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Section I. Biens culturels et outils ad hoc de la restitution, deux siècles de mutation

A. Des restitutions justifiées par la fonction des biens culturels, 1814-

1. Les restitutions diplomatiques de 1814-

L’épisode, en 1815, de la restitution des objets saisis durant la Convention et l’Empire est désormais bien connu16. Une récente exposition organisée par la Réunion des Musées

16La bibliographie est importante : Marie-Anne DUPUY, Isabelle LeMASNE DE CHERMONT et Elaine

WILLIAMSON (éd.), 2 t., Paris, 1999. Pour des études du XIXe siècle, v. Eugène MÜNTZ, « Les invasions de 1814-1815. La spoliation de nos musées », La nouvelle revue, Paris, 1897, p. 193-207 et 703-716, du même« Les annexions de collections d’art ... », art. cit.; Charles PIOT, Rapport à Mr le ministre de l'intérieur sur les tableaux enlevés à la Belgique en 1794 et restitués en 1815, Bruxelles, 1883 ; Travers TWISS, Le Droit des Gens ou des Nations considérées comme communautés politiques indépendantes, t. II, Des droits et des devoirs des Nations en temps de guerre,Paris, 1889, p. 112-129 ; Henri DE CHENNEVRIÈRES, « Le Louvre en 1815 »,La revue bleue, 1889, p. 78-84. Pour le début du XXe sièclev. Charles SAUNIER, Les conquêtes artistiques de la révolution et de

l'empire. Reprises et abandons des alliés en 1815. Leurs conséquences sur les musées d'Europe, Paris, 1902 ; Arthur CHUQUET, « Les Prussiens et le musée du Louvre en 1815 », Revue de sciences politiques, 1916, p. 264- 294. Pour la seconde moitié du XXe siècle v. les travaux de Ferdinand BOYER : « Comment fut décidée en 1815

Nationaux et le Musée du Louvre17, exhumait d’ailleurs le célèbre directeur du « plus beau musée de l’univers », Dominique Vivant Denon, en même temps qu’elle inscrivait ce premier passé du Musée du Louvre dans les lieux de la mémoire collective nationale18.Le retour des biens saisis durant la période révolutionnaire et impériale a connu quelques vicissitudes, vicissitudes dues notamment à la fièvre politique qui caractérise ce début d’année 1815. Au regard du déroulement des restitutions, l’épisode des Cent Jours a provoqué le passage d’un mode de restitution parcellaire en 1814 (a) à des restitutions généralisées en 1815 (b).

a) 1814, le trésor conservé

Le premier traité de Paris, du 30 mai 1814, ménageait la monarchie restaurée d’un Louis XVIII de retour en France depuis le 2 mai seulement. Dans ce contexte de restauration d’une autorité à la légitimité politique encore fragile, l’ancien tracé des frontières de 1792 était maintenu et aucune allusion aux objets d’art n’était faite. Un consensus général entre les alliés tendait à refuser en 1814 d'exiger à la France la restitution totale des œuvres d’art19. Plus

