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Chapitre 3 : Société de la connaissance et mission pédagogique des universités : vers des évolutions notables

3.4. L’Architecture des universités et les Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications appliquées à l’éducation: Une relation étroite.

6.3.1. Présentation d’ensemble du bâtiment : des solutions originales

Après avoir parcouru les différentes étapes du projet de construction, il nous appartient maintenant de porter un regard sur l’architecture d’ensemble dans un premier temps. Nous nous attacherons ensuite à étudier l’intérieur du bâtiment ainsi que les préoccupations pédagogiques qui ont orienté sa construction. Le bâtiment ayant été imaginé comme nous l’avons évoqué précédemment avec « rationalité », nous avons choisi de décrire l’édifice en procédant de la même manière, soit en procédant étage par étage, en allant du bas vers le haut. Le bâtiment occupe une superficie construite de 44 300 mètres carrés. Il est composé de 7 étages, dont deux, en sous-sol pour le parking. Si comme nous l’avons évoqué, il est construit en sous-sol pour les raisons que nous avons évoqué. La construction a qui plus est été particulièrement coûteuse, car il a fallu creuser dans roc.72 Le choix s’est cependant avéré rentable, comme en témoigne le Directeur de l’École :

« Le fameux garage… Il faut comprendre que dans les subventions du ministère, il n’y a aucun financement pour le garage, donc ça a été probablement une des parties les plus risquées du projet sur le plan financier… Il fallait cependant des stationnements, c’est assez évident, mais d’autre part on avait la conviction que cela pouvait devenir une source de profit pour l’École, ce qui est le cas d’ailleurs ! Mais la caractéristique c’est que le garage est dans le roc et que cela coûte cher à creuser (…). Donc on jouait littéralement avec nos propres fonds ».

La combinaison des matériaux utilisés - principalement la pierre artificielle, l’acier, le verre et l’aluminium – donne « une impression de gravité » à la façade, une certaine

70 « Projet de construction de l’École des HEC », 1993, op. cit. p.5. 71 Ibid. p.7.

72 La direction a cependant eu le choix entre deux scénarios avec un système à étages avec les voitures

distribuées par ascenseurs. Cependant, ils ont fait le choix de privilégier un parking souterrain, bien que plus coûteux, car plus sûr en cas de forts achalandages et moins imposant pour le paysage environnant.

prestance, plusieurs la trouvent « majestueuse ».73 L’ajout d’éléments décoratifs originaux contribue à adoucir l’effet « massif » des matériaux et des colonnades et dans l’ensemble les usagers apprécient la passerelle bleue qui dépasse du 3e étage et qui s’appuie sur une charpente d’acier. Il y a aussi l’aménagement paysager sur le flanc nord de l’édifice ainsi qu’un petit escalier vert menant à l’esplanade.

Façade principale de l’École des HEC Montréal. ©

L’édifice est doté d’équipements d’information et de télécommunication à la fine pointe de la technologie comme nous le verrons en passant en revue l’équipement et les spécificités des salles de classe. On peut noter d’emblée que l’édifice a été construit « en tenant compte des opportunités d’enseignement interactif offertes par l’inforoute et le multimédia ». Ainsi, on compte près de 3500 prises réseau qui sont réparties partout dans l’École et qui sont raccordées à 260 kilomètres de câble de télécommunication à haut débit pour la téléphonie, l’audiovisuel et l’informatique. Enfin, « ce réseau est exploité à une vitesse brute de 15 fois supérieure à celle de l’ancien édifice de l’avenue Decelles ».74 Comme nous allons le voir plus en détail dans ce chapitre, « l’intérieur de l’édifice démontre une audace particulière pour le traitement des espaces à l’aide de

73 MARSOLAIS, Claude, « L’École des HEC et son architecte », La Presse, 21 octobre 1996. 74 « Pour former les gestionnaires de l’an 2000 », communiqué du 16 septembre 1996. Service des

nombreuses mezzanines et passerelles suspendues.75 L’éclairage naturel semble être au cœur des plans de l’édifice, car il compte de nombreuses verrières l’échancrure qui laisse pénétrer le boisé ainsi que de nombreuses terrasses et jardins intérieurs.

La forme d’ensemble ainsi que certains éléments à l’intérieur ne sont pas sans rappeler celle d’un navire. Lors des entrevues que nous avons réalisées, plusieurs personnes ont abordé cet aspect. Lorsqu’on a demandé à l’architecte lors d’une entrevue s’il s’était inspiré de la forme d’un bateau pour le plan d’ensemble, il répond ne pas avoir eu cette pensée à l’esprit et cite Le Corbusier en rappelant que « toute architecture d’un bâtiment est un bateau ! » Il précise cependant qu’il a utilisé le terrain « tel qu’il était », en rectangle, mais que s’il avait eu une surface carrée il aurait tout de même fait le bâtiment allongé « parce que cela convient bien à l’idée de deux entrées et l’on peut facilement le compartimenter », il a « une certaine force ainsi » ajoute-t-il.76

Lors des entrevues que nous avons réalisées auprès de responsables administratifs de l’École, une seule « critique » est apparue à quelques reprises concernant la forme d’ensemble du bâtiment, « long et étroit, séparé en secteurs nord et secteur sud » et qui fait que par rapport à l’ancien édifice, « le personnel ne se croise plus d’un côté à l’autre comme avant ». Les personnes qui ont soulevé ce problème ont cependant spécifié que la forme de l’édifice émane aussi « des contraintes liées au site, au terrain relativement petit ». Elles font remarquer aussi que l’École « a beaucoup grandi et que « probablement même avec un autre format pour le bâtiment, on n’aurait plus pu avoir la même synergie ».77

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