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Méthodes de collecte et d'analyse des observables

Philippe Blanchet (2000 : 46-47) fait un certain nombre de recommandations pour détacher les observables de la subjectivité des situations, pour se donner la possibilité de passer de la compréhension à l'explication. Même si celles-ci semblaient destinées au recueil et à l'analyse d'un corpus oral, la plupart d'entre elles valent également pour les textes journalistiques : faire se succéder, en trois mouvements, les méthodes de recueil des données allant de l'observation participante (pour s'imprégner du terrain et recueillir dans les micro-actions un large échantillon de données indicielles), les enquêtes semi-directives ouvertes et pré-cadrées, intermédiaires entres les non directives et les directives et, enfin, les directives pour vérifier les résultats obtenus et obtenir ainsi des indicateurs valides. La position en dehors que permet l'entretien tant directif que non directif peut apparaître comme moins risquée sinon comme plus confortable que la position au-dedans qu'implique l'entretien interactif (Jacques Bres, in Calvet et Dumont, ibid.: 70).

Il s'agit par la suite de comparer les divers résultats obtenus pour mettre en lumière les effets d'orientation des réponses qu'induit le mode d'observation. Il faut donc avoir des points de repères nécessaires à la contextualisation des données et à leur interprétation. Les objectifs sont doubles dans cette étude : recueillir des observables sur les pratiques linguistiques effectives (les formes et les contenus) et atteindre les représentations aussi bien du public-consommateur que des journalistes sujets de ces pratiques. Enquêter sur le cadre de production de ces textes s'avère important pour mieux les comprendre.

12 Ces produits, le chercheur ne les a certes pas construit avec le journal-locuteur, mais parce qu'il les sélectionne, il construit de façon déterminante leur sens.

Comment atteindre les pratiques linguistiques ou la constitution du corpus

Nous avions une trentaine de journaux lorsque nous avons défini l'objet de notre étude et plus approximativement sa problématique. Nous avons dû nous rapprocher de quatre rédactions pour faire des photocopies de quelques pages de une. Cette étape a eu comme difficulté principale l'incompréhension des agents chargés de faire ces photocopies sur les enjeux d'une recherche scientifique. Certaines pages de photocopies, malgré les autorisations obtenues, nous sont revenues à 300 francs Cfa la page ! Certains journaux, comme Le Front ne nous ont pas permis de faire notre enquête pour des raisons que nous ignorons. Nous avons dû promettre au journal Le Messager de leur faire parvenir une copie de notre travail. Mais en général, nous avons pu recueillir environ 1600 pages de une.

Les journaux sur lesquels nous avons principalement travaillé13 sont Cameroon Tribune (213), Le Messager (358), La Nouvelle Expression (352), Le Popoli (266), et Mutations (376). Nous avons également pu collecter, de manière moins systématique, quelques unes de Le Front (17), Challenge Hebdo (2), L'Anecdote (2), Le Jour (12), La Météo (1), Aurore plus (2), La détente (1) et Confidence (1).

Notons que dans les exemples retenus, CT correspondra à Cameroon Tribune, LM au Messager, LN à la Nouvelle expression, LP au Popoli, MU à Mutations, LF à Le Front, AP à Aurore Plus.

L'expression "journaux francophones du Cameroun" pose un problème référentiel évident. Cameroon Tribune est un quotidien bilingue, ses titres sont soit en anglais, soit en français. En outre, dans les journaux paraissant au Cameroun, nous avons écarté les magazines, les mensuels et bien d'autres journaux irréguliers. Nous avons eu la faiblesse de privilégier les plus connus et les plus lus. Mais les phénomènes linguistiques posés de temps en temps par les journaux à très faible audience ont retenu notre attention (c'est le cas de La Météo, voulant dénoncer l'homosexualité au Cameroun). Nous n'avons pas non plus voulu parler des "journaux camerounais", car des journaux de Camerounais basés en France ou ailleurs qu'au Cameroun ne nous intéressaient pas, seuls ceux devant lesquels le public s'arrête tous les matins étaient pertinents pour nous. Les journaux étudiés sont bien des "journaux francophones du Cameroun" et assez représentatifs de ce qui se fait en matière linguistique au Cameroun.