propos de Canova et de la restitution des œuvres d’art de Rome », Rivista italiana di studi napoleonici, 1965, p. 472-477 ; « Louis XVIII et la restitution des œuvres d'art confisquées sous la Révolution et l'Empire », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1965, p. 201-207 ; « Napoléon et la restitution par les musées du Louvre et de Versailles des œuvres d’art confisquées sous la révolution », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1969, p. 65-83 ; « Le musée du Louvre après les restitutions d’œuvres d’art de l’étranger et les musées des départements (1816) », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1969, p. 79-91 ; « Metternich et la restitution par la France des œuvres d’art de l’étranger (1814-1815) », Revue d’histoire diplomatique, 1970, p. 65-79 et « Le retour à Florence en 1815 des œuvres d’art emportées en France », Rivista di studi napoleonici, 1970, p. 114-123. Des auteurs contemporains ont enrichi l’existant : CHEVALLIER, « Denon et la fin du musée Napoléon », dans Mémoire de la société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, 1958, p. 39-41 ; René LOCHE et Maurice PIANZOLA, « Les tableaux remis par Napoléon à Genève », Geneva, déc. 1964, p. 247-296 ; Nicole GOTÉRI, « Enlèvements et restitutions des tableaux de la galerie des rois de Sardaigne », B. E. C., Paris, 1995, p. 459-481 ; Gilles PÉCOUT, « Vivant Denon, l’impossible négociateur de 1814-1815 », Gallo, 2001, p. 497-515 ; DanielaCAMURRI, L’arte perduta : le requisizioni di opere d’arte a Bologna in età napoleonica, 1796-1815, Bologne, Minerve, 2003 ; Bénédicte SAVOY, « Le naufrage de toute une époque. Regards allemands sur les restitutions de 1814-1815 », dans Dominique Vivant Denon, L'œil de Napoléon, Paris, R.M.N., 1999, p. 258-267 et de la même l’ouvrage majeur Patrimoine annexé, Paris, M.S.H., 2 t., 2003. Des recueils de documents existent également : Dominique-Vivant DENON, « Précis de ce qui s’est passé au Musée royal depuis l’entrée des alliés à Paris », dans Vivant Denon, directeur des musées sous le Consulat et l’Empire. Correspondance (1802-1815), Marie-Anne DUPUY, Isabelle LA MASNE DE CHERMONT et Elaine WILLIAMSON (dir.), 2 t., Paris, 1999 ; Johann Friederich Ferdinand EMPIRUS, J.-W. GOETHE, J.-G. SCHADOW, J.-G. PUHLMANN, L. VÖLKEL, M. DARU, V. DENON &W. EMPIRUS,Remarques sur le vol et la restitution des œuvres d'art et des livres précieux de Brünswick, 1806-1815, avec divers témoignages sur les saisies d'art opérées en Allemagne par Vivant Denon, traduction Aurélie DUTHOO, Bénédicte SAVOY(éd.), Paris, 1999.

17Dominique-Vivant Denon.L’œilde Napoléon, Marie-Anne DUPUY (dir.), Paris, R.M.N., 1999. 18Les lieux de mémoire, Pierre NORA (dir.),3 tomes, Paris, Gallimard, 1997.

qu’un refus de restitution de la part de la France, il s’agissait bien d’un accord de non- réclamation de la part des alliés20, ceci dans le but de favoriser au mieux la restauration du nouveau monarque. En ne contribuant pas à vider le nouveau musée royal, Louis XVIII, soutenu par les monarques européens, évitait une éventuelle pomme de discorde entre la monarchie restaurée et l’opinion publique. Ainsi le 4 juin, cinq jours après la signature du traité de Paris, le Roi de France tint un discours à la Chambre des Députés ne laissant planer aucun doute sur le sort des œuvres d’art venues de l’étranger : « La gloire des armées Françaises n’a reçu aucune atteinte : les monuments de leur valeur subsistent et les chefs- d’œuvre des arts nous appartiennent désormais par des droits plus stables et plus sacrés que ceux de la victoire… ». C’était rappeler le droit commun de la guerre et insister sur la pleine propriété française. En dehors de l’affirmation juridique fondée sur le droit au butin, l’exemple révèle l’utilité politique et diplomatique assignée aux œuvres d’art spoliées, utilité renforcée par l’accord implicite des États européens.

Quelques restitutions minimes ont cependant eu lieu durant l’été 1814. Depuis le 8 mai, date à laquelle Louis XVIII avait fait savoir que les pièces non exposées dans le Musée du Louvre et le Palais des Tuileries pourraient être rendues, l’espoir de restitutions spontanées et de tractations naquit dans le camp des vainqueurs : un champ possible de négociation était ouvert. Pour autant les discussions ne se limitèrent qu’à certains États, au nombre desquels, la Prusse et l’Autriche, en vertu d’un accord secret passé entre le roi de France et les souverains prussiens et autrichiens21, le duché de Brünswick22 et enfin l’Espagne et la Bavière. Les autres États intéressés par des restitutions, les petits États allemands, la Hollande et les États d’Italie n’étaient pas conviés23. En somme, cette première vague de restitutions en 1814 consistait en une sélection ratione personae, mais aussi ratione materiae tant les biens restitués ne

