• Aucun résultat trouvé

Les sources externes sont composées de l'ensemble des lieux, des personnes etc., situés hors des bibliothèques mais qui leur fournissent des ressources numériques. Elles sont constituées principalement des bases de données, des catalogues en ligne distants, des personnes donatrices etc.

- La question des accès aux bases de données en ligne 

L’accès aux bases de données locales et distantes par les bibliothécaires a réellement connu un essor fulgurant à partir des années 2002, avec le développement de l’Internet dans les bibliothèques universitaires de Dakar, et de Saint Louis, notamment qui a remplacé les minitels. Les résultats de nos investigations nous ont permis d’observer que 94,4% des

      

235

 BRUNO VAN DOOREN. Bibliothèques universitaires …, op. cit  236 Ibidem. 

professionnels de l’information-documentation utilisent les bases de données locales et étrangères pour satisfaire les besoins des usagers.

Oui 94,4%

Non 5,6% Accès BDD ou catalogue en ligne

Figure 17 : Les accès distants en ligne

Les 5,6% restants, sont constitués d’une partie des aide-bibliothécaires, des secrétaires etc., qui n’utilisent pas les bases de données dans l’exercice de leur travail. Les bibliothèques universitaires de l’ESS sont abonnées à plusieurs bases de données dont le taux de fréquence d’utilisation varie d’une bibliothèque à une autre, en fonction des besoins des usagers, des moyens technologiques et des domaines couverts. Actuellement, les bases de données les plus utilisées par les professionnels de l’information-documentation dans le cadre de leur travail pour satisfaire les besoins des usagers sont les suivantes : JSTOR (17,5%) ; CAIRN (17,5%) ; ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS (15,5%) ; MEDLINE (15,5%) ; HINARI (14,6%) ; AGORA (4,9%) ; OARE (4,9%).

La popularité de JSTOR et de CAIRN tiennent aux domaines couverts, qui sont les différentes disciplines traditionnelles des universités, à savoir les lettres, langues, sciences sociales et humaines, le droit, l'économie, les sciences et technologies, la santé, les sciences

de l'éducation, les mathématiques, etc. Elles sont aussi des bases de données destinées principalement aux étudiants, aux professeurs, aux chercheurs, offrant des outils de références bibliographiques. AORE et AGORA intéressent le plus les écoles spécialisées dans l'agriculture et l'environnement, qui comptent peu d'étudiants. MEDELINE et HINARI qui couvrent le domaine de la santé concerne aussi la faculté de médecine, qui est l'une des plus grandes facultés après celle des lettres et de droit.

Bases de Données Utilisées dans l'ESS

Jstor 17,5% Cairn 17,5% Encyclopedia universalis 15,5% Médline 15,5% Hinari 14,6% Agora 4,9% OARE 4,9% EBSCO 2,9% Revue.org 1,9% Persée 1,9% DOAJ 1,0% Legifrance 1,0% Biomed 1,0%

Figure 18 : Les principales bases de données consultées

À ces bases de données, s’ajoute l’utilisation des revues en ligne. L’objectif des revues (revues.org) en ligne dans les bibliothèques de l’ESS est de compenser la carence de revues scientifiques payantes dans les bibliothèques à cause des déficits budgétaires et de la montée des couts exorbitants des abonnements.

Les catalogues sont des portes d’entrée pour accéder aux ressources distantes des autres bibliothèques. Les bibliothèques de l’ESS selon leurs domaines couverts ou leur spécialisation, accèdent à des catalogues étrangers pour effectuer habituellement trois différentes opérations :

− l’importation de notices bibliographiques : durant le traitement catalographique avec Advance, les bibliothécaires de la BUCAD importent régulièrement des notices à partir de la BNF, de SUDOC ou de MOCCAM. Ils procèdent d’abord à l’identification du document dans la base de données choisie, puis effectuent un copier/coller,

− la création de bibliographie : pour les usagers dans le cadre de leurs recherches scientifiques pour leurs thèses, leurs mémoires ou pour rédiger un article scientifique, − les recherches dans le cadre des commandes pour les nouvelles acquisitions : pour

effectuer des commandes de documents, certains professionnels de l’information- documentation qui ne disposent pas de la BDD de Electre sur Cd ou des publications des éditeurs, utilisent le Moccam. À partir de la recherche Sujet, ils parviennent à obtenir des bibliographies importantes pour effectuer des commandes auprès des éditeurs commerciaux. Catalogue en ligne SUDOC 59,2% SCD 16,3% BNF 12,2% Moccam 8,2% Electre 4,1%

Figure 19 : Les catalogues (étrangers) en ligne utilisés

Décidées à s'ouvrir sur l’infinité des sources externes, les bibliothèques de l’ESS sollicitent l’accès aux catalogues en ligne des autres bibliothèques des autres pays notamment la France, pour consolider ses relations avec ses usagers et son statut de bibliothèque de proximité qui reste attentive à la réalité vivante de son université qui l’entoure, à l’écoute

des besoins et attentes de chacun de ses utilisateurs et déployant son activité au service de tous dans une relation dynamique du partage du savoir.237

