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Le conte occidental : origines et caractéristiques 1. Origines médiévales et italiennes

Le conte oriental et le conte occidental : origines et caractéristiques

4.2. Le conte occidental : origines et caractéristiques 1. Origines médiévales et italiennes

Parler du conte occidental, c‟est mentionner sans doute ses origines médiévales et italiennes, parce que la littérature médiévale est, à vrai dire, une empreinte majeure de l‟histoire du conte occidental. Dès la première lecture, on s‟aperçoit de l‟abondance du merveilleux, qui est une caractéristique à bien apprécier. Nous savons déjà que les contes orientaux ont fait le pas avec cette caractéristique et c‟est pourquoi le conte oriental a toujours son charme comme il est totalement plongé dans le merveilleux.Tel le conte oriental, le conte occidental, qui abondait aussi en merveilleux, contribua par la suite à l‟inspiration des chansons de gestes, fabliaux, romans ou autres types d‟écrits.

Fées et événements se mêlaient aux hommes afin de peupler et diffuser leur généalogie et leurs récits d‟origine. Cependant, la légende fait que la fée Mélusine64

soit la première fée-souche originelle de Lusignan : dans les années 1160 à peu près, douze lais en vers inspirés des contes populaires bretons ont été composés par Marie de France. Ils empruntaient des éléments merveilleux tels les objets magiques, les fées, les loups-garous, les métamorphoses et les changements de structure. Ce n‟est que cinq siècles plus tard que Madame d‟AULNOY puisera dans le lais d‟Yonec65

et sortira avec ce qui sera plus tard la matière de L’Oiseau bleu.

Ce qu‟on appelle aussi les exempla, sorte de récits exemplaires qui dérivent directement de la tradition orale, et sont des écrits qui exposent les leçons du salut telles qu‟elles

64 C‟est un conte très populaire aux origines lointaines et qui est entré dans la littérature française à la fin du XIIe siècle. L'histoire de Mélusine glisse vers la légende quand la fée amante devient la souche originelle d'une lignée, celle des Lusignan. Elle se transforme en femme-serpent tous les samedis, Mélusine consent à épouser Raymondin à condition qu'il ne cherche jamais à la voir ce jour-là. Mélusine donne le jour à dix fils, construit cités et châteaux jusqu'au jour où son époux, découvre son secret, et l‟humilie en public. Dragon ailé, Mélusine s'envole par la fenêtre et disparaît à jamais.

65 Dans les années 1160, Marie de France compose douze lais en vers inspirés des contes populaires bretons auxquels ils empruntent les éléments merveilleux et la structure. Le lai d'Yonec conte l'amour malheureux d'une femme mariée à un seigneur jaloux et éprise d'un chevalier qui la visite dans son donjon. La survie de leur amour dépend de leur secret. Une fois dévoilé, l'amant-oiseau meurt tragiquement.

figurent dans les prédications du XIIIème siècle, rappelant ainsi le motif des contes populaires à l‟époque, qui prônent des morales ou des modèles de conduite. On note aussi que vers l‟année 1250, Étienne De BOURBON a entrepris une sorte de collection qui regroupe quelques trois mille anecdotes dans laquelle on pourra trouver un certain nombre de contes merveilleux connus avec PERRAULT ou les frères GRIMM, à l‟exemple de

Robert le Diable66, une histoire dont le motif du chevalier inconnu trouvera écho dans

Jean-de-Fer, un conte célèbre des frères GRIMM.

Mais on sait déjà que les chansons de geste ont commencé longtemps avant ces dates, et elles étaient surtout diffusées par les troubadours. En effet, certains des contes populaires les plus connus en Moyen-Âge viennent directement de ces chansons de geste sous forme d‟adaptation du texte original aux circonstances de l‟époque, comme l‟exemple de l‟histoire de Valentin et Ourson, adaptation d‟une chanson de geste qui date du XIVème

siècle. Un roman arthurien dit Perceforest englobe apparemment l‟histoire de Troylus et Zellandine qui sera reprise dans celle de La Belle au Bois dormant. Le Roman de Renart, lui, laisse voir un univers d‟animaux doués de parole, raison et d‟astuces, ce qui nous rappelle d‟ailleurs le célèbre ouvrage oriental Kalîla wa Dîmnah. Comme les personnages des contes de fées, les héros compensent leur faiblesse par une intelligence extraordinaire et une fourberie notable.