31 La période retenue est celle de 1993 à 2008, cela signifie celle allant de l'aube des mutations sociopolitiques au Cameroun14 à une période plus récente. Les années 1990 ont marqué le paysage sociopolitique du Cameroun avec, à la faveur de ce qu'on avait appelé alors le vent de l'ouest, la publication d'une série de lois consacrant les libertés individuelles et collectives. Le Cameroun est en proie à la fois à une crise économique, à une crise politique née de la vitalité des partis politiques de l'opposition sur la scène politique et des nombreuses tentatives d'anéantissement dont ils sont victimes, à une crise identitaire avec de nombreux conflits à forts relents ethniques, et même à une crise éthique et sociale, miné qu'il est par l'ampleur de la corruption. Quelles sont les incidences sur le plan linguistique ? Comment l'écriture des journaux, qui sont à l'avant-garde de ces luttes pour la liberté, sera-t-elle influencée par le contexte ? En fait, ces combats ont marqué le début d'un changement social15 encore en cours aujourd'hui. Ce changement social a-t-il entraîné de nouvelles attitudes linguistiques ?

Revenons sur les journaux pour dire qu'ils n'ont pas toujours eu une régularité dans leurs parutions. Seul Cameroon Tribune a pu avoir des parutions quotidiennes, les autres journaux paraissant lorsque l'administration et leurs moyens le voulaient bien. Aujourd'hui, les cinq journaux qui sont la base de notre analyse sont presque tous quotidiens. Notons par ailleurs qu'ils ont connu plusieurs mutations : Le Popoli est parti du groupe Le Messager depuis 2003 ; Le Messager a contourné la censure en devenant tour à tour La Messagerie, La Messagère ; pour les mêmes motifs, La Nouvelle Expression a été l'Expression. Pour garder une certaine cohérence dans l'analyse et favoriser des comparaisons, nous avons privilégié les journaux des années 1993, 1998 et 2000. Cependant, nous n'avons pas fait que recueillir des titres de presse, nous avons voulu aller plus loin par une observation participante.

L'observation participante consiste pour le chercheur à intégrer une communauté à étudier, à participer soi-même aux situations productrices des phénomènes linguistiques afin d'en comprendre les rouages de l'intérieur et de lever les obstacles d'une trop grande distance culturelle (Dumont et Maurer, 1995 : 101). Cette méthode de recueil des données est propre à l'ethnologie et on l'a également appliquée en sociolinguistique interactionnelle (J. Gumperz, 1989). Le chercheur assiste au quotidien du groupe, il prend part au réseau d'interactions des membres du groupe, hors de toute situation explicite et formelle d'enquête. Il met donc de côté sa position d'analyste des phénomènes pour être à la fois acteur producteur de faits

14 Cf. Tsofack J.-B. et J.-J. Rousseau Tandia Mouafou (2007) qui ont également observé l'incidence de ces mutations sociopolitiques dans le discours des journaux francophones.

15 Transformations de la société pendant une période assez courte. Pour des développements sur le changement social, cf. Guy Rocher (1968)

discursifs et auditeur interprétant (selon la terminologie de Gumperz) des discours. Dans les textes écrits à communication différée comme des titres de journaux, il n'assumerait que le second statut. La nécessité était pour nous d'aller devant des kiosques à journaux observer les comportements, écouter les commentaires des uns et des autres sur l'actualité et sur la présentation de cette actualité à la une. Nous avons également pu assister à l'élaboration de quelques numéros de journaux.

