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Dans le document CHANGÉ A TOUT (Page 95-98)

violences conjugales (12). En 2009, l’essai de vaccination RV144 mené en Thaïlande démontre un taux de protection de 31 %, prouvant ainsi qu’une vaccination anti-VIH préventive est possible (13). L’année suivante, l’étude CARPISA 004 réalisée en Afrique du Sud démontre que le gel ténofovir d’application vaginale permet de réduire le risque d’infection à VIH chez les femmes de 39 % sur 30 mois, prouvant ainsi que l’administration d’un agent antirétroviral permet de prévenir la transmission sexuelle du VIH chez les femmes (14). Cette décennie s’achève sur les nouvelles positives fournies par l’étude iPrEX menée auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec des personnes de même sexe au Brésil, en Équateur, au Pérou, en Afrique du Sud, en Thaïlande et aux États-Unis, selon lesquelles une réduction de 44 % du taux d’infection à VIH peut être obtenue chez des hommes prenant un comprimé quotidien d’emtricitabine/ténofovir, démontrant ainsi

l’efficacité d’un nouvel outil de prévention du VIH : la prophylaxie pré-exposition (15).

Un certain nombre d’avancées significatives sont aussi réalisées dans le domaine du traitement anti-VIH. Atripla, premier médicament antirétroviral multi-classe et à dose fixe associant plusieurs médicaments antirétroviraux, est approuvé par la FDA en 2006, ce qui permet une diminution du fardeau posologique et la simplification du dosage tout en améliorant potentiellement l’observance. L’année suivante, la FDA approuve deux nouvelles options thérapeutiques : le premier inhibiteur de l’intégrase, raltegravir, ciblant une enzyme virale qui insère le génome viral dans l’ADN de la cellule hôte, et le premier inhibiteur d’entrée, un bloqueur du CCR5 maraviroc. Le premier et, jusqu’à présent, le seul cas d’une personne ayant guéri du VIH, Timothy Ray Brown, connu sous le nom du « patient de Berlin », est signalé en

Des scientifiques développent le premier schéma thérapeutique de réduction de la

2007. M. Brown souffrait d’une leucémie et du VIH et a été guéri du VIH grâce à une transplantation de moelle osseuse réalisée à Berlin en Allemagne (16). Cette guérison du VIH est ensuite confirmée en 2011.

Dans le cadre de leurs efforts visant à accroître le nombre de personnes subissant un test de dépistage du VIH, l’OMS et l’ONUSIDA publient de nouvelles directives pour le conseil et le test du VIH à l’initiative du fournisseur dans les centres de santé en 2007 (17). L’OMS développe des directives de traitement révisées en 2010 suite à la publication de nouvelles preuves relatives à l’échéance du lancement de la thérapie antirétrovirale, aux régimes thérapeutiques antirétroviraux optimaux, à la prise en charge de la co-infection VIH/TB et VIH/hépatite virale chronique et la gestion des échecs de la thérapie antirétrovirale. Le développement de ces directives implique la tenue de consultations avec des réseaux de la société civile, y compris le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/SIDA, la Coalition internationale pour la préparation au traitement et la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/SIDA afin de refléter les valeurs et les préférences des personnes atteintes du VIH, ce qui constitue un nouveau mode de collaboration (18).

Elizabeth Taylor, l’une des premières célébrités à s’engager en faveur de la défense des personnes séropositives et présidente nationale fondatrice de la Fondation américaine de recherche sur le SIDA, qui soutient la recherche sur le SIDA, la prévention du VIH, les activités d’éducation et de sensibilisation sur le traitement dans le cadre de politiques publiques liées au SIDA, décède en 2010.

Les populations clés continuent à faire face à des défis existentiels.

La législation antidiscrimination bénéficie d’un certain élan en 2009 lorsque la Haute Cour invalide l’article 377 du Code pénal indien qui interdisait l’homosexualité. Cette décision est invalidée par la Cour suprême en 2013. La même année, le Parlement de l’Ouganda débat d’un projet de loi visant à criminaliser l’homosexualité assorti de la possibilité d’une condamnation à mort en cas de certaines infractions.

Cette décennie s’achève par le rapport de l’ONUSIDA faisant état de la diminution continue du nombre de nouvelles infections à VIH et de décès liés au SIDA. La transmission du VIH ayant finalement été enrayée et inversée, le défi porte maintenant sur la rapidité de l’élimination de l’épidémie par la communauté internationale.

2011-2015

mesure de l’imPacT

Le 10 juin 2011, l’Assemblée générale adopte la Déclaration politique sur le VIH/SIDA : intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/SIDA (19), qui repose sur les engagements déjà pris dans le cadre de la Déclaration politique de 2001 et de 2006, et souligne 10 objectifs et engagements à haute priorité visant à assurer un accès universel aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d’assistance d’ici 2015.

La Déclaration met l’accent sur la mesure de l’impact de l’entrée en vigueur à la date butoir des objectifs du Millénaire pour le développement. Par exemple, le nouvel objectif de traitement — fournir un traitement à15 millions de personnes atteintes du VIH d’ici fin 2015 — paraissait irréalisable à cette époque, cependant il a non seulement été atteint, mais a aussi été dépassé, plusieurs mois plus tôt que prévu. Le rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale du SIDA 2012 indique que le nombre de nouvelles infections à VIH a plus que diminué de moitié dans 25 pays à revenu faible et intermédiaire depuis 2001 ; les jeunes de 15 à 24 ans représentant 40 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH chez les adultes. Néanmoins, ce rapport souligne aussi la nécessité de mettre en œuvre des services de prévention plus ciblés (20). On constate aussi au cours des deux dernières années des avancées majeures dans l’extension de la circoncision médicale volontaire. Près d’un million d’hommes ont été circoncis en 2013 et un total cumulé de près de 6 millions d’hommes a été atteint dans 14 pays hautement prioritaires en fin 2013.

