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1.3 – Cadre général des bibliothèques d’enseignement supérieur

L’UNESCO fait remonter l’histoire des bibliothèques à des siècles. Cependant ses missions et ses fonctions n’ont pas fondamentalement changé. Elles ont résisté au temps et à l’espace. Le besoin nécessaire qu’a chaque société entière ou une partie de cette société de collecter, de stocker, et de diffuser les connaissances accumulées au cours de l’évolution de l’humanité, détermine l’essence, le rôle, les fonctions et la structure des bibliothèques depuis leur apparition jusqu’à nos jours.

« Tout au long de leur histoire millénaire, les bibliothèques, ces créations uniques de la

civilisation humaine, se sont imposées en tant qu’institution sociales primordiales dont le destin est profondément lié aux facteurs économiques, sociopolitiques et culturels qui influencent leur activité ».68 La bibliothèque demeure « le lieu où l’on apprend à apprendre

et où s’élabore la transformation de l’information en savoir […] Du bibliobus au grand complexe architectural contemporain, la bibliothèque restera un pilier de la circulation

      

sociale des savoirs et un facteur de vitalité pour les réseaux d’apprentissage […] Véritable centre culturel et échangeur de connaissances, la bibliothèque pourra représenter une sorte de pôle d’accès aux nouveaux savoirs, servant souvent de relais et de points d’articulation entre le local et le global. Son ancrage dans le réseau local lui permet de jouer un rôle public de médiation culturelle et sociale, de mise en forme et de transmission ».69

Les missions de la bibliothèque se définissent dans la durée, et portent sur l’acquisition et la conservation des savoirs. L’objectif de son action consiste aussi à transmettre le patrimoine scientifique et culturel aux générations actuelles et futures. Quels que soient leur type, leur localisation, et leur histoire, les bibliothèques possèdent trois fonctions principales qui déterminent leur essence et qui rendent possible leur existence : la fonction communicative qui permet d’établir le lien des usagers avec les différents documents physiques et formes d’information et de connaissances, la fonction cumulative qui consiste à accumuler, à un seul endroit des documents de forme et de contenu différents (quelles que soient les dates, et les auteurs), la fonction mémorielle qui se traduit par la conservation de l’héritage documentaire et les connaissances accumulées.70

Avec le développement culturel, économique, scientifique et politique des sociétés, l’information est devenue une ressource constitutive dans toutes les activités humaines. La multiplication des spécialisations dans les divers domaines et la professionnalisation ont amené parfois la bibliothèque à se spécialiser, et à disposer d’un statut spécifique lié à un domaine ou à une activité quelconque, pour engranger beaucoup plus de savoirs et d’informations significatives et distinctes dans le domaine, et d’être aussi plus proche de ses utilisateurs réels.

Denis Pallier renseigne que les bibliothèques telles qu’elles sont connues aujourd’hui en France, ont une courte histoire, et ont fait l’objet de très peu d’études.71 Cependant, les collections de livres qui ont permis la constitution des bibliothèques universitaires ont existé bien avant même la création de l’université.

       69  UNESCO.‐ Vers les sociétés du savoir. Rapport mondial de l’Unesco.‐ Paris : Éditions Unesco, 2005, pp. 67‐ 68  70  DENCHEV Stoyan, PETEVA Irena.‐ Culture de transparence…, op. cit., p. 145  71

  PALLIER  Denis.‐  Une  histoire  récente.  Les  bibliothèques  dans  l’université.‐  Paris :  Éditions  du  Cercle  de  la  Librairie, 1994, p. 13 

Ce n’est qu’en 1878, par instruction ministérielle du 4 Mai 1878, que la dénomination de

bibliothèque universitaire a vu le jour.72 Même si les premières collections des bibliothèques des universités précédent les bibliothèques, Simone Schlumberger précise néanmoins que les bibliothèques n’ont pas hérité des collections de livres des universités de l’ancien régime. La création des bibliothèques s’est intégrée dans la réforme générale de l’enseignement supérieur intervenue à la fin du 19e siècle, époque où l’on a regroupé les facultés pour former des corps qui vont prendre le nom d’université.73

