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La mémoire royale au cœur du processus de production du territoire

1 La dynastie Sisodia et la mémoire du pouvoir royal

Il s’agit ici d’apprécier la manière dont les Râjput descendants de la dynastie Sisodia ont participé à définir les composantes fondamentales du territoire, mobilisant pour cela l’histoire de manière partielle et partiale, en vue de construire une mémoire territoriale pour ensuite la diffuser et obtenir l’adhésion de l’ensemble de la société.

Il convient pour cela de s’arrêter sur ce qui définit la caste royale et la royauté dans le monde indien en général, puis dans le contexte plus spécifique des territoires royaux

rajasthani. Cela nous permettra d’approcher l’opération de mémoire royale, fondée sur

une histoire faite de mythes et de récits orientés et maîtrisés par les souverains et la noblesse Râjput.

L’interprétation des sources épigraphiques - inscriptions gravées en sanskrit sur des édifices en pierre ou dans des temples - est partie prenante d’un processus de production de la mémoire du pouvoir royal, auquel contribuent, tout au long de l’exercice du pouvoir politique par les Râjput dans cette région, les poèmes épiques élaborés et oralement contés par les Charan98. Ces sources, que certains historiens considèrent comme

« aptes à constituer de l’histoire » (Chattopadyaya B.D., 1976 : 71), résultent d’interprétations élaborées à l’avantage des Râjput. Elles louent leur fierté et leur courage face aux menaces du territoire et les mettent en scène dans les fondements religieux et sociaux de la culture locale99.

La mémoire Râjput, que l’on retrouve aujourd’hui encore assimilée à une partie de l’histoire du Rajasthan - notamment au travers d’ouvrages édités et supportés par des membres de la communauté - est constituée de « discours sur le passé figés par les rites sociaux de commémoration, c’est-à-dire en général les récits des évènements fondateurs de l’identité du groupe qui, à travers une image de lui-même idéalisée, lui permettent tout à la fois de s’identifier et de se représenter » (Barrière P., 2000).

Il s’agit ici de questionner les grandes lignes de cette mémoire, produite avant même l’existence de la ville d’Udaipur, depuis les prémices de la domination des Sisodia sur le territoire royal du Mewar.

98 La caste des Charan – bardes - définit un groupe traditionnellement employé comme poètes à la cour. Leur rôle est très

important dans l’histoire des royaumes princiers. Ils sont à l’origine de la construction d’une mémoire des royaumes Rajput, qu’ils perpétuent le plus souvent oralement par des poèmes ou des chansons.

Le barde Chund est très souvent cité pour avoir relaté nombre de faits historiques dans le Mewar.

99 L’historiographie du Rajasthan s’appuie sur un corpus de sources très anciennes. Si, à l’image de celle du pays entier,

elle fait l’objet depuis plusieurs décennies d’une production scientifique visant à en éclairer certains événements et à remettre en cause de nombreuses interprétations extrapolant le rôle des groupes dominants, une partie reste aujourd’hui influencée par des interprétations largement initiées et contrôlées par les Râjput. La famille royale d’Udaipur est en effet entourée d’une multitude d’historiens et de chercheurs de tous horizons qui participent à entretenir et renforcer la mémoire Râjput, en insistant sur certains événements et en proposant une vision partiale de l’histoire.

1.1 Le pouvoir royal Râjput : les fondements d’une domination

« La vaillance, la splendeur, la fermeté, l’adresse et l’intrépidité au combat, la générosité, la nature du leader, tels sont les devoirs du Ksatryia, nés de sa propre nature ».

Bhagavat-Gita, Dix-huitième dialogue, 43100.

Les Râjput, « fils de rois », dont le nom est dérivé des mots sanskrits râja, « roi », et putra, « fils », sont associés au pouvoir et à la guerre. Ils incarnent l’aristocratie indienne médiévale101 et exercent très souvent un droit supérieur sur la terre : en administrant des terres agricoles et relevant des taxes pour leur exploitation ou en les cultivant directement102. Ils considèrent ainsi toute autre profession que celles qui sont liées à l’exercice du pouvoir ou à l’armée comme étant dérogatoires à leur dignité103 et à la fonction traditionnelle que leur confère leur appartenance à la caste des Ksatriya.

