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Chapitre  III   –  Le  terrain  ethnographique  :  méthodes,  apprentissages  et  expériences

1.   L’évangélisme  pentecôtiste  dans  la  ville  :  l’exemple  des  églises-­‐mère

1.2.   L’église-­‐mère,  ses  adhérents  et  le  quotidien

Pour certains, les églises évangéliques pentecôtistes sont un rempart permettant de soulager la souffrance des individus face aux épreuves de la vie (Bivar, 1995 ; Mafra, 2001 ; Cortén, 1995 ; Mariano, 1999 ; Pierucci, Prandi, 1996), une idée présente dans les écrits de Marx et Engels (1972) ; pour d’autres, elles leur procurent un certain bien-être à travers le réconfort spirituel et l’espoir de salut (Garcia-Ruiz, 2006 ; Martin, 1990 ; Souza, 1969 ; Willems, 1967). Au-delà de ces aspects touchant à la dimension spirituelle, les églises évangéliques pentecôtistes inscrivent les individus dans une dynamique à la fois religieuse et sociale (Boutter, 2002 ; Fancello, 2006 ; Fer, 2005 ; Kouvouama, 2002, 2014 ; Laurent, 2003 ; Pons, 2013). Elles leur offrent l’occasion de se retrouver dans un espace où ils partagent une croyance commune et font des expériences multiples. Cet espace peut être considéré comme un lieu de production collectif et social quotidien où les différents acteurs concernés apportent leurs conceptions, leurs discours, leurs pratiques, leurs représentations et leur vécu (Lefebvre, 2000).

Ces lieux de foi, qu’ils soient situés au centre-ville ou dans un quartier périurbain, constituent un point de repère pour les personnes ayant choisi d’adhérer au mouvement évangélique pentecôtiste. Les individus interrogés les perçoivent comme un marqueur d’appartenance, d’identification et de sens. Dans leurs discours, il ressort la mise en avant de l’institution qu’ils fréquentent, le bienfait qu’elle leur procure ainsi que les améliorations de vie qu’ils ont constaté après leur adhésion. Plusieurs travaux ont montré que la pratique religieuse reflète pour l’adhérent une nouvelle condition spirituelle et sociale qui est acquise à la suite de l’adhésion (Bivar, 1995 ; Costa, 2002 ; Mafra, 2001 ; Souza, 1969).

Qu’il s’agisse d’une église-mère ou d’une église de quartier, d’un culte du dimanche ou d’un culte réalisé durant les jours ouvrés, l’attention que les individus portent à leur déplacement aux cultes diffère. Les adhérents organisent leur sortie à l’église en fonction de leurs occupations quotidiennes, de leur lieu de domicile et de leur situation familiale. En effet, lorsqu’un individu décide de se rendre à tel culte, à un créneau horaire de son choix, et à un jour de la semaine de sa préférence, il doit rythmer son quotidien en fonction de son

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déplacement prévu pour se rendre à l’église. Dans le cas des églises-mère, notamment celles qui se trouvent au centre-ville de Recife, il faut d’abord s’organiser pour partir à une heure précise, car le temps de trajet en bus peut être long. Par exemple, un habitant du Loteamento

Bonfim qui doit se rendre au culte à 15h à la Cathédrale de la foi à Recife doit anticiper son

départ de deux heures. Alors qu’un habitant d’Aguazinha comptera environ quarante-cinq minutes entre son domicile et cette église. Le premier se situe à environ vingt-sept kilomètres de Recife alors que le deuxième est à environ sept kilomètres.

Au temps du transport, un autre élément est à prendre en compte : la situation socioéconomique et familiale de l’adhérent. Pour les personnes à la retraite, sans occupation et les femmes au foyer, j’ai constaté qu’elles dédient beaucoup de temps à leur pratique religieuse, en particulier les femmes. Certaines se rendent à l’église au moins trois fois par semaine, mais d’autres privilégient uniquement le dimanche à cause des enfants, surtout quand ils sont en bas âge. Quant aux actifs, dont le lieu de travail pour certains est à Recife, ils choisissent de se rendre au culte avant de commencer leur journée de travail, ou entre midi et quatorze heures, ou encore après le travail. L’IURD et l’IIGD proposent des créneaux horaires élargis, ce qui arrange les salariés. Tandis qu’à l’AD, les cultes ont lieu le soir à 19h30 ou à 20h. Les adhérents de cette église la fréquentent plutôt le soir, et massivement le dimanche, mais ils se rendent parfois à des activités évangélisatrices se déroulant durant la journée, et dans la semaine, comme par exemple le cercle de prière. Ce dernier a lieu le matin, dans l’après-midi ou toute la journée.

