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l’éTaT de l’éPidémie mondiale de sida

Dans le document CHANGÉ A TOUT (Page 102-105)

La communauté internationale a enrayé et inversé la propagation du VIH. L’épidémie a été repoussée et le nombre de nouvelles infections a diminué de 35 % depuis 2000. La riposte doit maintenant passer à la vitesse supérieure et mettre fin à l’épidémie de SIDA d’ici 2030.

L’extension rapide d’approches reposant sur des données probantes et les droits de l’homme, renforcées par d’importants investissements, a permis une réduction drastique du nombre de nouvelles infections à VIH et de décès liés au SIDA.

Ce chapitre décrit l’état actuel de l’épidémie ainsi que la riposte au SIDA et les progrès réalisés après 15 ans d’efforts concertés.

Il fournit une vue d’ensemble de la manière dont les différentes populations et régions gèrent la situation et présente les carences encore existantes. De brefs exposés sont fournis pour chaque région après une analyse des tendances mondiales actuelles.

En 2014, 36,9 millions [34,3 millions–41,4 millions] de personnes étaient atteintes du VIH. Le nombre de personnes atteintes du VIH continue d’augmenter, ce qui constitue en grande partie une tendance positive, car plus de 15 millions de personnes suivaient une thérapie antirétrovirale en mars 2015 dans le monde entier et pourront donc vivre plus longtemps. Dans le même temps, même si le nombre de nouvelles infections à VIH est en déclin, il existe toujours un nombre inacceptable de nouvelles infections à VIH chaque année, ce qui contribue au fardeau épidémique.

Dans le monde entier, 0,8 % [0,7–0,9 %] des adultes (âgés de 15 à 49 ans) sont atteints du VIH. L’Afrique subsaharienne qui compte 25,8 millions [24 millions–28,7 millions] de personnes atteintes du VIH reste la région la plus durement touchée par l’épidémie. Bien que 80 % des personnes atteintes du VIH ne vivent que dans 20 pays différents (Figure 1), l’épidémie du VIH reste mondiale et touche chaque région du monde, ce qui aggrave de manière substantielle les problèmes de santé publique rencontrés dans de nombreux pays.

Les principaux progrès réalisés dans l’inversion de l’épidémie concernent les enfants de moins de 15 ans. Depuis 2000, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants a baissé de 58 %. L’épidémie continue néanmoins d’avoir d’importants effets sur les plus jeunes individus. En 2014, 2,6 millions [2,4 millions–

2,8 millions] d’enfants âgés de moins de 15 ans étaient atteints du VIH. L’épidémie chez les enfants résulte en premier lieu de la transmission du VIH au cours de la grossesse, de la naissance ou de l’allaitement. Étant donné que la plupart des pays présentant la plus importante prévalence du VIH chez les femmes enceintes ont adopté une stratégie de fourniture d’une thérapie antirétrovirale à vie aux femmes enceintes atteintes du VIH, l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants reste une réelle possibilité d’ici les prochaines années. Fin 2014, 73 % [68–79 %]

des femmes enceintes atteintes du VIH accédaient à des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Dans le monde entier, 51 % de l’ensemble des adultes atteints du VIH sont des femmes. Ces dernières représentent même 59 % de l’ensemble des personnes atteintes du VIH en Afrique subsaharienne. Les hommes atteints du VIH sont plus nombreux que les femmes atteintes du VIH dans chaque région, sauf

Figure 1

Proportion de personnes vivant avec le vih par pays, 2014

Source : estimations de l’ONUSIDA de 2014.

Figure 2

nouvelles infections par le vih dans le monde, 2014

15-24 25-34 35-49 >50

400 000

300 000

200 000

100 000

0

nombre de nouvelles infections

Professionnels du sexe Consommateurs de drogues injectables

Hommes ayant des rapports sexuels avec des personnes de même sexe Clients des professionnels du sexe Autres adultes

Figure 4

nouvelles infections par le vih dans le monde parmi les populations clés, 2013

Source : Analyse spéciale ONUSIDA. Le nombre de nouvelles infections par le VIH par population clé a été estimé à partir des fichiers Spectrum nationaux transmis en 2014 à l'ONUSIDA.

adolescentes que chez les adolescents en Afrique subsaharienne et s’est avérée huit fois supérieure chez les femmes que chez les hommes âgés de 15 à 19 ans en Afrique du Sud (1).

baisse conTinue du nombre de nouvelles infecTions à vih

Au cours de 2014, 2,0 millions [1,9 millions–2,2 millions] de personnes au total ont contracté le VIH. Le nombre d’individus nouvellement infectés en 2014 est inférieur de 35 % par rapport à 2000. Dans le monde entier, 220 000 [190 000–260 000]

enfants ont contracté le VIH en 2014. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 34 % des adultes nouvellement infectés. En 2014, l’Afrique subsaharienne a comptabilisé 66 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH. Leur nombre est plus élevé chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des jeunes âgés de 15 à 24 ans (Figure 2).

Le nombre de nouvelles infections à VIH a continuellement diminué au cours des 15 dernières années, mais le rythme de cette baisse semble s’être accéléré au cours des dernières années.

Le nombre de nouvelles infections à chuté de 11 % au cours de la période 2005–2009 et a connu une diminution de 13 % entre 2010 et 2014 (Figure 3).

L’on constate une nette tendance à la baisse du nombre de nouvelles infections à VIH, mais il existe des disparités

considérables entre les régions. De 2000 à 2014, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a chuté de 35 % dans le monde entier. Les baisses les plus importantes du nombre de nouvelles infections enregistrées dans chaque région entre 2000 et 2014 ont été constatées aux Caraïbes (baisse de 50 %) et en Afrique subsaharienne (baisse de 41 %), tandis que le nombre de nouvelles infections en Asie et dans la zone Pacifique avait diminué de 31 %.

