• Aucun résultat trouvé

L’INFLATION MESURÉE PAR L’IPCH S’EST SENSIBLEMENT REPLIÉE EN 2013

Dans le document RAPPORT ANNUEL 2013 (Page 55-60)

Le net repli de la hausse annuelle de l’IPCH global dans la zone euro en 2013 a été principalement imputable au vif recul de l’augmentation des prix de l’énergie dès octobre 2012. Une baisse rapide

5 Cf. l’article intitulé Les évolutions du processus de désendettement dans le secteur des entreprises de la zone euro du Bulletin mensuel de février 2014

du renchérissement des produits alimentaires au second semestre de l’année a également joué un rôle. Toutefois, si l’on exclut les composantes volatiles que sont les produits alimentaires et l’énergie, la hausse de l’IPCH s’est modérée, dans un contexte d’atonie de l’activité économique (cf. tableau 1 et graphique 20).

La variation annuelle de la composante énergie, qui représente 11 % du panier de biens et services de l’IPCH, s’est nettement ralentie au cours de l’année 2013, enregistrant une moyenne sur douze mois de 0,6 %, contre 7,6 % en 2012. Cette situation a résulté essentiellement d’une baisse des cours du pétrole en dollars et de l’appréciation de l’euro. À la fin de l’année, l’érosion

Tableau 1 Évolution des prix

(variations annuelles en pourcentage, sauf indication contraire)

2011 2012 2013 2012 2013 2013 2013 2013 2013 2014

T4 T1 T2 T3 T4 Déc. Janv.

IPCH et composantes 1)

Indice global 2,7 2,5 1,4 2,3 1,9 1,4 1,3 0,8 0,8 0,7

Énergie 11,9 7,6 0,6 6,3 3,2 0,3 0,1 -0,9 0,0 -1,2

Produits alimentaires non transformés 1,8 3,0 3,5 4,3 3,9 4,8 4,2 1,3 1,5 .

Produits alimentaires transformés 3,3 3,1 2,2 2,4 2,3 2,1 2,5 2,1 2,0 .

Produits manufacturés hors énergie 0,8 1,2 0,6 1,1 0,8 0,8 0,4 0,3 0,3 0,2

Services 1,8 1,8 1,4 1,7 1,7 1,3 1,4 1,2 1,0 1,1

Autres indicateurs de prix et de coûts

Prix à la production 5,7 2,8 -0,2 2,4 1,2 -0,1 -0,6 -1,1 -0,8 .

Cours du pétrole (en euros par baril) 79,7 86,6 81,7 84,4 85,0 79,0 82,5 80,3 80,8 78,8 Cours des matières premières hors énergie 12,2 0,5 -8,2 4,4 -3,0 -5,2 -12,7 -11,8 -11,4 -9,3 Sources : Eurostat, BCE et calculs de la BCE à partir des données de Thomson Reuters

1) Les chiffres de la hausse de l’IPCH et de ses composantes (hors produits alimentaires transformés et non transformés) en janvier 2014 sont une estimation rapide d’Eurostat.

Graphique 20 Ventilation de l’IPCH : principales composantes

(variations annuelles en pourcentage ; données mensuelles)

-3

Produits alimentaires non transformés (échelle de gauche) Énergie (échelle de droite)

2008 2009 2010 2011 2012 -1

0 IPCH global hors énergie et produits alimentaires non transformés (échelle de gauche)

Produits alimentaires transformés (échelle de droite) Produits manufacturés hors énergie (échelle de gauche) Services (échelle de gauche)

2008 2009 2010 2011 2012

Source : Eurostat

des marges de raffinage a aussi contribué à la tendance globalement baissière, qui a néanmoins affiché une certaine volatilité, en raison des évolutions des cours du pétrole, et des effets de base positifs et négatifs. L’impact de ces facteurs s’est particulièrement fait sentir sur les prix des postes directement issus du pétrole, tels que les combustibles liquides et les carburants et lubrifiants destinés aux moyens de transport personnels, bien qu’ils aient également influencé les prix de l’électricité, du gaz et du fioul domestique.

Reflétant les évolutions à la fois des cours internationaux des matières premières alimentaires et des conditions locales de l’offre, le taux de variation annuel des prix des produits alimentaires est demeuré au niveau élevé d’environ 3 %, pour les huit premiers mois de 2013. À partir d’août, le renchérissement des produits alimentaires a reculé assez rapidement, l’effet haussier lié aux mauvaises conditions météorologiques qui avait précédemment affecté les prix des fruits et légumes s’étant dissipé. Cette évolution a reflété, en particulier, le profil de la hausse des prix des produits alimentaires non transformés, qui avait augmenté à un rythme annuel proche de 5 % au premier semestre de l’année et a également été la grande composante enregistrant la croissance la plus rapide au sein de l’IPCH global sur l’ensemble de l’année, avec un taux de variation moyen de 3,5 %, soit une croissance nettement plus élevée que celles de 2012 (3 %) et de 2011 (1,8 %).

