• Aucun résultat trouvé

Chapitre trois : les faits historiques

1. Ardor guerrero, le retour sur l’Espagne post-franquiste

2.2. La seconde guerre mondiale

La seconde guerre mondiale, conflit armé qui dure de septembre 1939 à septembre 1945 et qui oppose les Alliés– parmi lesquels on compte principalement l’Union Soviétique, les Etats-Unis et le Royaume-Uni –à l’Axe,

autrement dit le pacte tripartite entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon, est marquée par l’élimination massive des juifs d’Europe. Dans Sefarad, les combats apparaissent principalement au sein des chapitres « Tan Callando » et « Narva ».

122 

Le chapitre « Tan Callando », traitant de la ligne de front russo-allemande, a déjà été publié dans El País Semanal sous la forme d’un article autonome que l’auteur a intitulé « Tan Callado »173 et qu’il reprend tel quel pour l’insérer dans l’œuvre. Quant au chapitre « Narva », il se réfère en partie à la ville estonienne dont il a emprunté le nom et qui est le théâtre d’affrontements entre les unités soviétiques et les troupes allemandes. Les narrateursde « Narva » et de « Tan Callado » ont tous deux rejoint la Division Bleue (S, p. 405) formée en Espagne immédiatement après l’attaque allemande contre l’Union Soviétique c’est-à-dire au cours de la dernière semaine de juin 1941. Bien que l’Espagne ne participe pas officiellement à la seconde guerre mondiale, Franco permet aux espagnols de se joindre à l’armée allemande en créant ce corps de près de dix huit mille volontaires qu’il met à la disposition de la Wehrmacht pour combattre sur le front de l’Est. Le narrateur extradiégétique de Sefarad présente le protagoniste de « Tan Callado » comme un jeune homme qui, n’ayant pas eu la maturité nécessaire pour combattre lors de la guerre civile, choisit de s’enrôler dans la Division Bleue pour rejoindre la Russie. De la même façon, le narrateur de « Narva » gagne le camp allemand ainsi qu’il l’exprime par ces mots : « Yo me había alistado en la División Azul porque creía fanáticamente en todo aquello que nos contaban, no quiero ocultarlo ni quiero disculparme, creía que Alemania era la civilización, y la Rusia la barbarie » (S, p. 412). En effet, en 1940, la figure d’Hitler symbolise un avenir de grandeur auquel se conjoignent les promesses d’un mieux-être puisque les plans d’après-guerre envisagent la construction de logements sociaux ou la préparation d’un programme de sécurité sociale. De plus, l’allemand est aux yeux de la population la langue de la poésie, de la science ou de la philosophie (S, p. 412). Beaucoup ne sont pas sans ignorer que le troisième Reich regorge de persécutés mais le régime a su séduire. Le narrateur de « Tan callado » combat près du front de Leningrad (S, p. 93) et trouve refuge dans une isba. Alors qu’il ouvre le colis alimentaire envoyé par sa famille depuis l’Espagne, il constate que la faim fait des ravages dans la population civile :

Qué delicia increíble, en medio de tanta necesidad, el chisporroteo de la grasa roja reventando la tripa, el olor de la carne tan sazonada y tostada. Entonces me di

123 

cuenta de que la mujer y el niño estaban parados en la puerta, mirándome los dos, mirando los chorizos que yo estaba asando en el fuego, y también el paquete de cartón abierto a mi lado. Tenían más cara de hambre que nunca. Quizás no habían comido nada más que peladuras de patatas en los días en que yo no les llevé nada. (S, p. 90)

