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LES CARACTERISTIQUES DE L’OFFRE DE PRODUITS AQUATIQUES

2. La courbe de l’offre de l’aquaculture

2.1. Le chiffre d’affaires et ses coûts

Shang (1981) et plusieurs chercheurs ont effectué des analyses sur l’optimisation du profit en matière d’aquaculture. Le total du profit (TP) perçu sur une unité de superficie de terrain ou de surface aquatique égale la relation entre le total du chiffre d’affaires résultant de la vente des produits aquatiques (TR) et le coût total de production de ces produits (TC).

TP = TR - TC (10)

Car le chiffre d’affaires TR s’appuie sur le total de production de l’activité y et le chiffre d’affaires moyen reçu à partir de la vente de ces produits (AR) ; TC s’appuie sur le total de production y et du coût moyen que doit supporter cette production (AC), soit :

TP = y (AR – AC) (11)

Cette équation nous présente des éléments-facteurs, dont nous tenterons d’examiner les caractéristiques. En premier lieu, nous chercherons à analyser la production y d’une entreprise aquacole.

2.1.1. La production

Il existe deux facteurs concernant la production : le rendement de l’activité de la ferme aquacole135 et la superficie exploitée. La quantité des produits rapportée à une unité de superficie détermine la production aquacole.

Les facteurs influençant le rendement sont les suivants :

135 Encore faut-il garder à l’esprit que les aquaculteurs sont portés à déclarer faussement leur récolte, en la sous-évaluant.

- L’accroissement de la densité d’élevage :

Une zone d’eau limitée dans l’espace et possédant ses propres ressources alimentaires naturelles définit et possède une capacité de charge du milieu naturel (ECC)136. Dans les fermes artisanales de référence, cette capacité de charge est accrue de différentes manières, notamment en enrichissant le milieu par l’adjonction d’aliments supplémentaires et en oxygénant mécaniquement l’eau pour favoriser la production de plancton.

Une bonne gestion de la ressource est importante : l’élevage de plusieurs espèces pour mieux utiliser le potentiel naturel peut optimiser le rendement. Cependant les coûts des différentes méthodes d’aquaculture ne sont pas toujours ni très bien déterminés, ni maîtrisés et les fermes les utiliseront jusqu’au niveau où le coût marginal égale le chiffre d’affaires marginal.

- Les taux de croissance et de mortalité :

Les aquaculteurs, pour une espèce donnée, peuvent influer sur les taux de croissance et de mortalité en intervenant sur la zootechnie137 et par l’utilisation de souches génétiquement sélectionnées. La sélection génétique d’espèces aquacoles est le plus souvent assurée par des centres de recherche de l’Etat ou de grandes entreprises privées.

Dans un système d’aquaculture qui s’oriente de plus en plus vers le modèle intensif, la quantité et qualité de la nourriture et des compléments alimentaires jouent un rôle primordial dans la survie et la croissance des animaux élevés. La stabilité de la température et le taux d’oxygénation sont deux facteurs déterminants de la qualité de l’eau pour s’assurer de bons résultats, de même que la prévention des maladies et la lutte contre les espèces nuisibles à l’élevage.

2.1.2. Le coût

Le coût de revient de production aquacole peut être décomposé en frais fixes et frais variables. Dans le long terme, il est évident que tous les frais sont variables mais, dans le

136 ECC (Environmental Carrying Capacity): Densité maximale d'individus d'une population d'une espèce donnée que peut supporter un écosystème

137 Etude des races domestiques, de leur reproduction, de leur élevage, notamment en vue d’améliorer leur rendement.

1ère partie – Chapitre 1 : L’offre en produits aquatiques et son influence sur l’industrie de transformation

court terme, il existe des frais qui doivent être assumés sans que soit prise en compte la quantité produite par la ferme.

2.1.2.1. Les frais fixes  L’intérêt de l’emprunt

Il s’agit de la somme payée périodiquement en raison de l’emprunt contracté pour financer la construction et le fonctionnement de la ferme aquacole. Ce fonctionnement comprend l’achat et la conservation de l’aliment et produits chimiques destinés aux espèces élevées, ainsi que le coût de la production. Shang (1981) a pu relever que le taux de l’intérêt de l’emprunt bancaire dans le secteur de l’aquaculture était compris dans une fourchette variant de 12 à 30% par an, en raison du risque lié aux activités aquacoles.

 Le loyer ou l’achat du foncier

Selon Shang (1981, p.123), environ 46% des fermes des Philippines produisant les Luciobrama sont installées sur du foncier locatif.

 La dotation d’amortissement des actifs

Les activités aquacoles entraînent des investissements tant dans des infrastructures (étangs, bâtiments…) que dans du matériel spécialisé (cages,…). Cela nécessite, sur le plan comptable, que soient réalisées des provisions financières qui ont pour objet de permettre le renouvellement ou le remplacement des items à l’issue de périodes déterminées (durée d’amortissement).

 Les frais de bureau ou frais d’administration  Les frais financiers

Ces frais en réalité changent avec l’extrant mais très peu et on peut les considérer comme frais fixes.

2.1.2.2. Les frais variables

Ces frais, qui varient avec la quantité de production, comprennent :  Le coût des aliments

Ces éléments constituent un pourcentage important du prix de revient dans le système intensif (souvent 50% du total, parfois même 75%, comme c’est le cas pour le saumon en Europe).

Le coût des aliments par unité de produit fini est influencé par la taille de l’activité, peut être présenté comme suit :

AC = f ( p, FCR ) Dans laquelle :

AC : le coût moyen de l’aliment par unité de produit fini p : le prix d’une unité d’aliment

CR : le taux de conversion de l’aliment (infra, page suivante)