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Chapitre 3 : Société de la connaissance et mission pédagogique des universités : vers des évolutions notables

3.4. L’Architecture des universités et les Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications appliquées à l’éducation: Une relation étroite.

6.2.7. Des modifications sont apportées au projet initial

Après la période de consultation à l’externe, la direction de l’École a tenu à intégrer les principales revendications des différents groupes de pression. Ainsi, à la suite d’une série de va-et-vient entre les différents groupes d’acteurs, l’école et l’architecte, « un ensemble de modifications importantes sont apportées au concept architectural initial ».62

L’École a fait changer substantiellement les plans de son bâtiment, faisant passer de 221 à 121 le nombre d’arbres touchés par le projet lors de la construction de la phase I. À cette fin, l’échancrure a été accentuée et la longueur du bâtiment a été réduite de 9 mètres à l’arrière. Enfin, le volume du bâtiment a été revu en phase II : la hauteur maximale du bâtiment projeté atteindra 30,2 mètres- auparavant 43 mètres. De plus, bien qu’il faille toujours couper des arbres pour le projet de construction, il y a 25 arbres — en fonction de leur état — qui doivent êtres replantés et il est prévu de planter près de 400 arbres supplémentaires. Il est donc question d’avoir à l’arrivée une augmentation de près de 18 % du nombre d’arbres par rapport à la situation initiale. HEC recevra le « Grand mérite de la feuille d’or, décerné par l’International Society of Arboriculture », un prix qui « a pour but de reconnaître les mérites d’activités exceptionnelles réalisées dans les domaines de la conservation des arbres, les projets environnementaux (…) ».63 Le nombre de places de parking est revu à la baisse et passe de 800 à près de 475 emplacements, avec un parking en sous-sol et l’entrée du stationnement a été conçue de sorte qu’elle soit près d’une artère capable d’absorber un flot de voitures supplémentaire soit « par la Côte Sainte-Catherine (…) afin de ne pas augmenter le trafic automobile

61 Extrait de l’entrevue réalisée auprès d’une responsable à la Direction des communications de l’École

des HEC Montréal, 2010.

62 OUIMET, Madeleine, « La nouvelle école des HEC », La Presse, 27 mai 1993. 63 LAURIN, Danielle, « Hanganu : le jeu de l’égo », L’actualité, 1er décembre 1997.

dans le quartier voisin ».64 Enfin, un élément important et symbolique, l’école prévoit de créer un square qui sera mis à disposition des riverains… À un moment où les négociations risquaient de s’enliser à cause de citoyens qui critiquaient la coupe d’arbres, et par conséquent de retarder le début de la construction du bâtiment, la direction de l’École a offert de racheter le terrain qui se situait devant la Faculté d’aménagement (un parking peu agréable en termes d’aménagement paysager) pour le transformer en petit parc public.65 Selon plusieurs documents d’archives que nous avons consultés, corroborée par les entrevues réalisées auprès de membres de l’administration de l’École, cette proposition a joué un rôle important à cette étape du projet.66 Comme nous l’a confirmé dans une entrevue le Directeur de l’École, l’idée de créer un parc public est venue à un moment stratégique du projet et a été un élément qui a permis de contribuer à catalyser les tensions en liens avec la coupe d’arbres :

« Il y a eu d’autres décisions comme par exemple la fameuse décision du parc qui est à côté (l’ancien parking situé devant la Faculté d’aménagement), ça je me souviens très bien, ça a été le point tournant pour débloquer le projet du côté de la Ville de Montréal face aux citoyens. On était rendu là non pas dans une impasse, mais on sentait qu’il y avait des risques que cela traîne… Des fois, on peut avoir commission sur commission et cela peut durer plusieurs années. On n’avait vraiment pas le loisir d’attendre. Alors à l’époque, on avait un dernier point de contentieux, c’était vraiment autour des espaces verts. Alors d’une part on a montré, ce qui est vigoureusement le cas, qu’il y aurait plus d’arbres après la construction qu’avant (et certains ont été transplantés aussi !) ; d’autre part (…) je pense que ça a été comme un show off de dernière minute, on a dit, le terrain de stationnement on l’achète, et on le prend et on le donne à la Ville pour les citoyens afin qu’un parc soit fait ».67

On peut voir à l’issue de la situation que l’on vient de décrire concernant les modifications apportées au projet initial que l’ensemble des préoccupations qui ont été exprimées par les différents groupes d’acteurs a dans l’ensemble été pris en compte, lorsque cela pouvait se faire. Ainsi, le nombre d’arbres coupés a été sérieusement revu

64 « Un nouveau site, un nouvel immeuble, des objectifs élevés de respect de la qualité de vie »,

Communiqué de presse du 31 août 1993. Service des archives et de la gestion des documents de l’École des HEC Montréal, fond A047/Z, 0005.

65 Il est à noter que pour pouvoir faire ce parc, la direction de l’École a offert d’octroyer un certain nombre

de places de parking aux usagers de la faculté d’Aménagement.

66 Le Secrétaire général de l’École, la responsable de la Direction des communications, ainsi que l’ancien

Doyen de la Faculté d’aménagement qui a pris part aux consultations, confirment que l’offre faite de racheter le terrain pour créer un parc public a été très appréciée par les résidents des abords du campus. Plusieurs Verbatim de débats radios que nous avons obtenus confirment ce fait.

67 Extrait de l’entrevue réalisée auprès d’un responsable de la haute administration de l’École des HEC

à la baisse, l’échancrure dans le bâtiment a été accentuée, des arbres centenaires ont été replantés et de nouveaux ont été plantés. Le nombre de places de parking a été réduit de moitié et celui-ci a été construit en sous-sol afin de ne pas empiéter sur le paysage des alentours, mais aussi de parer à la possible augmentation de trafic dans le quartier automobile habituel du quartier (en demandant à l’architecte que le stationnement souterrain soit « confiné à l’artère Côte-Sainte-Catherine et que la circulation piétonne soit réservée à la rue Louis-Collin ».68). La volumétrie d’ensemble a été révisée pour la Phase B afin de permettre un meilleur ensoleillement et dernier point important, une entente de protection et de préservation du boisé situé sur la propriété du collège Jean- de-Brébeuf a été conclue entre l’École, le collège et la Ville.69

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