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Mise en place d’un système agraire structuré autour de grands latifundia privés pour l’exploitation du cuir des bovins aux côtés d’une agriculture vivrière et de

et la gestion collective du foncier (XVIème et XVIIème siècles)

4.2 XVIIIème siècle au milieu du XIXème : l’époque du cuir et les batailles pour l’appropriation de la propriété

4.2.1 Mise en place d’un système agraire structuré autour de grands latifundia privés pour l’exploitation du cuir des bovins aux côtés d’une agriculture vivrière et de

petit commerce de la population rurale

Après 1768, au nord du Rio Negro, la propriété d’une partie des terres était issue des legs faits par la couronne d’Espagne, incluant les anciennes propriétés jésuites. Ces propriétés pouvaient représenter jusqu’à 300 000 ha, taille de deux départements uruguayens actuels. Il était également possible d’occuper des terres et de le notifier en passant par une coûteuse et longue déclaration qui durait de 2 à 8 ans. L’octroi ou l’achat des terres était automatiquement accompagné de celui de bétail, le nombre de tête de bétail que le propriétaire pouvait revendiquer étant proportionnel au nombre d’ha (1 tête de

138 bétail pour 2 hectares). Le prix élevé de cette déclaration n’étant pas proportionnel au nombre d’hectares, elle n’était effectuée que par ceux qui possédaient d’importants capitaux et pouvaient amortir ce coût par l’achat de grandes surfaces de terres et d’un troupeau important (au moins 20 000ha) (Castellanos, 1973). Ce sont ces processus d’accès à la terre et son utilisation pour l’élevage de bovin pour le cuir qui orientèrent la structuration foncière en grands latifundios que l’on retrouve jusqu’au début du XIXème siècle.

Les meilleurs rincones, disposant d’eau, d’une bonne production fourragère, de forêts-galeries denses jouant le rôle de borne et de piégeage du bétail furent rapidement possédés par les plus puissants colons espagnols et modelèrent les contours de très nombreuses propriétés aux XVIIIème et XIXème siècles (Gautreau, 2006). L’estancia désignait alors ces unités de terre de propriété privée sur lesquelles le but était d’organiser la reproduction, le gardiennage et l’exploitation des bovins. Il s’agissait pour ces propriétaires nobles ou grands commerçants d’un placement de capitaux ou d’une reconnaissance sociale par la Couronne d’Espagne et ne constituait généralement pas leur seule source de revenus. L’activité productive se basait sur l’abattage de bétail une fois par an, qui était réalisé par une main d’œuvre recrutée et payée pour cette tâche et ne nécessitait pas la présence sur place du propriétaire. Dans les deux cas, ces grands propriétaires vivaient en ville et étaient absentéistes. Le système des grandes estancias se caractérisait par une faible production de valeur ajoutée par hectare et des conditions de vie difficiles voire misérables pour les populations rurales.

Un premier courant d’historiens décrit le système agraire de l’époque comme uniquement organisé autour de la chasse du bétail, son abattage, le séchage des peaux et la commercialisation des cuirs, et comme étant déconnecté de la production vivrière et des grandes cultures. La population rurale aurait alors été unanimement semi-nomade et majoritairement masculine, constituée de travailleurs créoles dédiés à ces tâches et d’Indiens vivant encore de manière autonome (Vicario 2012 ; Moraes 2011 ; Gautreau 2006). Ces historiens véhiculaient une représentation des systèmes productifs orientés seulement vers la production pour l’exportation, avec un accès au foncier basé sur l’achat de titres et non sur une utilisation de fait. Ils décrivaient une campagne dépeuplée et un secteur agricole en manque d’un marché intérieur (Vicario, 2012).

