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3. Promotion des femmes au sein du secteur du numérique : engagement,

3.2 Militantisme, féminisme et entreprises : liaisons dangereuses

3.2.3 Étude du cas d’Elles Bougent

De par la reprise des codes du militantisme (foulard rose des marraines, notion d’adhésion), nous allons questionner le type d’engagement de l’association Elles Bougent. Utiliserait-elle un discours qui connote le milieu associatif voire le militantisme ? Pour ce faire, je me suis intéressée au discours que promeut l’association Elles Bougent sur son site internet, notamment à travers les occurrences des mots « féminisme », « féministe » et « militantisme ». Ceux-ci ne sont pas mis en avant dans le sens où il n’y a aucune occurrence du mot « militantisme » et le mot « féminisme » apparait une fois dans un post datant du 18 mars 2006 traitant d’une production théâtrale où le sujet est le féminisme. Aussi, le mot « féministe » apparait trois fois, néanmoins il est employé non pas par l’association Elles Bougent, mais par des personnes qui sont intervenues sur le forum en libre accès de l’association.

Pour autant pourrions-nous supposer que les mots « féminisme » et « militantisme » feraient « peur » et ne seraient pas revendiqués, notamment dans la mesure où ces associations collaborent avec des entreprises ?

Selon Xuan qui a travaillé chez Elles Bougent, le lien qu’entretient cette association avec les entreprises seraient en réalité très fort : « si tu regardes la page de présentation de l’histoire

d’Elles Bougent, en fait tu vois que l’initiative part presque des entreprises, et quand tu lis tu te dis, enfin l’engagement n’était pas féministe à la base. Pour le coup dans le discours d’Elles Bougent t’as pas un discours militant, t’as un discours limite pragmatique et je ne sais pas si « libéral » c’est le bon mot, mais c’est le rendement, t’as un peu ce discours très fort de « si y a plus de femmes et de mixité ça fonctionne mieux ! », « On produit plus ! On fait quelque chose d’efficace ! » ». Selon elle, le féminisme connoterait le militantisme et dans le cas d’Elles

Bougent il n’y aurait pas ce discours militant. Cette notion du militantisme n’est pas directement revendiquée dans le discours d’Elles Bougent, néanmoins, cette association est engagée dans cette cause à travers différentes formes d’actions collectives, qui s’adresseraient aux femmes et aux entreprises pour répondre à leur demande de parité.

Aussi, le Challenge InnovaTech ne serait pas un évènement « militant » selon elle, contrairement à d’autres évènements associatifs que nous avions pu étudier comme le festival des Aliennes par exemple. Selon Xuan, les mots « militantisme » et « féminisme » pourraient avoir des effets néfastes sur l’image de l’association Elles Bougent et sur leur relation avec les entreprises : « le mot « féministe » est un mot qui fait un peu peur tu vois. C’est un mot qui fait

peur, en fait je pense que ça fait peur de l’effet que ça peut avoir sur le public. Parce que justement Elles Bougent veut pas être perçue comme une association militante. Car quand tu dis militante tu penses à des trucs plus radicaux, à des actions plus subversives, plus controversées, alors que là ce n’est pas leur but, leur but c’est de l’entreprise quoi, c’est de trouver des employés, enfin je crois ! ». Le fait de ne pas se revendiquer féministe serait aussi

selon elle une manière de dire qu’elles s’adressent également aux hommes, néanmoins cela paraitrait contradictoire dans la mesure où le Challenge InnovaTech était un évènement 100% dédié aux femmes. Nous relativiserons ce constat étant donné qu’il s’agit d’un seul évènement, comparé à de nombreuses initiatives que cette association porte. Néanmoins Xuan relativisait l’engagement « féministe » de l’association à travers une autre initiative d’Elles Bougent : « le Tour de France de l’Egalite » qui serait « un écran de fumée » et qui donnerait seulement de la légitimité aux évènements de l’association. Cette notion d’« image de marque » se retrouverait indirectement à travers les membres de l’association selon Xuan : « Le crédo d’Elles Bougent,

