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Nature et proportion des contributeur aux recettes en 2005

IV- Le musée gallo-romain du site de Saint-Romain en Gal

6- Les événements et équipements annexes

Outre les visites en lien direct avec la découverte du musée de site dans son ensemble, comme les visites « découvertes » ou « thématiques », des manifestations à caractère plus exceptionnel se déroulent sur le site. Nous avons décidé de classifier ces manifestations en fonction de leur impact géographique. Des événements ont pour vocation uniquement le local voire le régional tandis que d’autres visent ou pourraient viser un impact national et international tout en ayant des conséquences au niveau local et régional.

En premier lieu, on trouve les expositions temporaires. La fréquence des ces dernières est annuelle. Ainsi, les trois années passées ont vu l’organisation des expositions suivantes : « Images d’argile, images de papier, céramiques antiques et Andy Warhol » en 2003, « les dieux du palais du miroir » en 2004, « le vin, nectar des dieux, génie des hommes » en 2005. Les deux premières présentent une dimension esthétique certaine. « Images d’argile, Images

de papier » confronte des médaillons antiques à des sérigraphies d’Andy Warhol dans une réflexion sur l’Art, sa fonction et son authenticité de l’Antiquité à nos jours. De conception originale, cette exposition faisait sortir Saint-Romain de son époque de référence en la mettant en perspective avec le XXème siècle. Ayant réussi à mêler esthétique et pédagogie grâce à des explications riches fournies autour des œuvres, cette exposition a été une réussite sur le plan de la médiation. On peut déplorer le manque de communication mis en place autour d’un événement de cette ampleur et l’absence de relais au niveau des médias plus intéressés à parler des expositions parisiennes. Outre cette médisance dont elle a été l’objet au niveau national, cette exposition a souffert de sa non intégration dans l’offre culturelle locale et régionale. Nous pouvons supposer que cela relève pour partie de sa gestion départementale surtout culturelle. La promotion de l’exposition s’est faite par le biais du Pôle Archéologique départemental, organisme du service culturel du Conseil Général du Rhône chargé de la gestion du musée de site qui n’a pas associé ses homologues des services touristiques départementaux. L’office de tourisme de l’agglomération viennoise ainsi que les structures culturelles de la ville de Vienne ont été également écartées. Enfin, le Pôle Archéologique a peu communiqué sur l’évènement étant plus prompt à s’épancher sur les expositions se déroulant sur le musée de site de Fourvière à Lyon.

De conception plus académique et ayant une dimension essentiellement esthétique, l’exposition « les dieux du palais du miroir » rassemblait un ensemble d’œuvres d’Art évoquant le palais du miroir, complexe thermal de la Vienne antique faisant partie du site de Saint-Romain. Les œuvres présentées étaient uniquement des statues de marbre décorant jadis les thermes et provenant des collections du musée de Fourvière et du musée Saint-Pierre de Vienne. Etant de moindre importance que « Images d’argile, images de papier », cette exposition s’inscrit dans une dynamique locale avec l’association de l’association des « amis de Vienne » dont nous avons déjà évoqué le rôle. Cette démarche a eu le mérite de rapprocher le musée du contexte local et de les réconcilier le temps d’une exposition. Celle-ci a d’ailleurs été relayée de façon optimale du fait de la collaboration de l’association qui a soutenu l’exposition dans sa démarche de promotion.

La troisième fut réalisée conjointement avec le musée gallo-romain de Fourvière à Lyon. Le musée de Fourvière accueillait une mise en scène composée d’objets (dont le fameux vase de Vix) retraçant l’histoire du vin de 7000 avant J-C jusqu’à l’Antiquité romaine. En ce qui concerne Saint-Romain, celui-ci ne s’attachait qu’à présenter les processus de

commercialisation, de transport et de consommation du vin, de l’essor du vignoble chez les Gaulois à l’époque romaine. L’exposition qui concernait Saint-Romain ne consistait qu’à présenter plus en détails une partie des collections déjà présente, à savoir surtout celle traitant du commerce du vin. Les grandes lignes de cette exposition ont été reprises par la visite thématique baptisée « le vin dans l’Antiquité » et proposée au public certains mois. Cette manifestation illustre parfaitement le rôle désormais dévolu au musée de Saint-Romain par ses administrateurs. Il est en effet éclipsé par le musée de Fourvière qui cristallise toutes les attentions du département et s’inscrit dans la dynamique touristique de la capitale des Gaules suite à son classement au patrimoine mondial par L’Unesco. Au lieu d’être intégré à une gestion locale et de se placer dans une dynamique de réseau avec les autres sites de l’agglomération viennoise, le site, placé sous l’égide du Département du Rhône, est condamné à subir une politique culturelle très lyonnaise désolidarisée politiquement des autres acteurs. L’année 2006 a été marquée par la non organisation d’expositions temporaires sur le musée de Saint-Romain. En revanche, la part belle est faite à Fourvière pour l’exposition « Par Toutatis ! » qui est le seul évènement programmé en terme d’exposition par le Pôle archéologique départemental.