Les horaires des églises de troisième vague, comme l’IURD et l’IIGD, semble avoir été pensées de manière à faciliter l’accès à tout un chacun à tout moment de la journée et le soir (Freston, 1993 ; Cortén, 1995 ; Mariano, 1999). Leurs églises-mère à Recife ouvrent leurs portes dès 7h du matin jusqu’à 21h30/22h du soir, ce qui donne la possibilité aux individus de s’y rendre dans un créneau horaire qui leur convient. Quant à l’église-mère de l’AD, elle a opté pour un agenda hebdomadaire où ses principaux cultes ont lieu le soir, à l’exception de la rencontre du cercle de prière qui a lieu dans la journée. Cela est également valable pour les temples de quartier de l’AD.

Du côté des adhérents, ils s’organisent pour mettre en œuvre leur pratique religieuse selon le calendrier de culte de leur église, selon leur emploi du temps personnel et leur lieu de résidence. Par exemple, dans le cas de mes interlocuteurs interrogés et vivant au Loteamento

Bonfim, nombreux sont ceux qui fréquentent l’église-mère de l’IURD de Recife. Pour s’y

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il faut rajouter une ou deux heures de culte. En général, mes interlocuteurs se rendaient au culte de 15h durant la semaine, et à celui de 10h le dimanche matin. Ces créneaux leurs convenaient parce qu’ils disposaient de la matinée ou de l’après-midi libre pour vaquer à leurs occupations pour leur foyer. Puis, le dimanche, ils partaient à l’église en famille, le matin pour certaines, et l’après-midi pour d’autres.

Parmi les interlocuteurs interrogés et vivant au Loteamento Bonfim, il y a une majorité de femmes. Celles-ci réservent une demi-journée ou plusieurs demi-journées par semaine à leur pratique religieuse qui occupe une place non négligeable dans leur vie quotidienne. L’adhérent dispose aussi d’une vie intime et familiale, et d’une vie sociale au sens large faite de ses relations avec son voisinage ou entourage amical. Ces éléments doivent s’accorder avec une pratique religieuse régulière, mais cela ne se fait pas toujours sans quelques difficultés.

Les femmes ont été nombreuses à participer à mon enquête de terrain, elles sont nombreuses à l’église et elles se rendent généralement plus accessibles que les hommes. Chez les évangéliques pentecôtistes, elles s’investissent plus que les hommes dans la pratique religieuse (Aubrée, 2014 ; Mafra, 1998 ; Malogne-Fer, Fer, 2015), même si ces derniers consacrent aussi beaucoup de temps à leur foi (Fancello, 2006 ; Laurent, 2003). Dans les églises étudiées dans ce travail, les femmes semblaient être majoritaires dans les cultes. J’ai pu constater à certaines occasions que les hommes étaient plus nombreux, notamment à l’Assembléia de Deus, principalement dans les cultes de doctrine132 ou dans ceux destinés aux évangélisateurs qui auront à travailler en dehors de l’église.

L’engagement individuel dans la pratique religieuse suscite dans certains cas des tensions dans la vie privée de l’adhérent. Chez certains conjoints, si l’un des deux ne partage pas la foi de son partenaire, il peut alors avoir des signes de mécontentement avec les sorties répétées du partenaire à l’église. Une de mes interlocutrices, habitante du Loteamento Bonfim, m’a avoué que son mari lui demandait de rester plus à la maison et de restreindre ses allers/retours à l’église. Elle l’ignorait car, pour elle, il ne comprenait pas l’importance de son bien-être spirituel. Puis, un jour, il s’est trouvé une maîtresse et il est parti s’installer chez elle. Ce départ soudain a causé un grand choc émotionnel dans la vie de mon interlocutrice. Elle n’a pas compris pourquoi il l’avait quitté. Selon elle, sa fréquentation de l’église-mère de l’IURD de Recife ne pouvait pas être la cause de sa séparation. Elle pense plutôt que c’est le diable qui

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a voulu l’éloigner de son église d’adhésion en s’acharnant sur son mari ; le Malin a provoqué le départ de son mari.

