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CINQUIÈME QUESTION : TYPES DE COPING ET ADAPTATION Jusqu’à ce point de notre travail, deux démarches ont été menées de manière totalement

“SCORE DE CONFRONTATION”

V.6 CINQUIÈME QUESTION : TYPES DE COPING ET ADAPTATION Jusqu’à ce point de notre travail, deux démarches ont été menées de manière totalement

indépendante : la première, en répondant aux deux premières questions, visait à mettre en évidence des types de coping d’ordre général, et à rechercher des différences individuelles relativement à l’usage des comportements relevant de ces types.

En répondant aux questions trois et quatre par contre, le but était de vérifier, sans aucun lien avec cette première typologie, si certains comportements sont plus adaptés que d’autres dans différentes circonstances, et si certains individus ont plus de facilité que d’autres, à produire ces comportements adaptés.

La présente question consiste à rechercher des liens entre les résultats issus des questions un et trois d’une part, et deux et quatre d’autre part. Plus précisément, on se demande par rapport aux comportements observés, si le fait d’être rattaché à l’un ou l’autre des types de coping, a un effet sur la classification des comportements en adapté vs. inadapté dans chacune des situations stressantes du jeu.

Relativement aux sujets, on cherche à savoir si la préférence pour tel ou tel type de coping, l’appartenance à l’un ou l’autre des trois groupes mis en évidence à la question deux, ou encore le score de confrontation, sont liés à la capacité de produire des comportements adaptés sur l’ensemble des situations stressantes rencontrées.

V.6.1 MESURES

Pour traiter le premier volet de cette question, les mesures utilisées sont les comportements observés dans chacune des situations stressantes séparément, et leur appartenance aux types de coping retenus lors de la question un, et pour chaque situation où ils ont été observés, à la liste des comportements adaptés ou inadaptés (variables no. 1100, 1102 et 1103, voir fichier no. 4). Le fichier utilisé pour cette analyse comprend une ligne pour chaque type de comportement réalisé dans chacune des sept situations considérées (203 lignes au total), les variables étant d’une part, l’attribution du comportement à un type de coping lors de la première question, et d’autre part, la classification du comportement en adapté vs. non adapté lors de la question trois.

Les mesures employées pour la deuxième partie de cette question sont premièrement, les scores obtenus par les individus sur les trois types de coping et le score de confrontation (variables nos.

552, 554, 555 et 867), deuxièmement, la classification des sujets en trois groupes (variable no. 556),

V.6.2 MÉTHODE D’ANALYSE

Pour ce qui est des comportements, un test du Chi2 de Pearson a été réalisé entre la classification en quatre clusters (variable no. 1102), obtenue lors de la question un, et la dichotomisation adapté vs.

inadapté obtenue à la question trois (variable no. 1103). Préalablement à la réalisation de ce test, chaque combinaison “comportement x situation” a été pondérée par le nombre de fois où elle a été observée, tous sujets confondus (variable no. 1101).

Pour les individus, nous avons procédé à une analyse des corrélations entre d’une part, les scores obtenus sur chacun des trois types de coping ainsi que le score de confrontation, et d’autre part, le score moyen d’adaptation (variables nos. 552, 554, 555, 867 et 596).

Une analyse de variance a aussi été réalisée avec pour variable indépendante l’appartenance aux trois groupes issus de l’analyse de clusters (variable no. 556), et pour variable dépendante, le score moyen d’adaptation (variable no. 596).

V.6.3 RÉSULTATS

Les analyses portant sur les comportements observés ont montré que sur l’ensemble des 203 combinaisons “comportement x situation” réalisées, totalisant 2311 observations, seuls 32.8% se sont avérées adaptées. Comme le montre la table no. 22, le fait que moins de la moitié des comportements produits soient inadaptés est également vrai pour chacun des trois types de coping, et pour les comportements résiduels (quatrième type).