Or, depuis le début des années 2000, un nouveau courant d’histoire économique revisite cette vision centrée sur la production de cuirs et la structure unique du « latifundio »31. Ces apports visent surtout à nuancer cette historiographie dominante très orientée par les discours d’alors de la bourgeoisie commerçante et propriétaire foncière de Montevideo. Comme le soulignent ces historiens, «chaque ville et village qui se formait

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139 constitua un foyer de colonisation blanche qui développait un environnement productif avec des accès variés aux ressources selon l’emplacement de la ville et qui commençait un lent processus d’articulation avec les autres agents du territoire, qu’ils soient regroupés ou dispersés »32 (Vicario, 2012, p.4). Une complémentarité entre production vivrière, de grandes cultures et élevage extensif, avec la famille comme unité d’organisation du travail et de fourniture de main-d’œuvre, était en réalité au centre de la structure agraire de cette période (Vicario, 2012). Le travail lié à l’abattage des animaux pour le cuir était un travail saisonnier qui concernait une partie de cette population, la surveillance des troupeaux une activité complémentaire de leur activité agricole propre. Sur les grandes propriétés était ainsi présente une population rurale travaillant officiellement pour l’estancia. Il s’y trouvait aussi des chaumières isolées « d’intrus » plus ou moins tolérés qui disposaient d’une basse- cour et cultivaient quelques parcelles pour leur consommation. Ils surveillaient les abords de l’estancia et aidaient à des tâches saisonnières en l’échange du droit de rester, formant la population des « agregados » (littéralement, les « ajoutés ») (Gautreau, 2006).

Au sud du pays et au nord autour de grands foyers de population (Tacuarembó), les habitants des unités territoriales appelées Juntes33 étaient des propriétaires de terres éleveurs (hacendados) et des laboureurs (labradores) métayers ne possédant pas de terres et pratiquant avec leur famille une activité de polyculture-élevage (blé, viande bovine, maraîchage) (Gautreau 2006). Ils développaient cette activité sur une fraction de terre des propriétaires-éleveurs en échange d’une partie des récoltes, d’une surveillance des troupeaux, des terres et de certains travaux d’entretien. Ils disposaient de droits d’accès et d’utilisation des bois et marécages pour le bois de construction (clôtures pour les cultures, corrals de travail, maisons d’habitation et abri pour les animaux) mais aussi pour la cueillette, la chasse de petits animaux et la pêche. Ils pratiquaient le plus souvent des activités complémentaires de bucheronnage - charbonnage pour l’approvisionnement des foyers de population proche comme une forme de pluriactivité.

Les habitants des Juntes avaient un accès prioritaire à ces Communs après l’expulsion des Jésuites et avant la révolution de 1811, mais des droits pouvaient être octroyés à des personnes extérieures à la Junte pour l’exploitation de ressources nécessaires aux grands bassins de population. Par exemple, près de Montevideo, les charbonniers et coupeurs de bois avaient des droits octroyés par la Junte pour l’exploitation de la végétation arbustive et forestière du nord de Montevideo. L’usage en était commercial, afin d’alimenter la capitale

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« Cada villa y pueblo que se fundaba constituyó un foco de colonización blanca que desarrollaba un entorno productivo con un diverso acceso a los recursos según el origen de la ciudad y comenzaba un lento proceso de articulación con otros agentes del territorio, fueran nucleares o dispersos. »

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Le territoire dans tout le pays était organisé en Juntes économico-administratives, «autorités départementales civiles du XIXe siècle, qui gèrent l'ensemble de ce département, dont les autres localités ne sont pas autonomes et ne possèdent pas d'élus. La police et le contrôle du département étaient assurés par un "chef politique" » (Gautreau, 2006, p.44).