Le SUDOC est le catalogue le plus prisé et le plus utilisé par les bibliothèques universitaires, notamment la BUCAD. La consultation du SUDOC représente 59,2% des utilisations des catalogues en ligne. Il vient en première place par rapport au SCD des bibliothèques des universités de Dakar et de Saint Louis. Les catalogues des SCD locaux (à la BUCAD et BUGB) représentent 16,3% des consultations faites par les bibliothécaires. Deux raisons fondamentales expliquent le fait que les catalogues des SCD des bibliothèques universitaires de Dakar et Saint Louis sont sous-utilisés par rapport au SUDOC, au catalogue de la BNF. D'abord les SCD ne fonctionnent pas en tant que réseau documentaire. En effet chaque bibliothèque conduit ses propres politiques avec ses propres ressources et cherche à satisfaire ses publics en fonction de ses moyens et de la vision de son responsable. Ensuite, les fonds documentaires des bibliothèques sont vieillissants. Ils sont rarement renouvelles. Leur développement dépend le plus souvent des dons des partenaires que des achats propres.

Au regard de la constitution et de l'évolution des ressources numériques, des compétences technologiques des bibliothécaires, on peut s'interroger sur les types de médiation documentaire qui existent dans les bibliothèques de l'enseignement du Sénégal. La médiation documentaire qui intéresse le plus notre recherche, est en quelque sorte une liaison entre l’information structurée et sa communication. Elle s'appuie sur des dispositifs matériels ou humains compétents. Selon Vincent Liquète, Isabelle Fabre et Cécile Gardiès, « la médiation met en place, grâce à un tiers, de interfaces qui accompagnent l'usager et

facilitent les usages. Elle permet de créer un lien et de concilier deux choses jusque-là non rassemblées pour établir une communication et un accès à l'information. »238

La médiation documentaire permet de mettre en valeur la bibliothèque, les offres et les services. Cela dit, elle indique qu'un médiateur doit connaitre et maitriser la bibliothèque avant de l'offrir à ses utilisateurs, car son rôle est de mettre en relation harmonieuse l'usager

      

237

 PAPY Fabrice, LEBLOND Corinne.‐ Bibliothèques numériques…, op. cit., p. 55 

238  LIQUETE  Vincent,  FABRE  Isabelle,  GARDIES  Cécile.  Faut‐il  reconsidérer  la  médiation  documentaire?    Les 

enjeux  de  l'information  et  de  la  communication,  Disponible  en  ligne  sur  :  http://w3.u‐ grenoble3.fr/les_enjeux/2010‐dossier/Liquete‐Fabre‐Gardies/Liquete‐Fabre‐Gardies.pdf    Consulté  le  11.04.2013 

et les services de la bibliothèque. Elle est une interaction avec l'usager. Dans le cadre de la transformation des bibliothèques de l'ESS par l'introduction des TIC, on distingue une médiation documentaire humaine, et une médiation numérique au travers des dispositifs d'accès, du point de vue de leur organisation, de leur agencement et de leur positionnement dans la bibliothèque.

Dans les bibliothèques de l'ESS, la médiation humaine est une activité très courante et très importante pour des raisons sans doute liées au manque d'expériences des usagers, ou bien à la restriction de l'accès à certains outils de recherche, d’accès, que nous verrons plus tard. Le bibliothécaire, en tant que médiateur ou tuteur, guide l'étudiant (usager) à trouver l'information dont il a besoin. Elle est réalisée différemment selon les bibliothèques. À la BUCAD et à la BUGB, c'est à tour de rôle que chaque jour, un bibliothécaire professionnel est affecté à l'accueil pour encadrer, aider, expliquer aux usagers le processus de l'utilisation des outils de recherche dont l'OPAC mis à leur disposition, l'emplacement des documents dans une bibliothèque, etc. Dans d'autres bibliothèques comme à l'EPT et à l'ISFAR les usagers ne peuvent accès à l'OPAC qu'à partir de leur propre outil (ordinateur) car, aucun ordinateur n'est mis en place pour leur permettre l'accès directement aux ressources. Dans le privé, notamment à SUPDECO, il existe des ordinateurs mis en accès libre pour permettre aux étudiants d'accéder aux offres de la bibliothèque, et au besoin, avec l'intervention du bibliothécaire. Cette manière de procéder à la médiation documentaire humaine, « permet de

créer un lien et de concilier deux choses jusque-là non rassemblées pour établir une communication et un accès à l'information. [Elle] dépasse la simple transmission de l'information pour aller vers une construction de liens entre besoin et usage d'information, et permettre ainsi à l'individu de transformer l'information en connaissance. »239