En revanche, le renchérissement des produits alimentaires transformés s’est ralenti à partir de l’automne 2011. Le taux de variation annuel moyen de 2,2 % en 2013 a été nettement plus faible que ceux de 2012 (3,1 %) et de 2011 (3,3 %). Le recul progressif s’est interrompu en juillet et en août, lorsque les prix des produits alimentaires transformés ont augmenté à un rythme de 2,5 %, légèrement supérieur à la moyenne et reflétant essentiellement une forte accentuation de la variation annuelle des prix du tabac. Cette incidence s’est inversée à partir d’octobre 2013. Par conséquent, le renchérissement des produits alimentaires transformés est revenu à 2,1 % au quatrième trimestre.

Si l’on exclut les composantes volatiles que sont les produits alimentaires et l’énergie, l’inflation moyenne mesurée par l’IPCH s’est modérée en 2013, mais dans une mesure bien moindre que l’inflation globale. Si, en excluant ces composantes, la hausse de l’IPCH ressortait à 1,5 %, en moyenne, en 2012, elle a fléchi pour enregistrer des taux proches de 1 % au second semestre 2013.

Les deux principales composantes du panier de l’IPCH après exclusion des produits alimentaires et de l’énergie, c’est-à-dire les produits manufacturés hors énergie et les services, ont enregistré des taux de variation annuels plus faibles qu’attendu fin 2013, reflétant une faiblesse généralisée de la demande. Après avoir affiché une certaine volatilité au cours des premiers mois de l’année, la hausse des prix des produits manufacturés hors énergie s’est maintenue autour d’un niveau relativement faible à partir de juillet 2013. Ce profil s’explique par des taux de variation annuels très faibles, voire parfois négatifs, des prix de l’habillement et de la chaussure, qui ont résulté des soldes d’été et d’hiver. Plus généralement, l’atonie de la demande a continué de freiner les prix des produits manufacturés hors énergie, notamment des biens durables, comme les automobiles.

Le taux de variation annuel de la composante services, qui est la composante la plus importante de l’IPCH, a été relativement constant durant la majeure partie de 2013. Après une période de volatilité en mars et en avril, en raison du calendrier des fêtes de Pâques, la hausse des prix des services s’est stabilisée à 1,4 % de juin à septembre, avant de continuer à ralentir à 1,2 %, en moyenne, au quatrième trimestre de l’année.

LA HAUSSE DES PRIx à LA PRODUCTION A CONTINUÉ DE FLÉCHIR EN 2013

Tout au long de l’année 2013, les pressions en amont de la chaîne d’approvisionnement se sont encore atténuées au niveau de la production. La hausse annuelle des prix à la production a poursuivi sa tendance baissière, en raison de la diminution des cours du pétrole et des matières premières hors pétrole. La volatilité dans le profil d’évolution mensuel a principalement reflété des effets

de base positifs et négatifs liés à l’évolution des prix de l’énergie et des produits alimentaires l’année précédente. Les tensions en amont sur les prix des produits manufacturés hors énergie sont demeurées relativement stables à de faibles niveaux, tandis que celles sur les prix des produits alimentaires se sont atténuées au premier semestre de l’année, avant de diminuer à l’automne.

Le taux de variation annuel des prix à la production des produits manufacturés (hors construction) dans la zone euro est devenu négatif en 2013, pour s’établir à -0,2 %, en moyenne, contre 2,8 % en 2012 et 5,7 % en 2011. Le taux de variation annuel des prix à la production dans l’industrie hors construction et énergie a également encore diminué en 2013, à 0,4 % en moyenne, comparé à 1,4 % en 2012 et 3,8 % en 2011. L’atténuation des tensions sur les prix a été plus perceptible en amont de la chaîne des prix (prix à la production des biens intermédiaires) qu’en aval (prix à la production des biens de consommation ; cf. graphique 21).

LES TENSIONS SUR LES PRIx INTÉRIEURS SONT DEMEURÉES CONTENUES EN 2013

Les tensions d’origine interne sur les prix provenant des coûts de main-d’œuvre sont restées contenues au cours des trois premiers trimestres 2013, conformément à la morosité persistante sur les marchés du travail de la zone euro. Après avoir affiché des signes de modération en 2012 par rapport à 2011, la croissance des coûts de main-d’œuvre s’est légèrement redressée au premier trimestre 2013 au niveau de la zone euro, avant de ralentir à nouveau aux deuxième et troisième trimestres. Le profil de progression plutôt modérée des salaires dans la zone euro a masqué d’importantes divergences d’un pays à l’autre. Tandis que les salaires nominaux ont fortement augmenté dans les pays dont le marché du travail fait preuve d’une relative résistance, les salaires nominaux et les coûts unitaires de main-d’œuvre ont peu progressé, voire reculé, dans les pays qui mettent en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire et dans lesquels persiste un chômage élevé.

