• Aucun résultat trouvé

« Des formes aux processus et inversement, les acteurs sont ceux qui réalisent ce passage incessant entre le réel spatial tel qu’il s’offre comme ressource à l’action et l’action comme inscrite dans l’espace. Que ce soit pour ceux qui les vivent ou pour ceux qui les produisent ou encore qui les manipulent comme autant de faire-valoir collectifs et/ou individuels, les pratiques et représentations de l’espace, indissociablement liées, renvoient à l’action qui, elle, s’inscrit sur une étendue à chaque fois spécifique (ou spécifiée). La question des liens entre formes et processus oblige à une démarche dialectique, seule capable de rendre compte des « rapports réciproques, parfois concordants, parfois contradictoires, de l’objet et du sujet, du matériel et de l’idéel, de la réalité spatiale et de ses représentations sociales », (Di Méo G., 2000 :47) »

(Gumuchian H, Grasset E., Lajarge R. et Roux, E. 2003 :2).

La réflexion ici mise en exergue rend compte de la position que nous adoptons dans ce travail, intégrant la matérialité du territoire et sa dimension idéelle dans une même approche et pensant ces dimensions dans le cadre de leurs liens avec l’action des acteurs. La mise en avant de la capacité endogène de développement des territoires locaux invite à souligner le rôle crucial des sociétés locales qui font et produisent ces territoires.

Le territoire local est un espace social, défini par la co-présence et l’interaction d’individus, de groupes sociaux qui le transforment. Son analyse localisée et géographique nécessite donc l’appréhension des dynamiques sociales.

Certes certains auteurs ont pu se montrer critiques ou du moins ironiser sur une confiance abusive conférée aux études sur le local. En effet, si « le local est à la mode. » (Poche B., 1995 :5; Bottazi G., 1995 :69), il reste cependant un niveau d’analyse et un

13 Intervention sur cette question lors d'un séminaire sur l’analyse de systèmes, Montpellier :GIP R.E.C.L.U.S/Maison de la Géographie, Montpellier, mai 2000.

objet central, en ce qu’il est modelé par l’action de la société. La question est de comprendre la manière dont s’effectue cette action au travers de l’observation14 des acteurs. L’observation des acteurs politiques, économiques et sociaux et de leurs jeux est « à la charnière entre insertion locale de processus « macro » et spécificités locales. (Degenne A., 1981 cité par Lautman J. :325).

Forte de l’apport des réflexions sur l’individu, la notion d’acteur se pose comme essentielle dans la recherche des caractères dynamiques du territoire.

La coordination entre ces acteurs, leurs jeux concurrentiels, leurs combinaisons et contradictions, dans leurs dimensions les plus fines, contribuent à produire le territoire et son mouvement ; cette production a souvent la capacité de mettre en place de nouvelles logiques sociales, de nouveaux imaginaires individuels et de nouvelles formes de régulation.

Les intérêts des acteurs sont à l’origine des dynamiques territoriales en tant que constructions économiques et « constructions sociales d’un groupe composite, voire provisoire, structuré autour de ressources partagées et, le plus souvent, certaines de ces ressources sont liées à - ou issues d’un espace physique défini. » (Pecqueur B., 1995 :238). Les forces définies par les acteurs, dans leurs inscriptions spatiales, orientent le territoire local. Elles en constitue « la personnalité », et en définissent l’itinéraire.

Localité et localisation : les dynamiques du territoire local

Si le sens commun du terme « localité » est lié à celui de petite ville ou de village, le Petit Robert le définit comme « particularité ou circonstance locale » qui renvoie à lieu et à milieu.

L’idée de lieu est celle de la localisation, exprimée dans l’interrogation de François Durand-Dastès (Durand-Dastès F., 1990 ; 1992) communément citée : pourquoi ce phénomène se manifeste-t-il ici et pas ailleurs ?