Son explication est en rapport avec sa croyance religieuse, puisque l’IURD, comme d’autres églises évangéliques pentecôtistes, insiste sur le fait que le diable est la cause de tous les malheurs (Almeida, 2009 ; Mariano, 1999). Il se trouve que, jusqu’à la fin de mon terrain, cette femme faisait des chaînes de prière à l’église-mère de l’IURD de Recife dans l’intention du retour de son mari à la maison. Elle était persuadée que sa séparation a été l’œuvre du diable qui a voulu la défier dans sa pratique religieuse en mettant son mari contre elle et contre sa religion. La fille aînée de mon interlocutrice m’a confirmé que son père n’appréciait pas les sorties de sa mère à l’église. D’après elle, son père estimait que sa mère y perdait son temps et son argent. Rappelons que l’IURD pratique la théologie de la prospérité (Cortén, 1995 ; Mariano, 1999), et encourage les dons d’argent de ses adhérents par le biais des chaînes de prière.

Le pasteur qui l’accompagnait dans sa chaîne de prière la soutenait dans ses prières et l’encourageait à poursuivre dans sa foi. Il lui garantissait qu’un jour son mari devrait regagner le chemin de son domicile conjugal. Il fallait donc qu’elle fasse preuve de persévérance dans la prière, elle s’y investissait parce qu’elle était persuadée pouvoir obtenir une réponse positive. Il est à noter que l’IURD et l’IIGD organisent des chaînes de prière pour les couples brisés les jeudis. Par ailleurs, faute d’informations approfondies, le départ de cet homme de son foyer ne peut pas être directement relié à la fréquentation de sa femme à l’église-mère de l’IURD de Recife.

D’autres interlocuteurs m’ont expliqué que s’investir dans une foi qui n’est pas partagée par leur conjoint peut amener des tensions dans le couple. Dans ce cas, ils m’ont expliqué qu’il était préférable d’avoir une certaine entente avec son conjoint sur le plan religieux pour éviter tout conflit. Pour éviter ce genre de situation, l’AD préconise que les personnes adhérant à l’église pratiquent l’union entre les membres de la même communauté religieuse. Certains travaux ont montré les enjeux autour du mariage entre partenaires de même foi chez les évangéliques pentecôtistes (Fancello, 2006 ; Laurent, 2003 ; Malogne-Fer, Fer, 2015) pour préserver la cohésion familiale et, dans certains cas, pour la préservation de la richesse entre familles (Elanga, 2015).

Même si le mariage endogame est préconisé par l’AD, certains de ses adhérents n’ont pas toujours le même partenaire de foi. Par conséquent, si cette église encourage fortement le mariage endogame, elle ne l’impose pas comme une règle absolue. D’autres églises, notamment

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l’IURD, encouragent désormais ses adhérents à choisir leur partenaire à l’intérieur de leur communauté religieuse. Ils peuvent ainsi se soutenir dans leur pratique religieuse et s’organiser pour participer aux différentes activités de leur église d’appartenance (Macedo, 2012)133. À l’IURD, dès lors qu’il s’agit de participer à des chaînes de prières, celles-ci durent des semaines voire deux mois. Pour entretenir sa foi, il faut un investissement personnel de quelques heures par semaine, mais aussi une régularité de fréquentation qui peut peser sur la vie privée, d’où l’encouragement de l’union entre membres de la même communauté religieuse. Finalement, l’adhérent doit conjuguer sa pratique religieuse régulière avec ses déplacements, ses moyens financiers, sa vie privée familiale et sociale et son organisation quotidienne.