Offrant leur tribut à un Mahâraja, « grand roi », contre sa protection, ils se revendiquent de descendance royale. L’appartenance à la famille royale élargie, du moins la proximité avec le souverain, est un aspect déterminant dans la logique du système social Râjput, basé sur des liens de filiation et de mariages endogames (Stern H., 1987 : 16) et dans la définition d’une hiérarchie au sein même de ce système.

L’origine des Râjput est assez floue et très controversée selon les auteurs104. Ils seraient descendants des Scythes, peuple d’origine Perse installé dans les steppes de la Mer Noire. Certains auteurs estiment qu’ils proviennent des Huns Hephtalites qui envahirent la Perse Sassanide, puis le Nord de l’Inde autour du Ve siècle. D’autres, suivant l’historien Peter

100 Bhagavat-Gita, Dix-huitième dialogue ; traduction par Anna Kamensky, 1964. Paris, Courrier du Livre, 223 p. 101 La période médiévale indienne débute au VIIe siècle après J.-C. et se termine à la fin du XVe siècle ap. J.-C.

102 Cette différence d’occupation révèle une hiérarchie au sein de la caste des Râjput. En effet, le terme Râjput ne se réfère

pas seulement aux familles royales et à la noblesse. Il désigne aussi des propriétaires terriens au rang social très bas. Dans la fabrication de l’histoire de ce groupe et notamment dans celle des royaumes, les membres au statut le plus bas, essentiellement concentrés dans les zones rurales, n’occupent souvent qu’une place secondaire. Pour autant, leur rôle n’en est pas moins déterminant, le royaume Râjput ne fonctionnant que grâce aux impôts relevés dans ces zones. Il sera question d’étudier plus dans le détail la relation de ces Râjput avec ceux « de haut rang » dans le contexte de leur participation à des activités liées au tourisme, ce qui sera l’objet de la partie suivante.

103 Pour plus de détails sur ce point, voir notamment Erskine, K.D., 1908, Rajputana Gazetteers, Western Rajput States and Mewar Residency, Vintage Books, vol.II p.36.

104 Concernant les Râjputs, les textes historiques sont nombreux qui les présentent dans une histoire et une généalogie

fortement empreintes de mythes et d’éléments non vérifiés. Ceci renvoie à la déformation de l’histoire des Rajput, qui explique le caractère incertain de leurs origines. James Tod lui-même a participé de cette fascination pour les princes, contribuant à rendre floue l’histoire des origines et de l’identité Râjput en déplaçant les sources épigraphiques (les inscriptions et gravures sur pierre) au sein de la Royal Asiatic Society, dont on trouve aujourd’hui une partie au British Museum à Londres. La déformation de l’histoire, très courante partout, est déterminante à considérer pour qui s’intéresse à l’histoire de cette région de l’Inde. Pour une illustration de ce mouvement, voir notamment : SEESODIA Jessrajsingh, 1915, The Rajputs: a fighting race; a short account of the Rajput race, its warlike past, its early connections with Great Britain, and its gallant services at the present moment at the front., London : East and West, ltd, ou encore les récents ouvrages d’Archana Shankar, 1997, Udaipur, The Fabled City of Romance, Lustre Press Pvt. Ltd., New Delhi, de Davenport, Hugh, The Trials and Triumphs of the Mewar Kingdom, mahârana Mewar, ou encore de Suresh Goyal, 1983, The Invincible Mahârana Pratap, Udaipur : Goyal Brothers. Ces ouvrages ne sont que quelques exemples d’une bibliographie très fournie.

Un historien australien est tout particulièrement proche de la famille royale d’Udaipur, rédigeant de nombreux articles pour le compte d’Arvind Singh Mewar, actuel représentant de la dynastie royale locale. L’un de ses travaux a donné lieu à un livre : AUSTIN Ian, 1999, Mewar.The World's Longest Serving Dynasty. Roli Books, Delhi/The House of Mewar, 164 p.