En 2012, le nombre de nouvelles infections chez les enfants a diminué de 31 % depuis 2009, en raison des interventions visant à éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Toutefois, l’ONUSIDA a estimé que 77 % des enfants atteints du VIH n’avaient pas accès à un traitement. En 2013, la Communauté de brevets sur les médicaments et ViiV Healthcare ont lancé un accord de collaboration visant à améliorer l’accès à la thérapie antirétrovirale pour les enfants, une étape significative pour combler l’écart en termes de traitement pédiatrique anti-VIH.

La Déclaration politique de 2011 a défini comme prioritaire la levée de toute restriction à l’entrée, au séjour et à la résidence liée au VIH. Actuellement, 36 pays, territoires et zones continuent à maintenir des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence de personnes atteintes du VIH, soit une baisse par rapport aux 59 pays qui imposaient de telles restrictions en 2008. Ces dernières années, l’Arménie, l’Australie, les Comores, les Fidji, la Mongolie, la République de Moldavie et le Tadjikistan ont levé ces restrictions.

En 2012, la XIXe Conférence internationale sur le SIDA s’est tenue à Washington DC aux États-Unis. Il s’agissait de la première fois depuis 1990 que cette conférence était organisée aux États-Unis, suite à la levée de l’interdiction d’entrée aux États-Unis des personnes vivant avec le VIH. Il s’agissait aussi de la première fois en 16 ans que la Courtepointe commémorative du SIDA a été affiché en entier. L’ancien président de la Société internationale sur le SIDA, Joep Lange, et un certain nombre d’autres personnes engagées dans la lutte contre le SIDA ont trouvé la mort dans l’accident du vol MH17 alors qu’ils étaient en route pour assister à la XXe Conférence internationale sur le SIDA à Melbourne en Australie.

La Déclaration politique de 2011 fait pour la première fois explicitement référence aux prostitués et aux personnes consommant des drogues injectables comme faisant partie des populations clés dans le cadre de la riposte au VIH, mettant à nouveau l’accent sur ces populations. L’usage d’une telle déclaration explicite à un niveau politique aussi élevé ouvre de nouvelles voies à la sensibilisation et aux efforts visant à réaliser la vision de mettre fin au SIDA. Suite aux avancées réalisées en matière de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH, des populations clés ont été impliquées dans le développement de directives normatives de l’OMS pour les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes et des transsexuels (23), les personnes consommant des drogues (24) et les prostitués (25, 26), ce qui a permis de produire la première version de directives consolidées pour les populations clés en 2014 (27). Cette version est devenue la nouvelle norme de l’interaction entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile.

Les populations clés continuent néanmoins à être

disproportionnellement affectées par le VIH dans de nombreux pays. Des cadres juridiques hostiles favorisent la marginalisation de certains groupes, créant ainsi des obstacles à l’accès aux services de prise en charge du VIH et de santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à l’exercice des droits afférents, lesquels entraînent une hausse de la transmission parmi les populations clés. Ces dernières

années, nous avons constaté certains exemples tragiques et dramatiques. En Ouganda, le meurtre du militant des droits des homosexuels David Kato a souligné les dangers auxquels font face les individus. En 2014, le Nigeria a promulgué une loi permettant de refuser l’accès à des services de prise en charge du VIH aux lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transsexuels et personnes intersexuées. Les membres de la communauté ont fait face à des actes de violence de la part de voisins encouragés par la loi votée par le Parlement. En revanche, le Mozambique a abrogé une loi contre les homosexuels datant de l’ère coloniale.

Les avancées vers l’atteinte de l’objectif de réduire de moitié le nombre de transmissions du VIH chez les personnes consommant des drogues injectables d’ici 2015 ont été ralenties en raison d’une combinaison de facteurs tels que les lois criminelles, la stigmatisation, la discrimination et l’échec de nombreux pays à fournir des services reposant sur des données probantes.

Le Fonds mondial et le PEPFAR ont été lancés afin de répondre à une situation d’urgence. Grâce à des efforts conjugués, la riposte a été significative et efficace. Suite à l’amélioration de la situation sur le terrain, la riposte d’urgence est alors passée à une réponse durable dans le cadre de laquelle les gouvernements partenaires assument plus de responsabilités pour répondre aux besoins de santé de leurs populations.

Cependant, avec la crise financière mondiale, le financement de la riposte au VIH est devenue une préoccupation récurrente.

Le Fonds mondial a connu de considérables changements. Le manquement des pays donateurs à leurs obligations a abouti à la suppression effective du Cycle 11 en 2011. Le Fonds mondial a alors introduit un mécanisme de financement d’urgence assorti de critères d’admissibilité stricts afin d’assurer le maintien du financement de services essentiels déjà existants. En conséquence, le manque de fonds a poussé le Fonds mondial à interrompre l’extension des services, donnant lieu à une préoccupation générale quant à l’inversion possible des tendances positives des dernières années. Pour y répondre, la fondation Bill & Melinda Gates Foundation a s’est engagée en 2012 à verser 750 millions de dollars US pour soutenir le Fonds mondial. Fin 2013, les partenaires internationaux s’engageaient à verser 12 milliards de dollars US, soit une hausse nette des promesses de financement faites lors de la précédente Conférence de reconstitution des fonds qui s’élevaient à 9,2 milliards de dollars US (28). Le partage des responsabilités par pays a également augmenté. Les dépenses engagées en faveur de la lutte contre le VIH ont augmenté et représentaient environ 53 % des ressources mondiales de lutte contre le VIH en 2012. Au total, environ 20,2 milliards de dollars US étaient disponibles pour la lutte contre le VIH en 2014.

« rien ne me rend

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