Cette question nécessite de s’interroger sur la singularité du territoire local. En outre, il semble nécessaire de définir le lieu comme un élément fait de liens et de proximités de nature sociale :« le quartier n’est pas la ville qui n’est pas la rivière ou sa vallée, qui n’est pas le département…, même si un seul nom est partagé » (Retaillé D., 1997 :84). Cette

14 Le terme « observation » sera explicité dans la suite de ce texte, en lien avec notre positionnement méthodologique. Il relève en effet de la méthode de recherche, mais nous donne cependant ici l’occasion d’insister sur l’idée que la mise en place d’un positionnement théorique oriente les choix méthodologiques, et inversement. Le local revêt à ce titre la double fonction d’outil théorique et méthodologique. Dans l'histoire contemporaine de la recherche en sciences sociales, l’échelle locale est considérée un niveau d’échelle offrant une lisibilité tout particulièrement riche de l'action sociale. Il semble ici intéressant de rappeler combien les recherches localisées de sociologues comme Max Weber, d’ethnologues et anthropologues tels Bronislaw Malinowski, Claude Lévi-Strauss ou encore Clifford Geertz, ont permis d’importantes avancées théoriques et méthodologiques, notamment par des critiques envers la pensée fonctionnaliste et par leur aptitude à éviter de déshumaniser et de figer la structure sociale. De ces conceptions découle la méthode ethnologique. Elle reconnaît dans la structure sociale diversité, individualité et liberté, résistance et confrontation à une structure uniformisante et rigide pour d’autres anthropologues – parmi lesquels Louis Dumont -, dont les recherches ont pourtant aussi permis de fonder les bases de l’analyse localisée.

Jean-Luc Chambard, élève de Louis Dumont, s’attache à mieux considérer la place du concept d’Homo-hierarchicus en la modérant. D’un côté la structure représente un cadre déterminant, mais l’auteur souligne qu’il a « peu à peu découvert que même si les conceptions de ces villageois sont pour une part conditionnés par la société et la culture où ils se trouvent, ils sont parfaitement capables d’exercer leur liberté et leur fantaisie dans leur façon d’imaginer et de gérer leurs relations (…) », Chambard, J-L, 2000, « La sexualité en dessins de sols et autres images à Piparsod, village de l’Inde centrale (Madhya Pradesh) », in. Gradhiva, n°28, p. 2.

définition, pour partielle qu’elle soit, trouve écho dans notre travail, questionnant le territoire en tant que totalité mais aussi en tant qu’organisation de lieux : le palais d’Udaipur n’est pas le bazaar, le bazaar n’est pas le lac… Néanmoins, l’observation montrera de quelle manière des lieux liés – qui font territoire – le sont de différentes manières et à des degrés divers. Ainsi, selon un point de vue qu’il s’agira de soumettre à l’analyse à Udaipur, le palais est le lac, le lac est la montagne. Ces éléments sont ceux d’un système qu’il s’agira de décrire.

Le milieu, notion qui renferme une multiplicité de définitions15 désigne, pour la géographie, à la fois le système social et spatial, l’ensemble des acteurs et l’espace physique, matériel et subjectif, qui constitue pour le territoire local, un environnement systémique16.

Les deux termes lieu et milieu fondent le concept de localité.

Dans la localité, l’acteur est inscrit dans le système social en tant qu’agent économique et dans un ensemble de réseaux d’acteurs définissant un milieu et des formes spécifiques d’action locale. Le terme de localité fait donc directement référence aux forces qui forgent le local et place l’analyse dans le champ du délicat problème de la relation entre espace et économie : l’économie demeure un facteur prépondérant pour l’équilibre du territoire dans le contexte mondial, comme le confirment Robert Boyer et J-P. Durand lorsqu’ils écrivent que « l’efficacité du système productif de chaque région est le facteur discriminant dans les relations internationales. » (Boyer R. & Durand J-P., 1993 :90).

