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4.2.2‐ La problématique des compétences des bibliothécaires Les techniques informatiques et les dispositifs technologiques appliqués à l’information-

documentation, les outils de management de l’information, ont plus évolué en dix ans, qu’en un demi-siècle.230 L’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles fonctions liés au développement massif des dispositifs technologiques dédiés à l’information, le changement des formes de l’information documentaire forcent de nouveaux besoins de formation dans ces domaines émergeants pour rendre plus compétents les bibliothécaires. La compétence, selon Patrick Charaudeau est « l’ensemble des aptitudes de l’Homme à représenter ses

expériences, c'est-à-dire ses portions du monde phénoménal qui sont entrées dans le champ de sa connaissance ».231

      

230 FRANCE. Observatoire des NTIC de Lille.‐ Les enjeux du management…, op. cit., p. 142  231 CHARAUDEAU Patrick.‐ Langage et discours…, op. cit., p. 82 

C’est à l’école spécialisée en sciences de l’information documentaire (EBAD) implantée à l’UCAD que les professionnels de l’information-documentation reçoivent une formation initiale en informatique documentaire, et aux techniques de l’information documentaire. C’est pour cette raison qu’un taux assez élevé (71,4%) répond positivement « OUI » avoir suivi une formation en informatique documentaire.

Le reste, soit 28,6% représentent ceux qui n’ont jamais effectué une formation à l’usage et à la pratique de l’informatique dans le cadre de l’information-documentation. Ce constat pose dès lors la question de la qualité de leurs prestations de services dans le cadre de la bibliothèque hybride et de la gestion des ressources numériques en général.

Formation en informatiq-documentaire

71,4% 28,6%

Oui Non

Figure 13 : Personnels ayant effectué une formation en informatique documentaire

Ces résultats montrent que seuls les conservateurs, les bibliothécaires/documentalistes et une toute petite partie des aides bibliothécaires et des secrétaires ont eu à bénéficier d’une formation en informatique documentaire de bon niveau. Cependant, les formations jusqu’ici proposées et suivies par les professionnels de l’information exerçant le métier dans les

services d’information et de documentation des établissements d’enseignement supérieur au Sénégal sont effectuées de façon parcellaire, voire émiettée.

Formation Informatique Documentaire

38,7% 48,4% 6,5% 6,5% Formation initiale Formation continue

Formation de technicien supérieur Formation d'ingénieur "Expert"

Figure 14 : Types et niveaux de formation

Nous constatons dès lors que hormis les "formations initiales" qui représentent 38,7% des compétences technologiques et informatiques documentaires, sont reçues durant les parcours à l’EBAD. Les autres types de formation ou séances de formation entrent dans le cadre de ce que nous appelons les formations continues ou de renforcement des capacités

professionnelles et technologiques. Elles sont organisées la plupart du temps, par le

COBESS, sous forme de séminaires dont la durée varie entre une demi-journée, un jour ou très rarement un week-end. Les modules de formations sont courts et portent habituellement sur les logiciels libres comme WINISIS, PMB, KOHA, et les outils de Web2. Les rares bibliothécaires qui ont un niveau de formation d’ingénieur ou expert sont des conservateurs qui ont un diplôme d’ingénierie documentaire et ne représente que 6,5%, comme les bibliothécaires qui confirment avoir le niveau de technicien supérieur.

Selon notre enquête, 21,7% des bibliothécaires s’accommodent jusqu’à présent de la formation initiale reçue à l’EBAD. Si, à ceux-là s’ajoutent les 34,8% des personnels constitués d’aides bibliothécaires ou de secrétaires qui font de la numérisation ou font la médiation aux heures des permanences (entre 12h -15h et 18h 22h), qui n’ont pas précisé leur niveau de formation en informatique documentaire, le cumul montre alors que 56,5% du personnel des bibliothèques de l’ESS, soit un peu plus de la moitié de tout le personnel, est à un niveau d’initiation, voire moins, de connaissances en informatique documentaire. Cependant, il faut souligner que les fonctions de traitement, de communication et d’organisation sont confiées à cette importante catégorie du personnel. Ils sont le plus constamment en contact direct avec les usagers pour les opérations de communication et de médiation humaine au niveau de l'accueil et des banques de prêts dans les bibliothèques. Dans le cadre de l’usage des ressources numériques, on peut les appeler les assistants aux utilisateurs à la BUCAD et à la BUGB, où, ils ont aussi pour mission d’accueillir, d’informer et d’expliquer les usagers des bibliothèques dans leurs activités de recherches d’informations en ligne. Ce taux assez important (56,5%) nous interroge encore sur la qualité des services élaborés ou fournis par ces agents à cause de la faible maîtrise des dispositifs technologiques et informatiques mis en place. Ces résultats démontrent l’existence de l’épineux problème de l’absence d’un véritable cursus adapté aux besoins connus des bibliothécaires, une absence d'encadrement et de formation qui sont cohérents et rigoureusement professionnalisants, approfondis et suivis dans le temps.

