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1.4.2 ‐ La question de compétences des usagers ou l’émergence du besoin de formation à l’information 

Alexandre Serres ramène les compétences à tous les savoirs (savoir-faire et savoir-être) qu’un utilisateur peut mobiliser pour effectuer une tâche et un objectif dans un contexte précis d’information.124 Pour Jean Philippe Accart, « le concept de compétence ne renvoie

pas uniquement aux savoirs et au savoir-faire, il implique aussi la capacité à répondre à des exigences complexes et à pouvoir mobiliser et exploiter des ressources psycho-sociales (dont des savoirs et des attitudes) dans un contexte particulier ».125 Dans les bibliothèques universitaires actuelles, les usagers des nouveaux produits documentaires doivent disposer des capacités et des compétences indispensables pour utiliser les dispositifs technologiques mis à leur disposition afin d’accéder à l’information numérique recherchée. Selon Alexandre Serres, il existe trois types de compétences que l’usager des réseaux d’Internet, des ressources numériques dans les bibliothèques universitaires, peut et doit mobiliser. Il s’agit des compétences numériques liées à l’usage des technologies informatiques, à la compréhension des univers technologiques complexes qui constituent notre nouvel environnement, des compétences informationnelles ou info-documentaires induites par l’usage des outils et des méthodologies de la recherche de l’identification et du traitement de l’information, et des compétences critiques, ou médiatiques mobilisées, notamment par l’évaluation de la crédibilité des sources et des informations.126

       124 SERRES Alexandre.‐ Dans le labyrinthe…, op. cit., pp. 25‐26  125  ACCART Jean Philippe.‐ Les services de référence : du présentiel au virtuel.‐ Paris : Éditions du Cercle de la  Librairie, 2008, p. 78  126 SERRES Alexandre.‐ Dans le labyrinthe…, op. cit., pp. 57‐58 

Évaluer une information, c’est non seulement juger de la crédibilité de sa source, mais aussi soupeser sa fiabilité et sa transmission, c’est-à-dire apprécier la qualité de sa présentation, sans oublier d’évaluer sa pertinence par rapport à un contexte précis, afin de déceler une éventuelle manipulation.127 Grace aux TIC, l’accès direct à l’information via les rayonnages des bibliothèques universitaires ou via l’Internet, peut modifier de façon radicale les pratiques documentaires des usagers, en exigeant de leur part une adaptation à ces nouveaux enjeux. Les usagers sont ainsi renvoyés à une pseudo autonomie basée uniquement sur la question de l’accessibilité immédiate et directe de l’information, à l’usage et à la maitrise de l’information.

Cela nous amene à nous intéresser justement à la notion de « culture informationnelle ». D’après Cécile Gardiès, c’est le déploiement de la société de l’information, ainsi communément nommée dans les pays développés et émergents, qui a amplifié l’élan de réflexion autour de la notion de culture informationnelle, de maitrise de l’information à la culture ou éducation à l’information, même si la profusion des termes employés de manière indifférenciée, montre qu’il s’agit d’une construction toujours en mouvement. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, « on ne peut pas

parler de société de l’information, de dispositifs médiatiques et techniques sans évoquer les enjeux de circulation de l’information qui permettent un partage des savoirs, et ceux de construction des connaissances rendus possibles par, entre autres, l’apprentissage d’une culture de l’information. »128 Brigitte Simonnot estime que la culture numérique est « la

capacité de comprendre et d’utiliser l’information présentée par des ordinateurs sous de multiples formats à partir d’un large éventail de sources ».129 Cela exige cependant, d’abord, de l’usager, qu’il sache reconnaitre quand émerge son besoin d’information, et qu’il soit en même temps capable de trouver la bonne information adéquate par rapport à son besoin, et qu’il puisse enfin l’évaluer et l’exploiter.

      

127

 Ibidem., p. 9 

128  GARDIÈS  Cécile.‐  Culture  de  l’information,  culture  informationnelle.  In  Approche  de  l’information‐

documentation concepts fondateurs.‐ Toulouse : Cépaduès ‐ Éditions, 2011, p. 187 

129

  SIMONNOT  Brigitte.‐  Culture  informationnelle,  culture numérique :  au‐delà  de  l’utilitaire,  Les  cahiers  du 

Du point de vue individuel, la culture permet de développer son sens critique et ses connaissances. Dans la notion de culture informationnelle, le terme « culture » vient marquer ici une appartenance à un groupe social, et recouvre l’ensemble des connaissances acquises en tant que socle partagé de connaissances, de pratiques et de comportements correspondant à l’ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation.130

La multiplication des environnements des TIC et la généralisation de la culture numérique développent les communautés virtuelles qui sont très importantes dans le milieu universitaire. Les communautés virtuelles engendrent des méthodes d’apprentissage actif, basées sur les ressources numériques, le partage, l’échange fécond de savoirs et d’expériences notamment entre universitaires, les groupes de travail collaboratifs ou de simulation entre chercheurs, étudiants, et enseignants/étudiants via Internet et les autres types de réseaux. Pour former une culture informationnelle, il faut créer un milieu informationnel adéquat par rapport au sens, et au contenu même de la culture de l’information, un milieu adapté à la formation informationnelle et soutenu décisivement par une politique informationnelle cohérente qui assure un accès suffisant à l’information. La culture informationnelle est devenue actuellement indispensable par son rôle fondamental, nécessaire à la compréhension de l’information comme moyen de pouvoir et d’intégration sociale, voire de positionnement.

Par leurs missions, les bibliothèques universitaires ont un rôle et une place importante dans l’accès et la participation à la société de l’information, en préparant les usagers à bien s’informer pour bien informer, et à bien structurer leurs connaissances, en rendant aisément accessibles les ressources informationnelles locales et distantes dans l’enseignement supérieur sénégalais. Aujourd’hui, cependant, le développement de la société de l’information précipite en même temps le besoin de formation à l’information.

      

130

 GARDIÈS Cécile.‐ Culture de l’information, …, op. cit., pp. 190‐191   

CHAPITRE 2 

 

 

 

 

CONTEXTES DE CRÉATION ET DE 

DÉVELOPPEMENT DE L’ENSEIGNEMENT 

SUPÉRIEUR ET DES BIBLIOTHÉQUES 

UNIVERSITAIRES DU SÉNÉGAL 

2.1 – Cadre géographique et socioéconomique du

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