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VI- L’évolution de la notion de patrimoine : vers une démarche holistique démarche holistique

1- Révolution Française, Turath et patrimoine mondial

La notion de patrimoine a été très marquée par la Révolution Française puisque celle-ci passe pendant cette période du stade privé, circonscrit au cadre familial, à une échelle nationale où

73 En 2008, la Tunisie présentait un taux d’alphabétisation de 78%, source : Unicef www.unicef.org

74 Touzani, op. cit., pp.83-84

75Unesco, 1995, Notre diversité créatrice, rapport de la commission mondiale de la culture et du développement, Unesco, Paris. Ce rapport a déclaré la décennie 1988-1997 « décennie mondiale du développement culturel ».

76 Francesca de Micheli, 2005, Diversités culturelles et patrimoniales : une étude des musées au Maroc, Thèse de Doctorat de Sociologie, EHESS, Paris

chaque citoyen se reconnaît dans un patrimoine d’hommes, de lieux et de dates censés exalter la fierté et la puissance du pays. Ce principe a été réutilisé dans la construction des identités nationales européennes au XIXème siècle et le patrimoine est également aujourd’hui utilisé dans certains cas à des fins nationalistes voire racistes.

Compte tenu de notre travail de recherche, il convient d’appréhender l’origine du concept dans le monde arabe et au Maghreb en particulier. Le mot « turath » signifie patrimoine en Arabe classique. Ce turath s’appuie sur l’écrit et se limite à la production théologique, scientifique, littéraire, etc. A l’opposé de ce turath à connotation littéraire et qui fait office de culture des élites, on oppose le « turath chaâbi », le patrimoine populaire, longtemps mis de côté et déconsidéré par l’élite. Ce patrimoine rassemble les us et les coutumes et est actuellement incarné par la notion de patrimoine immatériel. L’écriture occupe ainsi une place extrêmement importante dans le turath. Cela explique en partie l’importance accordée par les sultans aux collections de livres comme nous l’avons souligné précédemment. La tradition semble donc moins valoriser le patrimoine matériel. Comme en Europe, le beau, l’esthétisme, la délectation jouent un rôle majeur puisque c’est sous l’angle de l’art que la notion est appréhendée à travers la poésie en particulier.

Cependant, la notion de patrimoine a aujourd’hui fortement évolué. Le concept s’est élargi considérablement dans la mesure où le patrimoine est désormais matériel et immatériel et ne saurait se limiter à un territoire précis. En outre, l’économie et le tourisme sont aussi en lien avec le patrimoine. Enfin, le patrimoine a développé une dimension mondiale caractérisée par les classements effectués par l’Unesco.

On peut ainsi se demander quels sont les moteurs de la mise en valeur patrimoniale aujourd’hui ? Quels sont les déclencheurs de ce mouvement ? Quels acteurs sont partie prenante dans ce mouvement ? Et surtout quels enjeux gravitent autour du patrimoine ?

Nous définissons le patrimoine ainsi : pour qu’il y ait patrimoine, il faut qu’il y ait appropriation de la part d’un certain nombre d’individus d’un objet façonné par l’Histoire et/ou faisant référence à des fondements de représentation communs à une civilisation. Ce patrimoine est ainsi principalement identitaire et met en avant des éléments relationnels et émotionnels d’un groupe social ou ethnique, d’une Nation à un élément issu du passé. Ces éléments sont transmis de génération en génération comme autant de symboles. Ce lien

« patrimonial » peut être décrit comme le plaisir de la découverte du passé, l’émotion de prendre part à une aventure issue de l’Histoire. Cette dimension a longtemps été favorisée par le caractère esthétique du patrimoine valorisé. C’est ce que l’on a observé tout au long du XIXème siècle tant au niveau des musées que de l’archéologie. Le patrimoine célébré est le fait du beau, de l’art et engendre des phénomènes de plaisir liés à la contemplation et au message artistique. Aujourd’hui, l’effet induit par l’esthétisme est encore très présent dans le patrimoine mais son élargissement à d’autres supports entraîne un sentiment plus en lien avec la redécouverte du passé.

L’évolution de la notion se traduit par un vif intérêt porté au patrimoine dit « secondaire » pour reprendre les mots de François Rouet77. Si la couche supérieure du patrimoine a fait l’objet de protection dès le XIXème siècle, les évolutions contemporaines montrent que la protection touche désormais une « couche secondaire ». C’est celle de l’archéologie préventive, du petit patrimoine présentant des caractères esthétiques de moindre qualité et posant la question de la conservation ou de la destruction. Enfin, la notion s’est développée ces dernières années en direction du patrimoine immatériel. La dimension orale, les savoir-faire artisanaux font désormais partie de ce patrimoine immatériel que l’UNESCO78 a défini en ces termes :

« La Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel définit le patrimoine culturel immatériel en termes plus abstraits comme étant les pratiques, représentations, expressions, ainsi que les connaissances et savoir-faire que des communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.

