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L’AFAF : vulgarisation scientifique, lobbying politique et construction d’un récit

Introduction Partie

7.4. Popularisation de l’agroforesterie par les porteurs nationaux de la cause

7.4.1. L’AFAF : vulgarisation scientifique, lobbying politique et construction d’un récit

Les ressources de l’AFAF

L’AFAF est, depuis sa création, un groupe de conviction qui représente des intérêts inclusifs, puisqu’à sa création l’objectif était d’obtenir la reconnaissance d’un nouveau champ d’étude scientifique. Forte de la reconnaissance préalablement obtenue à la Commission européenne, cette association issue du premier programme CASDAR Agroforesterie (2006/2008) s’est rapidement manifestée auprès des services de l’Etat et des collectivités en mobilisant sa principale ressource : l’expertise scientifique.

Cette compétence était mise au service du lobbying auprès des décideurs nationaux et européens, mais également valorisée lors de participations à des instances de négociations de plus en plus régulières sur le plan national, avec l’orientation agro-écologique prise par le ministre Stéphane Le Foll. La mobilisation de cette expertise par les services de l’État a favorisé le renforcement de l’équipe, par le recrutement de chargés de projets de R&D en répondant avec succès à des appels d’offres pour coordonner ces programmes de recherche nationaux et européens. L’AFAF a ainsi pu constituer une équipe de 5 salariés ETP en 2016, le plus souvent

99Cavaillès E., adjointe au chef de bureau – questions transversales et systèmes herbagers – Bureau Aides aux

182 ingénieurs agronomes. Elle accueille également régulièrement des stagiaires agronomes, apprentis et services civiques (5 en 2017) avec la volonté de sensibiliser ces futurs agronomes à la pratique afin d’établir un réseau actif dans de nombreuses institutions du développement agricole.

Cette transition, d’une équipe militante soutenue par quelques professionnels à une équipe professionnelle accompagnée par des militants, sera un élément important de la montée en puissance de l’AFAF lors de la mise à l’agenda politique de l’agroforesterie au sein du projet agro-écologique. En effet, le déploiement des activités de l’AFAF au cours de l’année 2014 est significatif avec le doublement de son budget, et est symbolisé par la reconnaissance officielle par le Ministère de l'Agriculture comme Organisme national à Vocation agricole et rurale (ONVAR) et le lancement partenarial d’un programme de développement ambitieux (2015- 2020), autour de trois axes principaux :

1. structurer, promouvoir l’agroforesterie 2. développer un réseau de fermes-pilotes

3. accompagner des filières de produits agroforestiers.

Pour obtenir cette reconnaissance malgré des moyens économiques limités, le noyau de militants actifs, qui constituait l’équipe initiale de l’AFAF, a utilisé Internet comme principal levier de communication, devenant un instrument politique au service de la reconnaissance institutionnelle de l’agroforesterie. Le site internet www.agroforesterie.fr donne en effet une audience à l’agroforesterie française et par conséquent un pouvoir définitionnel et politique à l’émetteur de ces contenus, de plus en plus lus et téléchargés. Ce site est, en quelques années, devenu la vitrine de l’agroforesterie française, il est pensé par l’association comme un outil de mutualisation et de transfert de l’information :

« Élément incontournable pour accroitre la visibilité de l’agroforesterie, amplifier le transfert technique, la diffusion d’information et changer d’échelle dans le développement, Internet constitue un outil central pour le transfert d’information : les travaux de développement d’outils pour la mutualisation et le transfert d’information engagés en 2014 (annuaire des structures d’accompagnement technique, base documentaire, base presse, cartographie des agriculteurs et projets, etc.) ont été poursuivis, afin de répondre aux demandes des acteurs de l’agroforesterie (agriculteurs, socioprofessionnels, chercheurs, collectivités, etc.) et assurer leur mise en relation. » (Balny P. et al 2015)

On y trouve en effet l’actualité des évènements régulièrement mise à jour, des newsletters mensuelles, des guides techniques, les principaux résultats scientifiques et enfin les avancées réglementaires. Son activité sur internet est plébiscitée par les internautes puisqu’entre 2013 et 2017100 les visites uniques sont passées de 50 000 à 140 000 visites uniques annuelles.