140 (18 000 habitants au début du XIXème siècle) en charbon et les fours à chaux en bois. Le charbonnage et l’accès aux Communs fournissaient aussi aux ouvriers agricoles employés de manière temporaire et sans terres (agregados) un complément de revenus (Gautreau 2006). L’amélioration de ce système de production très extensif aurait nécessité des investissements en capital, or l’intérêt du propriétaire résidait surtout dans l’obtention d’un revenu global qui lui permettait de répondre à ses obligations sociales (Tulet et Barcet 2006). Les terres étaient pour eux avant tout caractéristiques d’un statut social, comme décrit par Patta Ramos (1994) pour le Rio Grande do Sul où la construction de la propriété foncière a été similaire à celle de l’Uruguay « La propriété foncière en dit plus sur celui qui la possède que n’importe quelle autre possession : elle permet la consolidation d’une reconnaissance et d’une légitimité qui transcende des considérations purement matérielles et emprunte les méandres des symbolismes caractéristiques des modes de vie de ceux qui furent, et qui sont, dans l’histoire de la constitution de la propriété foncière dans le RGDS, les “plus favorisés” » (Patta Ramos 1994). Tant que le transport terrestre était difficile et les impôts élevés, leur objectif ne fut pas d’améliorer la production par unité de surface.

Des producteurs possédant moins de capitaux pour l’achat des terres s’installèrent néanmoins sur des terrains moins prisés (ouverts ou sans arbres) pour pratiquer l’élevage et une agriculture vivrière sur la base d’une main d’œuvre familiale. « La grande estancia est comme un lasso ou un filet où se prennent les animaux [...]. Plus grande est l'estancia et plus elle prend ; et moins elle possède d'habitants, moins il y a en elle de bétail domestique, et plus le bétail sauvage y entre : et tandis que l'estanciero pauvre passe des nuits blanches à chevaucher pour garder son bien [...] le riche dort tranquillement dans un doux lit » (texte cité par Brito Stifano 1953, in Gautreau 2006, p.331). Ces producteurs avaient des difficultés pour capturer et garder leurs animaux et lutter contre l’empiètement du bétail des voisins sur leurs champs cultivés, ce qui ne favorisa pas leur développement.

Moraes (2010) souligne l’importance de distinguer le fonctionnement du nord du Rio Negro de celui du sud pour comprendre notamment les nuances de transformation dans la période qui va suivre. Les conditions agro-climatiques et démographiques présentaient entre nord et sud des caractéristiques différentes qui influèrent sur les trajectoires techniques de la production agricole et la création du marché du travail en milieu rural. Les effectifs bovins de ce début de XIXème siècle sont alors estimés à 4 à 5 millions de têtes dans la partie sud du pays (Moraes 2011, citant Millot et Bertino, 1991) et de 250 000 à 300 000 têtes dans la partie nord (Moraes 2011). Au sud du Rio Negro, l’occupation des terres était nuancée selon la zone d’influence (Buenos-Aires ou Montevideo) mais s’axait autour de la présence d’une paysannerie se consacrant à une production vivrière familiale et pour l’alimentation des villes et centres de populations. Dans le sud du pays, après 1754, la propriété des terres

141 s’était structurée moins par don de terres royales que par déclaration d’occupation avec à la clé des conflits entre demandeurs et occupants des terres les utilisant déjà de fait (Gautreau 2006 citant Gelman, 1998). La structure foncière était donc plus fractionnée, la population rurale plus dense et les usages des terres plutôt organisés autour de systèmes de polyculture-élevage.

