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LES CARACTERISTIQUES DE L’OFFRE DE PRODUITS AQUATIQUES

2. L’interaction bioéconomique entre la capture marine et l’aquaculture

2.1. Le modèle d’Anderson

2.1. Le modèle d’Anderson

Le modèle d’Anderson (1985a), qui constitue une importante contribution au sujet, a été élaboré à partir d’études portant sur les fermes d’élevage de saumon et leurs conflits avec la pêche commerciale sur la base d’un modèle avec un libre accès à la ressource présenté par Clark (Clark, 1976).

Dans ses analyses initiales, Anderson (1985a) a fait l’hypothèse que la demande du marché et l’offre de l’aquaculture pouvaient être présentées de manière linéaire, en fonction d’un prix unitaire variable et sous réserve que l’on puisse confondre les poissons d’élevage avec les poissons sauvages. Il a alors montré que la concurrence entre aquaculteurs et pêcheurs pouvait réduire le prix et augmenter le total de l’offre.

Il en conclut que les activités d’aquaculture contribuent à une augmentation des stocks de poissons sauvages conduisant à une baisse de leur prix et des efforts de captures : ce qui

n’est plus rare a une valeur moindre et le pêcheur sera moins porté à rechercher un produit dont la valeur a baissé. Si, de plus, le coût de l’aquaculture peut être réduit, le prix global du poisson (sauvage et d’aquaculture) baissera et les efforts de capture sur les stocks seront limités. Dans ce cas précis l’aquaculture représente donc un autre moyen de réduire la pression sur les stocks sauvages ; l'équilibre du marché se pose donc sur une plus grande offre et un prix inférieur sous réserve d'autres mesures de contrôle de l'effort.

L’auteur a analysé la pêche en libre accès face à la ligne de demande et la ligne d’offre (de la pêche et de l’aquaculture) en développant le modèle de pêche en libre accès présenté par Clark (Clark, 1976). L’équation se présente alors ainsi :

X = rX ( 1 – X/k ) – EX (12)

Dans laquelle : E est l’effort de pêche X est le stock de poisson r est le taux de croissance

k est la capacité de déplacement environnemental EX est la production de pêche (YF)

Le profit π est défini par la formule :

Π = ( pX – c ) E (13)

Dans laquelle : p est le prix de la biomasse

c est le coût unitaire d’un effort de pêche (constant) L’équilibre de l’offre en matière de pêche en libre accès est :

YF = (1 c/pk) p

rc  (14)

On assume que l’équilibre de la demande totale est :

Y = ß1 - ß2 .p (15)

1ère partie – Chapitre 1 : L’offre en produits aquatiques et son influence sur l’industrie de transformation

YA = γ1 + γ2 .p (16)

Dans laquelle : ß1, ß2 et γ2 sont des constantes non négatives et γ1 est une constante non positive. Par ailleurs on accepte que l’hypothèse que l’aquaculture n’a pas d’impacts directs sur les populations d’animaux sauvages et que le produit aquacole soit un substitut parfait du produit de la pêche. Ainsi, l’équilibre de demande nette est telle qu’exprimée par : demande totale (équation 15) moins offre d’aquaculture (équation 16), soit:

YF = ß1 – γ1 – ( ß2 + γ2 ) p avec p ≥ - γ1/ γ2 (16a) YF = ß1 – ß2.p avec p < - γ1/ γ2 (16b)

L’équilibre de la demande nette pour l’aquaculture est simplement la demande totale (équation 15) moins l’offre de la pêche.

P0 e 0 Offre de pêche P0 e 0 S’A Offre d’aquaculture D’

Demande nette P’ Demande nette

P’ D’ des pêches e’A des aquaculteurs S’’A

D’’

P’’ D’’ P’’ e’’A

YF0 Y’F Y’’F D Y’A0 Y’A Y’’A

Figure 10a : Equilibre de la pêches des Figure 10b : Equilibre de ressources communes l’aquaculture concurrentielle

L’équilibre de l’offre de la pêche dans deux situations différentes de demandes nettes est présenté dans la figure 10a, et l’équilibre de la demande nette avec deux situations différentes de l’offre de l’aquaculture est représenté dans la figure 10b.

Le point d’équilibre initial dans les deux graphiques est e0 avec le prix P0, l’offre de pêche

des espèces naturelles est YF0, et il n’y a pas d’offre d’aquaculture. Si la technologie existe et permet que l’offre d’aquaculture concurrentielle soit donnée par S'A (figure 10b), la demande nette face à la pêche sera D’D’D (figure 10a). La présence de l’aquaculture mène à la réduction du prix de consommation (P’), augmente le cumul de l’offre (Y’A + Y’F), accroît le stock de poisson naturel et réduit l’effort de pêche.

Si la technologie existe, telle que l’offre de l’aquaculture est donnée par S’’A (figure 10b), la demande nette face à la pêche sera D’’D’’D (figure 10a). Dans ce cas de figure, le prix d’équilibre est réduit à P’’, et le stock de poisson naturel dépasse le niveau de rendement maximum durable. Quand le stock de poisson dépasse ce seuil de rendement maximum durable, l’offre de pêche en équilibre présente une pente normale positive ; à l’inverse, la demande nette face à l’aquaculture présente toujours une pente négative. Les autres résultats de points d’équilibre dans ce cas de figure sont que le cumul de l’offre est augmenté (Y’’A + Y’’F), tandis que l’effort de pêche est réduit.

Dans certains cas, les produits aquatiques sont presque des substituts les uns des autres. Un changement de l’offre d’une espèce pourra influer sur l’offre d’une autre espèce. Dans le cas où une espèce provient de manière équivalente de la pêche et de l’aquaculture (comme les crevettes et les saumons), il y aura alors une forte interaction entre les provenances. En général, l’augmentation de l’offre de l’aquaculture séduira les consommateurs et atténuera la demande sur les produits équivalents provenant de la pêche. Ainsi, la gestion efficace de telles espèces demande une fine connaissance de la dynamique d’interaction entre capture marine et aquaculture marines.

Anderson (1985b) a ainsi analysé l’interaction du marché entre la pêche en libre accès et l’aquaculture et, en collaboration avec Wilen (Anderson et Wilen, 1986) il a également étudié la stratégie de comportement de l’élevage du saumon, car le stock sauvage et le stock d’élevage sont en compétition pour l’utilisation des ressources de l’océan.