Analyse entretien tripartite certificatif premier stage (ETCSt1)

L’entretien dure 1h35 minutes et contient 359 tours de parole distribués ainsi : Yves (EF9) -81TP ; S10-163TP ; T5-115TP.

5.1.2.1 Contenus thématiques

Yves propose le thème de l’évaluation des apprentissages des élèves en 1P pour développer leur problématique de l’entretien. Il s’agit d’un sujet repris de certaines interventions de l’EF lors de l’entretien formatif précèdent. Ce sujet se décline en plusieurs sous-thématiques qui sont abordées dans différents moments de la conversation entre les trois participants :

- La progression des apprentissages et la construction de connaissances.

- Les différences entre évaluation et régulation des apprentissages.

- La pertinence d’une évaluation formative.

- La place du langage dans l’évaluation.

- Les instruments d’évaluation : les dessins, l’observation, la discussion, la grille critérielle.

- L’usage du portfolio pour appuyer l’évaluation.

- Le contexte de la classe et les caractéristiques des élèves.

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- Le jugement entre pairs et l’estime de soi.

- L’évaluation de comportements et d’attitudes des élèves.

- Les prescriptions autour de l’évaluation en 1P.

- La pression sur les élèves et l’enseignant pour évaluer les apprentissages.

- L’évaluation des disciplines (sciences).

Le tableau (tableau 3) ci-dessous présente un résumé de la fréquence des tours de paroles de ces sous-thématiques pour chaque participant :

Construction

Tableau 3 : Fréquence d’énonces soulevés pour la catégorie Contenus thématique de ETCSt1_Yves.

Dans les interventions des participants on peut trouver d’autres thématiques comme la gestion de la classe et du temps, l’ÉOLE (moyen d’enseignement), l’autonomie des élèves, les activités en groupe, la socialisation des élèves, le stress des élèves et de l’enseignant, le rythme d’apprentissage des élèves, mais ce sont des sujets moins fréquents : entre un et quatre tours de parole repérés, ou des thématiques proposées par un des interlocuteurs. Yves développe la problématique à partir de questionnements qu’il reprend durant la présentation :

« par rapport au plan de la trame que j'essaie de suivre / et justement j'ai noté une question en haut / et là c'est un peu parti / comment pourquoi dans quel but évaluer les élèves de première année HARMOS /parce que c'était à

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discussion entre nous enfin / c'est plusieurs fois que / c'est un problème qui était assez récurrent / parce qu'on parle de la formation / on voit l'évaluation, mais surtout pour les cycles moyens / et peu de pistes pour le cycle élémentaire / et puis c'est de choses un peu délicates dans ce premier cycle /, mais surtout en première année c'est XXX nouveau mouvement(?) pour ces élèves » (ETCSt1, TP2).

5.1.2.2. Systèmes de référence

Les systèmes de référence évoqués par Yves concernent la plupart des indicateurs de cette catégorie, tel qu’il figure sur le tableau 4. Pour cet EF les deux indicateurs les plus fréquents sont le référentiel évoquant une situation de travail et le référentiel sur le contexte académique et institutionnel.

D’une part, la prise en compte de ce dernier système (référentiel articulé au contexte académique et institutionnel) se matérialise dans le discours de l’enseignant en formation dans des énoncés qui interpellent des connaissances de l’académie ou qui évoquent des aspects prescriptifs de l’institution éducative. L’extrait suivant est un exemple de ce type de codage : « EF9 (Yves) : XXX on a discuté avec le long débat qu'on a en didactique de sciences et disait observer c'est un bon moyen d'évaluer / il faut avoir une formation qui va avec pour pouvoir enfin savoir observer » (ETCSt1, TP26).

D’autre part, le référentiel qui évoque une situation de travail montre l’énonciateur qui décrit de manière générale des moments de classe ou des actions que l’enseignant a

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faites pendant le stage. Pour montrer la problématique sur l’évaluation en premiers degrés, Yves s’appuie sur des situations vécues sur le terrain. Il s’agit de descriptions amples des activités réalisées sans entrer dans le détail (ETCSt1, TP6).