La localité comme milieu, et lieu des dynamiques locales

Le phénomène de mondialisation se manifeste au niveau économique par l’internationalisation de la production et de la consommation, deux phénomènes ayant pour conséquence de mettre les territoires dans des situations que certains auteurs ont qualifiées de compétition pour la maîtrise de leur développement (pour dynamiser la production en ayant accès à des marchés de consommation et pour attirer les investissements extérieurs.). Si ceci induit en effet une situation concurrentielle, il convient cependant de distinguer « l’efficacité des entreprises et l’efficacité des sociétés » (Lévy J, 1999 :347)17. Entre ici en jeu la question des avantages comparatifs qui conduisent « de proche en proche » à l’idée que c’est le territoire « dans toutes ses dimensions, matérielles et idéelles, héritées et innovantes, qui fait la spécificité d’un bien situé et définit ses éventuels avantages comparatifs » (Lévy J., op. cit. :339).

Dans le contexte actuel marqué par l’ouverture et la déréglementation des marchés à l’échelle du monde, participant à l’accélération des échanges économiques, la spécialisation des territoires est une tendance forte. Elle se traduit par la mise en place de

15 La sociologie, par exemple, définit la notion de milieu comme « l’ensemble des conditions extérieures, naturelles ou

sociales, dans lesquels se déploie l’action d’une personne ou d’un groupe », l’environnement d’un sujet individuel ou collectif. Dictionnaire de Sociologie. Robert/Seuil, p. 341. « Dans une perspective systémique, l’attention se portera sur l’étude des relations dynamiques entre le sujet et les différents éléments de son environnement »,

16 « Le milieu géographique d’un lieu comprend des éléments d’ordre naturel, des artefacts (équipements, réseaux

d’infrastructures), des institutions et des cultures, des relations, bref, l’ensemble des « mémoires » qui « informent » le système du lieu. Le milieu inclut ainsi l’ensemble des voisins et des champs géographiques dans lesquels le lieu est plongé et dont il assure les interactions locales. En fait, il est le méta système du système local », (Brunet R., Ferras R., Théry H., dir. 1992. - Les mots de la géographie, dictionnaire critique. -, op. cit. p. 330).

17 Le géographe américain Paul Krugman a justement distingué la relation entre compétitivités des entreprises et des

formes économiques « jouant sur des avantages comparatifs, liés à des attraits environnementaux particuliers et diversifiés tels que […] le cadre de vie, la tradition entrepreneuriale locale, les savoir-faire spécifiques… » (Van Doren P., 1993, citée in Demazière C., 1996 :15).

La notion de localité décrit, dans ce cadre, un territoire caractérisé par les formes et les processus de production qu’il contient.

Les tenants de la « géographie socio-économique » - baptisée ainsi par Alain Lipietz et George Benko - ont donc contribué à redéfinir le rôle du territoire local en tant que système spatial et social. Par cela, ils ont ainsi contribué, à la suite d’autres auteurs, à souligner la place du social dans l’économie. La localité est une échelle spatiale, un territoire qui oriente la nature de l’économie et qui concentre le changement.

C’est à travers l’étude du changement se manifestant au niveau local qu’il s’agit donc d’envisager une réflexion sur les tendances fortes des processus de production du territoire d’Udaipur.

Formes et dynamiques des localités : districts industriels, clusters et districts d’activités touristiques

Un modèle normatif créé pour décrire les formes spécifiques de la production économique des localités est utilisé ici pour souligner les liens qu’établissent entre eux les éléments qui relèvent de l’économique, du social, du spatial et du culturel et qui constituent la dynamique des localités.

Ce modèle est inspiré de celui du district industriel, dont le sens est défini à partir de la théorie de l’économiste Alfred Marshall, mise en place au début du XXe siècle.

Le mot « industriel » est la traduction française d’un terme ayant un sens plus générique en Anglais, renvoyant à toute forme d’activité dynamique (Benko G. & Lipietz A., 1992 :16). Le district industriel tel qu’il est envisagé par ce courant de l’économie et de la géographie peut aussi bien concerner des activités produisant des biens que des services. Dans cette étude, par souci de précision et de clarté, nous emploierons l’expression de « district d’activités touristiques » pour qualifier une forme économique comprenant à la fois un système d’activités productrices et un système d’activités de services18.

