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La cité d’Udaipur mise en scène dans une histoire glorifiée

La cité d’Udaipur suscite depuis longtemps la convoitise de certains envahisseurs et l’admiration de ses visiteurs. De nombreux témoignages, écrits ou oraux, ont contribué à provoquer un réel engouement pour cette « cité du Soleil Levant225 ». La traduction

littérale de son nom évoque aussi l’Orient, mais qui est ici inscrit dans une dimension imaginaire propre à la culture indienne : udaya- renvoie à la direction Est, et -pura renvoie à l’urbain, signifiant « cité » ou « ville » en hindi.

Parmi les nombreux écrits sur la cité et sur le royaume du Mewar, les récits de conquêtes de l’empereur moghol Akbar au XVIe siècle226, ou encore les journaux de voyage des

premiers explorateurs occidentaux vers l’Orient, contiennent quelques-uns des fondements de cette fascination exotique. Ils vantent « la finesse de ses arts, la noblesse, le courage et la bravoure de ses guerriers, le mystique des mœurs religieux. » (Ramusack B., 1998). Ils décrivent aussi avec force détails la morphologie du site naturel dans lequel la cité est installée et le caractère luxuriant de sa forêt environnante.

223 Le terme d’Orientalisme désigne initialement l’étude des langues et des civilisations des pays situés à l’Est de l’Europe.

Edward Saïd a mis en évidence l’orientation de ce domaine d’étude, fondé sur une vision spécifique de ces territoires, empreinte d’imaginaire et de traits caricaturaux. Il dénonce le processus qu’il décrit comme une « orientalisation de l’oriental ». (Saïd E., 1978).

224 Suite de la citation : « (…) si l’exotisme servit sur la longue durée à appréhender l’altérité, il s’identifia souvent à un

processus d’exclusion utilisant la stéréotypie : l’Autre n’étant le plus souvent réduit à un cliché négatif dont on doit se méfier ou que l’on doit s’approprier, subjuguer, voire supprimer, ou plus banalement décrire sur un mode caricatural ». Ceci ne paraît pas sans lien avec ce qui fonde la promotion touristique, voire la pratique touristique.

225 Traduction du nom d’Udaipur : sa principale façade, en direction du lac Pichola, regarde vers l’Est.

226 Petit-fils de l’empereur Babur, Akbar règne sur un large royaume allant de Perse jusqu’à l’actuel Etat de l’Union

indienne d’Assam entre 1556 et 1605. Il est considéré comme le premier grand empereur moghol. Ne pouvant lui-même ni lire ni écrire en raison d’une maladie de naissance, il engage tout au long de son règne des écrivains afin de consigner sa vie sur un livre qu’il intitule Akbarnama. Cet ouvrage, illustré de peintures miniatures, constitue une source historique riche et précise de détails.

A ces sources historiques s’ajoutent, au XIXe siècle, les rapports des colons britanniques

en séjour dans ce royaume soumis au contrôle du pouvoir britannique. Les administrateurs, en même temps qu’ils s’attachent à construire l’Empire des Indes, produisent un discours sur le pays et contribuent à différencier les territoires indiens, distinguant dans chacun d’entre eux des caractères spécifiques. Ce processus est défini par David Kopf (Kopf D., 1991) comme l’« Orientalisme britannique » : les premiers administrateurs coloniaux, William Jones, Henry Thomas Colebrooke ou Charles Wilkins « initient un vaste mouvement de connaissance où les intérêts économiques et politiques se mêlent aux spéculations philosophiques et littéraires » (Lardinois R., 1987 :18).

La renommée d’Udaipur est fortement produite par des agents extérieurs, souvent des envahisseurs, depuis les Moghols jusqu’aux Britanniques, pour lesquels elle suscite la curiosité et, souvent, un fort sentiment esthétique. Elle est par ailleurs d’autant plus renforcée qu’elle contribue à relayer à un imaginaire émergent en Europe et aux Etats- Unis, et même en Inde, pour la figure royale, associée à l’Inde, et au Rajputana, « la terre des rois ».