C‟est ainsi que le rassemblement des éléments constitutifs du merveilleux avec la littérature au vrai sens du mot a dû prendre beaucoup de temps pour qu‟on puisse constater la naissance de ce genre littéraire particulier. En effet, les acteurs du merveilleux, à compter fées, sorcières, magiciens, ogres et autres étaient restés longtemps des acteurs du second plan, des comparses alors que dans le conte merveilleux, on assistera à leur présence effective comme dans le cadre même des romans ou du théâtre. À cette époque, les géants chez Rabelais, les sorcières de Macbeth ou même les fées du

Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ne le sont pas encore. Il est vrai aussi qu‟avec Gargantua on trouve pas mal d‟épisodes qui viennent de la même ligne des fabliaux et

des contes populaires mais le merveilleux n‟est pas en soi l‟élément fédérateur du récit.

66 La légende veut qu‟il soit né du diable et qu‟il ait des pouvoirs épouvantables dont il se sert pour commettre des violences et des crimes. Conduit par le pape à consulter un saint ermite, il est guéri de sa malédiction. Plus tard, il devient le bouffon de l'empereur ; sur l'ordre d'un ange, il intervient trois fois, sous l'apparence d'un blanc chevalier, pour délivrer l'Empire des attaques des Sarrasins et des Turcs, sans révéler son identité. Son déguisement est dévoilé par la fille de l'empereur mais Robert refuse cependant sa main et se retire dans un ermitage pour y finir ses jours.[...]

Ce n‟est qu'après que cette création va se développer au fil du temps, en 1572 par exemple, une nouvelle du recueil de Bonaventure des Périers, intitulé Contes ou Nouvelles

Récréations et Joyeux Devis, aura le titre de « D‟une jeune fille nommée Peau d‟Âne », ce

qui sera le germe du célèbre conte de Peau d’Âne conté plus tard d‟une façon beaucoup plus attrayante et réussie.

4.2.1.1. Naissance du genre « conte merveilleux » avec Straparola

En Italie, dans la période de la Renaissance, le conte merveilleux a commencé à prendre forme dans un récit-cadre emprunté au Décameron67 de Boccace. C‟est grâce à cet ouvrage que le conte a connu son plus grand épanouissement à l‟époque, et il continuera à s‟épanouir longtemps après jusqu‟à ce qu‟il revêt une forme un peu fixe avec PERRAULT et les frères GRIMM.

Mais il est vrai que la parution des Piacevoli Notti (Nuits facétieuses) composé par Straparola, un Vénitien des années 1550 et composé de soixante-treize écrits partagés entre fables et contes (dont quatorze conte de fées) nous permet de constater que les dits « fables » avaient déjà fait leur parution longtemps avant LA FONTAINE. Dans la même période, Sforza fit aussi un grand pas dans le monde des contes. Durant la période de carnaval, et chargeant quotidiennement cinq filles de divertir sa cour en racontant une histoire, puis en la faisant suivre par une énigme, on assistera donc à un modèle qui ressemble au principe des Mille et Une Nuits. L‟originalité de ces « Nuits facétieuses » est celui de nous avoir livré les premières transcriptions littéraires d‟un nombre de contes populaires, issus du folklore paysan vénitien qui était jusqu‟à lors transmis exclusivement à l‟oral.