Le district définit une organisation productive susceptible d’être aussi performante que certaines grandes unités de production. D’une part, grâce à sa spécialisation dans un type de produit, elle réalise un grand nombre d’économies externes ; d’autre part, « l’atmosphère industrielle » qui l’entoure favorise l’innovation (Houssel J-P., 1995 :3). Le modèle du district est véritablement établi à la fin des années 1970 par les économistes italiens autour d’Arnaldo Bagnasco, Sebastiano Brusco et Giacomo Beccatini (Bagnasco 1977, 1989, 1993 ; Bagnasco A., et Trigilia C. 1993 ; Beccatini G. 1991, 1994, 1995 ; Brusco S., 1982, 1984, 1989) qui, à partir de leurs recherches sur des espaces situés dans la région italienne d’Emilie-Romagne, définissent un mode spécifique de développement qu’ils nomment « Italie du Milieu » ou « Troisième Italie ». Ce terrain devient le modèle à partir duquel sont étudiés des systèmes locaux de production qui s’inscrivent dans le « paradigme technologique de la spécialisation flexible » (Benko G. & Lipietz A. op. cit. :26).

L’approche en termes de districts privilégie ainsi l’étude des dynamiques économiques de spécialisation, introduisant notamment les notions d’adaptabilité et de flexibilité. Selon Giacomo Becattini, le district correspond à « une entité socio territoriale caractérisée par la présence active d’une communauté de personnes et d’une population d’entreprises dans un espace géographique et historique donné » (Becattini G., 1995 :54). L’osmose qui caractérise la communauté locale permet l’introduction d’innovations au sein du district et nourrit ainsi le système territorial.

La forme économique de ce système local de production est caractérisée par une forte spécialisation dans un ou plusieurs domaines d’activité et par une tendance, au sein de l’appareil de production, à la substitution de hiérarchies verticales traditionnelles au profit de hiérarchies horizontales mettant en avant une grande complémentarité entre entreprises locales. Cette complémentarité, dans un climat combinant concurrence et coopération, produit une atmosphère propice à l’innovation. La diffusion de l’information

dans la sphère économique dans le cadre de la localité participe à déterminer l’efficacité de la production et sa spécialisation flexible.

La constitution d’un marché local de main-d’œuvre professionnalisée se fait par ailleurs souvent « dans un réseau de petites affaires concurrentes au même stade de production. Les règles de fonctionnement sont la mobilité sociale, l’éthique du travail, l’acceptation de rémunérations réduites. » (Houssel, op. cit. :3). Ces formes de production sont aussi caractérisées par la prépondérance de travailleurs indépendants et par une forte intégration sociale. La mise en place de districts industriels spécialisés s’effectue donc dans le cadre d’initiatives locales mobilisant des capitaux et des forces sociales locales. Jean- Pierre Houssel signale qu’elle correspond souvent « à l’émergence de milieux intermédiaires entre pays d’économie moderne et pays d’économie traditionnelle, entre pays développés et pays en développement » (Ibid.). La présence d’intermédiaires, d’ailleurs, à chaque niveau de la production, est un aspect fondamental de cette forme économique.

Si les premiers travaux ont concerné le cas de pays développés pour lesquels les districts conféraient un ensemble de caractéristiques nouvelles permettant d’envisager sous un nouvel angle le développement de certaines régions parmi les moins bien situées spatialement par rapport aux principaux foyers de production et d’échanges, des modes de développement proches à ceux observés en Europe ont été identifiés dans des contextes nationaux différents.

Des études sur les districts dans certains pays en développement19, notamment en Amérique latine (Brésil ou Pérou par exemple)20 et en Asie (en Inde, mais aussi au Sri Lanka, au Pakistan et au Bangladesh) ont fait apparaître des formes dérivées du modèle de base, témoignant de la participation spécifique de nouvelles régions à une dynamique économique globale. Ces lieux de production sont définis comme des systèmes productifs au même titre que les districts italiens, dans le sens où ils partagent nombre de traits avec eux et disposent de ramifications qui les lient avec le circuit global, condition que l’économiste italien Arnaldo Beccatini pose comme fondamentale pour définir un lieu comme système local (Beccatini G., 1995).