Jackson, pensent qu’ils sont originaires d’un peuple venu d’Asie centrale. (Jackson P., 1990, cité par Sinha Kapur N., 2002 : 18).

Il est tout aussi probable que ce groupe se soit véritablement affirmé à travers sa lutte contre l’invasion aryenne (IIème millénaire avant J.-C.) (Chattopadhyaya B.L., 1976).

Convaincus de son appartenance à la caste hindoue des Ksatryia et de sa fonction divine de garant des valeurs et des principes de l’hindouisme, il exprime des velléités d’ascension politique105 et s’émancipe de ses royaumes en vue d’établir ses propres monarchies.

Étrangers et envahisseurs, les Râjput s’approprient le système social et intègrent de nombreux éléments culturels des régions qu’ils conquièrent, ce qui leur permet à la fois de formaliser leurs pratiques sociales et de rendre cohérent un groupe probablement composé d’individus de diverses origines géographiques. Ils manifestent véritablement leur influence en Inde du Nord après le Xe siècle, mais surtout autour du XIIe siècle

lorsqu’ils s’affirment par la défense de leur souveraineté dans l’établissement d’empires hindous face à l’Islam.

Même lorsqu’ils sont subordonnés par des pouvoirs plus puissants106, notamment par des sultans comme Ala-ud-Din (1296-1315) et par l’Empire Moghol (1526-1707), les Râjput ne cessent de se revendiquer « fils de rois » et de se présenter comme de valeureux défenseurs de la tradition hindoue. Ils se démarquent cependant de cette tradition en bien des points, notamment par le fait qu’ils construisent des cénotaphes rendant hommage à leurs souverains morts. En outre, leur système d’administration, de gestion des affaires politiques ou encore l’architecture et les arts développés au cours de leur domination expriment une forte influence moghole. Ceci conduit à relativiser le caractère de singularité ainsi que l’imperméabilité de la culture qu’ils entendent véhiculer.

Les Râjput se réfèrent aux théories indiennes de la royauté que l’on retrouve aussi dans les

Veda107, dans l’Arthasastra108, traité d’économie et d’administration politique et dans les

récits épiques Mahâbhârata et Ramayana109. Le nom de leur caste est utilisé comme

synonyme de r a j a n a y a , qui renvoie à une personne « de la race des guerriers. »(Chattopadhyaya B.L., 1978 : 57)., ou Ksatryia. Quel que soit le rayonnement de leurs royaumes et leur ancienneté, les souverains Râjputs se réclament donc à la fois d’une grande tradition clanique et d’une origine plus cosmique que terrestre. Dans les

Veda*, les souverains hindous sont en effet directement associés au divin : « le caractère

divin de la royauté védique est fortement en relief : plusieurs divinités, Varuna, Soma, Yama, portent le titre de roi ; inversement, le roi est Indra, un Indra présent sur terre […]. Il est aussi Prajapati, c’est-à-dire le pouvoir spirituel incarné et le rituel royal a été

105 Par ailleurs, B.D. Chattopadhyaya précise que l’objet d’une grande partie de l’historiographie traitant des Râjput est

marquée par les efforts de certains auteurs de construire une image des Râjput comme ayant effectué un début brillant et soudain au sein de la scène politique du nord de l’Inde.

106 Ce qui est souvent le cas, le Nord-Ouest étant à cette époque soumis à d’incessants conflits entre les royaumes et contre

des envahisseurs étrangers.

107 « Possesseurs du ksatra, « imperium », leur pouvoir a pu balancer celui des brahmanes. […]. Le Ksatryia par excellence

est le roi : chef de clan ou de tribu dans le Rig Veda, personnage le plus important, semble-t-il, à l’époque Brahmana-Sutra, si l’on en juge d’après l’Acvamedha et le Rajasuya. Le titre de « conquérant de la terre » entière apparaît déjà » (RENOU L. et Filliozat J, 1985 : 375).