Pour faire de la médiation humaine, Xavier Galaup écrit que les bibliothécaires doivent avoir acquis les compétences suivantes pour être de bons médiateurs : « des compétences

juridiques sur le droit d'auteur y compris les différentes licences libres en vigueur sur Internet, le droit à l'image, le droit de citation ; des compétences techniques : maitrise des outils de publication, de diffusion et de recherche sur Internet ; des compétences rédactionnelles et relationnelles propres au Web : savoir produire des contenus, écrire pour Internet, réaliser des documents synthétique ..., comprendre et assurer l'interactivité et

      

l'échange sur Internet ; des compétences didactiques : savoir transmettre en ligne des concepts, savoir accompagner les usagers dans l'apprentissage d'outils logiciels et savoir les aider à utiliser Internet. »240

De nos jours, dans un contexte de foisonnement de ressources numériques et d’accès permanent, les fonctions traditionnelles des bibliothécaires ont connu d’importants changements dans les formes et les méthodes. L’accès au flux informationnel bouscule, de jour en jour, les méthodes traditionnelles liées au stock documentaire. Mais à l’heure actuelle, tout est soumis à la seule logique de l’accès permanent qui exige à son tour, de nouvelles compétences chez les usagers étudiants pour négocier et obtenir les informations recherchées via les dispositifs informatiques et technologiques mis en place, en dehors d'une médiation humaine.

      

240

  GALAUP  Xavier.  La  médiation  documentaire  numérique.  Disponible  en  ligne  sur  : 

CHAPITRE 5 

 

 

 

 

ÉTUDE DES  

USAGES DES ÉTUDIANTS 

 

 

 

 

 

La révolution technologique et informatique qui s’est imposée aux bibliothèques universitaires de l’enseignement supérieur sénégalais a transformé profondément leur mode de fonctionnement. De type entièrement physique à leur création, de manière générale, les bibliothèques sont, à l’heure actuelle, entrain de se numériser grâce à l’informatisation des activités de gestion, de la dématérialisation des collections et des innovantes modes de communication de l’information. Elles proposent désormais de multiples services nouveaux à un public de plus en plus nombreux, à cause de la massification des effectifs des universités, et très varié à la fois, à cause de la multiplication des nouveaux domaines de spécialisation. Beaucoup de bibliothèques, notamment la BUCAD et la BUGB, disposent aujourd’hui d’une panoplie variée d’outils informatiques et technologiques consacrés à l’interrogation des banques de données locales ou distantes, des portails et des plates - formes documentaires. Les sources d’information et les modes d’accès aux différentes offres documentaires connaissent ainsi une importante évolution.

Il y a plus d’une décennie, les espaces des bibliothèques universitaires de l’ESS ont commencé à évoluer, de même que les collections documentaires qui se sont totalement métamorphosées. Les usagers des nouvelles offres documentaires et services sont appelés, dès lors, à acquérir de nouvelles compétences pour rechercher en vue d’accéder et d’utiliser les services qui leur sont proposés à travers les différents espaces physiques et virtuels d’accumulation d’informations qui les accueillent. Ces espaces physiques et virtuels sont des lieux privilégiés de travail intellectuel pour les usagers qui doivent s’ajuster à une démarche méthodique afin de s’accommoder aux modes d’organisation des connaissances élaborées pour un usage optimal. Or, dans les universités sénégalaises, l’intégration des TIC et le développement du numérique ont été un processus rapide dans certaines bibliothèques universitaires, comme c’est le cas de la BUCAD, avec la rénovation et l’extension de la bibliothèque et à la BUADB, et progressif dans d’autres structures éducatives comme à SUPDECO et à la BUGB. Cet état de fait peut complexifier les usages, surtout lorsque, d’une part, les publics visés n’ont pas vraiment joué un rôle déterminant dans le processus de mise en place des différents systèmes d’information, et d’autre part, au regard du contexte actuel où l’outil informatique n’est pas totalement intégré dans leur vie quotidienne, bien qu’il soit devenu obligatoire pour la recherche et l’accès à l’information numérique.

Dans le présent chapitre, nous étudions les usages des ressources numériques des bibliothèques de l’enseignement supérieur sénégalais faits par les acteurs de l’institution. Notre choix qui a porté sur les étudiants des premier et second cycles s’explique par diverses raisons, dont la diversité de leur provenance régionale, mais surtout, par leur statut de primo-entrants dans l’enseignement supérieur. Cette catégorie d’usagers étant assez jeune, constitue la génération la plus proche de la thématique de l’émergence, et du développement des technologies de l’information et de la communication au Sénégal. Cela peut être un important élément par rapport à l’étude de leurs usages et de leurs comportements face aux différents nouveaux services offerts dans les bibliothèques d’étude et de recherche, et dans le cadre de la culture informationnelle. Nous nous sommes alors posé la question suivante : la naissance des nouvelles formes de bibliothèques qui se numérisent grâce à l’intégration des TIC et l’avènement de l’Internet va-elle favoriser une hausse du nombre des usagers en facilitant un large et plus démocratique accès à l’information numérique, ou au contraire va-t-elle aboutir à une érosion progressive du total des fréquentations ?

5.1 - Situation des usagers face au développement des

Outline

Documents relatifs