En effet, selon les chiffres officiels russes fournis au tribunal de Nuremberg, la famine cause, lors du siège de la métropole par les Allemands du 8 septembre 1941 au 29 janvier 1944, la mort de 632 000 habitants. Le protagoniste de « Narva », quant à lui, côtoie des officiers de la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande sous le Troisième Reich (S, p. 414) et, ainsi que l’explique le narrateur extradiégétique, arbore la décoration militaire de la Croix de Fer et lutte sur le front russe : « se encontraba en el frente ruso en el invierno de 1943, un alférez muy joven que iba a ser ascendido muy pronto a teniente por méritos de guerra y a ganar una Cruz de Hierro (…) » (S, p. 403). Parce que tous deux sont originaires d’Espagne et luttent sur le front russe mus par leur goût pour la culture allemande, les narrateurs de « Tan Callando » et de « Narva » semblent non seulement se confondre mais aussi renvoyer à José Luis Pinillos que le narrateur extradiégétique présente dans « Eres » de la façon suivante : « José Luis Pinillos, que en una vida remota, cuando era un muchacho (…), luchó con uniforme alemán en el frente de Leningrado » (S, p. 394). Le personnage que le protagoniste de Sefarad décrit, à l’heure de la narration c’est-à-dire en 2001, comme un homme de quatre-vingt ans (S, p. 403) semble être José Luis Pinillos dans la mesure où celui-ci est né en 1919. Cette adéquation entre les deux entités se confirme lorsqu’à l’image de Pinillos, psychologue et universitaire espagnol, le personnage est dans « Tan Callando » présenté comme un professeur d’université (S, p. 84) et dans « Narva » invité à un congrès de psychologie organisé par l’Unesco (S, p. 419). Le protagoniste de « Tan Callando » et « Narva » réfère donc à un individu réel et, au-delà, à la période historique de la seconde guerre mondiale. Le conflit qui voit de jeunes espagnols intégrer la Division Bleue pour rejoindre le camp allemand est à l’origine de l’extermination méthodique et programmée des juifs d’Europe.

124 

Le narrateur extradiégétique de Sefarad revient sur l’histoire des juifs séfarades au travers des siècles :

[L]os desterrados iban abandonado el barrio del Alcazár, en la primavera y el verano de 1492, que era otra de las fechas que nos aprendíamos de memoria en la escuela, porque era la de mayor gloria en la Historia de España, nos decía el maestro, cuando se reconquistó Granada y se descubrió América, y nuestra patria recién unificada empezó a ser un imperio (…). Hazaña tan importante de los reyes católicos como la victoria sobre los moros en Granada y decisión tan sabia como el apoyo a Colón había sido la expulsión de los judíos. (S, pp. 469-470)

Le narrateur extradiégétique reprend les informations apprises par cœur lors de sa scolarité, suivie, rappelons-le, sous le régime franquiste, et montre par l’emploi des hyperboles « de mayor gloria », « hazaña » ou « tan sabia » qui consistent à exagérer l’expression de la réalité, combien ces données se révèlent selon lui être erronées. Il refuse la version selon laquelle l’expulsion des juifs en 1492 est un bienfait pour l’Espagne et, désireux de transmettre l’Histoire dans toute sa factualité, c’est-à-dire affranchie de toute idéologie, il revient sur l’histoire séfarade des premiers temps jusqu’à nos jours. En français, les termes « séfarade » et « ashkénaze » désignent les deux grandes familles du judaïsme mondial. Les ashkénazes (S, p. 145) parlent le yiddish, c’est-à-dire une langue germanique influencée par le slave et pratiquée dans les communautés d’Europe Centrale et Orientale, alors que les séfarades, issus des pays méditerranéens, ne le parlent pas. Isaac Salama dont le prénom, porté par le fils d’Abraham, père du judaïsme, révèle les origines juives, définit le nom propre de « Séfarade » par ces mots : « España es un sitio casi inexistente de tan remoto, un país inaccesible, desconocido, ingrato, llamado Sefarad. » (S, p. 146). Historiquement, le terme « Séfarade » apparaît pour la première fois dans l’Ancien Testament au sein du verset vingt du chapitre unique de la prophétie d’Abdias pour évoquer une région où se sont réfugiés les juifs. En effet, en 70 après Jésus-Christ, la destruction du temple de Jérusalem par les troupes romaines et la décision d’expulser de Judée tous les fidèles de la loi mosaïque précipitent les juifs sur la route d’un exil communément appelé de son nom grec diaspora. Ces derniers rejoignent alors les petites colonies juives de commerçants arrivés avec les Phéniciens et qui avaient créé des comptoirs sur les côtes méditerranéennes. Après une période de vicissitudes à la fin de l’époque romaine et sous les rois wisigoths, le judaïsme connaît en Espagne