En effet, le premier texte portant organisation des bibliothèques dans l’enseignement supérieur français, est un arrêté ministériel de 1855, qui crée dans chaque université, une bibliothèque centrale sous l’autorité du recteur d’académie en vue de regrouper en une seule bibliothèque les bibliothèques spéciales des diverses facultés. Cette bibliothèque universitaire fut la bibliothèque de l’Académie.74

Appelée aussi bibliothèque d’étude et de recherche, la bibliothèque universitaire (BU) a des missions d’orientation, d’étude, de recherche et d’enseignement bibliographique et documentaire au sein de l’université. Elle est le pilier fondamental de la recherche et de la transmission du savoir dans l’université où elle dessert un public composé principalement d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants.

L’appellation « bibliothèque universitaire » est en elle-même générique. Sous ce terme, on peut distinguer des bibliothèques spécialisées telles que la bibliothèque de faculté, la bibliothèque de département, la bibliothèque d’école, la bibliothèque de recherche, la bibliothèque d’institut, la bibliothèque de section,…

Selon Pierre Carbone, c’est à cause de leur statut et de leur mode de financement que les bibliothèques s’intègrent différemment dans l’université. C’est pour cela qu’il serait plus juste de désigner cet ensemble de bibliothèques comme un ensemble hétérogène, et non comme un « système ».

      

72 RICHTER Brigitte.‐ Précis de bibliothéconomie, 5e éd.‐ Paris : Saur, 1992, pp. 173‐175  73

  SCHLUMBERGER  Simone.‐  Les  bibliothèques  universitaires.  Organisation  générale,  4e  éd.‐  Strasbourg :  BNU, 1982, pp. 1‐2 

Et c’est justement l’absence de « système » qui a motivé la création d’une structure comme le service commun de documentation (SCD).75 L’objectif du SCD est de fédérer toutes les bibliothèques appartenant à une université en vue de constituer un fonds documentaire unifié, c'est-à-dire un catalogue commun, destiné à satisfaire l’ensemble des utilisateurs des services documentaires, et de réduire les coûts de la documentation.

Le service commun d’une université est communément appelée « bibliothèque universitaire » ou « bibliothèque interuniversitaire (BIU)» lorsqu’il fédère les ressources documentaires de plusieurs universités. La bibliothèque universitaire peut être considérée comme une institution qui normalement remplit quatre fonctions : une fonction d’appui

documentaire aux enseignants pour actualiser et perfectionner leurs connaissances ou mener

des recherches, une fonction d’appui documentaire aux apprenants censés se reporter aux œuvres étudiées, rassembler des informations sur le sujet donné, approfondir par eux-mêmes certains points exposés par l’enseignant, une fonction de conservation et de mise à disposition de productions documentaires et de capitalisation des travaux menés au sein de l’établissement, une fonction méthodologique d’apprentissage à la maitrise de l’information (ou la culture informationnelle).76 Les quatre fonctions ainsi établies par Éric Sutter justifient la place primordiale de la bibliothèque universitaire dans l’activité de recherche et de transmission de savoir dans l’enseignement supérieur. Elle contribue au progrès de la société en garantissant l’égalité d’accès démocratique à la culture et à toutes les sources d’information pour l’épanouissement et l’indépendance des activités intellectuelles de ses usagers.

Dans l’université, le public pluriel que constituent les usagers de la bibliothèque crée des besoins qui vont évidemment varier en fonction des disciplines et des niveaux d’études existants dans l’université. C’est pour cette raison que l’ensemble des domaines que couvrent les fonds et les acquisitions de la bibliothèque universitaire est encyclopédique.

      

75 CARBONE Pierre.‐ Les bibliothèques dans l’université. In Les bibliothèques universitaires.‐ Paris : Éditions du  Cercle de la Librairie, 1994, p.55 

76

  SUTTER  Eric.‐  L’usage  des  bibliothèques  électroniques  dans  le  système  éducatif.  In  Les  bibliothèques 

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