Ce type d'enquête requiert de l'enquêteur des efforts d'insertion afin de faciliter son adoption par la communauté linguistique étudiée ; il requiert que celui-ci développe une certaine connaissance du terrain et qu'il use de stratégies d'observation. En progressant par paliers successifs dans ses interventions aux échanges, les topiques d'entretien n'étant pas fixés au préalable, nous avons laissé librement s'exprimer l'enquêté, amenant "naturellement" la conversation vers nos centres d'intérêts. Il fallait développer un grand sens d'adaptation et une certaine intelligence des situations. Cette méthode présente un certain nombre d'avantages : elle permet de réduire le paradoxe de l'enquêteur16. Nous avons pu par la suite comparer les discours sur les pratiques aux pratiques effectives, les données d'une enquête au milieu de l'interaction langagière, à l'intérieur de la communauté linguistique sont parfois plus riches et plus fines, parce que les enquêtés livrent plus facilement leurs impressions, même s'il est difficile de suivre un cadre de communication.

Malheureusement, l'observation participante présente un certain nombre de limites du moment où l'enquêteur peut difficilement enregistrer les faits observés et du fait de la possible subjectivisation des faits observés, à cause de l'implication de l'observateur. La question de la généralisation des faits observés se pose : quelle est leur représentativité en termes qualitatif et quantitatif ?

Obtenir des représentations par l'entretien semi-direct

L'enquête se départit de son caractère ethnologique pour se présenter aux participants sous les contours d'une enquête explicite. On enregistre les observables d'un évènement au moment où ils se produisent avec un maximum d'objectivité. On annule au maximum les effets de la présence de l'observateur, celui-ci restant à l'extérieur de l'objet observé. Il s'agit également d'une observation active, les locuteurs pouvant être enregistrés à leur insu (nous ne l'avons pas fait car cela peut poser un problème éthique) ou pouvant être avertis de la présence

33 d'un enquêteur. L'observation directe n'était pas possible pour notre travail pour des raisons évidentes de confidentialité. Nous pouvions observer, mais nous ne pouvions pas enregistrer.

Nous avons privilégié l'entretien sous la forme de questionnaire, questionnaire dont l'ordre et la forme des questions sont pré-établis. Ces questions sont en principe fermées et les réponses, prédéterminées, doivent être simples et brèves. Le principe qui préside à la conception du questionnaire, selon Jacques Bres (ibid. : 63) est celui de la standardisation, dans le souci de pouvoir comparer scientifiquement les différentes réponses, on adresse aux interviewés exactement les mêmes questions. En effet, on peut comparer des populations importantes et la standardisation des questions facilite le dépouillement et l'exploitation quantitative des données. Nous avons usé de cette méthode pour la typification des locuteurs, ceci dans l'optique d'une évaluation quantitative de la diversité du corpus.

Concrètement, nous avons d'abord distribué un questionnaire à 500 lecteurs que nous avons rencontré devant des kiosques à journaux. Personne n'ayant véritablement le temps matériel de remplir le questionnaire sur place, nous ne pouvions respecter l'un des conseils de Ahmed Boukous (in Calvet et Dumont, ibid. : 19) qui demande une passation du questionnaire d'un quart d'heure environ et sa récupération immédiate, en permettant qu'on rentre avec les fiches pour les déposer les jours suivants (deux ou trois) dans un kiosque à journaux. Les journalistes ont également eu un questionnaire spécifique et nous leur avons également donné trois jours pour répondre aux questions. La méthode a le défaut de tuer toute spontanéité dans les réponses, nous n'étions pas présent pour constater des variables comme le langage du corps au moment des réponses. Cette méthode nous a fourni tout de même des réponses que chaque sondé a dû penser satisfaisantes et nous avons ainsi pu réduire l'influence directe de l'enquêteur sur les réponses.

Nous avons, pour nous introduire auprès des enquêtés, dit que nous travaillions sur le français dans les titres de presse, sans plus préciser.

Le fait d'avoir pu dire à certains enquêtés que nous étions de l'université et enseignant a pu influencer les réponses, par la mise en exergue du souci de correction du langage. Nous nous intéressions cependant moins à la structuration du langage qu'à celle des représentations. Il fallait en tenir compte et compléter cette méthode d'enquête par des interviews et croiser les résultats. Notons que les contraintes ne nous ont permis de collecter que 232 questionnaires sur les 500 distribués dans la rue. Le climat social n'a donc pas toujours favorisé cette recherche. Ainsi, les 232 personnes des deux sexes sondés par questionnaire dans les rues de