125 

une ère d’expansion culturelle, politique et économique durant toute l’occupation du territoire par les musulmans c’est-à-dire de 711 à 1492. Le narrateur extradiégétique, qui dans le chapitre « Sefarad » parcourt les rues du quartier de l’Alcazár à Úbeda, montre le rôle social et économique des juifs à cette époque :

En esos caserones habitaban los nobles que regían la ciudad y que en sus sublevaciones feudales contra el poder de los reyes se hacían fuertes tras los muros del Alcazár. Al amparo de esos mismos muros del Alcázar estaba la Judería: los nobles necesitaban el dinero de los judíos, sus habilidades administrativas, la destreza de sus artesanos. (S, p. 467)

La péninsule ibérique, qui devient l’un des principaux centres du judaïsme, est alors connue sous le nom de « Sepharad ». Cependant, le décret de l’Alhambra, publié par les rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon le 31 mars 1492 (S, p.147), suite au triomphe sur les Maures et à la chute de Grenade, ordonne la conversion des juifs ou leur départ d’Espagne, comme l’exprime Isaac Salama lorsqu’il rapporte l’histoire de ses aïeuls : « Sefarad era el nombre de nuestra patria verdadera aunque nos hubieran expulsado de ella hace más de cuatro siglos » (S, p. 145). Ce décret met fin à une coexistence pacifique et à une entente culturelle entre les trois religions et oblige les juifs à reprendre l’errance que leurs ancêtres avaient connue quelques siècles plus tôt. La diaspora conduit les juifs en Europe méridionale, dans l’Empire ottoman ou au Maghreb, comme les ascendants d’Isaac Salama contraints d’émigrer à Salonique, à Istanbul ou en Afrique du nord (S, p. 145). Dans ce nouvel exil, l’espagnol mêlé de mots d’hébreu usité dans la Péninsule ibérique continue d’être parlé dans les familles et les communautés originaires d’Espagne et joue désormais un rôle identitaire majeur (S, p. 471). Ainsi, dans la dispersion, les groupes originaires d’Espagne se font appeler par le nom de leur région d’origine, autrement dit séfarades. Au XIXe siècle, se constitue un véritable courant séfardiste dans le sillage de celui de l’Hispanité. En effet, après l’indépendance des pays d’Amérique latine, puis en 1898, la perte des deux dernières colonies espagnoles que sont Cuba et les Philippines, l’Hispanité semble être un moyen pour l’Espagne de recouvrer un prestige perdu dans la mesure où ce concept permet de substituer à l’empire territorial perdu un impérialisme culturel censé rassembler toutes les populations hispanophones. Ainsi, l’Espagne voulant retrouver ses lettres de noblesse se

126 

tourne vers l’Amérique latine mais aussi vers les habitants du nord marocain ou les séfarades. Le séfardisme acquiert une véritable place au sein de l’Hispanité grâce notamment au docteur Angel Pulido, député aux Cortes puis sénateur, qui est à l’initiative en 1924 d’un nouveau décret qui permet aux juifs séfarades, une fois prouvée leur filiation d’expulsés d’Espagne, de recouvrer leur nationalité (S, p. 145). Mais les demandes restent sporadiques car les juifs sont désinformés, la difficulté de prouver une ascendance reste immense et le souvenir de l’expulsion encore présent. Le séisme de la guerre civile bouleverse la société espagnole et met fin au séfardisme comme corollaire de l’Hispanité. Ne demeure plus alors dans la population espagnole que l'image doublement péjorative des juifs dans la mesure où ces derniers apparaissent non seulement comme les responsables de la mort du Christ mais aussi comme l’incarnation de l’hérétique par excellence, c’est-à-dire la cible principale de l’Inquisition à laquelle l’Espagne est identifiée. Ainsi, l’usage commun rappelle que Judas Iscariote, l’un des douze apôtres, vend Jésus pour trente pièces d’argent aux prêtres de Jérusalem qui mènent ce dernier devant Ponce Pilate et associe de ce fait Judas à la figure du traître. Celui-ci est caricaturé avec un nez crochu, une barbe en pointe et un visage verdâtre qu’il détourne pour regarder avec une cupidité secrète la bourse des trente deniers (S, p. 470). Le narrateur extradiégétique de Sefarad rappelle également, en transcrivant les invectives que les enfants andalous puisent dans les maximes populaires, qu’un juif aurait craché sur le Christ lors de la Passion : « Judío, que le