4.2.1.2. Basile, un autre apport au genre « nouveau-né »

En 1625, Basile, un Napolitain, rédige Lo Cunto de li cunti, ou même connu sous le nom de Pentamerone, un « Conte des contes » qui se compose d‟un récit-cadre de cinq journées. Tel les « Nuits facétieuses » de Sforza, le « Conte des contes » de Basile comprend cinquante contes de fées qui mêlent tous les éléments essentiels du

67

Le Décameron est un recueil de nouvelles, écrit Ŕnon en latin comme il était courant de le voir à

l‟époqueŔ en langue italienne par Boccace entre 1349 et 1353 permettant ainsi la naissance de la prose italienne qui marqua le genre de la nouvelle dès la Renaissance. Le Décameron est en effet un recueil de cent courts récits auxquels Giovanni BOCCACCIO a donné un récit cadre original. L‟œuvre est sous-intitutlée Le Prince Gallehault, en hommage au poète et ami de l'auteur, Dante ALIGHIERI.

merveilleux : magiciens, ogres, princes, princesses, fées, objets magiques, animaux qui parlent, épreuves dures à surmonter, dénouements heureux etc.

Ainsi, nous pouvons constater que le conte de fées en tant que forme littéraire et narrative très brève est en fait né de la « novella » et du « conto » italiens. Cependant, il faut attendre l‟avènement du XVIIème

siècle pour affirmer la naissance d‟un véritable genre littéraire, à savoir le conte merveilleux, dont les bases seront fixées par Charles PERRAULT dans la fameuse Querelle qui le pose en opposition à BOILEAU et aux Anciens. Straparola et Basile seront donc à vrai deux initiateurs du genre littéraire bien défini ci-dessus.

4.2.2. Un nouveau genre littéraire: le conte occidental

Ce n‟est qu‟au XVIIème

siècle que la vogue du conte atteint Paris et devient un vrai jeu de cour et de salon. Tout le monde de lettres rivalisait d‟esprit et de style. Le conte, qui jusqu‟à lors était oral, passe à l‟écrit et se transforme en ce qu‟on appelle un « genre littéraire ». Mais c‟est surtout Charles PERRAULT qui, grâce à son célèbre ouvrage « Contes de ma mère L’Oye » en 1695, met le genre à la mode. Vers la fin du XVIIème siècle, les auteurs femmes pénètrent cet univers de fées et de sorcières, réservé jusque là aux auteurs masculins : Mademoiselle L‟Héritier Ŕnièce de PERRAULTŔ ainsi que Madame d‟AULNOY et Madame BERNARD marquent une entrée remarquable dans le monde des histoires de nourrices ou de « mies », comme le disait PERRAULT. Elles animent les salons où apparaît le beau monde et intègrent bien le conte dans leurs coutumes. Avec la traduction des contes des Mille et une Nuits entre 1704 et 1717 par Antoine GALLAND et leur réécriture durant cette période, on assiste à une nouvelle phase dans le développement du conte occidental : une nouvelle vogue au XVIIIème siècle apparaît avec Antoine HAMILTON et ses célèbres Quatre Facardins68, Mademoiselle LUBERT et Madame LEPRINCE DE BEAUMONT dont La Belle et la Bête connaît un vif succès. Les tendances encyclopédiques de la fin du siècle atteignent aussi le conte : on assiste à la naissance du Cabinet des fées du chevalier de Mayer, tentative d‟une création

68 Antoine HAMILTON, fort apprécié au XVIIIème siècle pour ses Mémoires du comte de Grammont (1713), longtemps résident à la cour de Saint Germain en Laye, écrivait pour un public restreint d‟aristocrates, sans particulière arrière-pensée de publication. Sa principale source d‟inspiration est alors le conte merveilleux : il écrit ainsi une série de textes qui ne sont pas sans rapport les uns les autres. Les Quatre Facardins se veut une suite d‟un autre conte, Histoire de Fleur d’Épine et quant à sa structure narrative, elle est entièrement calquée sur celle des Mille et une nuits.

d‟un recueil qui englobe des données encyclopédiques sur le conte et chant du cygne de cette mode largement répandue à l‟époque.

4.2.3. Père fondateur du genre : PERRAULT

En 1695, Mademoiselle L‟HÉRITIER dédicaça Marmoisan à la fille de Charles PERRAULT avant de mentionner des « contes naïfs » qu‟un des fils de celui-ci « a mis depuis peu sur le papier ». Cette année, le célèbre « agréable recueil » est copié luxueusement et offert à Mademoiselle la nièce de Louis XIV. Sa dédicace est bien et bel signée des initiales de Pierre PERRAULT qui, à l‟époque, avait l‟âge de dix-sept ans. Un an après, c‟est à lui et sous le nom de Darmancour qu‟on a accordé le privilège d‟imprimer les Histoires ou Contes du temps passé.

