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Introduction au terrain de recherche et éléments de méthodologie

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2.3 Méthode d’analyse : appropriation et thématisation

Les données sont analysées en suivant une méthode interprétative purement qualitative consistant en un aller-retour permanent entre les données rassemblées sur le terrain et la littérature. Le journal de terrain, les retranscriptions d’entretiens ainsi que les données secondaires sont lus, annotés et interprétés.

2.3.1 L’examen phénoménologique pour l’observation et les données secondaires L’analyse débute par un examen phénoménologique des différentes données empiriques afin de se les approprier en profondeur. Paillé et Mucchielli (2012) préconisent de s’imprégner des données en se basant sur des « lectures répétées, permettant de parvenir à une certaine stabilité de l’horizon de saisie phénoménologique », qu’ils définissent comme la première phase du travail d’analyse. Cette lecture permet de « reconstituer l’objet de l’analyse »

Dans un deuxième temps, il s’agit de synthétiser les données et « l’essence du témoignage livré […] Il ne peut y avoir analyse sans condensation des données, avec l’avantage, pour certains types de recherche, d’une réduction et d’une concentration du matériau significatif, et d’une possibilité plus grande de manipulation des informations ».

La présence sur le terrain pendant 20 mois a généré un matériau très riche et divers. La saisie phénoménologique et la synthèse systématique des données issues de l’observation constituent une technique de recueil et d’analyse efficace dans le cadre de cette recherche.

Des énoncés phénoménologiques sont donc produits à partir des données provenant des observations et des données secondaires « La production des énoncés phénoménologiques représente en fait un premier niveau d’analyse et l’on peut ensuite y référer sans devoir relire nécessairement le corpus correspondant. ». Ainsi des éléments du corpus analysé ont été pris en compte alors que d’autres ont été laissés de côté. Paillé et Mucchielli (2012) précisent que « les divers aspects d’un témoignage ne sont pas tous significatifs par rapport à la problématique de la recherche. Il faut tenir compte à la fois des objectifs de l’étude et de la logique propre au témoignage. ».

A la suite de cette sélection, le récit phénoménologique est produit. Il s’agit de lier les éléments identifiés comme importants dans les observations de façon à constituer un cas d’étude cohérent et riche et de les rapprocher des entretiens.

Figure 18 La méthode d'analyse des observations

2.3.2 Analyse par la théorisation ancrée pour les entretiens

L’analyse des entretiens s’inspire de l’analyse par théorisation ancrée (Glaser & Strauss, 1967), reprise par Paillé (1994) réalisée sur le logiciel NVivo. L'expression « analyse par théorisation ancrée » est une traduction-adaptation de l’expression grounded theory, l'approche de théorisation empirique et inductive développée en 1967 par Glaser et Strauss.

L’analyse débute par la division du discours en unités d’analyse. Cela consiste à mettre en place un travail de catégorisation pour définir un univers de référence. Chaque catégorie est repérée dans les données émanant du terrain. Le retour constant aux données permet de rediriger le recueil des données en fonction des analyses intermédiaires et ainsi d’orienter le recueil de données vers les phénomènes qui semblent les plus intéressants d’un point de vue pratique ou théorique au cours de l’analyse (Strauss et Corbin, 1998). J’ai procédé par « thématisation en continu » (Paillé et Mucchielli (2012, p. 237), à savoir par « une démarche ininterrompue

d’attribution de thèmes et, simultanément, de construction de l’arbre thématique. Ainsi, les thèmes sont identifiés et notés au fur et à mesure de la lecture du texte, puis regroupés et fusionnés au besoin, et finalement hiérarchisés sous la forme de thèmes centraux regroupant des thèmes associés, complémentaires, divergents, etc., comme on le verra. Ce qui caractérise la démarche de thématisation continue, c’est que cet arbre est construit progressivement, tout

Lecture répétée des notes d'observation Synthèse des observations Faire le choix des éléments à conserver Production des énoncés phénoménologique Faire le lien avec des élements émanant des données secondaires et des entretiens

Dans un deuxième temps, des catégories ont été définies. La catégorisation « est l’analyse, la

conceptualisation mise en forme, la théorisation en progression » (Paillé et Mucchielli, 2012,

p. 147). Cette phase implique l’interprétation et favorise l’abstraction. Etant dans la démarche inductive, les catégories ont émergé a postériori au cours de la deuxième lecture et ont été réorganisées au fur et à mesure de la progression de l’analyse avant d’être nourries par les récits phénoménologiques produits à partir des observations ou un élément émanant des données secondaires.

Le traitement des données a débuté sur le logiciel Excel avant de passer au logiciel NVivo. Le recours à un logiciel de traitement s’est justifié la facilité de faire bouger les unités de sens ou catégorie mais la même démarche et plus ou moins les mêmes codes figures dans les deux. Par rapport à la question du choix d’un logiciel, il fallait que celui-ci qui permette au chercheur de choisir son degré d’intervention dans le traitement de son corpus.

Pour cette recherche, le logiciel NVivo, fréquemment utilisé en sciences de gestion, a été retenu. En effet, il est conçu pour mener une analyse très manuelle, proche de « l’analyse papier- crayon » (Deschenaux et Bourdon, 2005) dans laquelle il s’agit de produire des catégories au fur et à mesure de l’analyse.

Un extrait des grilles de codage produites à partir du logiciel sont présentées en annexe 6.

Figure 19 La démarche de traitement des entretiens

Lecture répétée des entretiens Découper les entretiens en unité de sens Regrouper les unité de sens dans des catégories Nourir les catégories par les récits phénoménologiques émanant des observations ou des données secondaires