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Prémisses étudiées

Dans le document Vers une algèbre des relations de discours (Page 134-137)

5.1 Portée de l’étude

5.1.3 Prémisses étudiées

Le type d’interaction dont relèvent les prémisses que nous avons étudiées en détail corres- pondent aux cellules grisées dans la Table 5.1. Nous observons que les prémisses étudiées n’impliquent pas de relations de la classe additive — Continuation, Elaboration et Parallel

3. Si l’on ne tient pas compte de l’ordre des relations, c’est-à-dire si on ne distingue pas Rx et Ry, on

Ry

additive temporelle causale adversative

Rx

additive add temp add temp add temp add temp

caus adv caus adv caus adv caus adv

temporelle add temp add temp add temp add temp

caus adv caus adv caus adv caus adv

causale add temp add temp add temp add temp

caus adv caus adv caus adv caus adv

adversative add temp add temp add temp add temp

caus adv caus adv caus adv caus adv

Table 5.1 – Interactions entre classes de relations

dans l’ensemble adopté (voir section 2.2.3.4, page 74). Nous avons fait ce choix pour plu- sieurs raisons. Tout d’abord, ces relations sont relativement peu décrites dans la littérature — mentionnons néanmoins l’étude de Vergez-Couret (2010) concernant la relation Elabora- tion, Prévot et al. (2009) pour la relation Entity Elaboration, définie dans le cadre du corpus ANNODIS. Ensuite, en ce qui concerne la relation Continuation, elle ne possède pas d’effets sémantiques spécifiques. Sa présence est liée à une certaine continuité thématique et à la présence de deux unités se comportant de façon identique vis-à-vis d’une troisième unité. Étant donné que nous nous appuyons en partie sur les contraintes sémantiques établies dans les prémisses de règles pour dégager des inférences, l’absence de contraintes spécifiques pour Continuation pose un problème méthodologique. De plus, la SDRT définit déjà des règles d’inférence impliquant des relations de la classe additive. Comme nous venons de le dire, la relation Continuation peut être inférée à partir de la présence de deux unités entretenant la même relation (subordonnante) avec une troisième. Par exemple, lorsque Elaboration(α, β) et Elaboration(α, γ) sont présentes, on peut inférer la relation Continuation(β, γ). Enfin, nous avons écarté les relations de la classe additive pour des raisons qui concernent la mé- thode d’extraction automatique de données. Celle-ci est effectuées à partir de la présence de signaux linguistiques des relations de discours. Or, la relation Elaboration ne possède pas (ou peu) de marqueurs prototypiques (Vergez-Couret, 2010), et l’identification de cette relation suppose de considérer des informations moins surfaciques que la présence de connecteurs de discours, ce qui sort du cadre de la méthodologie adoptée.

Ayant écarté les relations de la classe additive, les prémisses étudiées contiennent unique- ment des relations des classes temporelle, causale et adversative. Parmi ces relations, nous avons travaillé sur les relations les mieux décrites (essentiellement dans le cadre de la SDRT) ou les plus communément identifiées dans les ensembles de relations de discours présentés à la section 2.2.2. Parmi les relations de la classe temporelle, qui interviendront essentiellement au chapitre 7, la relation Narration a fait l’objet du plus grand nombre d’études, dont celles de (Bras et al., 2001b, 2003), sur lesquelles nous nous sommes appuyée. La relation Background a également fait l’objet de travaux dédiés (Vieu & Prévot, 2004; Asher et al., 2007). La relation Flashback, elle, reste relativement peu décrite. Parmi les re- lations de la classe causale, nous nous sommes concentrée sur les relations véridicales. La relation Result a fait l’objet de plusieurs travaux dans le cadre de la SDRT (Bras et al., 2007, 2009; Prévot & Vieu, 2008). Elle est impliquée dans les prémisses étudiées aux cha- pitres 6 et 8. La relation Explanation, elle, intervient aux chapitres 7 et 8. Dans ce dernier chapitre, les relations Pragmatic Result et Pragmatic Explanation interviennent également. Enfin, pour les relations de la classe adversative, nous nous sommes écartée des défini-

tions de la SDRT, et avons adopté trois relations : Contrast, Violation et Concession — ce choix est motivé à la section 2.2.3.3, page 68. Les relations de la classe adversative interviennent essentiellement au chapitre 6.