Cependant, un certain nombre de contemporains y ont vu très tôt la trace du père, comme par exemple l‟abbé de Villiers dans ses Entretiens sur les contes de fées. Si la participation du père à l‟œuvre reste encore un sujet de débat, celui-ci portera surtout sur les rôles respectifs des deux auteurs, Charles PERRAULT et son fils, supposés avoir collaboré. Pierre a peut être mis sur le papier quelques « contes de nourrices », mais c‟est bien Charles qui les aurait réécrits et complétés de moralités en vers, comme si la mystification servait en vérité les intérêts du père autant que la carrière du fils.

Il est vrai que ces histoires sont si simples et naïves, mais elles ont été illustrées dans le

Parallèle des Anciens et des Modernes, qui paru en 1697, démontre que les contes « que

nos aïeux ont inventés pour leurs enfants » sont plus moraux que ceux de l‟Antiquité. Ces contes ont puisé en fait leur matière dans les traditions orales populaires, non sans être au courant de certaines occurrences littéraires : l‟art du conteur réside dans la transcription d‟une oralité, devenue conforme et demeurée populaire par sa simplicité. Point d‟ornements comme les affectionne Mademoiselle L‟HÉRITIER, mais plutôt une sobriété empreinte d‟envoûtement, de poésie et surtout d‟humour qui font tout le succès de ces histoires et leur charme éternel.

4.2.3.1. Le Cabinet des fées

L‟âge d‟or du conte de fées français s‟achève en 1789 avec la Première Révolution Française, mais il s‟achève aussi symboliquement par une énorme collection de quarante et un volumes. C‟est le chevalier Charles-Joseph DE MAYER qui a imité le Cabinet der

Feen allemand de 1761 ainsi que la Bibliothèque universelle des romans du marquis de

Paulmy, dressant ainsi le tombeau de cent ans de féerie française, de PERRAULT à Rousseau. Il oublie volontairement certains auteurs et contes et reconnaît les contes orientaux, en particulier les Mille et une nuits, comme apparentés aux fées françaises, donnant le premier essai d‟une synthèse critique qui porte sur le conte merveilleux et ses origines.

C‟est surtout la première tentative scientifique d‟assemblage des contes, surtout par l‟identification des auteurs et la rédaction de leurs biographies, ce qui fait que cet ouvrage littéraire monumental annonce les recueils romantiques allemands. Il fige aussi le conte de fées français dans sa forme littéraire classique et rococo, en faisant un univers culturel des fées scintillantes avec leurs « robes de velours, couleurs de rose, garnie de diamants » comme l‟archétype du merveilleux. Cet archétype nostalgique explique la profonde rupture qui aura lieu en France entre ce qu‟on appelle « conte de fées » (littéraire) et « conte merveilleux » (populaire). Il faut toutefois attendre les Contes de l’Enfance et du

Foyer de Jacob et Wilhelm GRIMM en Allemagne pour voir un effort de rassemblement

de la tradition orale avec la volonté affichée de conserver un patrimoine national inédit69.

4.2.3.2. La création renouvelée de contes

L‟invention créatrice de contes littéraires se renouvelle au XIXème

et surtout au début du XXème siècle avec de grands noms qui seront longtemps mémorisés après : POUCHKINE en Russie, BECHSTEIN en Allemagne, la comtesse de Ségur, Alexandre DUMAS ou George SAND en France, et surtout Hans Christian ANDERSEN au Danemark. Quoique le travail des frères GRIMM ne soit pas vraiment une création proprement dite, il a quand même la vertu de retrouver une orientation nouvelle au conte de fées. Leur ouvrage intitulé « Kinder und Haus-Märchen », fruit de la récolte d‟un certain nombre de contes traditionnels allemands, ouvre la porte toute grande aux folkloristes qui, dans les régions, seront amenés à rassembler, classer et étudier ce patrimoine populaire très riche. Un certain ANDERSEN publie en 1834 un premier recueil de contes sous la forme de deux minces fascicules. Ils connaîtront un succès tellement rapide et considérable qu‟il pousse leur auteur à écrire de nouveau quelques cent soixante-treize contes, faisant d‟ANDERSEN le père du conte de fée moderne. Ses Contes Danois sont de véritables créations littéraires et témoignent d‟un style sobre et très original qui met le merveilleux