1.1.3 Les Râjput comme figures centrales de l’image du territoire d’Udaipur

La renommée d’Udaipur tient essentiellement à la reconnaissance extérieure des singularités de ce territoire, notamment liées à la royauté hindoue au pouvoir.

L’écrivain anglo-indien Rudyard Kipling écrit pour le journal Pioneer les récits de ses nombreux séjours dans des villes du pays. Lors d’une visite dans les Native States, il observe un mélange entre ancien et moderne ; à Udaipur, il décrit le métier de certains artisans locaux, notamment les fabricants de sabre, non sans quelque fascination pour leur finesse dont ils soulignent qu’ils existent « pour offrir à l’Humanité un spectacle. » (Ramusack B., 1998, citant Low E., 1907 : 147)

.

Déjà avant même le XVIe siècle, au cours duquel la cité d’Udaipur a été érigée, les Râjput

sont réputés pour leur courageuse défiance face au Sultanat de Delhi auprès des Moghols. Dans cette période, les bardes construisent des récits soulignant la bravoure de ces guerriers, relatant des guerres ou des scènes de la vie quotidienne du souverain et de la cour. Transmis vernaculairement, ces textes et ces poèmes ont très largement contribué à affirmer l’image de l’héroïsme Râjput (voir chapitre 2).

Lord Curzon227, en charge d’assurer la gestion des Etats princiers pendant une partie de

la période britannique est lui-même séduit par la personnalité des royaumes qu’il administre : en témoigne cet extrait d’un discours prononcé en 1902 à Jaipur, dans lequel il présente les Râjput comme les principaux représentants du pays. Ce texte répond très certainement d’une stratégie politique visant à renforcer le pouvoir Râjput et à ainsi éviter toute menace de la part de la royauté, mais il est aussi empreint d’un caractère élogieux, à l’instar de nombreux textes de l’époque, alors très largement répandu en Grande- Bretagne :

En dépit (…) de la monotonie inévitable du gouvernement, conduit par des lignes scientifiques, ils gardent vivant les traditions et les coutumes,

227 George Nathaniel Curzon, marquis de Kedleston, a servi la couronne britannique en tant que sous-secrétaire du

royaume des Indes (British Raj) entre 1891 et 1892, et en tant que Ministre des Affaires étrangères du même Raj entre 1895 et1898. Il est également connu pour avoir voyagé en Asie centrale, en Perse, Afghanistan, dans les Pamirs, Siam, en Indochine et en Corée, publiant plusieurs ouvrages relatifs à l’administration.

ils préservent la virilité et ils gardent l’extension du pittoresque des races anciennes et nobles. Ils ont cette indéfinissable qualité chère aux gens, qui provient du fait qu’ils sont nés de cette terre. Ils fournissent une portée pour les activités aristocratiques du pays, et de l’emploi pour l’intellect natif et l’ambition. Plus que tout, je réalise, plus peut- être dans le Rajputana que n’importe où ailleurs, qu’ils constituent une école de manières, précieuse aux Indiens, et non moins précieuse aux Européens montrant dans la personne de leurs chef que des lignées illustres n’ont cessé d’implanter des valeurs nobles et courtoises, et maintenant ces traditionnels standards d’esprit public pointilleux qui ont toujours été instinctifs dans l’aristocratie indienne, et avec la perte de laquelle, si elle était vouée à disparaître, la société indienne (se démantèlerait) en pièces comme un navire démantelé dans un orage. 228 » (Curzon, cité par Allen & Dwidedi 1986 :15).

Pour le cas du Mewar, les travaux du Lieutenant-colonel James Tod229 figurent parmi les

exemples les plus remarquables de la fascination exercée par les royaumes princiers sur les Britanniques. L’image attribuée à Udaipur tient aussi en grande partie de cette vision spécifique de l’Inde princière. Bien qu’il reconnaisse et décrive l’opération de mémoire à laquelle se livrent les monarques et la noblesse Râjput au travers des bardes de caste Charan en vue de garantir leur origine et légitimer leur pouvoir230, James Tod présente la figure