Il est intéressant de noter que la Convention inclut également dans sa définition du patrimoine culturel immatériel les instruments, objets, artefacts et espaces culturels associés aux manifestations du patrimoine culturel immatériel, créant ainsi des possibilités de coopération avec d’autres instruments juridiques internationaux.

La définition élaborée pour la Convention de 2003 indique également que le patrimoine culturel immatériel devant être protégé par la Convention :

77 François Rouet est directeur du Département des études et de la prospective au ministère de la Culture. Il est l’auteur de « la valorisation du patrimoine : articuler qualification et ingénierie » in « Réinventer le patrimoine », L’Harmattan, 2002

- est transmis de génération en génération ;

- est recréé en permanence par les communautés et les groupes, en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire ;

- procure aux communautés et aux groupes un sentiment d’identité et de continuité ; - contribue à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ; - est conforme aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ;

- est conforme aux exigences de respect mutuel entre les communautés et de développement durable. » (source : Convention Unesco 2003)

A cette dimension affective et émotionnelle du patrimoine, s’ajoute une portée se référant aux principes de représentation. Pour se situer et s’épanouir, tout être humain a nécessairement besoin d’un passé pour construire son présent. Or, le patrimoine est un des éléments qui va rendre possible ce processus de construction de l’identité présente en offrant des facteurs d’identification aussi bien individuels que collectifs. La recherche et la connaissance des ancêtres et des aïeux est un fil conducteur du développement personnel. Cet aspect fait référence aux « lieux de mémoire » mis en évidence par l’ouvrage du même nom par l’historien Pierre Nora79. Le lieu de mémoire est un élément du patrimoine national dans lequel la Nation célèbre son identité et où chaque citoyen se retrouve en tant qu’individu appartenant à cette Nation. Un danger est inhérent à ce type de représentation, il s’agit du nationalisme.

Avec les mutations des systèmes de relations internationales intervenues dernièrement, de nouveaux phénomènes voient le jour. La mondialisation suscite ainsi des processus identitaires de plus en plus complexes. L’usage des nouvelles technologies et notamment d’Internet, la mise en place d’espaces dématérialisés et le développement de réseaux transnationaux, déterritorialisés, globalisés qui dépassent les frontières traditionnelles des Etats-nations engendrent des nouvelles relations entre individus et groupes sociaux et ont un impact sur la perception du patrimoine et sur la façon dont les identités, les appartenances, se façonnent. La logique de l’Etat-nation qui prévalait jusque-là dans les analyses des relations internationales est mise à mal ou perturbée par le réveil d’entités territoriales, culturelles, religieuses, transnationales, infranationales, régionales qui rebattent les cartes de la géopolitique des aires culturelles, sociales et économiques. Ce phénomène complexe et

79Nora, Pierre, 1997, Les Lieux de Mémoire, Gallimard, Paris est une œuvre en trois tomes se donnant pour but de faire un inventaire des lieux et des objets dans lesquels s'est incarnée la mémoire nationale des Français.

extrêmement rapide, à l’image des flux continuels d’informations drainés par les nouvelles technologies, a entraîné l’émergence d’identités ou de revendications culturelles, religieuses, jusque-là minoritaires ou ne faisant pas l’objet d’une telle protestation.

Devant cette constatation et ce contexte des relations internationales, nous nous proposons de discerner deux tendances patrimoniales en lien avec l’identité ayant des traits distinctifs opposés.

On identifiera tout d’abord une attitude se caractérisant par un repli identitaire souvent exalté par des communautés circonscrites à un micro territoire d’échelle régionale (cas de la Bretagne, de la Corse, du Pays Basque). Avec le développement d’Internet et des nouvelles technologies, la notion de territoire serait parfois moins prégnante qu’il n’y paraît au sein de ce mouvement communautariste. C’est ce qu’Amin Maalouf explique en parlant des « tribus mondiales »80, en faisant en particulier référence au phénomène islamiste, ou du communautarisme religieux structuré à l’échelle planétaire et en dehors de toute appartenance territoriale nationale ou régionale par l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies. Malgré tout, il nous semble que la condition politique, sociale, économique et culturelle liée à une appartenance territoriale et à un contexte local, à des conditions de vie dans un Etat ou une région, conditionnent en partie ce rapprochement avec d’autres individus ou groupes localisés ailleurs dans le monde. Ainsi, « étudier le global implique […] de se concentrer aussi sur des pratiques et des conditions à l’échelle locale. » (Saskia Sassen, 2009)81. Nous partons donc du postulat que la condition territoriale dans toutes ses dimensions est le déclencheur principal de ce que l’on peut nommer le repli identitaire.