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Figure 8 : Evolution du nombre de visite du site internet de l’AFAF entre 2013 et 2017. Source : Rapport d’activité de l’AFAF (2017)

C’est aussi, sur la même période, l’augmentation de l’audience de la lettre d’information de 20 000 personnes en 2013 à 60 000 en 2017 :

« On a des abonnés plein pot à nos newsletters, on est observés de partout, on communique, tous nos documents sont téléchargés dans tous les sens... » - "Elu AFAF, entretien n°1"

Ce site est aussi un moyen de diffuser l’actualité du réseau (130 dates en 2017), les résultats des projets de R&D101 et enfin la centralisation d’un annuaire des structures de conseil en

agroforesterie, consulté 16 000 fois depuis sa création en 2014 (AFAF 2017b). Cette stratégie médiatique et ce support de communication est aussi la traduction d’une volonté de l’AFAF de populariser la pratique, de vulgariser des résultats de la recherche, ce qui lui permet de se maintenir en position de force dans les processus continus de cadrage et de lutte définitionnelle de l’agroforesterie.

Pour résumer, l’AFAF a porté le sujet de l’agroforesterie dans les arènes scientifiques, médiatiques et politiques en échafaudant trois piliers représentés par l’expertise scientifique, l’audience croissante sur internet, qui lui a permis d’acquérir un rôle proactif dans la définition du problème et surtout pour le cadrage des solutions lors de sa mise en politique en 2014 et 2015. Ce triptyque donne à l’attention du législateur un gage de crédibilité et souligne l’intérêt sociétal porté à ce dessein d’alternative agricole. Cette démarche a servi la reconnaissance de l’AFAF par le ministère de l’Agriculture et bien entendu plus largement de l’agroforesterie. En ce sens l’association au cours de la période 2012-2017 semble avoir accompli sa mission de

101 Agr’eau2, Agforward, Agrof-MM, Afinet, Arbele, PRODAR - Programme de Développement de l’Agroforesterie

en Régions, RRAF réseau rural agroforestier 2015-2018, Réseau Mixte Technologique « AgroforesterieS et les CASDAR Smart, Arbèle, Bouquet, Micoagra.

184 porteur de la cause auprès du personnel politique comme des agriculteurs, ceci en relais des quelques scientifiques qui étaient auparavant contraints d’assumer seuls ces missions.

« Si la médiatisation est un des modèles possibles de l’inscription du problème à l’agenda politique (Garraud, 1990), elle ne s’improvise pas. Certains scientifiques savent interpeller les médias et maîtrisent l’art de la communication, d’autres n’en ont ni le talent, ni l’envie, ni le temps, ni les moyens. Il leur faut alors trouver des diffuseurs et des vulgarisateurs de l’information scientifique capables de mobiliser des défenseurs de la cause dans la sphère publique et d’interpeller les décideurs politiques » (Deuffic P. et Candau J. 2017, 12).

Depuis, l’association a renforcé son équipe puisqu’en mai 2019 elle est constituée de douze personnes, majoritairement chargées de projets (sans précision d’équivalence ETP). Pourtant, depuis le départ du ministre Stéphane Le Foll, il semble que l’association ait perdu de son pouvoir d’influence politique à travers la suppression de son statut d’organisme national à vocation agricole et rurale (ONVAR) avant l’échéance prévue en 2020, ainsi que par une redistribution des alliances au sein du réseau, nous l’aborderons.

Maintenant que nous avons précisé les ressources et l’évolution de cette association sur la période récente, il semble intéressant d’illustrer le répertoire d’actions collectives qu’elle a employé dans sa relation avec le ministère de l’Agriculture lors de l’intégration du pilier « agroforesterie » au « Projet agroécologique pour la France ».

Registre d’actions de l’AFAF vis-à-vis de l’agenda des politiques agricoles

Pour comprendre la façon dont s’est agencé l’échange politique qui a permis cette mise à l’agenda, nous proposons de présenter le registre de lobbying dans lequel l’AFAF s’est alliée avec l’agriculture de conservation.