Douala et de Yaoundé17 ont un âge allant de 16 ans pour le plus jeune (un élève), à 63 ans pour le plus âgé (un ancien vigile). Une trentaine de personnes sans profession fixe, une quarantaine de manœuvres, une quarantaine d'étudiants, 32 commerçants, une trentaine de chauffeurs (taxi et moto-taxi), une cinquantaine d'"intellectuels"(cadres d'entreprise, avocats, médecins, ingénieurs…) ont également répondu aux questions. Ils sont d'ethnies différentes et parlent différentes langues nationales18, du nord (mundang, fulfulde) au sud (ewondo, bassa, bulu, bafia, eton), de l'est (gbaya) à l'ouest (medumba, bamun, bangu) et aussi du littoral (bakoko, duala).

Toutes les questions n'ont pas trouvé de réponse, la question 8 aux lecteurs a ainsi embarrassé les enquêtés parce que nous voulions un classement en types de journaux et non un classement hiérarchisé des journaux selon leur "qualité" de langue. Mais ce second sens n'est pas moins intéressant. L'embarras des locuteurs sur la question 13 peut être plus informative qu'on ne peut le penser, sentiment de honte à l'égard de cette "culturation" ou "socialisation" de la langue française ? Aux questions 11 et 12 du questionnaire, nous n'avons très souvent pas obtenu de réponses, les enquêtés approchés ont répondu (pour ceux qui voulaient bien le faire, la plupart se dérobant à la question) qu'ils les trouvaient orientées idéologiquement et politiquement. Mais, en entrevue spontanée et informelle, nous avons pu avoir quelques informations. Tout le monde avait un avis sur les titres des journaux camerounais, même si le rapport était plus lié au contenu (aux aspects sociologiques et ethnologiques) qu'à l'aspect véritablement langue. Dans la rue, lorsque nous avons voulu compléter nos observables par des entrevues, de lourds soupçons sur la destination et l'utilisation des propos pesaient sur nous.

Cette méthode (le questionnaire) est biaisée par les consignes préalables qui vont guider le fonctionnement de l'entretien. Ce qui montre bien les limites de sa prétendue objectivité. Ses insuffisances viennent entre autres de ce que la distanciation choisie par le sujet enquêteur l'amène à très souvent se passer d'une interaction (questionné/questionneur) qui aurait pourtant pu lui être utile, ne serait-ce qu'afin de suivre les enchaînements de la pensée de l'enquêté, ou encore pour respecter l'indétermination caractéristiques des tours de parole dans les conversations ordinaires. On reproche à cette théorie son a priori behaviouriste, qui présuppose que les locuteurs recevraient un même stimulus, la même question se recevrait de

17 Les principales villes sont les lieux où se vendent le plus les journaux.

18

La Constitution du Cameroun, dans le Titre et article premier parle des "langues nationales" que l'État protège et promeut. Mais l'usage fait également de "langues locales", "langues autochtones", "langues camerounaises" et de "langues indigènes" ses synonymes. Nuançons : "langues locales" et "langues autochtones" devraient inclure les parlers hybrides au Cameroun, "langues indigènes" a une connotation coloniale et ethnologique, la français

35 la même manière chez tous. Or nous savons que le sens, la signification est une co-production intégrant divers paramètres contextuels et situationnels. Comme il n'y a pas interaction, comment résoudre tout bruit qui surviendrait au niveau du sens ?

Nous avons, et nous l'avons déjà dit, pour comparer et compléter les observables d'analyse par questionnaire, réalisé des interviews. Les interviews réalisées doivent nous permettre de déterminer comment les locuteurs perçoivent leurs pratiques linguistiques. L'entretien semi-directif, qui est le mode par excellence de l'observation dans l'interaction, est constitué de questions ouvertes, des questions auxquelles on peut donner la réponse que l'on veut. De cette manière, l'interviewer peut relancer le dialogue par de nouvelles questions, insister s'il attend que l'enquêté aille plus loin, réorienter le sens de la discussion. Chacun des participants tient un rôle véritable ; l'entretien devient moins mécanique et véritablement interactif avec sa progression dans le temps. L'observateur trouve ici une fonction de participant à l'interaction, et une fonction de constructeur analyste de ladite interaction : il organise thématiquement l'interview, comprend et explique le développement de la pensée du locuteur, ses représentations, ses concepts. Ledit locuteur conserve cependant sa liberté d'expression car le but de l'enquêteur est de le faire parler. C'était le moyen de recueillir les représentations des lecteurs et ceux de quelques journalistes pour les comparer avec celles qui sont déduites des pratiques écrites effectives.