Ce repli peut être marqué par un refus d’appropriation de la culture célébrée pour les individus extérieurs au territoire ou transgressant la norme identitaire fixée. Ce mouvement peut dériver sur le régionalisme, le nationalisme, l’extrémisme voire le racisme. La mondialisation est présentée comme un danger devant lequel il faut se prémunir en s’enfermant dans des valeurs refuges. Les métissages sont difficilement acceptés et la culture normée doit rester le fait d’un groupe restreint. Ce mouvement exalte des valeurs conservatrices et réactionnaires niant la liberté individuelle et les droits fondamentaux, s’opposant ainsi à l’Occident et à son discours. Les apports culturels extérieurs sont

80 Maalouf, Amin, 2009, Le dérèglement du monde, Grasset, Paris

également bannis et on encense des valeurs traditionalistes du passé. Le patrimoine est ainsi mis sous cloche et réinterprété dans une vision conservatrice.

La finlandaise Raili Huopainen qualifie ce phénomène de la façon suivante : « c’est le retour au passé [qui est encensé], dans un avenir où le mythe du bon vieux temps devient réalité ». 82 Ce mouvement favorise des valeurs de reproduction sociale, d’enfermement d’un groupe, de freins à la liberté individuelle, aux revendications étrangères à la norme du groupe. Par son archaïsme, il pose la question de la difficulté du vivre ensemble avec les autres groupes qui composent la société. Cette approche met en lumière un patrimoine marqué par les crispations, la peur et qui s’oppose, tout du moins dans son discours, à toute forme de changement.

Léla Bencharif, en s’appuyant sur son étude réalisée à Saint-Etienne83, remet en cause le rôle prétendument vertueux de la mémoire et du passé. Pour elle, le patrimoine peut constituer une menace dans l’évolution sociale des individus et de la société. Elle parle même « d’acharnement patrimonial » qui participe à « un processus de diffusion/transmission d’une norme culturelle référencée vers les populations les plus défavorisées ». La patrimonialisation peut donc avoir des effets pervers. Elle peut devenir un frein à la liberté de choix quant à la construction de l’identité et engendre des déterminismes socio-culturels ou une certaine forme de relativisme émanant de l’extérieur. Le regard extérieur ou du groupe dominant peut aussi être un déclencheur du repli vis-à-vis d’une appartenance jugée comme inéluctable et faisant fi des trajectoires individuelles.

Ce cloisonnement identitaire et par extension patrimonial a été et demeure une tendance forte actuelle, accélérée par les frustrations et les postures protectionnistes dues aux processus de globalisation. Il témoigne des crispations actuelles face à une sorte d’uniformisation essentiellement connectée à la généralisation d’un système économique engendrant des modes de vie plus ou moins standardisés, tout du moins pour les espaces qui sont connectés à la globalisation.

82 Huopainen, Raili, 1998, « Les musées : une porte ouverte vers le futur », Museum International n°199, Editions de l’Unesco, Paris, p. 52

83Bencharif, Léla, 2002, Pour une géohistoire de l’immigration maghrébine à Saint-Étienne : entre espace encadré et espace approprié, Thèse de doctorat en Géographie, Université de Saint-Étienne

L’autre tendance repose sur une vision de l’identité et du patrimoine célébrés comme un outil de dialogue interculturel et d’ouverture vers l’autre. Cette tendance part du principe que le patrimoine, les identités se sont constituées grâce à l’échange, aux contacts, aux métissages, aux apports extérieurs, non sans résistance certes mais avec des évolutions vers un progrès universel qui n’aurait pas été possible sans ces contacts. D’autre part, ces patrimoines et ces identités sont appropriables et accessibles à tous ceux qui s’y intéressent quelles que soient leurs origines. Ils ne demeurent pas l’apanage d’un groupe mais s’enrichissent au contact des individus qui sont d’ailleurs libres de cautionner ou de quitter ces pratiques patrimoniales ou identitaires au nom de leur liberté individuelle. Le patrimoine, sans nier son ancrage territorial et ses spécificités, est ainsi utilisé pour s’ouvrir vers l’extérieur et s’exporter en acceptant les mélanges, les métissages et les enrichissements extérieurs. Il perçoit la mondialisation comme un effet d’aubaine et d’enrichissement en utilisant les processus commerciaux culturels, les nouveaux moyens de communication lui permettant de se faire connaître et apprécier. Au lieu de redouter l’uniformisation en marche en se repliant sur un archaïsme aux accents de radicalisme, cette vision du patrimoine se veut originale et revendique ses particularismes en respectant les principes universels de la modernité, du progrès socio-économique. Elle inclut ainsi une approche volontairement multidisciplinaire tournée vers l’extérieur.