La notion de lobbying renvoie prioritairement à des contacts directs entre des représentants d’intérêts collectifs et des élus, afin d’influencer la décision politique. Ces contacts sont non seulement formalisés (audition parlementaire, entretien avec le ministre ou consultations officielles par l’administration), mais aussi informels (discussions téléphoniques, déjeuners, réceptions, loisirs…). Le lobbying repose principalement sur des ressources politiques (accès direct aux élus et aux gouvernements). Les ressources d’expertise et les ressources matérielles jouent également un rôle important. Les premières permettent aux groupes d’intérêts qui en disposent de fonder leurs revendications sur des bases plus légitimes (par la production de données chiffrées notamment, conférant une apparence d’objectivité et de scientificité) et de présenter des propositions telles quelles, sous la forme d’amendements parlementaires ou de décrets pré-rédigés par exemple. Les ressources matérielles financières facilitent l’établissement de liens d’interdépendance avec des partis politiques (Hassenteufel P. 2011a, 195).

185 Les groupes d’intérêts des réseaux de l’agroforesterie et de l’agriculture de conservation des sols (ACS) ont obtenu une première reconnaissance explicite dans la loi « D’avenir pour

l'agriculture, l'alimentation et la forêt » du 13 octobre 2014. Toutefois, ils ont décidé de mener

un lobbying commun pour tenter d’obtenir la satisfaction d’une revendication ancienne. Forte de l’expérience du programme Agr’eau, l’AFAF, en étroite collaboration avec les acteurs de l’ACS, a obtenu des résultats significatifs (production de matière organique (MO), lutte contre l’érosion, séquestration du carbone…) dont certains avaient servi l’argumentaire du ministre lors de la Conférence de Paris 2015 (COP 21), notamment avec l’initiative du « 4/1000 ». Forts de l’écoute attentive du ministre Stéphane Le Foll, ces lobbyistes tentent d’obtenir une mesure expérimentale qui, tout en adaptant la réglementation (modification des dates d’épandage en automne pour favoriser le développement des couverts, sans fuite de nitrate ni compaction des sols), serait incitative d’une couverture maximale des sols agricoles, dans laquelle est incluse l’agroforesterie.

En effet, une proposition de «Mesure incitative au développement de la couverture végétale

vivante des sols» (AFAF 2016a) a été proposée au Ministère en septembre 2015 et propose

d’être expérimentée localement dans le périmètre (Adour Garonne) du programme Agr’eau. Nous proposons maintenant de suivre l’évolution de cette proposition jusqu’à son dénouement. Deux formes de lobbying sont à l’œuvre sur cet exemple. D’abord, cette proposition technique de mesure favorisant l’installation des couverts végétaux témoigne d’une volonté de coopération avec le ministère, où ce collectif de signataires met en avant l’expertise de résultats empiriques. Puis, il est intéressant de constater que s’ajoute à ce lobbying habituellement discret (échange de bons procédés : expertise / reconnaissance) un levier qui cherche à mobiliser l’opinion publique avec la possibilité de signer en ligne non pas une pétition contre, mais une liste de soutien. Cette recherche de soutien auprès de l’opinion publique pour acquérir cette

«expertise-légitimité» est caractéristique d’acteurs qui ne peuvent se prévaloir d’une

représentativité en nombre d’adhérents (Grossman E. et al 2012, 125). En effet, si l’agroforesterie et l’agriculture de conservation ont une audience croissante, elles ne peuvent rivaliser en nombre d’adhérents avec, par exemple, les syndicats agricoles.

Ce lobbying qui mélange influence discrète avec des actions de mobilisation publique adaptées pour ne pas verser dans le registre de la contestation, semble être opérant sans obtenir une entière satisfaction. Le lobbying en faveur de la mesure « couverts végétaux » a finalement abouti à l’activation en 2018 d’une « Mesure agro-environnementale et climatique » (MAEC) « Sol » (AFAF 2016b), mais ses critères exigeants semblent limiter l’accès des agriculteurs à cette mesure. En effet, sur la vingtaine d’agriculteurs engagés dans le GIEE « Sols vivants 35 », seulement trois membres l’ont activé. S’ils sont satisfaits de la reconnaissance apportée aux pratiques qu’ils expérimentent, ils évoquent néanmoins le caractère très sélectif de cette mesure :

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« Il faut voir les critères qu’ils demandent, ce n’est vraiment pas évident à tenir parce que l’exigence de baisse de l’IFT102 est forte ! De toute façon c’est bien simple dans le groupe on

est que trois ou quatre à l’avoir fait. » - "Agriculteur GEDA 35 Sol vivant, entretien n°1".