princière comme le « premier des objets d’adoration » (Tod 1920 tome 2 : 623). Il s’emploie tout particulièrement, au travers de longues et précises descriptions de la vie sociale dans le Mewar, à entretenir la mémoire de ce groupe dominant. Avec la publication de son œuvre, diffusée auprès des colons britanniques en Inde et en Grande- Bretagne, il contribue à diffuser cette image auprès de l’élite intellectuelle européenne. A de nombreuses reprises dans ses annales, James Tod dépeint le confort de la vie quotidienne dans le royaume du Mewar : cette vie est rythmée par les réceptions festives du Mahârana dans ses îles-palais ou dans l’une de ses luxueuses propriétés, par les fastes des défilés et des processions religieuses royaux ou encore par des parties de chasse organisées en forêt. La description de ces évènements a pour effet de stimuler un intérêt - déjà fort chez l’élite britannique - pour ces territoires administrés.

Jason Paul Freitag, dont la thèse de doctorat (Freitag J.P., 2001) est consacrée à la manière dont les Annals and Antiquities of Rajputana de Tod témoignent de la vision spécifique de leur auteur, plus généralement représentative de celle qui domine chez les

228 Citation originale : « Amid the levelling tendencies of the age and the inevitable monotony of government conducted upon scientific lines, they

keep alive the traditions and customs, they sustain the virility and they save from extension the picturessqueness of ancient and noble races. They have that indefinable quality endearing them to the people, that arises from their being born of the soil. They provide scope for the activities aristocracy of the country, and employment for native intellect and ambition. Above all, I realise, more perhaps in Rajputana than anywhere else, that they constitute a school of manners, valuable to the Indians, and not less valuable to the European, showing in the person of their chiefs that illustrious lineage has not ceased to implant noble and chivalrous ideas, and maintaining those old-fashioned and punctilious standards of public spirit and private courtesy which have always been instinctive in the Indian aristocracy, and with the loss of which, if ever they be allowed to disappear, Indian society will go to pieces like a dismantled vessel in a storm ».

229 Les écrits du colonel Tod s’apparentent à une véritable fresque de la vie sociale dans le Rajasthan. Traitant de la

totalité de cet espace, à de nombreuses reprises dans le texte il fait référence au Mewar, lieu dans lequel il a le plus séjourné. L’auteur associe de nombreux détails de la vie quotidienne, une fine description des lieux, des rites et coutumes locales, ainsi que des synthèses historiques précises. La validité des éléments contenus dans cette œuvre ainsi que celle du regard porté sur les sociétés locales ont été vivement discutées. Outre les aspects subjectifs propres à l’auteur, influencé par son statut officiel au sein de la couronne britannique et par sa méconnaissance, à son arrivée, de cette société et de cet espace, ce document n’en reste pas moins une base incontournable pour le savoir géographique du lieu.

230 « Historic truth has, in all countries, been sacrifice to national vanity : to its gratification every obstacle is made to give

way : fictions becter facts, and even religious préjudices vanish in this mirage of the imagination », James Tod, 1829, Annals and Antiquities of Rajputana.

Britanniques, explique que ce processus relève d’un « Orientalisme romantique ». Selon cet historien américain, l’ambition de James Tod n’est autre que de reconstruire la gloire ancienne des royaumes Râjput. Elle répond, comme pour Lord Curzon, d’un intérêt et d’une fascination personnelles qui vont dans le sens de la politique Britannique à l’égard des Principautés. L’idéal Râjput devient le principal signifiant de l’image du pays à l’étranger, et même dans certaines autres parties de l’Inde où, dans certains milieux, la figure du guerrier Râjput est présentée comme l’un des symboles de la force et de la vigueur de la société indienne231.

L’historiographie de Tod occupe aujourd’hui une position ambiguë. Elle est à la fois l’une des premières et des plus importantes contributions à l’étude de la société féodale du nord-ouest indien et le symptôme le plus représentatif de la production d’un territoire associé à un véritable idéal social imagé.

L’action de James Tod est relayée par d’autres voyageurs étrangers, souvent issus d’une élite nord-américaine ou européenne, qui renforcent un processus déjà engagé. Le désir de culture, de passé et d’histoire émanant des sociétés européennes – d’une élite pratiquant le voyage – est suscité par la présence de bâtiments anciens autant que par des formes immatérielles, inscrites dans des pratiques sociales. C’est la permanence d’un mode de vie aristocratique - qui semble de plus en plus décalé dans une période où la rapidité des progrès techniques et l’industrialisation tendent à imposer la modernité comme valeur sociale à travers le monde - constitue l’un des premiers motifs de l’intérêt pour ce territoire.

