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4.1.1.5‐ Les bibliothèques des écoles et instituts publics face au numérique 

Les bibliothèques de l’ISFAR et de l’EPT sont un exemple illustratif de la tendance générale des bibliothèques des écoles et instituts d’enseignement supérieur sénégalais public, exceptées les grandes bibliothèques centrales de l’UCAD et de l’UGB. Cependant, un peu plus tôt que la BUCAD, la bibliothèque de l’EPT a acquis son minitel en 1986 grâce au soutien de ses partenaires que sont la Coopération canadienne et l’ex AUPELF-UREF devenue AUF.

Située à l’ouest de la ville de Thiès, l’EPT compte dans ses locaux une grande bibliothèque constituée d’un seul service appelé Service d’information et de la documentation. Le fonds documentaire physique de la bibliothèque de l’EPT compte près de 15 000 monographies couvrant les différents domaines de spécialisation des étudiants. Jusqu’à ce jour, 100 thèses et près de 800 mémoires soutenus par les différentes promotions d'ingénieurs sortants de l’école sont conservées dans la bibliothèque. Pour renforcer les offres de services et diversifier les types de supports, la bibliothèque reçoit gratuitement 10 titres de revues. Cette documentation physique est conservée sur une longueur totale de rayonnage de 350m environ. La gestion de la bibliothèque est assurée par un conservateur qui a cinq ans d’expérience. Il est assisté de trois aides bibliothécaires, qui connaissent et maitrisent la bibliothèque dont ils sont les témoins de son évolution. Ils ont 18 ans d’expérience dans la bibliothèque.

L’équipement informatique est composé de quatre ordinateurs qui sont tous affectés au personnel ; un poste pour le conservateur et les trois restants aux aides bibliothécaires. Actuellement, la bibliothèque de l’EPT bénéficie du partenariat de l’IRD dans le cadre de la numérisation du fonds documentaire. Beaucoup de thèses et de mémoires produits par les étudiants ingénieurs de l’école, ont été numérisés et mis en ligne à travers le portail documentaire BEEP qui héberge gratuitement les ressources numérique de la bibliothèque de l’EPT comme c’est le cas aussi pour la BUGB. Le matériel de numérisation de la bibliothèque de l’EPT est constitué de scanners de production compatible aux formats A3 et A4. Près de 600 thèses et mémoires sont actuellement mis en ligne dans le portail de la BEEP. En plus du dépôt institutionnel en version électronique, pour renforcer les ressources numériques, cinq à sept thèses ou mémoires sont dématérialisés en vue d’être conservés sur CD-Rom et diffusés ensuite sur le portail de la BEEP.

Figure 9 : Page d’accueil de la BEEP des thèses et mémoires soutenus à l’EPT 

La dernière mise à jour du portail contenant les ressources numériques de l’EPT date de 2009. Cette situation pose de prime abord le problème de l’obsolescence et de la saturation des ressources mises en ligne. D’ailleurs, ce retard de mise à jour a été signalé par la bibliothèque de l’UGB. Toutefois, toutes les pages de la BEEP pour l’EPT et l’UGB sont gratuites et entièrement accessibles, de l’intérieur comme de l’extérieur de la bibliothèque. S’agissant de l’ISFAR, c’est le pôle agronomique de l’université de Thiès dont il fait partie du pool des quatre bibliothèques qui forment le réseau documentaire constitué, entre autres, comme nous l’avons déjà indiqués, de la bibliothèque centrale de l’université (en cours d’installation) et située actuellement à l’Agence TIGO223 de Thiès, de la bibliothèque de l’UFR SES (Unité de formation et de recherche en Sciences économiques et sociales) en cours d’édification encore. L’ensemble de ces bibliothèques forme le service commun de documentation de l’université de Thiès dont les missions clairement définies gravitent autour de cinq points essentiels : la gestion de la documentation nécessaire aux publics et usagers de l’université ; l’accueil dans les bibliothèques ; le développement et le maintien du réseau de ressources électroniques en ligne ; la formation à la méthodologie

      

documentaire concertée ; la collecte et le traitement de la littérature grise produite dans le cadre des activités scientifiques menées à l’université.

La bibliothèque de l’ISFAR est gérée par un conservateur des bibliothèques, assisté par une aide-bibliothécaire et une secrétaire. On retrouve dans les locaux de la bibliothèque une salle dite Salle de dépôt constituée d’un laboratoire de photos où les étudiants explorent les clichés, et d’une salle de lecture. La longueur totale des rayonnages de la bibliothèque tourne autour de 120m sur lesquels sont rangés différents types d’ouvrages portant sur les domaines couverts par l’ISFAR, à savoir l’agriculture et l’environnement.

On y compte près de 8 500 titres de documents. Les périodiques de la bibliothèque de l’ISFAR peuvent être divisés en deux groupes : la presse écrite locale dont l’acquisition est régulière, et les périodiques acquis gratuitement par intermittence composés de 20 titres environ, dont seule une dizaine est régulière et gratuite. Le fonds documentaire est très diversifié. En plus des documents monographiques et des périodiques, on y trouve environ 50 cassettes vidéo, une dizaine de cassettes audio et près de 175 CD-Rom portant sur l’agriculture et l’environnement, conservés dans la bibliothèque de l’ISFAR.

Les ressources documentaires sont enregistrées dans la base de données locale créée avec le logiciel gratuit de l’Unesco Winisis. Elles sont accessibles seulement sur place. Toutefois, la bibliothèque donne accès gratuitement à quelques ressources en ligne via sa connexion Internet. Il s’agit de la base de données AGORA (Base de données spécialisée dans l’agriculture) et de la base de données AOERE (base de données spécialisée dans l’agriculture et l’environnement). Faute de moyens et de soutiens, la bibliothèque de l’ISFAR n’a pas encore démarré d’activités de numérisation ce qui pose encore l’épineux problème de la conservation pour un gain d’espace et de temps dans la recherche, comme le cas de SUPDECO.

L’état des lieux des bibliothèques que nous venons de dresser a montré que quelle soit la taille de la bibliothèque (grande bibliothèque universitaire comme la BUCAD ou la BUGB ou petite bibliothèque d’école et d’institut public), l’activité de numérisation a partout démarré sous l’impulsion des partenaires comme l’AUF, le SIST, la Banque Mondiale qui avait introduit l’Internet dans certaines écoles en 1997 à travers le programme World Link

international), IBISCUS224 pour la formation, etc. Ces partenaires financent l’équipement technologique et parfois la formation de quelques bibliothécaires à l’extérieur du Sénégal. C’est seulement dans l’enseignement supérieur privé que la numérisation tarde à décoller, mais l’ambition et les projets existent. Nous pensons dès lors qu’il est important d’étudier les savoir-faire, les compétences technologiques des bibliothécaires de l’enseignement supérieur pour mieux comprendre la manière dont sont conduites les stratégies de développement du numérique portées par les TIC dans les bibliothèques, et comment le numérique a transformé considérablement leur métier et leurs pratiques professionnelles dans les bibliothèques.

4.2- De la transformation des bibliothèques par les

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