ça permet aux écoles qui participent d’avoir une visibilité, de se faire la pub, c’est pareil pour les entreprises aussi qui sont représentées, elles ont de la visibilité, elles sont vues comme des entreprises modernes qui s’intéressent à des causes importantes comme l’égalité des sexes et tout ça et voilà. »

Aussi, lors de mon entretien avec Maddy, elle avait mis en exergue l’aspect presque « élitiste » d’une membre de l’association Elles Bougent qui avait besoin d’une marraine ingénieure pour sensibiliser des jeunes aux métiers « techniques » lors d’un évènement. Le jour de l’évènement, Maddy lui avait rappelé qu’elle n’avait pas fait d’école d’ingénieur et cette femme lui avait fait comprendre qu’elle était déçue et qu’elle souhaitait uniquement des femmes ingénieures. Maddy s’était alors sentie « rabaissée » voire « catégorisée » en quelque sorte, du fait de ne pas avoir fait d’école d’ingénieur et de n’être « que » Unified Storage Engineer.

Néanmoins Xuan relativise cette tension qui entoure l’engagement d’Elles Bougent. Selon elle, peu importe les études qu’elles ont réalisées, les marraines qui participent au Challenge InnovaTech seraient réellement engagées dans la cause de la promotion des femmes dans les métiers du numérique à travers le partage de leur passion et de leur expérience. Bien que cet évènement puisse indirectement servir leur entreprise qui aurait une « bonne image » à travers leur participation à ces associations. Néanmoins peu importe les effets « indirects », la finalité reste de promouvoir les femmes au sein des métiers du numérique et si ces évènements y contribuent, cela sert directement à favoriser la mixité au sein du numérique. Elle relativise ainsi cette tension liée aux différents degrés d’engagement de ces initiatives : « Ce n’est pas

parce que pour moi ce n’est pas un évènement militant que ça veut dire qu’il n’y a pas d’engagement et que c’est vide, au contraire. Enfin les gens qui organisent ça, la déléguée régionale, les marraines, les étudiantes qui veulent y participer, les lycéennes en tout cas c’est que des gens qui sont engagés et qui veulent plus d’égalité, après ce qu’ils mettent derrière l’égalité c’est propre à chacun, j’ai pas fait d’enquête (rire), et euh je pense qu’il y a vraiment un aspect « pub », c’est sûr, enfin à se faire bien voir en tant qu’école, en tant qu’entreprise et tout ça, mais je pense aussi que derrière il y a un fort intérêt pour plus de mixité. »

Synthèse

Nous avons étudié les contours des engagements hybrides traversés par des tensions au sein de l’engagement promu par certains acteurs des initiatives à l’aide d’entretiens qualitatifs. A travers trois études de cas, celles de la Wild Code School, de Simplon.co et d’Elles Bougent, il s’agira d’étudier dans quelle mesure des enjeux subjacents seraient de l’ordre de « l’image de marque », de « militantisme » ou d’un « réel engagement » pour ces acteurs porteurs d’initiatives.

En ce qui concerne la Wild Code School, nous avons pu noter un discours et des initiatives de sensibilisation (tables rondes, initiative pour repenser l’espace de formation etc.) et de recrutements de femmes au sein de leurs promotions (dispositif ParisCode avec Pôle Emploi). Néanmoins, leur discours est ambigu, notamment sur leur slogan « Booste ta carrière dans le numérique…sans chaussures ! » qui avait été revendiqué par la fondatrice de cette école comme un acte « militant » en faveur des femmes développeuses de l’école. Néanmoins lors d’un entretien avec une ex-Wildeuse, elle m’expliquait qu’il n’y avait pas eu de communication sur cet aspect de « geste militant pour les femmes » mais plutôt de la communication sur le côté « cool » et « confortable » de coder en chaussettes et de s’affranchir des codes vestimentaires des écoles traditionnelles. Aussi selon elle, la grande majorité des élèves de la Wild Code School ne seraient pas informés de cet aspect « féministe ». Cette initiative n’est donc pas totalement assumée ou autrement dit, clairement communiquée.