Le Chi2 de Pearson calculé pour tester le lien entre ces deux classifications est très significatif (Chi2 (3)= 60.34, p = .000). On peut de ce fait rejeter l’hypothèse nulle (Ho), selon laquelle on devrait retrouver parmi les comportements adaptés, et parmi les comportements inadaptés, une même proportion des quatre types de coping que sur le total des observations (voir effectifs théoriques).

Bien que les effectifs observés ne soient dans aucun des cas très éloignés des effectifs théoriques attendus sous l’hypothèse nulle (aucune proportion n’est inversée par exemple), il semblerait que les différences entre ces effectifs soient suffisamment importantes quand même pour ce qui concerne le coping stratégique et le coping de protection.

Table no. 10 : Etude du lien entre 2 classifications : types de coping et adaptabilité

Coping stratégique 7.79 % = 180

5.39 %

Comportements résiduels 0.86 % = 20 0.85 %

1.73 % = 40 1.74 %

2.59 % = 60

Total 32.8 % = 758 67.2 % = 1553 100% = 2311

Alors que pour le coping de base et les comportements résiduels, les effectifs observés sont particulièrement proches des effectifs attendus, on voit effectivement que pour le coping stratégique et le coping de protection, ces différences atteignent respectivement 2.4 % et 1.56 %. Les comportements stratégiques semblent plus souvent adaptés et les comportements de protection moins souvent adaptés qu’attendu sous l’hypothèse nulle.

Le coping stratégique, dont les comportements ont pour particularité de modifier de manière durable les paramètres de la situation, est le seul type de coping dont la proportion observée de comportements adaptés est nettement plus élevée que la proportion attendue. Comme le montre la figure no. 16, ce type de coping se distingue aussi par sa relation entre comportements adaptés et inadaptés, plus favorable aux premiers que dans les trois autres groupes.

Figure no. 9: Comportements adaptés vs. inadaptés par type de coping

0

Au niveau des individus, les liens entre les différents types de coping et l’adaptation ont été étudiés

entre ces dernières a montré que le score moyen d’adaptation n’est lié ni avec le coping de base (r

= .031, p >.10) ni avec le coping de protection (r = .10, p >.10), par contre il entretient un lien positif à la fois très fort et hautement significatif avec le coping stratégique (r = . 618, p ≤ .000).

Le score de confrontation n’entretient quant à lui aucune relation avec le score d’adaptation (r = .090, p >.10).

La table no. 23 comprend quelques indicateurs de la distribution du score d’adaptation pour chacun des trois groupes de sujets, ainsi que les résultats de l’ANOVA réalisée sur ces données. Cette analyse a montré que l’appartenance à ces différents groupes a un effet significatif, les individus du groupe stratégique ayant une moyenne nettement plus élevée que ceux des deux autres groupes.

Table no. 11 : Score moyen d’adaptation par groupe de sujets, et résultats de l’ANOVA.

Score moyen d’adaptation

Groupe de sujets M SD df F p η2

I : Simple (n = 35) .33 .08

II : Evitement (n = 5) .34 .12

III : Stratégique (n = 8) .43 .05

(2, 45) 4.40 .018 .164

Note: Italique = Test Levene significatif, les variances des résidus ne sont pas homogènes. Fond Gris = significatif à p ≤ .05.

Comme le montre la figure 17, les sujets de ces trois groupes ne différent pas beaucoup relativement au score d’adaptation maximum, mais ceux du troisième groupe se distinguent des autres par un minimum élevé.

Figure no. 10: Distribution du score d’adaptation par groupe de sujets

8 5

35 N =

Classification des sujets en 3 groupes

III II

I

Score d'adaptation moyen

,6

,5

,4

,3

,2

,1

23 11

Ces résultats montrent que, si dans les groupes I et II, certains individus ont eu des scores d’adaptation élevés et d’autres des scores faibles, dans le groupe III, caractérisé par l’utilisation de plus de coping stratégique, et par plus de coping de base en moyenne (voir résultats de la deuxième question), tous les individus ont un score d’adaptation relativement élevé par rapport aux autres groupes.