108 L’Arthasastra est un traité qui définit les normes de l’administration et la protection de la royauté hindoue. Littéralement

« science des intérêts », il aurait été écrit par Kautilya, un des ministres du roi Maurya Candragupta (IVe siècle av. J.-C.). 109 Le Mahâbhâratta est l’un des textes sacrés les plus importants de l’hindouisme. Il a été écrit entre le IVe siècle avant J.-C.

et le IVe siècle après J.-C.. La Bhagavad Gita, écrite vers l’an 0 est une partie du Mahâbhâratta qui, d’après la légende, aurait

été dicté et Ramayana.

Le Ramayana, l'un des tout premiers poèmes épiques de l’Inde, datant du VIe siècle, aurait été écrit par un sage du nom de

réaménagé de bout en bout d’après l’idéal brahmanique » (Filliozat J. et Renou L., 1985 : 375). Ainsi, le roi détient à la fois le pouvoir militaire et religieux.

Les Râjput s’associent donc - plus ou moins directement selon leur statut au sein de leur propre hiérarchie - au divin, ce qui contribue à renforcer leur pouvoir sur l’espace et la société qu’ils administrent, tout autant que leur identification au territoire. La légitimation de la pureté et de la continuité de leur origine est recherchée par deux biais : la production et l’utilisation de mythes fondateurs, mais aussi au travers d’une pratique que certains historiens désignent comme un processus de « dynastisation » (Chattopadhyaya B.L., 1978 : 60). Ce processus consiste à « rationaliser les inscriptions d’un certain nombre de souverains de dates et de lignages incertains dans des superstructures dynastiques, leur conférant ainsi des liens à la fois temporels et génétiques que ces données [les inscriptions] ne procurent en rien110» (Ibid.).

Ainsi, un processus de production et de manipulation de l’histoire de leurs origines permet aux Râjput de dissimuler la réalité géoculturelle de leur groupe, définie au fil du temps par assimilation de peuples et de pratiques sociales multiples111. Cela consiste « à juxtaposer et concaténer de courtes généalogies et à les associer en un tout qui se trouve finalement être beaucoup plus que la somme de ses parties » (Ibid). Ainsi ils peuvent s’affirmer comme dominants quelle que soit la période de l’histoire considérée, se référant à un passé lointain et à une mémoire confondue à l’histoire du Rajasthan.

1.2 Mythe et généalogie comme légitimations du pouvoir Râjput

« Historic truth has, in all countries, been sacrified to national vality ; to its gratification every obstacle is made to give way : fictions become facts, and even religious prejudices vanish in this mirage of the imagination112 »

Lt-Col James Tod, 1829 Annals and Antiquities of Rajasthan.

Les dynasties royales Râjput du Rajasthan sont initialement divisées en trois lignées principales : la lignée solaire (Surajban) de laquelle est originaire la famille royale du Mewar, la lignée lunaire (Yadu) et enfin celle du feu Agnikular. À cette subdivision s’ajoute dans l’histoire une série de scissions qui aboutit à la création de plusieurs clans113. Comme c’est le cas pour l’ensemble des groupes sociaux d’obédience hindoue, les possibilités d’inter-mariages entre ces groupes répondent à des règles à la fois religieuses et politiques. Dans le contexte du Mewar, les Râjput revendiquent leur descendance de Kusha, fils de

Rama*. Leur identité contient une forte dimension mythique, la dynastie royale se mettant

110 “ The practice of rationalizing the inscriptions of a number of rulers of uncertain date and lineage into dynastic

superstructure, thereby conferring both temporal and genetic relationships on them where the data provide neither”.

111 Cette dimension, déterminante dans l’historiographie du Rajasthan, ne peut être développée ici. Voir notamment

Sinha Surajit, 1962, « State formation and Rajput Myth in Tribal Central India », Man in India, xlii, n°1.

112 Traduction française (effectuée par nos soins) :« La vérité historique a, dans tous les pays, été sacrifiée pour la validité

nationale ; de cette satisfaction, chaque obstacle est fait pour faire sens : les fictions deviennent des faits et même les préjudices religieux se dissipent dans ce mirage de l’imagination ».