20 Ferdinand BOYER, « Comment fut décidée en 1815... », art. cit., p. 9.

21 A Paris en effet, Wilhlem von Humbolt est chargé par le chancelier Hardenberg de négocier auprès de la

Maison du Roi les formes concrètes d'une promesse orale de Louis XVIII. Il obtient l'assurance floue que les œuvres saisis à Potsdam et Berlin seraient restituées, en deux temps. Celles qui n’étaient pas exposées dans un musée public seraient rendues immédiatement,quant aux autres, leur enlèvement risquantd’émouvoir la population et de fragiliser la position du Bourbon restauré, elles seraient rendues plus tard. Cf. Bénédicte SAVOY « Le naufrage de toute une époque. Regards allemands sur les restitutions de 1814-1815 », art. cit., p. 260.Au sujet de la négociation entre le roi et von Humbolt v. EckardGÖTZ, Die Bildergalerie in sans souci, thèse dactylographiée, Halle, 1974, p. 64.

22 Le duché de Brünswick a pu bénéficier d’un traitement plus favorable que certains autres petits États, car

depuis 1714 les rois d’Angleterre, dits de Hanovre, sont de la maison de Brünswick-Lünebourg et qu’en 1795 le futur Georges III a épousé sa parente Caroline de Brünswick ; en 1815 il devient régent. Par ailleurs, ce ménagement de la part de la France à l’égard du Brünswick, semble aussi s’expliquer par la durable fidélité du duc envers Louis XVIII durant son exil.

23 La Belgique ne fait pas partie des requérants puisqu’en vertu du traité de Paris elle demeure française ; son

correspondaient pas nécessairement aux espérances des intéressés. Ainsi, seuls l’Espagne24 et le Duché de Brünswick purent bénéficier de restitutions satisfaisantes, sans être intégrales pour le Brünswick25. Quant à l’Autriche, la Prusse et la Bavière, face à la résistance passive des administrateurs et des conservateurs de musées, Dominique Vivant Denon en tête, les cessions d’objets furent minimes. Concernant l’Autriche, les experts viennois missionnés à Paris reçurent en août deux caisses de livres offerts par le roi de France à l’empereur d’Autriche ainsi que la plupart des livres transférés à Paris, mais aucune œuvre d’art. Les commissaires prussiens de leur côté, après six mois de discussion, se résignèrent à ne recevoir que ce qui dormait dans les magasins26, à savoir une quarantaine de tableaux de peu d’importance et cent vingt-quatre sculptures. Tiersch, commissaire du roi de Bavière, fut bloqué dans ses réclamations par le retour de Napoléon de l’île d’Elbe. Contraint de repartir en Bavière, il dut abandonner son projet de compensation des tableaux provenant de Nüremberg et non restituables car exposés, contre des tableaux de l’école française27.

Les restitutions de l’été et de l’automne 1814 furentparcellaires à deux titres :ratione

personae tout d’abord, car certains États dénués de capacité de négociation sont restés en

dehors du jeu diplomatique ;ratione materiae ensuite, car l’essentiel du « trésor » révolutionnaire et impérial a été conservé par la France. Dans ces conditions, par l’absence d’obligation de restitution, c’est la volonté politique d’installer durablement la monarchie française qui domine. Les Cent Jours démontrent cependant aux alliés que le militarisme français n’est pas mort. Une seconde vague de restitutions voit alors le jour, après la victoire définitive sur l’Empereur à Waterloo. Cette vague est en tout point différente de la précédente.

b) 1815, le trésor démantelé

À la suite des Cent Jours les restitutions prirent un tournant passionnel et les exigences des vainqueurs montèrent en puissance jusqu’en septembre. Deux phases sont à distinguer durant cet été 1815.

24 La déclaration de Louis XVIII, le 8 mai 1814, a eu pour effet dès le lendemain de permettre le retour en

Espagne des collections du roi et des particuliers dont rien n’avait encore été placé dans les musées.

25Voir le témoignage de J.F.F. Empirus, professeur et conseilleur à la cour du duc de Brünswick : Remarques sur

le vol et la restitution des œuvres d'art et des livres précieux de Brünswick, 1806-1815..., op. cit., p. 32- 33.Détails également dans Charles SAUNIER, Les conquêtes artistiques de la révolution et de l'empire..., op. cit., p. 90-91.