L'entretien semi-directif présenterait cependant des contacts humains relativement factices. En plus ce caractère artificiel est renforcé par le fait que ce mode d'entretien n'ait pas de schéma préétabli, il ne correspondrait donc aux règles d'aucune situation ordinaire d'échange. La situation relativement complexe du discours (on demande au sujet d'être libre, mais celui-ci ne sait pas ce qu'on attend de lui, les micros et magnétophones ne contribuent pas à le mettre à l'aise) ne favorise pas l'émergence des styles contextuels de façon spontanée. La cause en est simple, les codes étant fonction de paramètres contextuels comme la personnalité de l'interlocuteur, les circonstances de l'interaction ou la thématique choisie, ces paramètres sont biaisés par l'interviewer linguiste qui n'obtient du locuteur que le code qu'il attend de lui : peut-il obtenir les différents codes correspondant aux différentes situations de communication ?

Ainsi, la tendance à croire que l'entretien semi-directif produit des données artificielles parce que les réponses données seraient déformées par l'influence de l'interviewer, ne serait-ce qu'à travers l'orientation des questions posées, passe pour vraie. Pour Dumont et Maurer (ibid. : 104), poser la variation des réponses du sujet en situation d'entretien en termes de biais ou de déformation est erroné. Cela signifie qu'il existerait une vérité du sujet hors situations

d'interaction. Or toute réponse, et même toute production langagière est donnée dans une situation d'interaction particulière dont elle porte nécessairement la trace. L'ajustement de l'informateur à la situation et même à l'enquêteur est mécanique dans le dialogue chercheur/informateur. La variabilité des réponses d'un sujet ne remet pas en cause leur authenticité, cette authenticité ne vaut toutefois qu'en rapport avec la situation d'interaction. La situation d'interview étant une situation sociale, la variabilité est de fait sociale.

Aucune parole produite en entretien n'échappant à l'interaction, il faut, dans les réponses obtenues d'enquêtes non directives, directives et semi-directives, tenir compte des stratégies et des paramètres de l'interaction (paramètres du genre) au moment de l'analyse, au lieu de stigmatiser les méthodes d'observation. Aucune n'est parfaite pour rendre compte de la globalité des faits linguistiques. Celle que nous devions adopter devait donc atténuer les biais.

L'étape d'analyse des données devra donner un sens aux divers observables avec comme parcours : l'analyse, la comparaison et une synthèse interprétative.

L'analyse des observables

L'analyse des observables consiste non pas à leur appliquer des principes théoriques généraux d'un objet lui-même théorique, principes conduisant à l'explication et à la prédictibilité, mais à examiner en détail chaque donnée, à la sélectionner et à la ranger dans un ensemble descriptif dont elle forme une pièce. Le fonctionnement de chaque élément doit se rapporter au fonctionnement du contexte global de la situation de communication, de l'usage ou des usages du (des) code(s), de l'ensemble d'un système linguistique. L'analyse met donc en relief un ensemble de stratégies humaines possibles dans certains types de contextes ethno-sociolinguistiques. Les procédures de cette analyse vont des champs d'analyse linguistique de la variation étudiés plus haut, à l'analyse quantitative.

L'analyse quantitative sert de complément d'enquête car elle ne prétend pas à une représentativité absolue de l'ensemble d'une population ou de pratiques linguistiques. Le nombre de sondés est d'ailleurs relativement faible pour cela. Les spécialistes de l'analyse des données pensent, pour l'analyse textuelle, que l'on peut se limiter à une proportionnalité simple, le pourcentage, avec une éventuelle vérification de la représentativité. Le chercheur