Les journées du patrimoine sont l’autre manifestation majeure se déroulant sur le musée. Si elles ne durent que le temps de deux journées de la mi-septembre, elles se caractérisent par un pic de fréquentation et la multiplication d’activités connexes à la visite pure. Cette année, les journées du patrimoine ont été placées sous le signe de la mode. Des ateliers de fabrication de fibules où chacun est mis à contribution, des parcours jeux, des défilés de vêtements antiques reconstitués, des discussions avec des artistes venus installés leurs œuvres sur le site ou encore des spectacles de danse ponctuent ces deux jours. Les activités mises en place à l’occasion de ces journées rencontrent un franc succès et peuvent être présentées comme innovantes sur le plan de la médiation avec les publics. En effet, ces journées font appel à l’interprétation vivante. Elles font par conséquent figure de pistes à explorer pour la présentation au public de l’exposition permanente le reste de l’année.

Le festival international du début du mois de Juillet « Jazz in Vienne » organise traditionnellement des concerts sur le site tandis que la programmation culturelle annuelle inclut aussi ce type d’évènement une à deux fois par trimestre.

Le musée de site met par ailleurs en place tout un programme éducatif et des activités destinées aux enfants. Cette offre est mise à disposition du public essentiellement pendant les vacances scolaires. Des ateliers à connotation ludique sont par exemple organisés. Le deuxième semestre 2006 a ainsi vu l’organisation des ateliers « les dés sont jetés » et « trop de la balle ». Ces deux ateliers offrent l’opportunité aux enfants de 8 à 12 ans de se familiariser au monde romain en pratiquant les jeux de dés romains et en jouant à des jeux de balles. Le message ludique reste bien sûr plus élevé que l’approche purement didactique. Mais par ce type de mise en situation, les enfants sont indirectement sensibilisés à l’époque romaine. Toujours à destination du jeune public, des stages d’archéologie sont organisés. Ils consistent à enseigner les rudiments des techniques de fouille au jeune public. Enfin, des ateliers pour la famille et les adultes sont parfois programmés et les thèmes varient d’un mois à l’autre.

L’offre éducative permet d’être en lien avec le local bien que le musée connaisse quelques divergences avec les structures municipales dans l’intégration de son offre. Le musée a aussi une orientation envers les scolaires dans le cadre de sa gestion et c’est là sa principale interaction avec environnement socio-économique. En revanche, pour ce qui est d’orientations plus stratégiques comme la promotion et le développement d’activités en direction d’un public plus large, comme par exemple l’organisation d’expositions temporaires, le musée se heurte à une gestion départementale culturelle plus encline à favoriser Lyon et le musée de Fourvière et à une absence de promotion touristique au niveau local, l’office de tourisme de Vienne n’est jamais associée aux manifestations du musée tandis que le CDT du Rhône ne communique peu ou pas sur le musée. Si le programme pédagogique de Saint-Romain au niveau local semble une réussite en terme d’offre, notre tentative d’expliquer sa fréquentation touristique non conforme aux prévisions par une gestion départementale non concertée et déconnectée des acteurs touristiques susceptibles de promouvoir le musée, apparaît une fois de plus confortée.

Concernant les équipements annexes au musée, nous avons opéré un distinguo entre équipements à coloration culturelle et équipements à portée plus touristique. Nous commencerons par analyser les premiers et nous nous pencherons donc ensuite sur les seconds.

Le centre de recherche et de documentation intégré au musée regroupe les bureaux des archéologues, les salles de travail aménagées pour l’analyse des données de fouilles. Le centre

de recherche est un élément important pour promouvoir la rigueur scientifique du musée de site mais aussi le renouvellement des problématiques gravitant autour de celui-ci. L’accueil de scientifiques et la présence d’un centre de recherche nous apparaît comme une condition nécessaire au développement de tout projet muséal en lien avec l’archéologie. C’est un gage de rigueur de l’exposition actuelle et future mais également un élément attractif. Le public scientifique et spécialiste des questions est ainsi inclus dans les cibles du musée. Cela donne la possibilité au site de rayonner et de se faire connaître bien au-delà de ses terres d’élection. En outre, cela lui offre l’opportunité d’une rigueur scientifique constante dans son exposition et une possibilité de renouvellement et de durabilité.