Dans le cas de Simplon.co, cette école a également cherché à favoriser un espace sécuritaire pour les femmes évoluant dans ces formations (scandales des toilettes seulement pour les hommes dans certaines écoles du numérique) et à adopter un discours bienveillant et non agressif pour promouvoir les femmes au sein de ces formations. Il est intéressant de noter que l’interviewée qui travaillait chez Simplon.co refusait d’employer le terme de quotas, que nous supposons mal vu, et préférait parler « d’offrir aux femmes qui ont des lacunes un espace

sécuritaire à travers la discrimination positive ». En ce qui concerne le manque de visibilité en

ligne des projets qui promeuvent les femmes dans les formations de Simplon.co (Miss Code, #Codehasnogender), elle m’expliquait qu’il s’agissait de projets pilotes qui faisaient suite à une levée de fond et qui n’étaient donc pas encore valorisés à l’heure actuelle. En outre, elle a mis en avant un réel décalage, voire des tensions dans leur relation avec les entreprises. En effet, le but de ces formations est de placer ensuite leurs élèves dans des entreprises avec qui Simplon.co effectue des partenariats afin de favoriser leur bonne insertion, néanmoins celle-ci peut se heurter à des cas de discrimination pour certains profils issus de milieux défavorisés. Elle m’expliquait que « l’image de marque » et la communication possible derrière ces recrutements féminins pouvaient compter dans la stratégie des entreprises (exemple du programme Hackeuse et Misscode). Aussi, dépendre de financements privés peut impliquer le fait de céder à des images de marque voulues et reflète ainsi des intérêts ou des visions divergentes pour les entreprises qui penseraient dans certains cas à la portée communicationnelle et les Entreprises Sociales et Solidaires comme Simplon.co qui penseraient à leur mission sociale et engagée. Enfin, cette tension dans la collaboration avec les entreprises pour promouvoir les femmes au sein des métiers du numérique s’incarne à travers l’exemple du discours de l’association Elles Bougent. De par la reprise des codes du militantisme (foulard rose des marraines, notion

d’adhésion), j’ai questionné le type d’engagement de l’association Elles Bougent en étudiant l’utilisation, ou non, d’un discours connotant le milieu associatif voire le militantisme.

Sur leur site internet, il n’y avait aucune occurrence des mots « féminisme » et « militantisme » et j’avais postulé que cette non-revendication serait liée au fait que ces mots pourraient faire « peur » notamment dans la mesure où ces associations collaborent avec des entreprises. Une ancienne employée de l’association me relatait que cette association n’avait pas un discours militant ni féministe en majeure partie par rapport à leur collaboration avec des entreprises. Selon elle, le féminisme connoterait le militantisme et dans le cas d’Elles Bougent il n’y aurait pas ce discours militant. Cette notion du militantisme n’est pas directement revendiquée dans le discours d’Elles Bougent, néanmoins, cette association est engagée dans cette cause à travers différentes formes d’actions collectives, qui s’adresseraient aux femmes et aux entreprises pour répondre à leur demande de parité. Cet engagement peut parfois sembler être un « écran de fumée » pour l’interviewée, voire un moyen de permettre à leur réseau d’entreprises de véhiculer une bonne image de marque. Néanmoins les personnes impliquées dans l’association Elles Bougent (marraines, étudiantes etc.) seraient réellement engagées dans la cause de la promotion des femmes dans les métiers du numérique à travers le partage de leur passion et de leur expérience. A titre d’exemple, bien que le Challenge InnovaTech puisse indirectement servir la « bonne image de marque » des entreprises participantes, la finalité reste de promouvoir les femmes au sein des métiers du numérique et si ces évènements y contribuent, cela sert directement à favoriser la mixité au sein du numérique.

Nous pouvons donc conclure que des acteurs associatifs (Elles Bougent) mais aussi académiques (Simplon.co ou encore la Wild Code School) mettent en place des initiatives plurielles qui font face à des tensions. D’une part une première tension en ce qui concerne leur rapport avec les entreprises qui peut être liée à des enjeux économiques (financement, partenariats, placement des promotions) mais aussi d’images de marque et de missions sociales différentes.