Les salaires négociés dans la zone euro ont enregistré un ralentissement en 2013, à 1,7 %, en rythme annuel, aux deuxième et troisième trimestres, après une moyenne annuelle de 2,2 % en 2012. Le taux de croissance annuel de la rémunération par tête s’est établi à 1,6 % au cours des trois premiers trimestres 2013, ce qui était légèrement inférieur à la moyenne de 1,7 % de 2012 (cf. tableau 2).

D’autres indicateurs salariaux, tels que la croissance des coûts horaires de main-d’œuvre, ont considérablement diminué en 2013, par rapport à ce qui s’était produit en 2012, principalement en raison de la forte augmentation des heures travaillées. Dans l’ensemble, les salaires et traitements ont augmenté à un rythme nettement plus rapide que la composante non salariale des coûts horaires de main-d’œuvre de la zone euro.

Graphique 21 Ventilation des prix à la production

(variations annuelles en pourcentage ; données mensuelles)

-10 Ensemble de l'industrie hors construction (échelle de gauche)

Biens intermédiaires (échelle de gauche) Biens d’équipement (échelle de gauche) Biens de consommation (échelle de gauche) Énergie (échelle de droite)

2008 2009 2010 2011 2012

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

Après avoir stagné en 2012, la croissance de la productivité du travail par tête ne s’est que légèrement rétablie au cours des trois premiers trimestres 2013, progressant pour atteindre environ 0,3 % en moyenne. Ce léger rebond, ainsi que la baisse de la variation annuelle de la rémunération par tête, a entraîné un ralentissement de la progression des coûts unitaires de main-d’œuvre, à 1,1 % en glissement annuel au troisième trimestre, contre 1,7 % en 2012.

Après le rebond amorcé à la mi-2009, les bénéfices des entreprises sont demeurés globalement inchangés en 2011 et en 2012. Après des améliorations modérées au cours des trimestres précédents, le niveau des bénéfices a davantage augmenté à partir du deuxième trimestre 2013. Reflétant la hausse de la croissance des coûts unitaires de main-d’œuvre et les conditions économiques défavorables, le taux de variation annuel des bénéfices des entreprises a été négatif tout au long de 2012 et est devenu positif au premier trimestre 2013. Cette évolution est principalement due à une augmentation des bénéfices par unité de production (c’est-à-dire l’effet marge).

LES PRIx DE L’IMMOBILIER RÉSIDENTIEL ONT ATTEINT UN PLANCHER

Les prix de l’immobilier résidentiel dans la zone euro, qui ne sont pas pris en compte dans l’IPCH, ont commencé à baisser à l’automne 2011 (cf. graphique 22). Au troisième trimestre 2013, ils ont chuté de 1,4 % en glissement annuel, un rythme inférieur à ceux des premier et deuxième trimestres (-2,8 et -2,4 %, respectivement). Cette chute pourrait indiquer un plancher du taux de variation annuel des prix de l’immobilier. L’on a également observé en 2013 une divergence importante de la croissance annuelle des prix de l’immobilier résidentiel entre les pays de la zone euro. Tandis que cette croissance était négative et a continué de reculer dans de nombreux pays de la zone euro, elle est demeurée positive en Belgique, en Estonie, en Finlande, en Allemagne, au Luxembourg et en Autriche.

Tableau 2 Indicateurs de coûts de main-d’œuvre

(variations annuelles en pourcentage, sauf indication contraire)

2010 2011 2012 2012

Salaires négociés 1,7 2,0 2,2 2,2 2,2 1,9 1,7 1,7

Indice des coûts horaires de

main-d’œuvre 1,5 2,2 1,9 2,0 1,6 1,9 1,1 1,0

Rémunération par tête 1,9 2,1 1,7 2,0 1,5 1,6 1,6 1,6

Pour mémoire :

Productivité du travail 2,4 1,3 0,0 -0,1 -0,3 -0,2 0,4 0,5

Coûts unitaires de main-d’œuvre -0,6 0,8 1,7 2,1 1,8 1,8 1,2 1,1

Sources : Eurostat, données nationales et calculs de la BCE

Graphique 22 Évolution des prix de l’immobilier résidentiel dans la zone euro

(variations annuelles en pourcentage ; données trimestrielles)

-5-4 Prix de l’immobilier résidentiel en termes nominaux

2004 2005 20062007 2008 2009 2010 2011 2013 Source : Calculs de la BCE à partir de données nationales non harmonisées

Note : Les données pour 2013 incluent les données jusqu’au troisième trimestre 2013.

Dans le document RAPPORT ANNUEL 2013 (Page 55-60)

Documents relatifs