Le nombre de nouvelles infections à VIH a diminué de manière notable au cours des premières années de la dernière décennie en Asie et aux Caraïbes, tandis que le nombre de nouvelles infections est resté relativement stable dans ces deux régions au cours des dernières années. En Europe de l’Est, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, nous constatons néanmoins une hausse du nombre de nouvelles infections à VIH depuis 2000.

nouvelles infecTions à vih Parmi des PoPulaTions clés

Une récente analyse indique qu’en 2013, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les hommes ayant des rapports avec Figure 3

nombre de nouvelles infections par le vih dans le monde, 1990-2014

4 000 000

nombre de nouvelles infections

2014 Source : estimations de l’ONUSIDA de 2014.

d’autres hommes s’élevait à environ 330 000 [260 000–390 000], 110 000 [90 000–140 000] chez les personnes consommant des

drogues injectables, 70 000 [55 000–83 000] chez les prostitués et 140 000 [110 000–170 000] chez les clients de prostitués (Figure 4).

Malgré l’absence de tendances mondiales quantifiables concernant le nombre de nouvelles infections chez les populations clés, nous pouvons constater que la prévalence du VIH chez les prostitués a diminué modestement depuis 2011 dans un certain nombre de régions, dont l’Afrique subsaharienne (Figure 5). De manière similaire, la prévalence du VIH semble aussi être à la baisse chez les personnes consommant des drogues injectables dans presque toutes les régions (Figure 6). La même progression n’est pas constatée en ce qui concerne l’épidémie mondiale parmi les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports avec d’autres hommes. De manière globale, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes semble rester stable et présente de légers pics signalés aux Caraïbes, en Europe de l’Est et en Asie centrale (Figure 7).

Figure 7

Tendances régionales de la prévalence médiane du vih parmi les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des personnes de même sexe, 2011-2014

20

15

10

5

0

2011

% vivant avec le VIH

Année déclarée à l'onuSIDA

2014

Asie et Pacifique (N = 25) Moyen-Orient et Afrique du Nord (N = 9)

Caraïbes (N = 10)

Figure 6

Tendances régionales de la prévalence médiane du vih parmi les consommateurs de drogues injectables, 2011-2014

16

12

8

4

0

2011

% vivant avec le VIH

Année déclarée à l'onuSIDA

2014

Source : GARPR 2015.

Asie et Pacifique (N = 19)

Amérique latine (N = 4)

Afrique subsaharienne (N = 13) Europe occidentale et centrale et Amérique du Nord (N = 31) Europe orientale et Asie centrale

(N = 11)

Moyen-Orient et Afrique du Nord (N = 8)

Figure 8

nombre de décès liés au sida dans le monde, 2000-2014

3 000 000

2 500 000

2 000 000

1 500 000

1 000 000

500 000

0

nombre de décès

Figure 5

Tendances régionales de la prévalence médiane du vih parmi les professionnels du sexe, 2011-2014

Source : GARPR 2015.

25

20

15

10

5

0

2011

% vivant avec le VIH

Année déclarée à l'onuSIDA

2014

Asie et Pacifique (N = 23)

Amérique latine (N = 17)

Moyen-Orient et Afrique du Nord (N = 10)

Afrique subsaharienne (N = 36) Europe occidentale et centrale et Amérique du Nord (N = 18) Europe orientale et Asie centrale

(N = 11) Caraïbes (N = 6)

accéléraTion de la réducTion de la morTaliTé liée au sida

Depuis 2004, année du pic du nombre de décès dus au SIDA, le nombre annuel de décès liés au SIDA a diminué de 42 %. Environ 1,2 millions [980 000 – 1,6 millions] de personnes sont décédées en 2014 de causes liées au SIDA dans le monde entier (Figure 8).

La baisse du nombre de décès liés au SIDA s’est avérée particulièrement prononcée dans un certain nombre de pays à prévalence élevée. Depuis 2010, le nombre de décès liés au SIDA a diminué de 58 % en Afrique du Sud et de 52 % au Rwanda.

Le rythme auquel le nombre de décès liés au SISA diminue s’accélère. Le nombre de décès liés au SIDA a chuté de 18 % de 2005 à 2009 et de 26 % de 2010 à 2014. Bien que la rapide extension de l’accès à une thérapie antirétrovirale soit la première cause de ces réductions de la mortalité liée au SIDA, les baisses constatées ces dernières années reflètent aussi la diminution mondiale du nombre de nouvelles infections à VIH qui a commencé en 1997.

La chute du nombre de décès liés au SIDA a de profonds effets positifs sur les résultats médicaux et les tendances démographiques de nombreux pays. en Afrique du Sud par exemple, l’espérance de vie a bondi de 52 ans en 2005 à 61 ans en 2014, tandis que le nombre de décès liés au SIDA a chuté de plus de la moitié, et la proportion des décès liés au SIDA par rapport à la mortalité globale a diminué de 51 % en 2005 à 31 % en 2014 (2).

Des données empiriques issues d’un site de surveillance démographique en Afrique de l’Est ont démontré l’existence d’une hausse significative de l’espérance de vie chez les personnes atteintes du VIH suite à l’extension de la thérapie antirétrovirale.

De nettes améliorations de l’espérance de vie chez les personnes atteintes du VIH contrastent avec les progrès relativement mineurs réalisés dans l’espérance de vie chez l’ensemble des hommes et des femmes (Figure 9).

l’éTaT de la riPosTe

Dans le document CHANGÉ A TOUT (Page 102-105)