Le tourisme a ainsi également son rôle à jouer dans l’appropriation par des populations extérieures des caractéristiques culturelles et patrimoniales. La reconnaissance d’un lieu ou d’un site en tant que patrimoine mondial se situe dans cette démarche. Cette approche ne nie pas « la culture universelle et universalisante »84et son interrelation étroite entre les différentes cultures. Elle célèbre ce mouvement sans pour autant récuser le besoin de s’identifier et de se situer grâce à un patrimoine perçu comme représentation d’une identité. C’est donc une mise en avant de l’ouverture vers autrui et de la valeur sentimentale, par là- même culturelle, qui est alors attribuée au patrimoine. Le patrimoine et les musées ne doivent pas servir de « simples espaces d’accueil pour touristes ; ils doivent aussi être, entre les touristes et la culture du pays visité, les médiateurs actifs d’un échange mutuellement enrichissant. » (Terry Stevens, Museum International, 1998)85. Cette citation résume la vision du patrimoine, en tant qu’objet de dialogue et de rapprochement entre les cultures, vision à laquelle nous adhérons.

84 Herreman, Yani, 1998, « Les musées et le tourisme : culture et consommation », Museum International n°199, Editions de l’Unesco, Paris, p. 7

Le patrimoine mondial inclut quant à lui les deux portées du patrimoine précédemment exposées à la fois émotionnelle et identitaire. Ce dernier est né de la volonté de préserver un certain nombre de sites considérés comme faisant partie intégrante de la mémoire des hommes. Le patrimoine n’est pas limité à un pays et à une culture mais à l’ensemble de l’humanité. Chacun peut ainsi se retrouver dans les sites classés tant leur portée met en valeur le génie humain et la richesse du monde. On assiste ainsi à une appropriation internationale et à une dimension de représentation dépassant un cadre local ou national.

L’Unesco et ICOMOS86 ont adopté dès 197287 une convention du patrimoine mondial (consultable en Annexes) qui définit les critères d’appartenance et d’inscription au patrimoine mondial de la façon suivante :

« L'unique critère pour l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial défini dans la Convention, celui de “valeur universelle exceptionnelle”, est trop peu précis pour une application pratique. En conséquence, le Comité du patrimoine mondial a défini six critères spécifiques par rapport auxquels les biens proposés sont étudiés ; pour être inscrit, un bien devra répondre à l'un au moins des six critères et au critère d'authenticité. Tout bien doit :

- soit représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain,

- soit témoigner d'un échange d'influences considérables pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages,

- soit apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue,

86 The International Council On Monuments and Sites (le Conseil International des Monuments et des Sites) créé en 1972 suite à la convention organisée par l’UNESCO sur le patrimoine mondial, est l'un des trois organes consultatifs au sein du Comité du patrimoine mondial. L'ICOMOS est le conseiller scientifique et professionnel auprès du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO sur tous les aspects du patrimoine culturel. Il est plus particulièrement chargé de l'évaluation des biens culturels et mixtes en fonction du critère principal de “valeur universelle exceptionnelle” et des critères établis par la Convention du Patrimoine Mondial.

87 Cette convention du patrimoine mondial intègre les recommandations préconisées dans la Charte de Venise adoptée en 1964 et portant sur la conservation et la restauration des monuments et des sites.

- soit offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significatives de l'histoire humaine,

- soit constituer un exemple éminent d'établissement humain ou d'occupation du territoire traditionnels et représentatifs d'une culture (ou de cultures), surtout quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations irréversibles,

- soit être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (le Comité considère que ce critère ne devrait justifier une inscription sur la Liste que dans des circonstances exceptionnelles, et lorsqu'il est appliqué concurremment avec d'autres critères culturels ou naturels). » Depuis 1972, l’inscription de certains sites culturels ou naturels à la liste « patrimoine mondial en péril» s’est ajoutée à cette classification. Il s’agit de protéger des sites sur lesquels pèsent de graves menaces mettant en danger leur existence (dégradation accélérée, projets de grands travaux publics ou privés rapide développement urbain et touristique, destruction due à des changements d'utilisation ou de propriété de la terre, altérations profondes dues à une cause inconnue, abandon pour des raisons quelconques, conflit armé venant ou menaçant d'éclater, calamités et cataclysmes, grands incendies, séismes, glissements de terrain, éruptions volcaniques, modification du niveau des eaux, inondations, raz de marée).

Ce mouvement international en faveur de la sauvegarde du patrimoine revêt différentes motivations de la part des demandeurs. Si dans certains cas, l’intention est d’éviter la disparition du patrimoine ou sa détérioration, les villes européennes qui postulent en vue d’une inscription sur la liste du patrimoine mondial, cherchent une certaine reconnaissance à l’échelle internationale laissant entrevoir des retombées économiques non négligeables. En France, les cas de Lyon et plus récemment de Bordeaux, classées au patrimoine mondial,

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