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Nature et proportion des contributeur aux recettes en 2005

IV- Le musée gallo-romain du site de Saint-Romain en Gal

7- Intégration dans l’offre touristique et culturelle

Les activités culturelles proposées au niveau local par le musée de Saint-Romain sont de qualité et cela en dépit d’une absence de véritable stratégie de mise en réseau avec les autres acteurs gravitant localement autour du patrimoine. Cette offre parvient en effet, grâce à des partenariats noués avec des établissements d’enseignements scolaires, à faire figure d’outil éducatif connu et reconnu.

Mais un tel équipement a-t-il vocation à rayonner uniquement au niveau local ? Le musée de Saint-Romain apparaît plutôt comme un véritable pôle culturel au rayonnement régional et international mais il ne peut être considéré comme tel faute de mise en place d’actions d’envergure comme l’organisation d’expositions d’importance. Il devrait par ailleurs proposer plus de manifestations qui vont au-delà des thématiques liées à l’Antiquité, pour en faire un véritable lieu de dialogue, un centre culturel ouvert sur la ville où patrimoine gallo-romain et époque contemporaine se côtoient. Eu égard à un contexte administratif complexe et aux jeux de pouvoirs locaux, l’agglomération viennoise rencontre des difficultés pour s’approprier cet équipement et en faire un moteur de son image et de son développement culturel. Le musée n’est de surcroît aucunement intégré dans un réseau de sites culturels en lien avec ceux de Vienne comme cela est le cas à Saragosse avec la route de Caesaraugusta. Vienne est ville d’Art et d’Histoire et la promotion et la mise en réseau de ses sites tant au niveau touristique que culturel ne comprend que ceux situés sur le territoire communal, Saint-Romain en est donc exclu. Seules quelques activités à vocation culturelle sont malgré tout réalisées en commun grâce au bon vouloir des agents culturels locaux mais ces derniers sont dépassés par les stratégies politiques des décideurs. Le musée reste connecté en matière d’offre et de promotion à son homologue lyonnais, également géré par le département. Leur site Internet commun met principalement l’accent sur la ville de Lyon, ses attractions culturelles et touristiques sans citer Vienne et son agglomération.

Au lieu de devenir une locomotive culturelle et touristique susceptible d’offrir une image positive à la ville, le musée de Saint-Romain est entré en léthargie, à l’image d’une belle endormie qui attend un prince viennois qu’on lui refuse. Le projet d’aménagement dans lequel il s’inscrivait à l’origine, bien que cantonné à la rive droite du Rhône et peu relayé localement, n’a pas conquis la rive gauche du fleuve et l’ensemble de l’agglomération dont le cœur est en Isère. Il faut souligner que les priorités culturelles du gestionnaire du musée, à savoir le Pôle archéologique départemental du Conseil Général du Rhône, se focalisent désormais plus sur le musée de Fourvière, pourtant bien obsolète comparé aux procédés muséographiques inaugurés par Saint-Romain. Le projet lyonnais de musée des Confluences suscitent aussi plus d’attention et de temps que les équipements préexistants.

C’est toutefois au niveau touristique que les choses semblent plus poser problème. La gestion du musée de site traduit un manque de réflexion ayant trait au captage des flux touristiques et à l’optimisation d’un équipement culturel réussi sur le plan du développement touristique. L’approche quasi exclusivement culturelle a montré ses limites et le double ostracisme dont est victime le musée le condamne à une stagnation au niveau de sa fréquentation touristique. Par double ostracisme, nous entendons d’une part le refus du département du Rhône de coopérer avec l’office de tourisme intercommunal pour mieux intégrer le musée dans l’offre touristique viennoise (l’office a paradoxalement mis en place un parcours audioguidé sur la ville au moment où le Conseil Général décidait de supprimer ceux du musée). L’autre volet de cette mise à l’écart repose sur la politique du Conseil Général du Rhône qui, par l’intermédiaire de son CDT faisant pourtant figure de relais touristique en terme de promotion, ne met que rarement en avant le musée en lui préférant celui de Fourvière. Pourtant, Vienne avec son festival international de Jazz, la présence d’un patrimoine archéologique et historique reconnu et l’existence d’établissements gastronomiques de renom international connaît des saisons touristiques florissantes. Nous pensons que l’intégration du musée de site dans un réseau culturel et touristique intercommunal pourrait offrir une solution intéressante à la crise actuelle qu’il rencontre. Certains signaux positifs nous laissent croire que les choses évoluent lentement. Le SCOT177 de l’agglomération actuellement en cours de réalisation ambitionne d’intégrer le musée de site en tant que pôle de développement. Autre

177 Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) est, en France, un document de planification urbaine institué par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Il intervient à l'échelle intercommunale et assure la cohérence des différents plans locaux d'urbanisme (PLU) des communes d'une même agglomération. Il remplace l'ancien schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU). Ce document permet de mettre en cohérence l'organisation du territoire communautaire en matière d'urbanisme, d'habitat, de déplacements et d'équipements commerciaux, touristiques et culturels.

signe d’évolution positive, la ville d’Art et d’Histoire a pour dessein de devenir un Pays d’Art et d’Histoire et d’intégrer la rive droite du Rhône dans ses plans de mise en valeur et de promotion du patrimoine.

L’émiettement territorial, l’absence de gouvernance locale et une approche non partagée, la non association des acteurs locaux, la non appropriation par l’agglomération viennoise de cet équipement, une vision culturelle exclusive dans la gestion et la conception prolongée aujourd’hui par un cloisonnement entre services culturels et services touristiques ignorant une approche holistique, apparaissent comme les causes principales de l’échec touristique de Saint-Romain. Son intégration dans le réseau touristique et culturel local et une promotion optimisée ne passeront que par une recherche de solutions des problèmes évoqués dans les paragraphes précédents. Pourtant, Saint-Romain en Gal fait partie de l’aire urbaine lyonnaise et se situe à moins de 20 minutes de la capitale Rhône-alpine et se trouve par conséquent au cœur d’un système urbain en capacité de générer des flux culturels et touristiques majeurs.

V- Les musées archéologiques de Saragosse : la Route de

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