En outre, nous avons pu constater que ces « liaisons dangereuses » qui sont parfois entretenues avec les entreprises peuvent « justifier » la non revendication de la promotion des femmes au sein du numérique comme du « militantisme », du « féminisme » voire du « cyberféminisme ». Cette notion d’engagement est donc plurielle : il n’y pas une intention, il y a des intentions ainsi que des rapports de force. De ce fait, nous pouvons conclure qu’il s’agit d’actions collectives dans le sens où elles portent en elles le même objectif : lutter contre les stéréotypes de genre et

faire du secteur du numérique un environnement bienveillant où les femmes seraient en mesure d’évoluer et de participer au champ des possibles qu’ouvre le numérique.

A l’aune de notre étude sur le mouvement du cyberféminisme, nous pourrions en conclure que ces initiatives reprennent des codes du militantisme à travers la notion d’un réseau (initiatives « top-down » et « bottom-up »), d’un leader (rôles modèles de femmes inspirantes) et de rassemblements physiques (table ronde et Challenge InnovaTech), néanmoins elles ne revendiquent pas officiellement un engagement « militant ». La cause de l’émancipation des femmes à travers les nouvelles technologies prônées par le mouvement du cyberféminisme rejoindrait d’une certaine manière la cause portée par ces initiatives : la promotion des femmes au sein du secteur du numérique, néanmoins les discours et stratégies mises en place pour porter cette cause seraient protéiformes en fonction de la mission sociale des acteurs et actrices porteurs de ces initiatives. Car comme le rappelait Xuan, « ce sont des personnes engagées qui

4ème section : Conclusion et synthèse

générale

Le numérique a-t-il donc un genre ? A travers cette étude, nous avons pu constater qu’il ne s’agissait pas d’une question de genre, mais d’une question de passion. On ne naît pas informaticienne ou informaticien, on le devient. Ceci à travers sa curiosité, son travail et sa motivation, notamment lorsqu’on est une femme.

En effet, nous sommes partis du constat que les femmes étaient sous-représentées au sein du secteur du numérique avec 33% d’entre elles qui évolueraient au sein de ce secteur. Un nombre insuffisant aux vues du champ des possibles qu’offre ce secteur. C’est pourquoi tout au long de ce mémoire, nous nous sommes intéressés aux initiatives qui promeuvent les femmes au sein des métiers du numérique afin d’avoir un kaléidoscope, non exhaustif mais pertinent, de la manière dont ces initiatives reconfigurent l’imaginaire de ces métiers du numérique. Pour ce faire, nous nous sommes focalisés sur six initiatives portées d’une part, par des acteurs associatifs (Elles Bougent, Talents du numérique et Girlz In Web), d’autre part par des « nouvelles » écoles de formation au numérique (Simplon.co, la Wild Code School et l’École 42) afin d’étudier en quoi ces initiatives qui promeuvent les femmes informaticiennes, reconfigurent le secteur du numérique en tant que lieu de pouvoir.

D’une part, dans la première section nous avons pu voir que ce secteur est traversé par des imaginaires et stéréotypes péjoratifs qui continuent d’imprégner l’imaginaire des développeurs (asociaux, marginaux etc.). Ceux-ci auraient été véhiculés et renforcés historiquement à travers des productions culturelles non-figées et propres à chaque pays (influence relative de la culture geek, des jeux vidéos, de la science-fiction, etc.) Ces stéréotypes pourraient expliquer, dans une certaine mesure, la non-représentation des femmes au sein du secteur du numérique, dans le sens où ils pourraient être « répulsifs » pour elles (hypersexualisation des corps et imaginaire sexiste de la « demoiselle en détresse » dans les jeux-vidéos par exemple). Néanmoins il ne faut pas réduire cette culture geek aux polémiques qu’elle suscite sinon la voir comme une culture qui est en perpétuel mouvement et qui se reconfigure, tout comme l’imaginaire du développeur.

