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4.1.1.3‐ Le nouveau contexte technologique : des opportunités pour la bibliothèque de Bambey

Les universités publiques nouvellement érigées à Bambey, Thiès, et Ziguinchor ont été créées dans un contexte particulier marqué, d'une part, le développement des TIC au Sénégal qui a atteint un taux de pénétration de 6,6% d'Internet pour la population, et d'autre part, par les deux importantes décisions du Chef de l'État Abdoulaye Wade visant à résorber le gap numérique. C'est déjà en 2002 que l’État a décidé de réduire la taxe douanière sur l’importation de tout matériel informatique et technologique au Sénégal pour inciter et faciliter sa pénétration sur le marché en vue de baisser le coût exorbitant du matériel neuf ou

d’occasion (amorti ou recyclé) afin que les populations y accèdent facilement. Le Président Abdoulaye Wade s’est ensuite engagé à résorber la fracture numérique dans les universités et dans l’administration, en lançant les initiatives « un étudiant, un ordinateur », et « un

enseignant, un ordinateur », en mettant en place une Direction nationale de l’informatique

de l’État (DNIE) pour un accès et un usage de l’outil informatique et technologique de plus en plus courant dans les universités et l’administration publique, l’Internet et la dématérialisation des documents administratifs. Ces initiatives du Président de la République à l’époque avaient pour objectif principal de diffuser largement les TIC dans les universités pour permettre aux communautés universitaires d'entrer dans l'ère de l'information, et d'y jouer leur rôle. Si dans l’administration, d’importants résultats sont enregistrées avec la numérisation des archives nationales entre autres ; dans les universités, toutes ces initiatives n'ont pas eu les effets escomptés pour les étudiants notamment parce que le projet tarde à se réaliser concrètement.

Contrairement à la BUCAD et à la BUGB qui ont été créées dans des contextes historiques particuliers, ces initiatives sont des opportunités pour les nouvelles bibliothèques, particulièrement celle de Bambey dans le cadre des politiques documentaires conduites avec le numérique. Créée officiellement le 07 mars 2007, la bibliothèque centrale de l’université Alioune Diop de Bambey (BUAD) compte quatre annexes que sont les bibliothèques de Bambey Centre, de Lambaye, de Diourbel et de Ngoundiane. La BUAD compte à ce jour 4986 titres de monographies dont une thèse et 197 mémoires. Les revues acquises pour le renforcement du fonds documentaire tournent autour de 13 titres gratuits. Tout le fonds documentaire de la bibliothèque de Bambey est rangé sur une longueur de rayonnages d’environ 180m. La bibliothèque qui a une capacité d’accueil estimée à 80 places assises, est gérée par une équipe jeune dont l’expérience professionnelle moyenne tourne autour de quatre ans. Le personnel est composé d’un conservateur (responsable de la division communication et relations publiques), de trois bibliothécaires (un responsable pour la section de référence, un responsable pour la section presse et reprographie, et un responsable pour la division Acquisition et traitement), et de trois aides-bibliothèques pour les tâches secondaires. La bibliothèque n’a pas encore été érigée en Institut universitaire. Ce faisant, on compte actuellement dans l’organigramme des divisions, et non des services comme dans les autres bibliothèques universitaires à Dakar et Saint Louis.

L’équipement informatique de la BU de Bambey est composé de six ordinateurs attribués au personnel administratif et 15 postes servant de point d’accès, dont cinq seulement sont fonctionnels et interconnectés au réseau local. Le parc informatique de la bibliothèque de Bambey est dans l’ensemble très vieillissant et insuffisant ; il est composé pour l’essentiel d’ordinateurs pentiums IV.

Malgré sa création dans un contexte d’élan de développement des TIC au Sénégal, la bibliothèque a, d’abord, mis en place un catalogue manuel dés sa création en 2007, qui a duré pendant deux ans. Maintenu dans la bibliothèque mais relégué au second rôle, c’est en 2009 que les bibliothécaires ont cessé de l'alimenter à cause du nouveau catalogue automatisé créé avec PMB en 2009. Ce dernier a recensé toutes les notices de l’ancien et celles créées avec les nouvelles acquisitions. Il est mis en ligne depuis 2010 pour avoir une visibilité dans, et hors de l’université, pour la consultation à distance des usagers, pour faciliter l’accès aux ressources documentaires dont dispose la BU à travers l'OPAC accessible à http://www.biblio-bambey.org/opac_css/.

Le site web de la bibliothèque est hébergé à l’ESP (Ecole supérieure polytechnique) de Dakar, par la société SENSOFT qui s’occupe de l’entretien et de sa mise à jour mensuellement. L’ergonomie de la page d’accueil de l'OPAC web de la bibliothèque de Bambey est bonne, mais comparée à celle de la BEEP de la BUGB et de l'OPAC de la BUCAD, elle est beaucoup plus chargée. On y trouve beaucoup d'images, de textes et beaucoup de critères de recherches qui peuvent complexifier la consultation d'un usager novice sans grande expérience.