1.2 Entre réticences et fascination : la production de l’image touristique

de l’Inde

« Tout ce que je sais de l’Inde pourrait tenir sur une carte postale. J’ai collé un œil à la serrure : cela m’a suffi. J’ai entrevu tant de misères et de superstitions ! (…). Vous avez peut-être raison, Fréderic. Il y a ici des choses sur lesquelles il vaut mieux laisser tomber le voile. Ne revenez-pas en Inde, oubliez la : c’est un trop gros morceau, elle vous digérerait avant même que vous l’ayez apprivoisée. Pour moi, il est trop tard. » Extrait du roman de Pascal Bruckner, Parias232.

Le développement du tourisme à Udaipur repose avant tout et essentiellement sur une réputation spécifique de l’Inde, construite depuis les nombreux et divers voyageurs qui ont fréquenté ce pays et contribué à l’associer à des archétypes à la fois positifs, suscitant de potentiels touristes, mais qui expliquent aussi - du moins en partie - la répulsion de nombre d’entre eux.

L’image de l’Inde est ainsi fortement déterminée par les nombreux témoignages - écrits et, plus récemment, visuels - qui ont contribué à la fois à figer ce territoire, l’associant à un riche passé qui constitue aujourd’hui autant d’éléments d’héritages culturels mis en

231 Jason Paul Freitag décrit la manière dont certains écrivains nationalistes Bengali s’approprient cette image à l’insu des

Britanniques et des Râjput eux-mêmes, et en font un symbole de la lutte contre le pouvoir colonial. Dans le Rajputana, la situation est tout autre, les autres groupes sociaux percevant les Râjput et les Britanniques comme des alliés, ce qui semble vérifié.

exergue dans le tourisme, mais qui explique aussi un certain nombre de freins actuels à l’activité touristique.

L’Inde, aujourd’hui comme dans le passé des voyageurs, éveille dégoût et fascination. Les agents de la production de l’image du pays sont, à partir des années 1930, des voyageur-écrivains, puis des hippies, au cours des décennies 1960 et 1970. Si l’écho de leurs témoignages est très divers, il n’en révèle pas moins les tendances fortes de ce qui ne tardera pas à devenir l’activité touristique telle qu’elle est pratiquée depuis cette période. L’Inde est, pour ces derniers, une étape sur « la route des Zindes », menant à Katmandou233. La transition entre cette fonction de trajectoire individuelle et de la pratique de tourisme moderne, s’opère durant cette dernière période, qui a véritablement vu s’affirmer l’Inde comme un espace touristique largement mythifié.

Cette production symbolique a joué un rôle important dans le développement actuel du tourisme, suscitant des volontés individuelles et collectives que le phénomène mondial d’expansion du tourisme mondial a lui-même affirmé et qui font du tourisme en Inde une pratique toujours largement caractérisée par une pratique associée à la recherche de soi, la rencontre avec l’Autre, l’inédit, avec les troubles et l’émerveillement que cela entraîne. Quelques exemples - brièvement traités234 - de ce processus et des conditions de sa mise en place permettent d’illustrer nos propos.

1.2.1 La découverte des « Indes fabuleuses » par des témoignages écrits de voyageurs

La littérature de voyage sur l’Inde est extrêmement riche. Diversifiée et provenant de personnalités très différentes, nul doute qu’elle a exercé une influence notable sur les représentations associées à cet espace.