Référentiel

Tableau 4 : Fréquence d’énonces soulevés pour la catégorie Systèmes de référence de ETCSt1_Yves.

On peut trouver des indices des autres référentiels, ceux sur le programme d’école primaire où Yves articule son discours par rapport au plan d’études et les attentes pour les enfants de 1P :

« quels sont les objectifs qu'on se fixe / et ça passe aussi un peu, mais à quels apprentissages est qu'on valorise au premier cycle / le PER lui il préconise le visée générale / c'est surtout par rapport à la socialisation / l'entrée dans le monde scolaire et / l'entrée dans le métier d'élève » (ETCSt1, TP2) ;

des référentiels de caractère académique (savoirs scientifiques) qu’Yves inclut lorsqu’il parle de l’évaluation :

« en plus surtout à l'école en cycle premier il y a est-ce que Marilyn Coquidé et Roland Flageul (1999) appellent ça la familiarisation pratique / c'est-à-dire pouvoir que les élèves ils manipulent ils s'approprient en fait cette

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posture de recherche / est-ce qui accentue encore la difficulté d'évaluation que j'ai eu » (ETCSt1, TP28).

Il y a des référentiels qui émanent de l’expérience de l’EF par rapport à ce qui est évalué dans différents pays pour le premier cycle :

« cette problématique ça reste encore ouverte pour moi surtout en plus il y a beaucoup de pays sont en pleine polémique en France aussi / la fin par exemple il commence l'école à sept ans parce que les XXX XXX ils disaient ah bon les élèves 'fin les enfants ne retiennent pas / ou bien au Canada ils ont une approche qui est vraiment uniquement sur la socialisation c'est vraiment que de jeux pour les deux premiers années / et puis comme j'ai dit est-ce que ça ouvre des renforcements des inégalités de pas forcement évaluer et pour réguler différencier ? » (ETCSt1, TP49).

5.1.2.3. Savoirs de référence

Contrairement à l’entretien formatif, dans cet entretien on peut trouver plusieurs formulations de savoirs de référence. Yves manifeste majoritairement des savoirs émergeant de la pratique en stage (18 tours de parole repérés) et des savoirs d’ordre académique (13 tours de parole identifiés). Moins fréquents dans le discours sont les savoirs de référence institutionnelle (3 TP) et les références à des savoirs convoquant l’expérience personnelle (3 TP). Pendant la présentation de la problématique professionnelle, Yves articule des connaissances de livres, cours ou auteurs (savoirs scientifiques) qu’il utilise pour développer l’argumentation sur l’évaluation dans le cycle élémentaire (ETCSt1, TP12, TP14).

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Dans le TP12, Yves manifeste l’interprétation qu’il a faite après la lecture d’un texte à propos des capacités d’organisation, de régulation des élèves de six ou sept ans.

Dans le TP14, l’enseignant évoque des connaissances lors d’un cours qu’il a suivi en formation sur la relation entre les apprentissages et la socialisation des élèves de premier cycle.

Les références sur les savoirs de la pratique sont les plus fréquentes dans l’ensemble de savoirs convoqués. Ces savoirs articulent l’évocation de situations vécues en stage et la réflexion explicite d’Yves. Il décrit la situation et, dans certains moments, émet des conclusions sur les actions développées :

« ça permis de les centrer un peu sur les attentes puis ensuite / et puis ensuite c'était aussi par rapport / ils ont lui apportés des objets en classe / on les a nouveaux trié on les a observés on les a retriés c'était vraiment / c'était quelque chose en même temps répétitif, mais sous différentes manières / et ça a permis vraiment qui rentrent un peu dans cette démarche un peu expérimentale » (ETCSt1, TP6).