escupiste al Señor » (S, p. 470). Il évoque les légendes antisémites des

profanations d’hosties et les fables des rituels sanguinaires accomplis par les juifs :

Robaban hostias consagradas y les escupían y las pisoteaban, y les hinchaban clavos y las aplastaban con tenazas para repetir en ellas los suplicios que le habían infligido a la carne mortal de Jesucristo. Secuestraban a niños cristianos y los degollaban en los sótanos de las sinagogas, y bebían su sangre o manchaban con ella la harina blanca y sagrada de las hostias. (S, p. 467)

Ces propos renvoient au mythe de l’homicide rituel de la Pâque juive selon lequel les juifs tueraient pour cette occasion un enfant chrétien dont ils utiliseraient le sang pour faire leur pain azyme pascal. L’antisémitisme est ancré dans l’imaginaire populaire. Le XXe siècle, dans lequel se situe l’action de Sefarad,

127 

n’est pas exempt de l’hostilité née des préjugés envers les juifs puisque cette dernière ressurgit notamment au travers de l’exploitation abusive par les antisémites de De l’origine des espèces de Darwin174 qui, bien qu’il ne recèle aucun propos contre les juifs et ne développe aucune théorie raciale, a été largement utilisé pour développer l’idée du darwinisme social et en conclure qu’il existe une lutte pour la domination et la vie entre les espèces humaines, comme le regrette le narrateur intradiégétique dans « Narva » : « Todo está en Darwin por nuestra desgracia. Y no me cuentes esa teoría de ahora, que para la evolución de la especie ha sido más útil el instinto de cooperación que la lucha por la vida y la supervivencia de los fuertes » (S, p. 424). L’antisémitisme réapparaît également le 08 mai 1920 lorsque le Times de Londres publie un document titré « The Jewish Peril. A Disturbing Pamphlet : a Call for Inquiry »175. Ce texte révèle qu’il existerait un directoire secret dont l’objectif est d’instaurer la domination des juifs sur le monde et dont il constituerait lui-même la preuve puisqu’il proviendrait du cœur de cette assemblée occulte. Il connaît à ce titre une large diffusion. Bien qu’il s’avère dans l’année qui suit que ces protocoles ont été fabriqués par quelque officier de la police secrète du tsar qui, dans le Paris de la fin du XIXe siècle marqué par l’affaire Dreyfus, a recopié des passages entiers de la littérature antisémite et remanié des pamphlets contre Napoléon III, et, bien que The Times fasse alors amende honorable, le mythe de la conspiration juive s’immisce une nouvelle fois au sein de la population. En Allemagne, il devient un manuel scolaire dès l’avènement d’Hitler. Si dès 1920, le programme du parti nazi propose une politique de séparation entre juifs et non juifs par l’exclusion de la citoyenneté allemande et des emplois, l’Etat allemand fixe une politique antisémite officielle avec la nomination d’Hitler au poste de chancelier de la République de Weimar le 30 janvier 1933. Devenu chef de l’Etat, ce dernier est, le 15 et 16 septembre 1935, à l’initiative des lois antisémites de Nuremberg (S, p. 397) qui permettent de considérer les juifs comme des étrangers à qui on ne fait qu’ôter des droits auxquels ils n’auraient jamais dû accéder dans le but de les séparer de la nation allemande et de les pousser à s’exiler. A la fin de la seconde guerre mondiale les

174 Charles Darwin, De l’origine des espèces, traduit de l’anglais par Edmond Barbier, Paris, Flammarion, 1999 (1ère édition 1859), 608 p.