Le lobbying conjoint de l’AFAF et de l’Institut d’agriculture durable (IAD) est à l’origine de ce projet qui au départ se voulait simple d’accès. Cependant, cette mesure semble s’être complexifiée lorsque l’idée est entrée dans les tuyaux classiques de concertation du MAAF, c’est-à-dire en associant des représentants syndicaux institutionnels et environnementaux :

« Moi ça m'a fait bondir d'abord, je vais vous dire pourquoi. On avait beaucoup travaillé pour faire un diagnostic agro-écologique, mais quand je dis beaucoup, c'est beaucoup beaucoup, mon groupe Pays de la Loire, donc moi j'ai mouillé la chemise quand même, il y a ceux qui parlent et ceux qui travaillent ! Moi je fais partie de ceux qui travaillent, même si je parle aussi ! Donc 33 exploitations, donc les viandes, les céréales, viti, arbo, on a testé des diagnostics agro-écologiques et on a fait remonter à Guilhem Brin qui ne voulait pas nous écouter... plein de doléances en disant attention, ça c'est bien, ça attention ça ne correspond pas il faut adapter comme ci comme ça. (…) Moi j'ai fait cinq réunions de travail avec les instituts techniques et les chambres d'agriculture, où l'on a essayé de peaufiner les questionnements, les items, etc et on a finalement dit : « bon ce n'est pas parfait, mais tel qu'il est fait ce diagnostic nous va! On a décidé dans les chambres d'agriculture d'en faire l'outil de référence. C'est quand même fort, en se disant qu'utiliser ce seul outil de diag, comme ça, ça nous permettra de faire des évaluations et des comparaisons. C’était en 2015 /2016, début 2016 on a dit on l'adopte et avec à l'esprit que l'agro-écologie c'est quand même une approche globale, avec l'économie, l'environnement, mais dans l'environnement il y a les sols, l'eau, la biodiversité... Et là qu'est- ce qu'on voit apparaître, proposition d'une MAEC Sol !!! Pourquoi ? Parce que les amis du vers de terre de M. Le Foll que je connais très très bien et certains d'entre eux sont dans l'association AEI de M. Griffon. (…) Alors au début c'était pour l'agro-écologie il faut regarder le système et puis bah là finalement ce n’est pas mal cette mesure, ça répond à mon objectif « 4 pour 1000 » donc là il compose ! Donc c'est assez difficile à suivre » - "Elu FNSEA, entretien n°17"

Ce témoignage montre que le ministre Stéphane Le Foll a tenté de court-circuiter les voies traditionnelles de concertation pour l’élaboration des politiques agricoles. S’il semblait prêt à avancer rapidement pour ce dispositif incitatif, les contraintes politiques pesant sur son action en cette fin de mandat l’ont poussé à composer avec, d’un côté, des acteurs qui militent pour une mesure simple d’application organisée sur quelques indicateurs, et de l’autre, des organisations qui cherchent à reprendre la main en noyant la mesure dans une complexité qui la prive de ses capacités opérationnelles. On perçoit en effet dans le témoignage de la représentante de la FNSEA, un esprit de prudence qui cherche à ralentir ce type de mesure

187 structurée autour d’indicateurs103 qu’une large majorité des agriculteurs qu’elle représente ne

seraient pas en capacité de tenir.

Venu en personne au 3e congrès Européen d’agroforesterie le 23 mai 2016, au-delà de son soutien pour le développement de l’agroforesterie, Stéphane Le Foll annonce un travail en cours sur trois critères, qui seront proposés dans le cadre du verdissement de la PAC :

« Nous avons ici en France mis en place un plan national de développement de l’agroforesterie.

