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La construction de l’échantillonnage et les différentes catégories d’acteurs

systèmes étudiés (redondance titre ?)

3.2. La construction de l’échantillonnage et les différentes catégories d’acteurs

Les objets de recherche inclus dans la démarche d’investigation et qui ont été précisés plus haut, ont permis de stabiliser un échantillonnage (annexe 1), suivant les différentes échelles d’étude énoncées.

3.2.1. Élevage

Une part importante des entretiens a été réalisée auprès des éleveurs de chacune des régions considérées. Parmi eux, il convient d’identifier séparément les éleveurs ovins et caprins et considérer que ces derniers, notamment en Corse, sont peu organisés et qu’à ce titre l’échantillonnage concernant les autres catégories d’acteurs ne les concerne que partiellement. J’ai aussi distingué les éleveurs selon leur statut professionnel, que ces derniers soient producteurs fermiers ou apporteurs laitiers. Afin de ne pas introduire un trop grand nombre de facteurs, j’ai principalement retenu en Corse les éleveurs ovins apporteurs et les éleveurs caprins fermiers mais il convient de noter que la catégorie des éleveurs ovins fermiers est très présente dans l’échantillonnage et que les résultats de cette catégorie auraient mérité un traitement particulier. Dans la catégorie des producteurs fermiers, on retrouve aussi les fermes auberges (Corse) ainsi que les agriturismo (Sardaigne), auprès desquelles ont été réalisées des

entretiens spécifiques sur la partie commercialisation. Le cas des éleveurs apporteurs a été traité en lien avec leurs relations vis-à-vis des industries laitières. Dans l’Arganeraie, le « statut d’éleveur » prend sens autour d’une agriculture familiale. Les enquêtes réalisées ont ainsi permis de réaliser des entretiens auprès de l’ensemble du foyer (chef de famille, femmes et enfants, bergers). Deux niveaux d’analyse ont ici été retenus permettant d’envisager successivement leur appartenance à une communauté incluse dans une économie domestique, puis plus récemment à des secteurs d’activité associés à une économie marchande.

3.2.2. Infrastructures de transformation

Concernant les filières, j’ai accordé une place importante à des entretiens réalisés auprès des responsables d’infrastructures de transformation. En ce qui concerne les viandes, ces enquêtes ont été menées auprès d’abattoirs publics et privées, mono et multi-espèces (Ponte Leccia et Cuttoli en Corse, Nuoro, Sassari, et de nombreuses structures plus petites en Sardaigne). Parmi eux, certains réalisaient les opérations de découpe et de conditionnement alors que, chez d’autres, cette partie de travail était sous-traitée à des opérateurs spécialisés comme la Genuina en Sardaigne ou Gandolfi, Martinetti en Corse. La nature des enquêtes a été définie selon l’étude de leurs activités, certains pouvaient être aussi des opérateurs de négoce en agissant en tant que grossiste. Dans l’Arganeraie, aux côtés des abattoirs agréés (Smimou et Essaouira), je me suis aussi rendu aux sacrifices hebdomadaires associées à chaque souk rural. Au sujet des laiteries, j’ai rencontré des représentants d’infrastructures privées et de coopératives, associées à des groupements d’apporteurs (Groupement de Roquefort). L’enjeu était notamment de mieux comprendre l’implication de la relation entre laiterie et éleveur sur les pratiques en élevage. Enfin dans l’Arganeraie, à propos du travail dédiée à l’huile d’argan, je me suis rendu dans plusieurs coopératives féminines afin d’assister aux modes d’organisation du travail et m’entretenir la plupart du temps avec leur directrice.

3.2.3. Distributeurs

Les différents circuits de valorisation des viandes ont été étudiés. J’ai rencontré des distributeurs tels que les grandes et moyennes surfaces (GMS), les bouchers, restaurateurs ainsi que des fermes auberges ou des éleveurs qui pratiquent la vente directe. Les entretiens visaient ici à comprendre les modalités de collecte des productions, la saisonnalité du marché, les caractéristiques conférées au produit ou encore leur positionnement face à la mise en place d’un signe de qualité. J’ai aussi analysé les différentes catégories d’animaux, la diversité de modes de découpe et de conditionnement associés à ces productions. Il est aussi possible d’inclure

d’organisation de producteur (coopérative agnellu e caprettu di Corsica) ou les personnes investies dans la création de GIE (Groupements d’Intérêt Économique) dans le cas du Maroc. En Corse, ont aussi été interviewés des maquignons qui collectent des animaux en vif et les revendent après abattage. En Sardaigne, les abatteurs sont également des opérateurs commerciaux et ont donc été interrogés sur des aspects de collecte, de transformation et de vente.

3.2.4. Socio-professionnels

Des entretiens ont été menés auprès des organisations professionnelles de chaque filière. On retrouve ici des regroupements de producteurs comme l’association des éleveurs de Haha (Maroc), Casgiu Casanu, Casgile (Corse). Concernant ces deux dernières organisations, j’ai étudié notamment leur positionnement au sein ou en dehors de l’interprofession en Corse, en tant que représentant des producteurs fermiers. Plusieurs entretiens ont été réalisés auprès de chacun des opérateurs associés à la démarche d’IG agneau en Corse comme l’AREO ainsi que le groupement de Roquefort, et de celle liée au cabri associé au groupement régional Capra Corsa. Il s’agit là des acteurs associés à la construction d’une ODG et leur équivalent en Sardaigne est le CONTAS, alors qu’au Maroc il s’agit de l’ANOC concernant la partie viande, et l’AMIGHA pour ce qui est de l’huile d’argan. Des acteurs d’échelle nationale ont aussi été interviewés comme France Agrimer, Interbev pour le cas Corse, ou l’ANCA et le service ministériel de labellisation dans le cas de l’Arganeraie. En ce qui concerne la Corse, j’ai resitué ce maillage institutionnel au regard des appartenances syndicales en réalisant des entretiens auprès de membres de la FNSEA et de la Confédération paysanne.

3.2.5. Organismes publics

Au-delà des professions j’ai interviewé des acteurs territoriaux qui transcendent les logiques de filière associées à chacun des produits. L’enjeu était notamment d’appréhender les fonctions que ces acteurs donnent aux produits dans une perspective de développement territorial. J’ai rencontré des acteurs liés aux organismes consulaires comme les chambres d’agriculture, la DPA, l’ODARC, l’agence touristique de Corse ou encore la Conf’ Commercio de Nuoro. Les entretiens étaient ici recentrés sur des opérations plus spécifiques de valorisation des productions comme les campagnes d’affichage promotionnelles, l’organisation de foires et d’autres types d’évènements tels que ceux associés aux dégustations. Parmi ces acteurs, je me suis aussi intéressé à ceux qui gravitent autour des logiques de préservation de la nature comme le parc naturel régional de Corse, ou le réseau RARBA associé au régime MAB UNESCO dans l’Arganeraie. Enfin en Sardaigne, j’ai eu l’occasion de rencontrer les dirigeants de la province

de Bidoni, engagés dans une démarche appelée Patti di filiera. Dans l’Arganeraie ainsi qu’en Sardaigne, j’ai effectué des entretiens auprès d’organismes de recherche comme l’IAV (l’Institut Agronomique et Vétérinaire), l’Université de Marrakech et en Sardaigne le centre AGRIS.

La combinaison des objets d’analyse et des échelles de représentations retenus a permis de structurer la démarche d’analyse suivante, si l’on retient le cas de l’Arganeraie (schéma 6) :

Schéma 6: Modalités de construction de l’analyse multi-échelle

4. Dispositif d'enquête, modalités de collecte et de traitements

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