La partie nord du pays était très instable et fragile du point de vue du développement d’activités économiques, de la propriété foncière et de l’installation de population. L’influence économique et administrative du port de Montevideo n’atteignait que peu ces terres qui restaient sous l’influence portugaise et tournées vers l’ancien territoire des Missions. Ce territoire était soumis à un statut incertain de zone frontalière fonctionnant sur la base d’une contrebande généralisée de tabac, de bétail (bovins et chevaux) et de peaux (Arteaga, 2002). Il était l’objet de nombreuses incursions des populations portugaises vivant dans le Rio Grande Do Sul (RGDS) pour opérer des déplacements ou achats de bétail qui était emmené et abattu de l’autre côté de la frontière. Cela contribuait à la fuite de la valeur ajoutée de ce territoire et à une difficulté de son développement économique et de son peuplement (Barios Pintos 2011). Ces conditions ne permirent pas de développement de propriétés moyennes au nord de l’Uruguay, mais favorisèrent la présence de grands propriétaires aux côtés d’utilisateurs de fait des terres. Cet état de fait fut rapporté par le géographe et militaire Félix de Azara en 1801 dans « Mémoires sur l’état rural du Rio de la Plata » (Mémoria sobre el estado rural del Rio de la Plata) rédigé après vingt ans passés à parcourir ce territoire. Il préconisait alors la répartition des terres et l’établissement de villages tous les 16 à 20 « leguas »34 (environ 100km). Son assistant n’était autre que José Artigas, qui fut fortement influencé par cet écrit dans ses propositions postérieures de réforme agraire.

Du fait de ce nouveau débouché commercial pour le cuir et la viande salée et séchée, une différenciation s’opéra au sein des possesseurs et utilisateurs de ce foncier nouvellement réparti (cf. Tableau 5). Leurs relations auprès de la Couronne d’Espagne ou la possession de capitaux permirent aux plus puissants de s’attribuer les meilleures terres. Elles consistaient en de grands territoires enserrés dans de larges forêts-galeries, ce qui améliorait la productivité du travail en facilitant le piégeage et le gardiennage des troupeaux. L’objectif premier du système agraire en place était la fourniture de cuirs à un coût de production très bas car le commerce était limité et taxé, et les coûts de transport importants. Ces propriétaires n’opérèrent donc pas d’investissements productifs sur leurs terres, se contentant d’un abattage saisonnier du bétail par une main d’œuvre peu nombreuse payée à la tâche. L’installation d’une population rurale pratiquant une agriculture vivrière et/ou

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Équivaut à la distance qu’une personne peut parcourir en une heure, donc sa mesure en longueur est variable selon les territoires, mais elle s’étend en général sur 4 à 7 km.

142 une petite agriculture de vente fut tolérée car elle répondait précisément à ces besoins de main d’œuvre pour l’exploitation des troupeaux bovins sur ces grandes propriétés.

Tableau 5 : grands systèmes de production types présents dans le système agraire de la fin du XVIIIème siècle

Dénomination du système-type

Taille Mode de

tenure

Type de production Place dans l’écosystème cultivé Grand éleveur absentéiste 100 000 – 300 000ha ; 30 000 – 90 000 bovins Propriété (legs ou déclaration d’occupation) Cuirs (2000 à 6000/an), langues, viande séchée et salée pour l’exportation

Tous étages écologiques – utilisation des forêts-galeries comme barrières Eleveur moyen familial 10 000 - 20 000 ha 3000 – 6000 bovins Propriété (déclaration d’occupation) ou occupation

Agriculture vivrière – cuirs (200 - 400 /an), langues, viande séchée et salée pour l’exportation et le commerce local

Interfluves et zones avec peu de forêts-galeries

Laboureur - gardien du bétail (proximité d’un petit foyer de population)

? – Métayage –

droits à pâturage

Cultures de vente (blé, arachides) – cuirs, langues, viande séchée – agriculture vivrière et petit élevage – surveillance des animaux du propriétaire et abattages

Interfluves

Gardien de bétail ? Droits à pâturage

Cuirs, langues, viande séchée – agriculture vivrière et petit élevage – surveillance des animaux du propriétaire et abattages

Tous étages écologiques

Habitant toléré sur les terres

(Agregados)

? Occupation

tolérée

Agriculture vivrière et petit élevage – pluriactivité saisonnière (abattage – coupe de bois) –

surveillance des abords de la propriété

Forêts et marécages, bords de cours d’eau

L’installation de producteurs de taille moyenne avec des titres de propriété officiels fut rendue difficile par le coût d’accession aux titres de propriété, amortis sur des surfaces et un nombre de têtes de bétail beaucoup moins grand. Le coût de revien du cuir était donc plus élevé pour eux, ce qui, ajouté aux difficultés de gestion de leur système évoquée plus haut, limitait considérablement leur développement. L’essor d’activités de polyculture- élevage par cette population ne fit pas l’objet de soutiens particuliers et était effectué dans