On a aussi un projet plus global sur l’agro-écologie et ce que nous allons chercher à faire, c’est de mobiliser les moyens que nous avons, ça a été dit avec le verdissement à 30% de la PAC, pour essayer d’en prendre une partie pour aider et soutenir ces nouveaux modèles. Je souhaite l’annoncer ici à Montpellier, on va aussi essayer de pousser sur des critères qui permettent d’aider à valoriser demain ces nouvelles pratiques. On est en train de travailler avec l’INRA et la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) sur trois grands critères. Un critère sur la définition du taux de matière organique dans les sols. C’est très important de le mesurer et aujourd’hui ce n’est pas le cas. Si demain on veut aller vers le « 4 pour 1000 » et le stockage de carbone dans les sols, il faut que l’on ait un critère de mesure du taux de MO qui puisse s’adapter aux conditions pédoclimatiques, puisque celles rencontrées ici ne sont pas les mêmes que celles que j’ai dans la Sarthe, qui nous permet de mesurer l’évolution potentielle de la MO. Premier point.

Un deuxième sur la biodiversité et ça j’y tiens, en particulier le rôle, la place, prenons un exemple bien connu celui des lombrics, c’est-à-dire des vers de terre qui travaillent à la place des tracteurs. Donc il faut que l’on soit capable d’évaluer le nombre de vers de terre qu’il y a dans un sol ; d’ailleurs c’est souvent lié au taux de matière organique et ça a des conséquences en termes d’agro-écologie.

Le troisième sera la couverture des sols et là on va essayer de faire en sorte que la couverture des sols soit reconnue, pour permettre de lever un certain nombre de normes qui existent, par exemple dans la gestion de la directive nitrates. Les couvertures de sol l’hiver, on les oblige aujourd’hui, si on est dans des systèmes de couverture continue et on essaie de voir le pourcentage de couverture sur une année, on pourrait en France sur les plans d’action nitrates dir e: à partir de plus de 80% de couverture des sols avec en plus de l’agroforesterie, on peut considérer qu’à partir de ce moment-là nous avons un système qui piège les nitrates et qui n’impose donc pas les mêmes règles que dans un système qui ne l’est pas.» (3e congrès Européen d’agroforesterie 2016)

Par cette annonce, le ministre joue coup double, s’il parvient à convaincre ses partenaires politiques de la PAC sur cette proposition. En effet, il déplace la question épineuse du financement d’une telle mesure sur l’échelon européen, sans se risquer aux critiques nationales, et dans le même temps, il répond à l’une des principales revendications de l’ACS, c’est-à-dire permettre une adaptation de la directive nitrate dans la condition où les terres seraient couvertes à 80%. Cela, à l’image de la conditionnalité de la PAC. Cette approche, souvent dévoyée dans

188 le monde agricole, a cependant l’avantage de ne pas demander d’enveloppe supplémentaire aux Etats tout en étant efficace par les réglementations qu’elles imposent aux agriculteurs.

On observe dans le discours du ministre une proximité de vision stratégique avec celle développée par l’AFAF, comme en témoigne l’extrait suivant énoncé par l’un de ses représentants. Ce dernier explique être parvenu à instaurer un contact direct avec le ministre :

« Après nous avons continué à cheminer, des rencontres par ci, des journées nationales par là et puis après quand j'ai vu et je dis bien je, je ne dis pas toujours je, mais là je peux le dire : Quand j'ai vu que ça allait patiner, que tout le monde n'était pas prêt, moi j'ai fait en sorte d'être proche de Le Foll parce que ça me semblait stratégique. Je voyais bien que ses conseillers ne voyaient pas ce que l'on voulait faire contrairement à lui qui le comprenait bien.

Question : C'était une façon de dépasser les blocages ?

Ah mais incroyable ! D'ailleurs, il y en a un qui a giclé depuis, peut-être parce qu'on lui avait suggéré... Mais un jour je lui dis : Mais écoute-tu ne voudrais pas me donner ton numéro de téléphone parce que moi je perds mon temps là ! Il m'a dit oui si tu n'abuses pas. Je lui ai dit non je t'enverrai qu'une ou deux photos et une idée par semaine. Il m'a dit pour ça OK ! Donc depuis cette époque-là je lui envoie deux photos par semaine, une bien, une pas bien. Et je sais qu'il les montre beaucoup autour de lui ! Voyez comme quoi la technologie BlackBerry est dépassée, mais comme quoi elle a quand même permis d'écrire le plan national de

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