175 Traduit par « Un pamphlet dérangeant : appel à enquête » dans Pierre-André Taguieff, Les

128 

nazis ont assassiné plus de cinq millions de juifs non seulement lors d’opérations mobiles d’extermination, c’est-à-dire lors de fusillades massives en pleine rue (S, p. 127), mais aussi suite à la déportation dans des camps de concentration, tels que Ravensbrück (S, p. 187), Dachau (S, p. 169) et Mauthausen (S, p. 169), où les détenus vivent dans des conditions épouvantables et sont voués de ce fait à une lente disparition, et dans des camps d’extermination comme Auschwitz (S, p. 127), où les individus sont gazés en fonction de critères liés à leur appartenance communautaire ou religieuse. Après avoir exposé les affres qu’ont connues les populations juives au travers des siècles, le narrateur extradiégétique dresse un bilan de leur histoire dans le dernier chapitre de l’œuvre au nom même de « Sefarad ». Il juxtapose ainsi la persécution des juifs dans deux lieux et à deux moments marquants de l’Histoire pour en proposer un condensé historique :

Caminaba por los callejones empedrados de la Judería de Úbeda imaginando el silencio que debió de inundarlos en los días posteriores a la expulsión, como el que quedaría en las calles del barrio sefardí de Salónica cuando los alemanes lo evacuaron en 1941. (S, p. 469)

Le narrateur extradiégétique de Sefarad conclut que l’histoire juive est donc bien marquée par de nombreux traumatismes, parmi lesquels comptent principalement l’expulsion d’Espagne en 1492 et le génocide de la seconde guerre mondiale. Différentes périodes de l’Histoire coexistent dans cette phrase à la manière d’un rappel historique entérinant l’ancrage factuel de l’œuvre.

A la fin de la guerre, certains nazis, comme Louis Darquier de Pellepoix, commissaire aux questions juives du gouvernement de Vichy, réussissent à gagner des lieux sûrs, tels que l’Espagne, où ils ne sont pas inquiétés. Dans le chapitre au titre intitulé « Berghof », nom emprunté à la résidence secondaire d’Hitler dans les Alpes bavaroises où le Führer trouve refuge pendant la guerre, le réceptionniste de l’hôtel de la plage de Zahara de los Atunes près de Tarifa explique :

[L]os alemanes llegaron cuando no había nada en toda la costa (…). Lo alemanes empezaron a llegar al final de la guerra, la suya, eligieron para construir sus casas y plantar sus jardines esas laderas batidas por todos los vientos a las que no subía entonces nadie, en las que no había nada. (S, p. 262)

129 

Le substantif « ladera » ainsi que le verbe « subir » témoignent d’une dichotomie entre le haut et le bas et montrent que les Allemands choisissent de se retrancher dans des casemates logées sur le haut des collines et sur leurs versants battus par les vents. C’est dans ce cadre que le narrateur du chapitre est appelé en sa qualité de médecin au chevet d’un ancien nazi. Le protagoniste, d’abord subjugué par la majesté de la demeure où trône une fontaine en marbre, se demande qui peut avoir la chance d’habiter en ces lieux fastueux. Dès qu’il franchit le seuil de la villa, il constate qu’au sein du salon abondent les reliquats du régime nazi :

Sobre la mesilla en la que está el teléfono, hay una pequeña bandera roja, con una esvástica en el centro, en el interior de un círculo blanco. (…) En una pared hay un gran retrato al óleo de Hitler, rodeado por dos cortinajes rojos que resultan ser dos banderas con esvásticas. En el interior iluminado hay una guerrera negra con las insignias de las SS en las solapas (…). En una fotografía pomposamente enmarcada Adolf Hitler está imponiendo una condecoración a un joven oficial de las SS. En otra vitrina hay una Cruz de Hierro y junto a ella un pergamino manuscrito en caracteres góticos y con una esvástica impresa en el sello de lacre. (S, p. 267)

Tout célèbre et commémore le Troisième Reich. La stupeur du médecin née du