En plus des ressources documentaires locales, la BUAD donne accès à plusieurs bases de données gratuites en ligne : HINARI pour la santé, OARE pour les sciences environnementales, AGORA pour l’agriculture, JSTOR pour l’économie et la gestion, à cela s’ajoutent quelques autres sites comme ARXIV.ORG, REPEC.ORG, OPENEDITION.ORG. Toutefois, la bibliothèque n’est encore abonnée à aucune revue ou base de données payante en ligne, contrairement aux bibliothèques de l'UCAD et de l'UGB qui disposent chacune d'une dizaine. L’essentiel des ressources numériques ont été acquises pour la plupart par achat, ou par don.

L'accès aux ressources téléchargeables au format Word, Pdf et PowerPoint est à la fois local et distant. Un système d’alerte sous forme de push, géré par le service de références pour informer chaque étudiant en fonction de son domaine d’activités des nouvelles acquisitions et des nouvelles parutions, est mis en place pour permettre aux étudiants de suivre l’évolution des publications qui s’ajoutent au fonds par la bibliothèque de Bambey. D’ailleurs, la bibliothèque est entrain d’expérimenter un site de téléchargement

www.ubtelechargement.com dédiée à la mise en accès libre des cours des professeurs et des publications que ces derniers souhaitent partager avec la communauté scientifique.

4.1.1.4‐ La  politique  documentaire  « numérique »  dans  le  privé :  l’exemple 

de SUPDECO  

Par rapport aux bibliothèques des universités publiques, plusieurs écoles et instituts privés de formation professionnelle fonctionnent sans bibliothèque, exceptées quelques écoles dites de prestige qui se trouvent pour l’essentiel dans la région Dakar. La bibliothèque est un outil indispensable d’appui à l’enseignement et à la recherche quel que soit le statut de l’université. Créée en 1996, la bibliothèque de SUPDECO constitue un véritable prototype des bibliothèques ou centres d’information et de documentation des grandes écoles supérieures privées du Sénégal, par sa taille, la constitution des fonds des documentaires les domaines couverts et le public visé.

Elle est logée dans les locaux de l'école située en centre-ville sur l’Avenue Faidherbe. La bibliothèque a acquis son premier ordinateur en 1997. L’utilisation de la disquette 31/2 a jouté un important rôle dans la bibliothèque pour la sauvegarde des mémoires des étudiants. Outre les fonds physiques composés environ de 2200 monographies référencées dans la base de données créée avec le logiciel PEGASE qui est plutôt spécialisé pour la comptabilité des entreprises, mais le manque de succès de la base de données avait amené les bibliothécaires à procéder à un transfert des références bibliographiques dans PMB. À ce jour, on compte 16 titres de périodiques vivants, spécialisées dans les domaines d’études couverts par l’école, plus de 800 mémoires provenant de différents démembrements spécialisés de SUPDECO (Mercure, SUPDECO Technologies, Institut supérieur des transports, Exécutive Center, etc.), enregistrés dans le nouveau catalogue de la bibliothèque de Supdeco.

Ces différents établissements à l’exception de l’Exécutive Center sont regroupés dans un unique bâtiment appelé Campus SUPDECO sise au Point E, un quartier résidentiel dans la ville de Dakar situé à l’Est de l’université Cheikh Anta Diop. Le Campus SUPDECO vient de s'enrichir également d’un centre de documentation et d’information.

La bibliothèque est gérée par deux professionnels qui ont chacun accumulé près de 10 ans d’expérience entièrement acquises à SUPDECO. Les équipements informatiques et technologiques de la bibliothèque sont composés de deux ordinateurs pour les bibliothécaires, deux imprimantes pour les services, et quatre ordinateurs qui servent de point d’accès libre pour les usagers. La capacité d’accueil de la bibliothèque est de 20 places assises aménagées entres les rayonnages, dressés contre les murs de la bibliothèque à cause de son exiguïté.

Pour renforcer son offre numérique, la bibliothèque de SUPDECO est abonnée à scholarvox.com222 qui est une bibliothèque électronique qui présente une interface assez lisible et attrayante avec un présentoir évolutif de 12 527 ouvrages à ce jour, composés de monographies, revues, guides, dictionnaires, mémoires, essais, etc. Il permet aux étudiants de suivre l’actualité des publications et d’avoir un accès permanent à la connaissance. Les domaines couverts par Scholarvox sont les sciences sociales, les langues et lettres, le droit, l'économie, la gestion, l'informatique, le management, etc.

L’accès au catalogue de la bibliothèque est à l’heure actuelle restreint. Ce faisant, toutes les ressources documentaires physiques et numériques de SUPDECO sont accessibles localement, exceptées celles offertes par SCHOLARVOX qui exigent un mot de passe personnalisé. Chaque usager dispose d'un mot de passe. L’identifiant est unique et appartient à SUPDECO qui le partage avec l’ensemble de la communauté estudiantine et enseignante.

Il n’y a pas encore d’activités de numérisation à SUPDECO, et cela pose l’important problème de conservation et de gain d’espaces suffisants pour stocker les mémoires dont la production continue d'augmenter et qui occupent actuellement une importante place sur les rayonnages de la bibliothèque.

      

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