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La puissante révolution du numérique a obligé les bibliothèques à s’adapter aux différents médias et aux nouveaux produits documentaires qui s’imposent maintenant au même titre que s'imposaient les manuels de programmes, les revues scientifiques et techniques imprimés dans les bibliothèques. De nos jours, les contenus documentaires des bibliothèques se développent et se diversifient de plus en plus dans les bases de données de bibliographies spécialisées ou générales, des catalogues mis en ligne selon les domaines d’études et de recherche des établissements. Outre les bibliographies, on trouve aussi dans les bases de données des résumés, des textes intégraux d’articles, des dictionnaires, des revues électroniques, etc.

      

 

Contenu des BDD 18,0% 11,9% 11,9% 5,7% 9,3% 12,4% 6,7% 6,7% 6,7% 8,2% 2,6% Bibliographie générale Bibliographie spécialisée Texte intégral de publications Résumés de publication Dictionnaires et Encyclopédies Revues électroniques Diapos Photos Cartes Documents Audiovisuel Autres

Figure 10 : Contenu des bases de données des BU de l’ESS

Selon les bibliothécaires interrogés, presque 30% des bases de données documentaires contiennent des bibliographies, dont 18% de bibliographie générale et 11,9% de bibliographies spécialisées qui sont des bases de données formées d’indexations spécifiques et de résumés des publications. Elles contiennent rarement du texte intégral (les publications en texte intégral sont les thèses, mémoires, articles scientifiques résultant des activités de recherche des usagers de la communauté universitaire). À ces publications en texte intégral, s’ajoutent les revues électroniques qui représentent les 12,4% du contenu des bases de données.

Il existe deux types de catalogues dans les bibliothèques de l’enseignement supérieur : les catalogues manuels formés à partir de fiches catalographiques et conservés dans des fichiers classés selon les noms d’auteurs, ou titres ou mots matières, dont la consultation n’exige pas l’usage d’un outil informatique ; et les catalogues automatiques dont l’exploitation exige l’usage d’un outil informatique. Toutefois, beaucoup de bibliothèques, notamment la BUCAD et la BUGB ont mis conjointement en accès libre les deux types de catalogues dont elles disposent.

Type de Catalogue 16,3% 14,0% 69,8% Manuel Automatique Les deux à la fois

Figure 11 : Les Catalogues dans les bibliothèques de l’ESS

Nous constatons une importante hybridation des catalogues des bibliothèques universitaires. 69,8% des bibliothécaires renseignent qu’ils disposent de catalogues manuel et automatique à la fois et qui sont utilisés par les usagers, même si c’est de manière inégale. La mutation des bibliothèques universitaires imposée par les progrès technologiques a véritablement commencé avec la mise en place de catalogues automatiques. L’automatisation des activités documentaires s’est généralisée, petit à petit, dans les bibliothèques mais de manière différente et disproportionnée dans l’ESS. Bien que ce soient 16,3% des catalogues qui sont totalement manuels utilisés contre 14% des catalogues entièrement automatiques, l’usage exclusif des catalogues automatiques est plus fréquent dans les écoles et instituts où l’on trouve des fonds documentaires spécialisés dédiés aux domaines d’étude et de recherche très limités que couvre l’école. C’est le cas de l’EPT et de l’ISFAR.

L’évolution des catalogues a diversifié les outils de recherche et d’accès. On distingue les outils manuel et automatique. L’automatisation des outils à transformé les méthodes de travail des bibliothécaires obligés à se familiariser en amont avec l’outil informatique pour maitriser des techniques distinctes d’acquisition de gestion et de communication de la variété des supports des ressources numériques. Dans ce mouvement de transformation des

bibliothèques, Guy Jacob affirme qu’il ne doit pas s’agir uniquement de remplacer une technologie d’un système existant par une technologie plus moderne, mais d’amener le système d’information à prendre et à poser ses fondements dans la nouvelle forme de représentation de l’information et la nouvelle stratégie de gestion de l’information créées par les technologies actuelles ; en orientant mieux et autrement le système, afin que chaque acteur (bibliothécaire, documentaliste, usager) y joue un rôle actif.225 L’évolution et la transformation des catalogues des bibliothèques ne peuvent être l’affaire des seuls bibliothécaires. L’implication des étudiants dans le processus est plus que nécessaire, en tenant compte de leurs profils, de leurs compétences technologiques et de leurs domaines de spécialisation, pour leur faciliter l’accès et l’usage via les catalogues ou systèmes d’information, afin qu’ils puissent véritablement jouer un rôle de chercheur dans l’université. « Dans un système d’information (…) chaque acteur est à la fois producteur et

consommateur d’information dans la mesure où quel que soit son niveau, il est amené à prendre des initiatives »226, écrit Guy Jacob.

Le nouveau paradigme des TIC marque une rupture qui affecte fondamentalement les processus d’organisation à tous les niveaux (institutionnel, culturel et social) des bibliothèques. Le paradigme télématique pose à l’information et à la documentation un ensemble de défis et de contraintes dans son développement, vu que « les technologies du

numérique ont atteint aujourd’hui un tel degré de maturité qu’elles peuvent se placer en filigrane de toutes les activités humaines rattachées à la société de l’information. […] Le domaine des moteurs de recherches (…) de bibliothèques numériques sont les emblèmes de cette évolution qui situent les technologies (documentaires) du web, et du numérique en général, à des étapes cruciales de leur développement ».227

Toutefois, bien que les bibliothèques des universités sénégalaises se soient accommodées des technologies de l’information et de la communication, comme nous l'avons déjà dit, cette modernisation met en avant une importante problématique liée aux compétences technologiques des professionnels de l’information. De manière générale, dans le contexte actuel des bibliothèques, le terme « "professionnel de l’information-documentation" [que

      

225 JACOB Guy.‐ La refonte des systèmes…, op. cit., p. 10  226

 Ibidem.   227

  PAPY  Fabrice.‐    Technodocumentation :  des  machines  informationnelles  aux  bibliothèques  numériques.‐  Paris : Hermès Sciences Publications, Lavoisier, 2009, p. 22 

nous limitons à la notion de bibliothécaire] englobe des fonctions qui vont de l’intelligence

économique jusqu’à l’ingénierie documentaire en passant par les concepteurs de sites internet, les Netsurfeurs qui travaillent pour la recherche, etc., sans oublier bien entendu, les métiers traditionnels de la documentation ».228

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