113 Ces clans se distinguent selon des règles d’inter-mariage entre eux et avec d’autres castes hindoues et selon des principes

rituels et des croyances spécifiques. Selon certains textes fondateurs de l’identité rajpute comme le Varnaratnakara, les Rajput sont divisés en 36 clans (cité par Chattopadhyaya, B.D. 1978).

en scène dans une histoire ancienne et au travers d’une mythologie, principal support d’une mémoire collective construite au fil des siècles, marqués par la suprématie des souverains Râjput.

La pureté revendiquée de leur dynastie, la puissance de leurs souverains et la domination la primauté de leur culture, autant que leur association au territoire, constituent les éléments fondamentaux de la définition de l’identité des descendants royaux du Mewar.

1.2.1 La production d’une mémoire qui prend valeur d’histoire.

Outre leur appartenance à la varna des Ksatriya, qui leur confère une forte légitimité sociale, les Râjput du Mewar appartiennent au clan des Sisodia, anciennement connu sous le nom de Guhila (Sharma, G.N 1954 : 11)114. L’identité de cette dynastie royale est fortement appuyée par une mémoire construite à partir de chroniques de bardes - Charan - que les historiens et les Orientalistes ont validé, reconnaissant ainsi la noblesse de ce groupe et sa domination.

Le colonel Tod115 ainsi que Gauri Shankar Hirachand Ojha (Ojha 1931 & 1937), Kaviraj Shyamaldas (Shyamaldas 1986 [1ère ed.1890]) et Harbilas Sharda (Sharda H., 1930) sont

les principaux historiens de la région. Leurs écrits, abondant en légendes et mythes locaux, en font les principaux agents de la production de cette mémoire devenue, par sa médiatisation, l’historiographie du Rajasthan et la mémoire de toute une société.

Pour tous les habitants de la région du Mewar, aujourd’hui encore, les Sisodia étaient des guerriers braves et fiers, parmi les plus résistants des Râjput, ceux qui ont le plus longtemps lutté contre les nombreux envahisseurs, depuis les Moghols jusqu’aux colons britanniques, donc ceux à qui tous doivent l’existence du territoire actuel et la persistance des valeurs et principes hindous. Elle émane aussi d’inscriptions trouvées sur des sites

Râjput116, traduits et interprétés par des historiens de toutes nationalités et origines sociales. Cette histoire reste néanmoins largement empreinte d’éloges sur les Râjput qui laissent apparaître la force de leur sentiment identitaire.

La production de cette mémoire dynastique est donc intéressante au-delà de ce qu’elle indique sur le passé d’un groupe, en ce qu’elle se construit sur la base de la mythification de celui-ci, pour prendre ensuite la valeur d’une mémoire collective qui domine l’histoire du Rajasthan telle qu’elle est aujourd’hui invoquée non seulement pour les touristes, mais aussi pour la population locale. Sa seule remise en question relève d’une élite académique n’ayant qu’une influence très limitée sur les sociétés locales.

114 L’auteur signale que le terme de Guhilot est un équivalent rajasthani du mot sanskrit Gohilya. Cette dynastie est aussi

appelée, en langue sanskrite, Gohilya vamsa.

115 Les écrits du colonel Tod s’apparentent à une véritable fresque de la vie sociale dans le Rajasthan. Traitant de la

totalité de cet espace, à de nombreuses reprises dans le texte il fait référence au Mewar, lieu dans lequel il a le plus séjourné. L’auteur associe de nombreux détails de la vie quotidienne, une fine description des lieux, des rites et coutumes locales, ainsi que des synthèses historiques précises. La validité des éléments contenus dans cette œuvre ainsi que celle du regard porté sur les sociétés locales ont été vivement discutées. Outre les aspects subjectifs propres à l’auteur, influencé par son statut officiel au sein de la couronne britannique et par sa méconnaissance à son arrivée de cette société et de cet espace, ce document n’en reste pas moins une base incontournable pour le savoir du lieu et pour mieux appréhender la mémoire Râjput et les représentations de ce groupe à l’intérieur et l’extérieur du royaume.

116 Parmi ces écrits, Aitpur Inscription, trouvée sur le site d’Ahar, constitue un support important pour les historiens et que

1.2.2 La production de l’origine et de l’identité des Râjput de clan Sisodia

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