En outre, lors de mes enquêtes sur le terrain, j’ai pu également constater que les adhérents subissent parfois les regards indiscrets de leur voisin, ou bien font l’objet de propos ironiques ou moqueurs. Un jour, au Loteamento Bonfim, en accompagnant une interlocutrice de son domicile vers l’église-mère de l’IURD de Recife, nous avons croisé une de ses voisines qui l’avait salué en lui disant sur un ton ironique : « Ça y est ! Tu vas te balader à Recife. Bon

voyage ! ». Mon interlocutrice m’a expliqué qu’aux yeux de certains habitants de son quartier

elle fréquentait l’église-mère de l’IURD de Recife sous prétexte d’aller se balader au centre-ville. Sa voisine étant au courant qu’il y avait une église de l’IURD proche de son quartier, située à moins de trois kilomètres, et ne comprenait pas pourquoi il fallait se déplacer à Recife. Or, mon interlocutrice estimait que l’église proche de son quartier n’avait pas la même ambiance que l’église-mère de Recife. Pour elle, à la Cathédrale de la foi, il y avait plus de pasteurs et l’énergie spirituelle y était plus forte. C’est pourquoi elle choisissait de se rendre plutôt à cette dernière qu’à celle proche de son domicile.

Sa voisine semblait ignorer la raison de ses déplacements à l’église-mère de Recife. Dans son ressenti, elle pense que les gens préfèrent plutôt faire des remarques et commentaires déplacés que de comprendre la motivation des autres. Mon interlocutrice avait le sentiment que son choix religieux semblait déranger certains de ses voisins. Dans la soixantaine, veuve et à la retraite, elle dispose de temps libre. Elle pense que le fait de quitter son domicile trois fois par semaine pour se rendre au centre-ville de Recife peut susciter de la jalousie chez ses voisins. Pour elle, ses allers/retours à la Cathédrale de la foi sont perçus par certains comme une manière d’échapper à la routine du quartier.

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De fait, dès lors qu’il faut emprunter le trajet Loteamento Bonfim-Recife, mon interlocutrice doit s’habiller et se préparer, ce qui change de la façon dont elle se présente lorsqu’elle est à la maison. En plus, elle est amenée à voir du monde durant le trajet et à faire des rencontres à l’église avec d’autres personnes vivant ailleurs que dans son quartier, ce qui la change en effet de son quotidien dans son lieu de domicile.

Cependant, si certains la regardent de travers, d’autres la soutiennent dans sa foi et lui demandent de leur adresser des prières. Il arrive également que, parfois, mon interlocutrice invite des voisines à l’accompagner à son église d’adhésion. Une fois, nous étions parties avec une voisine du quartier. Celle-ci allait se rendre à la Cathédrale de la foi pour la première fois. Ravie de sa visite, elle y est retournée plusieurs autres fois. En revanche, elle n’a pas voulu y adhérer, notamment pour des raisons financières. Disposant d’un faible revenu, elle estimait que les dépenses de déplacement, ainsi que celles qu’il fallait prévoir pour participer aux chaînes de prière, représentaient un budget mensuel trop important.

De même, j’ai remarqué une certaine tension entre adhérents évangéliques. Une autre de mes interlocutrices résidant au Loteamento Bonfim, et fréquentant également l’église-mère de l’IURD à Recife, était ignorée voire méprisée par des voisins qui étaient liés à d’autres églises évangéliques pentecôtistes, comme l’AD. Pire encore, une de ses voisines, appartenant à l’Assembléia de Deus, lui fait subir de la musique gospel mise à un volume élevé tous les matins. Elle se sentait discriminée du fait qu’elle appartient à l’IURD.

Les membres de l’AD considéraient souvent que l’IURD « n’était pas sérieuse » voire qu’elle était une « église arnaqueuse », à cause des chaînes de prière sollicitant des dons d’argent. Ces tensions sont repérables dans les rapports entre voisins d’un même quartier. Dans mes échanges avec des habitants du Loteamento Bonfim, mais aussi à Aguazinha, certains adhérents de l’AD défendaient leur option religieuse et la considéraient supérieure à d’autres religions, en particulier vis-à-vis des cultes afro-brésiliens et des églises évangéliques pentecôtistes de troisième vague comme l’IURD et l’IIGD.