Cependant, en dépit du fait que les modalités du développement de ces systèmes productifs localisés rappellent ceux des districts de la « Troisième Italie », ils possèdent de fortes spécificités et, entre eux, des similarités qui ont amené les principaux auteurs à employer, pour les définir, le terme de cluster plutôt que celui de district. Hubert Schmitz, qui s’intéresse aux systèmes productifs dans les pays en développement, justifie l’emploi du concept de cluster par la rareté des études empiriques menées pour fixer ces formes et les inclure dans le modèle des districts. Le cluster, notion développée par Michael Porter (Porter M., 1982, 1985, 1998) est un phénomène très significatif de l’organisation à petite échelle dans les pays en développement. Il entraîne divers types de rapports entre les entreprises, le plus souvent informels, des rapports verticaux dans le domaine de la production, ainsi qu’une forte concurrence. Les clusters se fondent sur la force des structures locales, sociales, culturelles et institutionnelles et les liens qu’elles établissent, marquées par leur proximité. La problématique est similaire à celle des districts, « l’identité socioculturelle fonctionne comme support d’un savoir-faire collectif codifié et

19 La notion de district, aujourd’hui très répandue au sein des organisations internationales, est l’objet de très nombreux

travaux dans le monde. Les pays en développement sont tout particulièrement représentés dans ces études. Les exemples cités ici ne sont en aucun cas exhaustifs, mais s’accordent sur une approche mise en place notamment par Hubert Schmitz.

20 Pour le Brésil, voir les travaux sur le district de chaussures dans le Val do Sinos, in Benko G. et Lipietz A., (eds), 2000.

Pour le cas du Pérou, voir Portocarrero G. et Tapia R., 1992, ou encore, pour le célèbre district de Guamarra, voir également Benko G. et Lipietz A. (eds), 2000.

de relations de confiance, lesquels favorisent les arrangements productifs, les échanges d’informations, les équipements, etc.21 » (Courlet C, 1999 :12)

Ainsi, les formes héritées de l’organisation des territoires locaux dans ces pays sont des avantages favorisant le développement de clusters. Claude Courlet souligne ainsi que des études menées dans ces régions montrent « une fois de plus que chaque processus de développement est en définitive basé sur des spécificités historiques et socioculturelles » (Ibid.).

L’approche que nous proposons, inspirée du modèle des districts tels qu’il a été appliqué et confronté dans le contexte des pays en développement, offre un cadre théorique, un modèle non figé pour une analyse des spécificités des dynamiques socio-économiques observées à Udaipur autour du développement touristique.

Pour une approche sociale des dynamiques locales de développement touristique

« Aucun système de lois économiques ne peut être appliqué partout et à n’importe quel moment. Il peut exister un seul univers physique, mais il n’y a pas une seule économie […]. Le monde change, selon un mode différent pour les riches et les pauvres, mais il existe toujours une façon de transformer le succès du fort afin qu’aussi le faible puisse en tirer avantage »

(Courlet C., 1999 :14).

L’organisation de l’activité économique locale s’effectue selon des modalités différentes selon les contextes économiques avec lesquels les localités doivent compter, et au système social qui les caractérise. Dès lors, l’approche sociale des dynamiques de développement ici proposée vise à analyser l’émergence et à étudier la forme et l’organisation de systèmes économiques dotés d’une forte identité locale, apparus dans un territoire qui fournit des conditions de vie souvent difficiles et « avec lesquelles on veut rompre sans avoir à émigrer », (Houssel J-P., 1995 :4). Les fondements de l’économie en place sont liés au territoire dans ce qu’il contient d’« atmosphère » favorable à l’initiative économique, c’est-à-dire des valeurs et de l’éthique de la communauté locale.

C’est avec l’ambition de comprendre de quelle manière l’économie est produite par le territoire, « enracinée », comme le soulignent Michael Porter et les théoriciens des districts industriels, qu’il s’agit d’avancer dans l’appréhension des dynamiques touristiques et territoriales à Udaipur. Ainsi, l’économie se conçoit-elle dans son inscription au sein des logiques sociales, si bien que le terme « social » contient une référence implicite au

Outline

Documents relatifs