26 Ferdinand BOYER, « Louis XVIII et la restitution des œuvres d'art confisquées sous la révolution et l'empire »,

art. cit., p. 203.

La première, impulsée manu militari par la Prusse, visait à solder les promesses non tenues de 1814 en donnant satisfaction aux revendications prussiennes et autrichiennes certes, mais aussi à celles des États d’Allemagne : le duché de Brünswick28, le royaume de Bavière, le duché de Mecklembourg-Schwerin et la cour électorale de Hesse-Cassel29. La tentative avortée d’un retour de Napoléon, dès mars 1815, a profondément marqué les puissances européennes et servit de prétexte pour mener une politique énergique sur le dossier non résolu des restitutions. La Prusse inaugura cette politique et exigea le 7 juillet 1815 des restitutions immédiates. Ces reprises eurent lieu en dehors de toute base légale et au mépris du principal argument d’opposition des conservateurs de musées et bibliothèques, l’article 11 de la convention d’armistice de Saint-Cloud du 3 juillet 1815. Celle-ci stipulait que les propriétés publiques ne seraient pas touchées ; pour les conservateurs les collections des musées étaient inaliénables. En évitant soigneusement « les zones rhétoriques périlleuses où la diplomatie s’était égarée un an plus tôt »30, il ne fallut que quelques semaines aux Prussiens pour récupérer leurs chefs-d'œuvre, aidés en cela par l’efficace général Blücher31. L’armée prussienne créait ainsi un précédent dont tous les États européens concernés allaient bientôt profiter32. Jusqu’alors aucune position officielle n’avait été prise par Louis XVIII, laissant le personnel administratif des musées et bibliothèques faire face aux injonctions prussiennes. Le 5 août pourtant, le souverain français sortit de sa réserve et se prononça clairement en

28Remarques sur le vol et la restitution des œuvres d'art et des livres précieux de Brünswick, 1806-1815..., op.

cit.

29 Début 1815, la majeure partie des territoires rhénans est incorporée au royaume de Prusse. 30 Bénédicte SAVOY, Patrimoine annexé…, op. cit., t. I, p. 184.

31BLÜCHERGebhard Leberecht, prince Blücher von Wahlstatt, 1742-1819, maréchal prussien.Né à Rostock le 16

décembre 1742, Blücher appartient à une famille de grands propriétaires fonciers mecklembourgeois. Après de courtes études Blücher entame sa carrière militaire en s’illustrant lors de la guerre Sept Ans aux côtés des forces suédoises. Il intégre ensuite l’armée prussienne qu’il sert avec passion toute sa vie, malgré des tentions occasionnelles (il en est licencier par Frédéric II en 1773, mais réintégré en 1787 par Guillaume II). Immédiatement hostile à l’armée révolutionnaire française, il combat également sans relâche l’impérialisme napolénien. Attaché viscéralement à la Prusse (en 1808, très affecté par les malheurs de sa patrie il avait souffert d’hypocondrie et d’hallucinations), il est un fervent partisant de son unité : à cette occasion il avait rédigé en 1805 ses Pensées sur la formation d’une armée nationale. Depuis cette période il incarne l’esprit de l’offensive. En octobre 1813, il est nommé maréchal à l’issu de la victoire de Leipzig (16-18 oct.). Paris conquis en 1814, Blücher désapprouve les décisions du Congrés de Vienne qui, selon lui, ne tiennent pas suffisament compte des intérêts prussiens. Mais le retour de Napoléon de l’île d’Elbe va de nouveau le placer au premier plan. Nommé général en chef de l’armée de ligne prussienne, c’est aux côtés de Wellington qu’il met définitivement un terme à l’épopée napoléonienne, le 18 juin 1815 à Waterloo. Il entre à Paris le 3 juillet, où il est nommé gouverneur allié de Paris intra muros ; à cette occasion il exprimera à plusieurs reprises sa haine de la France (Infra, p. 149 n. 463 et n. 154). Il meurt le 12 septembre 1819 en Silésie, après s’être illustré en politique (il siégeait quotidiennement au Conseil d’État à Berlin). Cf. Dictionnaire Napoléon, Jean TULARD (dir.), Paris, Fayard, 1987, v° Blücher.