Dans d’autres moments, la description de la situation est accompagnée par une réflexion sur l’agir afin de proposer d’autres activités aux élèves :

« est-ce que j'ai dû en fait choisir d'autres séquences par exemple éole / en disant une approche aux langues en plurilinguisme / là tous les élèves pourraient être plus intégrés dans le processus de l'apprentissage et là en fait

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c'est une gestion de la différence à travers la didactique / simple le choix le choix de séquences que j'ai fait là, mais enfin ça c'est de questions qui sont venues en cours de réalisation » (ETCSt1, TP12).

On trouve des références où Yves traite les situations vécues avec un point de vue critique. Il questionne la place de l’évaluation formative des petits élèves sur la base de ce qu’il a vu en stage (ETCSt1, TP12).

Les références sur des savoirs d’ordre institutionnel manifestent des connaissances par rapport aux normativités de l’enseignement et, dans la problématique développée par Yves, sur l’évaluation. Un exemple apparait dans ETCSt1, TP94.

Les savoirs de l’expérience sont convoqués par Yves à travers la manifestation de connaissances quotidiennes (ETCSt1, TP6) ; ou de connaissances d’autres contextes de formation (ETCSt1, TP49). Dans les deux cas, les savoirs ne comportent pas des connexions explicites sur le monde scientifique ou académique proprement dites.

5.1.2.4. Places et rôles

Dans les différents rôles qu’Yves assume, il se positionne majoritairement en tant qu’enseignant lorsqu’il parle de ce qu’il a planifié et effectué avec les élèves, c’est-à-dire, le responsable de la gestion de la classe et des contenus d’apprentissage.

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De manière moins fréquente, il se montre dans un rôle de stagiaire quand il parle de ce qu’il a fait dans ce premier stage ou ce qu’il va prendre compte pour les suivants : « il faut travailler ça avec cet élève bien juste pour dans le but chai pas de transmettre aux parents / mais avec quelque chose qui montre qu'on a fait quelque chose de ce dossier / et puis autrement généralement aussi pour la suite / pour mes prochains stages surtout en profession » (ETCSt1, TP49).

Le rôle d’étudiant est reconnu parce qu’Yves connecte le monde académique, le contexte de formation au service de la réflexion sur la pratique professionnelle ; par moments, il bascule de la place d’enseignant responsable de la classe vers une posture d’étudiant et du chercheur : « il faut avoir une formation qui va avec pour pouvoir enfin savoir observer et il faut être une personne pour un groupe » (ETCSt1, TP26-28). Il évoque les cours suivis ou les références à des textes scientifiques qu’il a lus en formation.

5.1.2.5. Empans réflexifs

Dans la première partie de la présentation de la problématique, l’EF focalise la réflexion sur des aspects concernant les élèves (empans contextuels), tandis que dans la deuxième partie de la problématique, Yves se centre sur la manifestation d’empans d’ordre technique, lorsqu’il parle de l’usage d’outils pour l’évaluation des élèves : grille critérielle, observation, portfolio, ou bien à travers la mise en œuvre de stratégies de travail comme les activités en groupe ou la discussion en classe pour mettre en évidence la progression des apprentissages des élèves. Les empans

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critiques apparaissent quand Yves donne son point de vue par rapport à la place de l’évaluation dans le PER (ETCSt1, TP14, TP94).

On peut repérer un moment où Yves réfléchit sur ses propres difficultés par rapport à l’évaluation des élèves et la manière d’articuler celle-ci aux objectifs d’enseignement (ETCSt1, TP49).

5.1.2.6. Systèmes de régulation

Les régulations concernent principalement les conceptions autour de l’évaluation au premier cycle, le suivi de la progression des élèves ou la place de l’évaluation formative. Les régulations sur l’action référent aux formes de repenser l’usage des outils d’évaluation et de mettre en œuvre des stratégies pour suivre les apprentissages des élèves de 1P.