La formation continue est importante dans le développement des compétences, ou bien si nous pouvons nous exprimer ainsi, dans l'actualisation et l'approfondissement des connaissances acquises en informatique documentaire. Seuls 34,8% du personnel ont suivi une formation continue. Ce pourcentage est intéressant dans la mesure où il peut être interprété comme étant une bonne motivation (de 34,8%) du personnel pour renouveler et augmenter leurs savoir-faire professionnel et leurs compétences en informatique et la maitrise des dispositifs technologiques pour les bibliothèques universitaires.

L'évolution des compétences dans le domaine du numérique et du métier font que chaque bibliothécaire doit savoir gérer simultanément les techniques liées aux outils, aux types de supports, aux différents formats et à beaucoup d'applications de l'informatique documentaire, mais aussi aux nouvelles formes de médiation documentaire qu'elles imposent.

Notre sondage s’est intéressé aux outils (logiciels de bibliothèque) de gestion de bibliothèques les plus connus dans l’enseignement supérieur sénégalais.

Logiciel etudié Advance 46,3% Alexandrie 22,0% Winisis 14,6% PMB 12,2% Aucun 2,4% Autre logiciel 2,4%

Figure 15 : Les logiciels étudiés par les bibliothécaires

Nous observons à travers le graphique 6 que 46,3% des personnes enquêtées utilisent Advance. Advance est un système intégré de gestion de bibliothèque utilisé par la BUCAD. Les bibliothécaires des autres services d’information et de documentation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont eu à effectuer des séances de formation sur cet outil de gestion de bibliothèque dans le cadre du SCD.

En outre, notre enquête nous a révélé les quatre logiciels les plus connus et les plus utilisés dans les structures documentaires de l’ESS. Il s’agit d’Advance, d’Alexandrie, de Winisis et de PMB. Une importante partie des professionnels de l’information-documentation affirme avoir des notions plus ou moins initiales, voire poussées sur Winisis. Cela s’explique par le fait que ce logiciel a constitué un important module parmi les enseignements donnés à l’EBAD. La gratuité de Winisis auprès des utilisateurs a facilité sa promotion dans les pays du Sud dont le Sénégal. Winisis a été offert par l’UNESCO. En effet, CDS-ISIS a fait son temps dans l’espace universitaire sénégalais, et dans les CDI en général. Jusqu’aux années 2000-2002, l’EBAD offrait aux étudiants des cycles confondus (1er et 2e cycle) de documentation et de bibliothèque, une formation initiale et avancée sur CDS-ISIS qui a été remplacé par Winisis à partir des années 2002-2003.

Quant aux logiciels PMB et KOHA, ils sont promus dans le milieu professionnel du Sénégal par le COBESS et l’ASBAD. Ces deux entités organisent des séminaires de formation modulaire de différents niveaux pour permettre aux petites et moyennes structures documentaires de mettre en place des systèmes intégrées de gestion de bibliothèque, pour la création et la gestion des bases de données bibliographiques.

Beaucoup d’universités, de facultés, de départements, d’écoles et d’instituts du Sénégal utilisent généralement le logiciel PMB pour la gestion intégrée de leur bibliothèque. C’est le cas de la bibliothèque de l’EBAD et de l’ESP (École polytechnique supérieure) de l’UCAD. Le choix porté sur PMB réside dans la gratuité de l’outil, sa facilité d’installation et d’usage et les multiples opérations courantes qu’il offre pour tout type de bibliothèques. À cela s’ajoute la lecture des codes barres qui facilite l’identification des ouvrages pour l’importation des notices bibliographiques et l’identification automatique des usagers. PMB est connu aussi pour beaucoup d’autres types de fonctionnalités qu'il offre, allant de la gestion courante des prêts et des statistiques des activités menées avec le logiciel, à savoir le traitement des périodiques et la gestion courante des fonds et des acquisitions entre autres qui sont les réponses aux besoins courants des bibliothèques.

4.2.3‐    Les  différentes  sources  d’acquisition  de  ressources 

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