -.038 -.133 -.019 .097

Notes : t = tendanciel ; * = p ≤ .05 ; ** = p ≤ .01 ; *** = p ≤ .001. Fond Gris = significatif à p ≤ .05.

Le support social dont les adolescents bénéficient auprès des adultes de leur entourage (parents ou / et autres adultes), est lié significativement avec la volonté de compétition, et tendanciellement mais négativement, avec le nombre d’émotions négatives. Le lien significatif entre le support social et la volonté de compétition implique que les adolescents qui se sentent mieux encadrés ou soutenus par

La cohésion au sein du système familial, c’est à dire le degré auquel l’adolescent perçoit les membres de sa famille comme étant proches et partageant un sentiment d’appartenance, est lié positivement à l’attribution causale externe lors de situations négatives. Ce résultat semble cohérent avec les résultats obtenus par Seiffge-Krenke (Seiffge-Krenke, 1995), selon lesquels la cohésion familiale serait un des précurseurs d’un coping adapté chez les adolescents.

Etant donné, que le fait d’attribuer la causalité d’un échec ou d’une perte à des facteurs externes semble faire partie d’un fonctionnement “sain” à priori, ou favorable au bien être de l’individu, on peut dire que si la cohésion familiale est liée à cette variable, alors elle favorise une évaluation cognitive de la causalité qui tend à profiter à l’individu.

L’adaptabilité de la famille est, quant à elle, liée significativement à la contrôlabilité générale des situations, et significativement aussi, mais négativement, au stress engendré par l’expérience en laboratoire. Si cette variable n’a aucun effet direct sur les comportements de coping, elle a une influence non négligeable sur la manière d’appréhender les situations. Ainsi, les adolescents, dont la famille (selon leurs dires) semble s’adapter relativement bien à des situations imprévisibles ou problématiques, ont été moins stressés par le fait de participer à une expérience dans un contexte inconnu comme celui d’un laboratoire. De plus, ils ont estimé les situations rencontrées comme étant très contrôlables. Sur cette base, on peut dire que le fait de voir que sa famille est capable de s’adapter à toutes sortes de situations, ou de problèmes, favorise chez l’adolescent, une attitude positive face aux situations, celles-ci étant vécues comme plus maîtrisables et provoquant moins de stress.

Enfin, la communication au sein de la famille est liée significativement à l’attribution externe lors de situations négatives, et significativement aussi, mais négativement, au stress provoqué par l’expérience en laboratoire. Au même titre que le lien entre attribution causale externe et cohésion familiale, ces relations s’expliquent à un niveau relativement général, par le fait que le bon fonctionnement de la communication entre les membres de la famille aurait pour effet que l’adolescent est moins stressé dans une situation qui lui est nouvelle, et lorsque celle-ci s’avère être un échec, il en attribue la cause à des facteurs externes, ne se laissant ainsi pas trop perturber.

Pour conclure relativement à l’ensemble des variables liées au fonctionnement familial, on peut dire qu’à l’exception de la sévérité des parents, elles n’ont pas eu, dans ce contexte, un effet direct sur le coping. Ces différents aspects du fonctionnement familial ont cependant influencé, chacun à sa façon, l’évaluation cognitive des situations et le vécu émotionnel. Dans l’ensemble, les liens trouvés ici montrent qu’un fonctionnement familial, caractérisé à la fois par des bonnes relations entre les membres (cohésion, communication), et par une certaine souplesse ou flexibilité face aux problèmes rencontrés (adaptabilité, sévérité moindre des parents et pas trop de règles strictes),

favorise une évaluation positive de la situation et de la personne face ou suite à celle-ci, et entraîne que l’adolescent perçoit moins de stress.

Ces derniers éléments étant susceptibles de préserver le bien-être des adolescents, et de favoriser un coping adéquat, il est probable que, par le biais de ceux-ci, le fonctionnement au sein du système familial ait tout de même un effet indirect sur le coping, même si celui-ci n’a pas pu être étudié dans ce contexte.

Ceci étant, et pour conclure cette dernière question, nous retiendrons des données discutées ici, que bien que le jeu expérimental représente un contexte très particulier, et probablement assez différent des situations rencontrées au quotidien par les adolescents, des liens ont pu être mis en évidence avec des mesures externes, liens qui pour la plupart, sont cohérents à la fois entre eux, et avec la littérature dans le domaine du coping à l’adolescence.

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