En partant des classes de relations choisies, nous avons étudié trois types d’interac- tions : l’interaction entre une relation de la classe adversative et une relation de la classe causale (chapitre 6) ; l’interaction entre une relation de la classe temporelle et une relation de la classe causale (chapitre 7) ; l’interaction entre deux relations de la classe causale (chapitre 8). Le premier type d’interaction, étudié à travers les prémisses Result(α, β)∧Contrast(β, γ), Result(α, β)∧Violation(β, γ) et Result(α, β)∧Concession(β, γ), a l’intérêt de faire intervenir des relations de polarité positive et des relations de polarité négative. De plus, l’étude de l’interaction de la relation Result avec respectivement les relations Contrast, Violation et Concession nous permet de faire interagir la relation Re- sult, d’opération causale, avec une relation d’opération additive (Contrast), et d’autres relations d’opération causale (Violation et Concession). Le deuxième type d’interaction étudié fait intervenir la relation Narration, d’opération additive, qui est associée à des contraintes temporelles, et une relation d’opération causale, Explanation, qui possède éga- lement des propriétés temporelles. Nous verrons que l’examen de ces contraintes temporelles constitue un point de départ à l’étude de la prémisse. Le troisième type d’interaction fait intervenir deux relations de la classe causale, opérant soit au niveau sémantique soit au niveau pragmatique. Les prémisses couvertes sont Result(α, β) ∧ Explanation(β, γ) et Pragmatic Result(α, β) ∧ Pragmatic Explanation(β, γ). L’étude permet d’examiner l’hypo- thèse selon laquelle l’interaction de deux relations de la classe causale peut donner lieu à l’inférence d’une relation de la classe causale. De plus, nous avons choisi d’étudier cette interaction à travers la prémisse Result(α, β) ∧ Explanation(β, γ) parce que celle-ci contient des relations compatibles avec celles de la prémisse Narration(α, β) ∧ Explanation(β, γ) étu- diée dans le cadre de l’interaction entre relations des classes temporelle et causale. Ces deux prémisses peuvent donc être rencontrées au sein des mêmes triplets d’unités discur- sives.

Nous présentons à la Table 5.2 les interactions abordées dans les différentes prémisses étu- diées en fonction des traits suivants : l’opération de base, additive ou causale (respecti- vement notées add et caus) ; la polarité, positive ou négative (respectivement notées + et −) ; le type de relation, coordonnante ou subordonnante (respectivement notées c et s)4

.

Rx Ry opération polarité type

Result Contrast (caus, add) (+, −) (c, c)

Result Violation (caus, caus) (+, −) (c, c)

Result Concession (caus, caus) (+, −) (c, s)

Narration Explanation (add, caus) (+, +) (c, s)

Result Explanation (caus, caus) (+, +) (c, s)

Pragmatic Result Pragmatic Explanation (caus, caus) (−, −) (c, s) Table 5.2 – Interactions abordées dans les différentes prémisses en termes de couples de traits

4. Le type de relation renseigné est tel que défini dans la SDRT, ou défini selon les critères proposés par Asher & Vieu (2005).

Dans cette section, nous avons identifié les interactions liées à différents traits (classe de relation, opération, polarité, type) impliquées dans les prémisses de règles étudiées, afin de pouvoir, une fois les inférences dégagées pour les différentes prémisses, examiner la « propa- gation » de ces traits à la relation inférée. On peut par exemple se demander si les prémisses impliquant l’interaction d’une relation d’opération additive avec une relation d’opération causale peuvent donner lieu à la déduction d’une relation de classe additive ou non.

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