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4.1.1.1‐ La bibliothèque pilote de l’ESS : la BUCAD

Compte tenu de son ancienneté, de sa taille, de la richesse de ses fonds documentaires, du large public desservi et des investissements qui ont soutenu son développement, la BUCAD est aujourd’hui la plus grande bibliothèque au Sénégal, et certainement en Afrique de l’Ouest. Pendant longtemps, elle a joué un rôle de bibliothèque nationale par son importance

      

219 PAPY Fabrice, LEBLOND Corinne.‐ Bibliothèques numériques…, op. cit., p. 37  220

  DINET  Jérôme,  VIVIAN  Robin.‐  Comportements  et  stratégies  des  utilisateurs  dans  les  bibliothèques  numériques :  l’apport  de  l’ergonomie.  In Usages  et  pratiques  dans  les  bibliothèques  numériques.‐  Paris :  Lavoisier, 2007, p. 242 

dans la sphère bibliothéconomique au Sénégal. Elle est le lieu de convergence de toutes les communautés universitaires de Dakar et des autres secteurs d’activités scientifiques (domaines juridique, médical, économique, l’entreprise, etc.) en quête de savoirs et d’informations, dans le but de compléter les enseignements, d’appuyer la recherche et l’activité professionnelle. Elle est aussi le point focal des activités scientifiques, pédagogiques et culturelles de l’université, qui met à la disposition des usagers de vastes espaces de travail, des collections de documents variés, ainsi que des supports technologiques modernes destinés à faciliter aux usagers la recherche et l’accès à l’information scientifique et technique.

La BUCAD a connu l’ère de la gestion manuelle dès son érection en 1963, puis l’ère de l’utilisation des cartes perforées, les microfiches et les microfilms à partir de 1972 jusqu’à une date récente. Mais l’arrivée de l’ordinateur va bouleverser progressivement les activités de traitement documentaire dans la bibliothèque. C’est précisément en 1984 que les deux premiers ordinateurs y ont fait leur entrée, venus augurer l’ère de l’automatisation des catalogues jusque là totalement manuels. A partir de 1987, deux minitels ont été acquis par la BUCAD pour renforcer les ordinateurs. Jusqu’en 1992, les deux minitels demeuraient les précieux outils d’interrogation de base de données en ligne. Seuls le directeur et les conservateurs avaient accès à ces outils informatiques et technologiques.

Les premiers supports furent les disquettes 31/2 suppléées un peu plus tard par les CD-Rom pour la conservation des données. Du catalogue manuel indispensable à la BUCAD, la bibliothèque a évolué progressivement aux bases de données avec l’informatisation des catalogues qui « apparait alors comme la solution universelle au problème de la multiplicité

des taches et à l’engorgement dû au nombre de documents et aux questions multiples et complexes des utilisateurs ».221 Les premières bases de données locales qui ont vu le jour dans la BUCAD sont CANAPE (Catalogue national des périodiques) créé en 1986. Il comprenait 1980 notices de titre de périodiques ; la base de données PUCAD (Publications de l’Université Cheikh Anta Diop) qui a existé jusqu’en 2001 avec 432 630 volumes en 2001. PROCE (Profil des enseignants chercheurs) était une base de données comptant 800 notices. PERMO (Périodiques morts) a recensé durant l’année 2000, 1 782 périodiques

      

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  BOULOGNE  Arlette.  Les  centres  de  documentation  face  à  la  demande  d’information.  In  Histoire  des 

bibliothèques françaises. Les bibliothèques au XXe siècle : 1914‐1990.‐ Paris : Éditions du Cercle de la Librairie, 

morts en sciences sociales, juridiques et économiques conservés à la BUCAD et dont leur acquisition est définitivement arrêtée. BIBLIO était le catalogue documentaire de la BUCAD qui référençait 26000 notices. Enfin, existait aussi l’INDEX DES VÉGÉTAUX qui était une base de données qui recensait les végétaux qui ont fait l’objet d’étude dans les thèses soutenues devant la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pour l’obtention du grade de Docteur en Pharmacie de 1971 à 1991. Il renfermait 109 notices.

Aujourd’hui, grâce aux travaux d’extension réalisés entre les années 1997 et 2000 pour permettre à la BUCAD de répondre aux demandes croissantes de besoins d’information, et à la massification des effectifs d’étudiants qui la rendait très exigüe, la bibliothèque dispose maintenant d’une capacité d’accueil de 1 729 places assises, d’accès à l’internet, de système de recherche d’information local.

  

Figure 6 : Bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar après sa réhabilitation

Actuellement, les collections sont mises en accès libre. Elles sont réparties dans les salles de lecture, où elles sont classées selon la classification Dewey. La documentation de la bibliothèque se rapporte à toutes les disciplines faisant l’objet d’un programme d’enseignement ou de recherche à l’université.

Comme toutes les bibliothèques universitaires en général, les missions assignées à la BUCAD sont, entre autres, l’acquisition le traitement et la diffusion de la documentation nécessaire à la recherche, et à l’enseignement universitaire scientifique au profit des étudiants, professeurs, et chercheurs ; la participation à l’animation scientifique et culturelle de l’université ; la mise en place d’une coopération dynamique afin de permettre à l’université de disposer des moyens scientifiques de réaliser sa mission universelle ; la formation des usagers à la recherche bibliographique ; l’encadrement des usagers à accéder à la documentation disponible dans la bibliothèque et sur Internet, etc.