L’Atelier de restauration interdépartemental de mosaïques et d’enduits peints (ARM) créé dès le début des années 1980, a acquis par son haut niveau de technicité une réputation internationale. C’est en effet un projet interdépartemental porté par un consensus local qui permet à Saint-Romain de rayonner à l’étranger. Il emploie 7 restaurateurs et une conservatrice. Contrairement au manque de coordination en ce qui concerne le développement du musée de site, les partenaires culturels sont ici associés et collaborent ensemble dans l’utilisation de cet équipement. Ce dernier a une compétence territoriale à la fois sur l’Isère et le Rhône, avec une forte implication locale au niveau de l’agglomération. Cet atelier est un outil qui offre une reconnaissance scientifique internationale à l’agglomération viennoise. Compte tenu des partenariats noués dans le cadre de programmes de restaurations de sites à l’étranger, c’est une réussite. Partir d’un savoir faire local ancestral, l’art de la mosaïque, en l’associant à une vitrine exposant ce savoir-faire, le musée de Saint-Romain, procurent les ingrédients d’un projet de développement local réussi. Or, l’atelier de restauration est un atout indéniable pour le musée. Cela nous permet de mettre en avant l’importance de développer des centres de recherches ou des ateliers de restauration en lien avec le musée. Ces derniers permettent de créer une réflexion bénéfique autour du site et servent de base scientifique à d’autres expériences en exportant un savoir-faire à l’étranger. Ces ateliers et ces centres de recherche créent de surcroît de l’activité et des emplois non négligeables pour ce qui est du développement économique.

Toujours au chapitre des équipements annexes, on notera aussi la présence d’une bibliothèque spécialisée en civilisation et archéologie gallo-romaines avec des points forts dans les domaines des sources littéraires, de l'urbanisme, de l'économie et des techniques antiques comme les mosaïques et les peintures. Des fonds anciens d'intérêt local constituent également

une part privilégiée des collections. La bibliothèque, intégrée dans les bureaux de la conservation, permet à la fois d'acquérir un complément de culture générale, de préparer un enseignement ou de faire des recherches spécifiques de bon niveau.

Enfin, un auditorium de 166 places complète cet ensemble d’équipements. Des colloques, conférences mais également des concerts s’y déroulent. Cet auditorium parachève la fonction de centre culturel et scientifique dévolu à une institution comme le musée de site de Saint-Romain.

Les équipements à vocation culturelle participent activement au rayonnement du musée de site et favorisent sa notoriété. En outre, les équipements et manifestations annexes favorisent l’intégration de tous les publics du profane désireux de découvrir le site aux scientifiques venus y réaliser des recherches. Mais est-ce suffisant pour pérenniser un équipement tel qu’un musée de site ? Si l’on y regarde d’un peu plus près au niveau des équipements à vocation touristique, le bilan est moins flatteur.

L’accessibilité peut être jugée comme satisfaisante. Le fléchage pour accéder au musée est tout à fait correct depuis le centre comme depuis les voies de communication extérieures. Sa distance par rapport au centre-ville n’est que de quelques kilomètres et on trouve à proximité un parking et un arrêt de bus. Cependant et étant donné que la gare est assez éloignée du musée, l’accessibilité par les modes de transports autres que l’automobile n’est pas des plus aisé en raison d’une faible fréquence des bus. L’agglomération viennoise reste malgré tout de taille modeste et les distances peuvent s’effectuer sans peine à pied.

Le musée possédait à l’origine une librairie et une cafétéria. Ces équipements ont été fermés l’année dernière. Le motif invoqué qui a précédé la fermeture était l’absence de fréquentation mais les horaires d’ouverture de ces derniers étaient en inadéquation complète avec les mouvements de fréquentation. Ainsi, la cafétéria fermait chaque week-end ou lors des journées du patrimoine. Cela traduit de nouveau une faible prise en compte des attentes du public pour ce qui est des prestations annexes à la visite. Ce manquement nous incite à mettre encore en avant la nécessité de procéder à des évaluations touristiques constantes afin de bien connaître son public et de pouvoir au mieux répondre à ses souhaits.

Suite aux analysées exposées ci-dessus, nous pouvons mettre en exergue les éléments suivants que nous considérons comme facteurs d’attractivité : le musée de site doit faire figure à la fois de centre de recherche, de centre culturel et d’équipement à vocation touristique en intégrant ces trois dimensions de façon équilibrée pour s’adresser à l’ensemble des publics et rayonner de façon durable.

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