32 Remarques sur le vol et la restitution des œuvres d'art et des livres précieux de Brünswick, 1806-1815 …, op.

acceptant de remettre à la Prusse, à ses alliés et à l’Autriche ce qui leur avait été pris ; le fait inauguré par les Prussiens était dès lors juridiquement consacré. Dans ces conditions les petits États d’Allemagne soutenus par la Prusse, à savoir le duché de Brünswick, le duché de Mecklembourg-Schwerin et le duché de Hesse-Cassel ne tardèrent pas à procéder à des réclamations. Dès septembre 1815 la majorité des objets d’art revendiqués par les souverains d’Allemagne était restituée. Dans le même temps, la restitution des objets saisis à Vienne et dans le reste de l’Autriche par les armées françaises était dirigée par le comte de Metternich, mandaté par l’Empereur d’Autriche, François II33.

Les restitutions auraient pu toutefois être tout à fait partielles si la Sainte Alliance s’en était tenue au seul droit du vainqueur, et dès lors d’ignorer les revendications des petits États européens dénués d’appuis politiques et de pouvoir de contrainte. Il n’en fut rien. C’est ainsi que se mit en place une seconde phase de restitutions conduite par William Richard Hamilton34 et Lord Liverpool35, qui avait pour objet de retirer du sol français l’ensemble des objets saisis. Le 11 septembre Castelreagh, ministre britannique des Affaires étrangères, se rangeant aux vues de Liverpool et de Hamilton, prit nettement position en faveur des retours et soumit à la conférence des quatre alliés une note qui concluait à l’exécution des reprises demandées par le Pape, le Grand Duc de Toscane, le roi des Pays-Bas et d’autres souverains italiens36. C’en était fait des aménagements de 1814 ; les restitutions seraient désormais complètes. Dans ces conditions, durant tout le mois de septembre des commissaires étrangers affluèrent à Paris, forts du soutien politique et militaire des Britanniques et des Prussiens. Les Pays-Bas37 tout d’abord dès le 17 septembre, l’Autriche ensuite qui, même si elle avait obtenu satisfaction pour ses revendications concernant le territoire autrichien, entendait bien

33 Ferdinand BOYER, « Metternich et la restitution par la France des œuvres d’art de l’étranger (1814-1815) »,

art. cit., p. 65-79.

34 Sous secrétaire d’État au Foreign Office depuis 1809, il avait été nomméen 1799secrétaire de Lord Elgin, au

début de sa carrière. Ambassadeur de Grande Bretagne en Turquie il fut une figure marquante des « mouvements de patrimoine ».

35 Premier Ministre de Grande Bretagne de 1812 à 1827.

36 Ferdinand BOYER, « Metternich et la restitution par la France des œuvres d’art de l’étranger (1814-1815) »,art.

cit., p. 78-79 ; DanielaCAMURRI, L’arte perduta : le requisizioni di opere d’arte a Bologna in età napoleonica, 1796-1815..., op. cit.

37 Les commissaires des Pays-Bas et de la Belgique agissaient au nom de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, à qui

appartenaient désormais les Provinces-Unies, la Hollande, les anciens Pays-Bas autrichiens et la Belgique. Il s’agissait pour les commissaires des Pays-Bas de réclamer les biens meubles des princes d’orange, c’est-à-dire la collection du Stathouder saisis par les troupes du commandant Pichegru. Cf. Ferdinand BOYER, « Comment fut décidée en 1815 la restitution par la France des œuvres d’art de la Belgique », art. cit., p. 9-17 ; Charles PIOT, Rapport à Mr le ministre de l'intérieur sur les tableaux enlevés à la Belgique en 1794 et restitués en 1815..., op. cit.

reprendre les objets d’art provenant de ses possessions en Italie, à Venise38 et Florence39. D’autres États enfin se joignirent au cortège des requérants, l’Espagne, le royaume de Sardaigne40 et bien sûr les États pontificaux représentés par le célèbre sculpteur Antonio Canova41.

Ces différents épisodes en apparences contradictoires dissimulent la vraie nature des restitutions opérées en 1815, une nature politique.

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