L’imaginaire d’un secteur du numérique essentiellement constitué d’hommes serait dans une certaine mesure, « répulsif » pour les femmes (clichés et blagues sexistes, solitude et manque de représentation, absence de rôles modèles, discrimination dans l’entrepreneuriat etc.). Ces stéréotypes renverraient à des modèles qui ne favoriseraient pas l’identification des femmes à ces métiers et qui pourraient même les freiner dans le choix de leur orientation. En outre,

l’éducation et l’entourage jouent un rôle prédominant dans le sens où ils peuvent véhiculer des stéréotypes de genre (femmes liées à l’affect, hommes liés aux domaines scientifiques) et ne favoriseraient pas l’orientation des femmes vers les métiers du numérique. Pis, les femmes intérioriseraient des fausses idées sur leurs compétences et s’autocensureraient dans les choix qui touchent à leur orientation et à leur carrière (« syndrome de l’imposteur » par exemple). Néanmoins à travers nos entretiens qualitatifs et nos analyses sémiotiques, nous avons pu constater que des initiatives en ligne proposées par des associations essayent de véhiculer des modèles « positifs » et inclusifs qui feraient qu’être une femme dans le secteur de numérique, ne relèverait plus de l’exception.

Le levier des « rôles modèles » permettrait de reconfigurer la représentation de l’imaginaire des femmes dans le numérique et de faire exister une « minorité » dans une « majorité ». L’imaginaire de la femme qui évolue au sein des métiers du numérique se reconfigure à travers l’incarnation de rôles modèles féminins, d’une part avec la figure de la marraine (Elles Bougent), d’autre part avec celle de la développeuse accessible (Talents du numérique). En outre il s’agit d’une prise de conscience relativement récente et nous pouvons constater que certaines initiatives se créent petit à petit (l’association code[Her] de l’École 42 par exemple). D’autre part, l’imaginaire des développeurs asociaux est reconfiguré à travers les « nouvelles » écoles du numérique qui rassemblent des personnes en reconversion avec des profils différents. Pour attirer plus de femmes au sein de leurs promotions, ces nouvelles écoles du numérique (Simplon.co, Wild Code School par exemple) mettent en avant l’aspect collaboratif du développement (méthodes de travail agiles, hackathon etc.) qui contraste avec la solitude associée au développeur « seul face à son écran ». Elles proposent ainsi de modifier la représentation de ces métiers afin qu’ils ne soient plus immuablement liés à des stéréotypes négatifs : développement web associé à un univers « froid » et « uniquement » lié aux mathématiques.

Dans la deuxième section, nous avons pu étudier dans quelle mesure ces initiatives produisent des discours de « contre-pouvoir » face à l’hégémonie masculine dans le secteur du numérique. Ceci à travers le triptyque de trois notions : le pouvoir, le savoir et la légitimité.

Loin d’être figé, le pouvoir et le savoir s’incarnent à travers le secteur du numérique et le métier de développeur, considéré comme « le magicien », qui, de par sa maîtrise du code, incarne un certain pouvoir lié à l’opacité de ce domaine pour les « non-initiés ». Cette notion de savoir serait intimement liée au pouvoir dans le sens foucaldien et s’illustrerait à travers des rapports de force entre les hommes et les femmes (exemple du « mansplaning »). Aussi, à travers un

aperçu historique, nous avons pu constater que la sous-représentation actuelle des femmes dans le secteur du numérique n’était pas récente. Historiquement, la contribution des femmes aux disciplines scientifiques et leur accès à ces métiers aurait été lente et limitée du fait de leur exclusion des enseignements scientifiques par les préjugés sociétaux et genrés liés à ces époques. En effet, le fait d’être une femme était discriminant pour évoluer au sein des disciplines scientifiques et il existait une certaine « discrimination » dans l’accès à la connaissance (concept de « l’effet Matilda ») ou encore dans l’évolution des femmes dans les métiers scientifiques (concept de « l’effet de harem »).

Pour faire face à cette invisibilisation historique qui a des répercutions actuelles, des « résistantes » se sont incarnées à travers des initiatives protéiformes pour inverser un rapport de force « déséquilibré » et une histoire des sciences « incarnées » par une grande majorité d’hommes. Dans un premier temps, des initiatives ont cherché à honorer les noms des grandes