Pourtant, les églises évangéliques pentecôtistes telles que l’AD, l’IURD et l’IIGD s’inscrivent dans une ouverture socio-économique, ethnique et religieuse, et accueillent des individus de toutes les couches sociales, indépendamment de leur couleur de peau, de leur statut social ou de leur ancienne appartenance religieuse. Si les églises se montrent ouverte aux autres, en revanche, la doctrine qu’elles prêchent est vécue par ses adhérents comme une vérité. Chacun se place du côté de ce qu’ils considèrent être la « vérité révélée par les Saintes Écritures », et

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font défaut aux autres qui s’en écartent. Les adhérents de l’AD considèrent ceux de l’IURD comme étant « à l’écart de la vérité ».

Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de l’AD, de l’IURD ou de l’IIGD, leurs adhérents participent activement à leur dynamique religieuse quotidienne. Leur pratique religieuse régulière les amène à faire des échanges, à créer des liens sociaux et à partager des expériences communes. Les églises évangéliques pentecôtistes sont des lieux d’expérience individuelle et collective, car elles disposent d’espaces multiples où se déroulent un certain nombre d’activités. Parmi celles-ci se trouvent les cultes et réunions de prière, mais aussi toute autre activité évangélisatrice permettant d’approfondir les connaissances bibliques et spirituelles des adhérents. Par exemple, elles organisent des cours d’approfondissement biblique, des rencontres de réflexion spirituelle, des cours de préparation à la fonction d’obreiro ou de pasteur. Elles sont à l’écoute et à l’accompagnement de leurs adhérents. Les églises-mère concentrent tout un éventail d’activités évangélisatrices, dont certaines sont inexistantes dans les temples de quartier comme, à titre d’exemple, les cours de préparation à la fonction d’obreiro ou de pasteur.

L’ensemble de ces activités sont présentées par les leaders spirituels, en l’occurrence le pasteur, comme une occasion de s’intégrer individuellement et collectivement dans l’institution. Elles donnent par ailleurs aux individus la possibilité d’éprouver des ressentis particuliers et de mettre en œuvre leur engagement personnel envers Dieu de manière opérationnelle et symbolique. À ce titre, un obreiro ou un responsable évangélisateur engagé dans son église endosse une mission divine, du fait qu’il réalise un travail consacré à Dieu. Il participe aussi au fonctionnement quotidien de son église, notamment en ce qui concerne sa gestion physique et spirituelle.

Il faut savoir qu’une église-mère compte des centaines de personnes engagées à la faire fonctionner quotidiennement. Si certains reçoivent une rémunération, parce qu’ils sont des employés recrutés pour assurer des tâches techniques et de service, la grande majorité du personnel est bénévole. Ceux-ci se portent volontaires pour porter assistance aux cultes et réunions de prière, mais aussi pour assurer d’autres actions évangélisatrices telles que les cours bibliques, l’accueil des adhérents au temple, l’encadrement et l’apprentissage de la jeunesse ou les sorties d’évangélisation.

L’appel à des bénévoles est souvent lancée par le pasteur lors des cultes dans l’église-mère comme dans les temples de quartier. Dans la première, l’appel est systématique du fait qu’il s’agit d’un espace très grand à gérer, avec de nombreuses activités évangélisatrices qui se

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distribuent dans ses multiples espaces. Pour répondre à leurs besoins, certaines églises-mère ont mis en place la fonction spécifique d’obreiro. À l’IURD et à l’IIGD la fonction d’obreiro est présentée par les pasteurs comme un « corps de métier » institutionnalisée religieusement. De fait, les obreiros de ces deux églises disposent d’un statut particulier, ils sont une composante organisationnelle interne à l’église, en même temps qu’ils représentent des travailleurs du Seigneur. Ce statut est reconnu et respecté par la hiérarchie de l’église comme par les adhérents. Les obreiros sont par ailleurs soumis à un règlement intérieur qui encadre leur fonction et ils se voient attribuer des droits et devoirs devant être partagés par l’ensemble des membres engagés dans cette fonction.

Pour y accéder, il est impératif d’être un adhérent de l’église, d’avoir au minimum une

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