au cœur même de la société contemporaine en rupture avec les prédécesseurs qui, eux, avaient toujours recours à un ailleurs irréel. Mais ce qui est surtout remarquable c‟est que ces contes présentent des histoires tragiques et des fins malheureuses mais tout en y mêlant une ironie amusante et en absence de toute morale traditionnelle, à l‟exemple de

La Petite Marchande d’allumette. En France, plusieurs auteurs comme la comtesse de

Ségur, André MAUROIS, Charles NODIER et autres se lancent dans ce genre en produisant des recueils qui s‟adressent aux enfants et qui connaissent un succès immédiat. La tradition féerique sera ensuite poursuivie jusqu‟à Pierre GRIPARI qui, dans les années 1960, proposera des versions parodiques actualisées avec ses Contes de la rue Broca.

4.2.4. Le conte occidental : ses ingrédients, ses constantes et ses variantes

Dans sa structure générale, le conte occidental représente un certain nombre d‟éléments et d‟ingrédients invariants. Il représente un univers singulier où les animaux peuvent parler, et où les personnages peuvent accomplir des actions incroyables tout en dehors du temps et de l‟espace. Sa fonction principale est de préparer l‟enfant au passage à l‟âge adulte. C‟est pourquoi, il met toujours une place pour l‟histoire d‟un héros qui vit une situation très complexe et qui s‟affronte à beaucoup d‟épreuves pour se construire sa propre personnalité et se faire une vie stable et régulière en famille et avec ses familles. Ainsi, le cliché qui conclut toujours le conte sous la forme « ils se marièrent et eurent beaucoup

d’enfants » n‟est qu‟une représentation du rêve que le héros cherche à réaliser en passant

dans un canevas d‟épreuves et d‟enquêtes. Parler des constantes et des variantes du conte ou même de ses ingrédients c‟est jeter la lumière sur trois noms : Vladimir PROPP, Claude BRÉMOND et GREIMAS.

En 1928, Vladimir PROPP publia une œuvre gigantesque d‟analyse structurale qui porte sur un corpus très spécifique de contes directement issus du folklore russe, et rassemblés par AFANASSIEV à la fin du XIXe siècle, à savoir La Morphologie de conte. En effet, PROPP considère « l‟action du personnage » face à une épreuve comme étant l‟unité de mesure du conte. Il distingue alors trente et une fonctions qui se répartissent entre les différents personnages et qui sont toujours identiques. On retrouve des fonctions récurrentes dans tous les contes comme, par exemple, l‟éloignement des parents, le manque (de personnes ou de moyens) et la querelle avec l‟adversaire. Ces mêmes fonctions peuvent être regroupées pour correspondre à sept types de personnages-types : l‟agresseur, le donateur ou pourvoyeur, l‟auxiliaire, le personnage recherché, le

mandateur, le héros et le faux héros. PROPP retrace ainsi le chemin à suivre à une reconsidération des études folkloriques en y apportant un nouveau regard grâce à une grille de lecture qu‟il a élaborée et qui peut être adaptée à une variété des récits.

BRÉMOND, lui, parle des « séquences narratives » ou ce qu‟il appelle aussi le meccano du conte. Déterminé à dégager une véritable « logique du récit », il regroupe les fonctions de PROPP en un petit nombre de séquences narratives, qui ont une unité d‟action chacune et dont les structures peuvent s‟accroître en s‟articulant autour de trois moments décisifs, tout comme le jeu de Meccano70 :

a- la situation initiale où se fait l‟ouverture de l‟action et la présentation des