143 le cadre d’un accès au foncier et aux ressources contesté et précaire. Une différenciation était enfin visible entre nord et sud du pays dans la structure foncière, plus concentrée au nord, avec une population rurale moins dense, et un développement économique bridé par la concurrence de la zone frontalière.

Dans son travail sur les conflits autour de l’usage des forêts, Gautreau (2006) relève que les habitants des Juntes du sud du pays portaient plainte pour cause de coupes excessives du bois des forêts par les charbonniers. En réalité, après 1782, l’augmentation de la demande en cuirs de la part de l’Angleterre en pleine industrialisation eut un effet notable sur les changements de gestion des estancias du sud. Leurs propriétaires cherchèrent à avoir un contrôle plus soutenu de leurs ressources et à modifier la gestion de leur élevage. Le fait de devoir accepter le passage des habitants des Juntes pour l’utilisation des bois communautaires sur leurs terres devenait problématique. De plus, avec l’augmentation de la population et donc des besoins dans les villes, les volumes consommés augmentaient. Les propriétaires commencèrent à monnayer l’accès aux forêts et marécages, restreignant leur usage pour les métayers et agregados au profit des charbonniers et coupeurs de bois qui acceptaient de payer. Ils niaient ainsi dans les faits l’usage commun et défendaient cette attitude en arguant d’une régulation des usages de la ressource qui était soi-disant détruite et pillée, amenant à une nécessité d’en privatiser l’usage.

Cette posture nouvelle des propriétaires dans la gestion de l’accès aux terres et aux ressources s’additionnant à des excès réels mais géographiquement restreints de coupes par les charbonniers et coupeurs de bois, amena à la fin du XVIIIème les polyculteurs-éleveurs à se déplacer vers le nord (Gautreau, 2006). Le manque d’accès aux forêts les mettait en difficulté pour construire des clôtures pour protéger les cultures de blé du bétail et privait ces derniers d’abris. De plus, cela créait des percées dans les forêts-galeries qui servaient de clôtures naturelles aux troupeaux. Leurs déplacements eurent lieu au cours du XVIIIème siècle et début du XIXème siècle vers des territoires où l’usage du bois était moins concurrentiel du fait d’une population moins dense35. Dans les territoires immédiatement au nord de Montevideo, les propriétaires se consacrèrent alors uniquement à l’élevage de bovins dans un contexte où le commerce du cuir croissait. La main d’œuvre qui était mobilisée de manière ponctuelle et qui le reste du temps était tolérée sur les terres et pouvait y pratiquer une agriculture vivrière et de polyculture-élevage commença alors à devenir indésirable (Gautreau, 2006). Cette situation ajouta à l’instabilité de la situation des producteurs à la tête de systèmes de production vivriers et de vente locale, pour lesquels l’accès aux forêts et marécages communs était indispensable. Ils ne disposaient que de peu

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"Ceux qui viennent d'autres juridictions avec leurs familles […] s'établissent là où il y a du bétail et des forêts, tant pour avoir de la viande à manger que pour jouir des forêts proches des ports" (Gautreau 2006, p.75, citant le cas de Doña María Gervasia 1787, dénonçant la présence « d’intrus » réalisant des coupes de bois sur ses terres le long du fleuve Uruguay).

144 de leviers dans les rapports de force auprès du gouvernement colonial pour représenter leurs intérêts, et soutinrent le mouvement d’Indépendance qui eut lieu au début du XIXème siècle.

4.2.2 Révolution et indépendance de l’ancien territoire de la Vice-Royauté de la Plata et

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