Les XVIIe et XIXe siècles sont tout particulièrement marqués par ce phénomène, très

concentré au sein d’une élite ayant déjà bénéficié de l’expérience et des témoignages des premiers voyageurs. Pour ce qui concerne l’Inde, Marco Polo atteint la côte Coromandel à la fin du XIIIe siècle. Déjà, l’ambivalence des témoignages marquait cette pratique, les

missionnaires contribuant à associer les pays visités à des lieux « dominés selon eux par une idolâtrie démoniaque qu’accompagnaient des mœurs abominables. Leurs impressions sont le plus souvent stéréotypées, affabulatrices et reflètent un ethnocentrisme

233 Cette expression, désormais courante, est en partie diffusée par les auteurs du premier guide du routard, Michel Duval,

et Philippe Gloaguen, Le guide du routard. Moyen-Orient...Inde, Geldage, 1973. Le terme routard devient à la mode, notamment suite à la publication par Philippe Gloaguen d’un article intitulé « Tout au bout de la route » sur ses voyages en Inde, au Népal et à Ceylan dans le magazine Actuel. Actuel, Prendre la route, n°9, 1971. Plus généralement, à propos du routard, voir notamment Vallet Odon, 1996, « Le routard et la routine », Les Cahiers de médiologie n°2, pp.33-35.

234 Pour des réflexions plus spécifiques et détaillées sur ce point, voir notamment Geneviève Bouchon, sur l' "image" de

l'Inde en Europe au XVIème siècle, « L'image de l'Inde dans l'Europe de la Renaissance », in L'Inde et l'imaginaire, éd. par

Catherine Weindberger-Thomas, Purusharta n°11, Paris, 1988, p. 69-90.

Voir aussi l’ouvrage de Jackie Assayag, 1999, L’Inde fabuleuse. Le charme discret de l’exotisme français (XVIIe-XXème siècles).

Paris, Éditions Kimé, 249 p., ou encore Philippe Laguadec, qui s’intéresse aux voyageurs français en Inde « Du ‘pèlerinage aux sources’ à la ‘route des Zindes’ : Pratiques et représentations », Association Jeunes Etudes Indiennes Séminaire Jeunes Chercheurs – 21 novembre 2003 – Poitiers. De nombreux autres travaux français et anglo-saxons principalement, traitent par ailleurs de ce thème.

viscéral au travers duquel souffla pour un temps un terrible vent d’inquisition » (collectif235).

De nombreux esprits sont pourtant très sensibles à Pietro della Valle, musicien qui voyage en Asie entre 1614 et 1626, et partage par l’écrit de son inspiration et de son éblouissement pour la richesse culturelle du pays. L’Inde du XVIIIe siècle attire de

nombreux d’aventuriers, marchands et voyageurs sans objectif précis.

Parmi les écrivains pour lesquels la participation à ce processus de reconnaissance est particulièrement remarquable figurent notamment Mark Twain, David Neil, George Orwell, Aldous Huxley, Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia, et, pour les Français, Théodore Monot, Marc Boulet, Henri Michaux, ou encore, plus récemment, Nicolas Bouvier236. Celui-ci, comme d’autres, lit ses contemporains, renforçant et relayant ainsi l’imaginaire occidental pour ces lieux, en citant leurs aînés dans le cadre de leurs témoignages personnels sur l’Inde. Ils sont nombreux, jusqu’à aujourd’hui, à citer Mark Twain, et l’une de ses très célèbres phrases :

« L’Inde, l’unique terre que tous les hommes souhaitent voir, et quand ils l’ont vu ou même entraperçue, ils ne donneraient pas cette vision pour tous les spectacles réunis du monde. » (Mark Twain, cité par Kumar T.A.,1997).

« La terre des rêves et des romances, des fabuleuses richesses et des fabuleuses pauvretés, de splendeur et de lambeaux, de palaces et de taudis, de famine et de pestilence, de génies et géants et de lampes d’Aladin, de tigres et d’éléphants, le cobra et la jungle, la terre des cent nations et des cent langues, d’un millier de religions et deux millions de dieux ». (Ibid.).

Nicolas Bouvier, quant à lui, se prête à une analyse commentée d’écrits d’Henri Michaux :

« Si en Inde vous ne priez pas, c'est du temps donné aux moustiques". Michaux grand lecteur dans sa jeunesse de Maître Eckhart, de Jakob Boheme, de Ruysbroek ou d'Angelus Silesius, et tenté un temps par la vie monastique, est un mystique mis au rancart. Cette primauté que l'Inde donne au religieux sur les autres aspects de la vie et la voracité

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