V.6.4 DISCUSSION

L’absence totale de lien entre le coping de base et le score d’adaptation est étonnante puisque les comportements relevant de cette dimension constituent une part importante, non seulement de l’ensemble des comportements observés, mais aussi des comportements qui se sont avérés adaptés aux circonstances dans lesquelles ils ont été produits (509 / 758 = 67.15%)9.

La très faible corrélation entre coping de protection et score d’adaptation est plus cohérente avec les données portant sur les comportements, puisque la grande majorité des comportements relevant de cette dimension ont été considérés comme inadaptés relativement aux situations dans lesquelles ils ont été mis en œuvre (210 / 259 = 81.08%).

La corrélation entre coping stratégique et score d’adaptation indique, quant à elle, que les personnes qui ont réalisé de nombreux comportements relevant du coping stratégique, ont également produit beaucoup de comportements adaptés aux circonstances des situations rencontrées.

Au vu de ces différents résultats, le coping stratégique et le score d’adaptation semblent donc fortement liés, tandis que les autres types de coping n’entretiennent pas de lien significatif avec le score d’adaptation.

On pourrait être tenté de réduire ce lien au fait que la proportion de comportements adaptés parmi les comportements stratégiques est plus importante que pour les autres types de comportements. A notre avis cependant, cet élément ne suffit pas pour rendre compte de cette relation : la majorité des comportements observés qui se sont avérés adaptés font partie du coping de base et non du coping stratégique, et plus de la moitié des comportements stratégiques ont tout de même été réalisés dans des conditions pour lesquelles ils se sont avérés inadaptés.

Il se pourrait par contre, que les individus qui ont réalisé surtout des comportements dont la particularité est de modifier durablement les propriétés mêmes des situations rencontrées, et qui requièrent de ce fait une réflexion et une préparation, soient aussi ceux qui ont eu le plus de facilité

à réfléchir et à prendre en compte les propriétés des situations rencontrées, pour trouver dans chacune d’elles les comportements adéquats.

De ce qui précède nous retiendrons donc que, bien que les comportements relevant des trois types de coping se soient avérés adaptés dans de nombreuses situations, seul le coping stratégique entretient un lien avec la capacité des individus de produire des comportements adaptés aux circonstances des situations rencontrées.

L’absence de relation entre le score de confrontation et le score d’adaptation nous interpelle: elle implique que le fait d’avoir un style de coping dit “fonctionnel”, caractérisé par une forte proportion de comportements visant à résoudre le problème et non à le fuir, n’a aucun lien avec la capacité d’adapter ces comportements aux circonstances des situations.

Ce résultat est d’autant plus étonnant que, d’une part, le score d’adaptation et le score de confrontation sont tous deux significativement liés au coping stratégique, et d’autre part, que les sujets du groupe stratégique se distinguent significativement de ceux des autres groupes à la fois par un score d’adaptation particulièrement élevé, et par un coping particulièrement fonctionnel.

Bien que surprenants, ces résultats impliqueraient que deux aspects ou concepts propres au coping, sont distincts l’un de l’autre: le premier se réfère au style de coping d’une personne qui peut être plus ou moins fonctionnel, dépendant de la proportion que prennent des comportements d’évitement ou de retrait, et indépendamment du type des situations dans lesquelles ces derniers sont appliqués.

Le deuxième de ces concepts fait, quant à lui, référence à la capacité qu’à l’individu de prendre en compte le contexte de la situation, pour adapter ses propres conduites aux circonstances.

Afin de pouvoir mieux comprendre ce qu’impliquent ces deux concepts, ainsi que les différents types de coping observés, à partir de la prochaine question nous ne chercherons plus à extraire de nouveaux scores sur la base des conduites du sujet dans le jeu expérimental. Nous analyserons plutôt les liens entre les différents scores déjà mis en évidence, et d’autres variables, issues du jeu expérimental, et externes à celui-ci.

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