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L’étude de terrain a été généralement jalonnée de contraintes que nous avons relevées, de part et d’autre. Mais nous avons fait usage de méthodes flexibles et adaptés pour pallier aux difficultés et s’adapter aux réalités des terrains.

D’abord, nous étions dépourvus de matières théoriques suffisantes et convaincantes. Nous avons ainsi débusqué une documentation sur le thème, c’est-à-dire la documentation pertinente, mais la problématique des ressources numériques n’y est pas abondamment traité comme nous l’aurions souhaité. Il y manque réellement des chiffres officiels sur l’existant des ressources numériques dans l’enseignement supérieur au Sénégal, sur la production réelle dans les ateliers de numérisation et services d’acquisition et de développement des collections, des projections chiffrées sur les objectifs à atteindre quant au volume dans les nouvelles politiques documentaires appliquées au numérique, les accès et usages, voire enfin les impacts des ressources numériques dans les activités et les résultats de recherche et d’enseignement académique.

Au court temps consacré à la recherche sur le terrain, dont nos exigences professionnelles étaient une contrainte, un autre problème non moins important, a été la convenance de rendez-vous, avec certains directeurs de bibliothèques universitaires ou conservateurs qui sont très occupés par les impératifs et les responsabilités professionnelles qu’ils gèrent. S’agissant de la collecte de données auprès des usagers notamment les étudiants, le niveau de connaissance en informatique se décelait à l’entame de l’enquête préliminaire. En plus de leur faible et pauvre culture par rapport aux nouvelles technologies de l’information et de la

communication, la majorité des étudiants a montré une réticence à décliner leur âge et leur niveau d’études à cause des difficiles conditions d’étude et des perturbations du champ universitaire qui réduisent leur chance de bien réussir dans les études, particulièrement à l’université cheikh Anta Diop de Dakar. Cette situation qui touche une importante partie des étudiants s’est manifestée à travers leur silence ou une certaine timidité par rapport à certaines questions qui leur ont été posées sur leurs rapports aux TIC dont la maitrise est devenue de nos jours nécessaire dans le milieu universitaire. C’est pour cette raison d’ailleurs que nous avons insisté sur le caractère anonyme des questionnaires pour mettre à l’aise les étudiants enquêtés.

Cependant, notre posture de chercheur s’est enrichie d’une observation participante. En tant que professionnel de la documentation en exercice à la BUCAD, la réhabilitation et l’ouverture de la nouvelle fut un moment important dans le contexte du numérique au Sénégal et dans l’université. Notre présence à cet événement nous a permis d’identifier facilement les différents usages des étudiants et leurs comportements face aux ressources numériques, aux systèmes d’accès et de recherche dans la BUCAD, et dans les autres bibliothèques.

En qualité de documentaliste puis de conservateur des bibliothèques, nous avons des relations ouvertes avec les professionnels des bibliothèques de l’enseignement supérieur, et parfois sur le terrain de recherche, nous avons croisé en plus des collègues professionnels, des camarades de promotion à l’EBAD. Cela a présenté beaucoup davantage car les enquêtes en profondeur se sont déroulées dans une bonne ambiance, et les personnes enquêtées se sont bien investies ; mais une telle proximité présente aussi des inconvénients importants qui peuvent dénaturer l’enquête à cause d’un manque de distance entre l’enquêteur et l’enquêté, produisant de l’empathie. C’est pour cela que durant toute les enquêtes en profondeur, nous avons veillé à ce que le relationnel n’influe pas dans la recherche.

CHAPITRE 4 

 

 

 

ÉTAT DES LIEUX  

ET ÉTUDE DE LA PROFESSIONNALITÉ 

DES BIBLIOTHÉCAIRES 

 

 

 

 

L’information numérique prend une place toujours de plus en plus importante à tous les niveaux d’activités dans les bibliothèques. L’introduction du document numérique dans les bibliothèques de l’enseignement supérieur du Sénégal est un phénomène récent qui leur a permis de conjuguer les ressources documentaires physiques et virtuelles, d’être flexibles et évolutives pour pouvoir s’adapter aux évolutions des différentes politiques documentaires universitaires.211 Maintenant qu’elles sont rattrapées par les innovations technologiques qui se sont imposées de toutes parts, les bibliothèques se métamorphosent, se numérisent en développant de plus en plus des ressources numériques et des sites web qui ont joué un rôle prépondérant dans les missions qu’elles remplissent au sein des communautés universitaires pour soutenir l’enseignement et la recherche. Ouvertes aux opportunités qu’offrent les TIC et les nouveaux outils qui leur sont accessibles, les bibliothèques de l’enseignement supérieur sénégalais renforcent et renouvèlent, en même temps, leurs relations aux usagers réels et potentiels, en étant de plus en plus, plus proches et plus présentes, dans leurs activités intellectuelles.

      

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  LEBON  Corinne.‐  Un  système  d’information  documentaire  à  l’Université  fédérale  des  ressources  et  personnalisation  des  services  de  l’idéal  du  projet  à  la  réalité  des  usages.  In  Usages  et  pratiques  dans  les 

Cependant, force est tout de même de constater que les établissements d’enseignement supérieur portent encore les stigmates du fossé numérique malgré les efforts consentis pour introduire la technologie au cœur de leurs activités de développement, pour les aider à relever les défis de leur intégration dans la société actuelle dite de l’information et des savoirs, pour rehausser la recherche et l’enseignement au Sénégal.

Dans ce chapitre, nous avons étudié d’une part le processus d’introduction et l’évolution du numérique dans les différentes bibliothèques, selon leur statut et leur importance, et les politiques documentaires conduites par les bibliothécaires, et d’autre part les problématiques soulevées par l’impact des techniques et technologies de l’information numérique dans la gestion des bibliothèques, c'est-à-dire la transformation des rôles et fonctions des bibliothécaires qui portent la lourde responsabilité d’assurer à l’ensemble des communautés scientifiques, des conditions d’accès améliorées, modernisées et permanentes pour jouir d’informations pertinentes et à jour.

4.1- De l’imprimé au numérique : la transformation

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