Le fonds documentaire encyclopédique de la BUCAD est estimé à plus de 500 000 documents constitués de monographies (ouvrages, thèses et mémoires), de périodiques (imprimés et électroniques), de documents de références sur différents supports, de bases et de banques de données en ligne ou sur cédéroms, de documents audiovisuels, de manuscrits, de cartes, de plans etc.

La BUCAD offre plusieurs services dont un accueil-information et animation ; un accès direct aux collections pour une consultation sur place de documents ou un prêt à domicile, une consultation des documents de référence sur support imprimé, électronique et multimédia, une recherche via l’OPAC, un accès aux BDD bibliographiques ou en texte intégral sur CD-Rom ou en ligne, une consultation de documents audiovisuels…

Le personnel de la bibliothèque centrale qui a en charge l’exécution de toutes ces activités, est recenser dans un organigramme articulé sur des services à caractère professionnel et technique. Il compte 79 agents à ce jour, dont 28 bibliothécaires professionnels et neuf conservateurs. Le reste du personnel est composé des agents de service, des commis, des secrétaires, des chauffeurs. L’organigramme de la bibliothèque centrale comporte neuf services dont les services des Acquisitions et du traitement, Médecine/Sciences, Référence, Numérisation, etc. Tous les services qui ont l’avantage d’intégrer l’ensemble des tâches techniques de bibliothèque universitaire. Chaque service est dirigé par un conservateur qui a sous sa tutelle des bibliothécaires, et parfois des commis.

L’activité de numérisation est effectuée par deux bibliothécaires et deux commis, sous la supervision du conservateur chef de service. Le nombre de documents numérisés tourne autour de 20 à 25 thèses ou mémoires par jour avec un matériel performant constitué de trois scanners de production renforcés par grand scanner trépide non utilisé pour des raisons

techniques. L’activité de numérisation est la principale source d’acquisition de ressources numériques par la BUCAD.

La numérisation à la BUCAD est l’aboutissement d’un long processus. En effet, c’est au mois de mai 2002 que la BUCAD à débuté réellement ses activités de numérisation avec le projet Cyberdoc initié par l’université Lumière de Lyon 2 et l’université de Montréal (Canada). Cyberdoc avait pour mission de numériser les thèses et mémoires soutenus à l’UCAD. À cause des résultats insuffisants du projet, il fut suppléé et remplacé finalement par le SIST (Système d’information scientifique et technique) en 2004 avec l’appoint du RFN (Réseau francophone numérique).

Le projet de modernisation, d’équipement informatique et technologique de la BUCAD a permis la mise en place une infrastructure informatique et audiovisuelle importante, un réseau informatique performant, l’installation d’un système intégré de gestion de bibliothèque -GEAC Advance qui est un système intégré client-serveur de bibliothèque dont les opérations d’acquisition, de traitement, de gestion et de recherche sont seuls les modules qui sont utilisés dans la bibliothèque. GEAC Advance est acquis sur proposition du responsable du service informatique, adopté par une commission de conservateurs mise en place à cet effet. L’OPAC web de la BUCAD est conçu par Archimed internet explorer. Le parc informatique et technologique est composé actuellement de 57 postes professionnels, 18 postes publics, sept serveurs, 18 lecteurs de microformes, et entre autres, deux lecteurs de diapositives, etc.

Pour l’accès aux ressources informatives numériques, la bibliothèque a mis à la disposition de ses usagers deux instruments de recherche. Il s’agit du catalogue manuel situé au niveau de l’atrium central de la bibliothèque qui permet d’accéder aux documents rangés dans les magasins. L’alimentation de ce catalogue (créé en 1963) a été progressivement réduit au fur et à mesure que se développaient les bases de données dans la BUCAD créées avec CDS/Isis. Il est actuellement consulté essentiellement pour la recherche rétrospective. Le catalogue informatisé actuel de la BUCAD est le CAURI (Catalogue automatisé de recherche interactive). Il est accessible à partir des terminaux réservés au public, et accessible aussi via Internet sur www.bu.ucad.sn

La BUCAD dispose de bases de données et de plateformes documentaires payantes dont LANCET, EBSCO, JSTOR, EIFL.NET, … Les bases de données gratuites sont beaucoup plus importantes. Elles constituent même l’essentiel des offres. Il s’agit de AGORA (Access

to Global Online Research in Agriculture), JOL (Agriculture, Sciences sociales, Sciences et Techniques, Santé, Littérature…), KA (Plantes africaines Herbier), BIOLINE

INTERNATIONAL (Médecine, Sciences, Biologie moléculaire, Agriculture…), BIOMED CENTRAL (Médecine, Biologie), BIOONE (sciences économiques sociales et politiques,

histoire ancienne, lettre, linguistique et philosophie, psychologie, intervention sociale et économie de la santé), CAIRN (Sciences biomédicales, Sciences et techniques, Sciences humaines et sociales), DOAJ, DROIT.ORG, HINARI (Médecine, Biologie, Sciences

sociales…), OARE, OSTI, OPENEDITION, NCBI, REPEC, ARXIV, etc.

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