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Débat  urbanistique  autour  du  projet  de  construction  d’un  méga-­‐temple  de

Chapitre  III   –  Le  terrain  ethnographique  :  méthodes,  apprentissages  et  expériences

1.   L’évangélisme  pentecôtiste  dans  la  ville  :  l’exemple  des  églises-­‐mère

1.3.   Débat  urbanistique  autour  du  projet  de  construction  d’un  méga-­‐temple  de

Au début de la décennie des années 2010, l’avenue Mario Melo, une artère voisine à la

Cruz Cabugá, a été le centre d’attention d’acteurs responsables de la gestion urbanistique recifense136 dont leur secrétariat sont reliés à la mairie de Recife. En effet, cette avenue a fait

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l’objet d’analyse d’un document intitulé « Procès n° 07.31065.3.12137 » relatif à la construction d’un temple de l’Église évangélique Assembléia de Deus ainsi que d’un « édifice garage138 » lui étant rattaché. Le premier a été conçu pour accueillir environ vingt-trois mille personnes. Il sera le temple évangélique pentecôtiste de l’AD le plus grand de la région Nord/Nordeste et l’un des plus importants du Brésil.

Ce nouveau temple aura une architecture moderne, comptera cinq étages, avec des locaux multiples, entre autres un service administratif et de manutention, des salles destinées à des activités évangélisatrices diverses, une bibliothèque, des dortoirs, un parking et sur le toit un héliport. Le deuxième bâtiment, l’« édifice garage », aura dix-sept étages, dont douze qui seront réservés au stationnement de véhicules légers avec trois-cent-quatre-vingt-seize places, tandis que le temple en proposera cent-quatre-vingt-six, ce qui fera un total de cinq-cent-quatre-vingt-deux places de parking pour la nouvelle église-mère de l’Assembléia de Deus de Recife.

Figure 16. Représentation du nouveau temple de l'AD à Recife. Source de l’image : : www.ieadpe.org.br

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Il s’agit d’une demande officielle d’approbation d’un projet de construction dont une copie de ce document se trouve dans les annexes de ce travail. Le terme « Procès » est une traduction littérale de « Processo » du portugais brésilien qui renvoie à une activité prolongée découlant d’une action continue. Processo est un terme régulièrement employé dans les documents officiels qui font objet d’une demande spécifique et qui ont besoin d’être analysés. Son sens se rapproche donc du terme « projet » en français, mais je garde la traduction littérale de « procès » car elle est plus proche du terme brésilien processo.

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Il s’agit d’un édifice à plusieurs étages qui sera consacré uniquement aux places de stationnement. Ce type de bâtiment est appelé localement « édifice garage ».

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Figure 17. Représentation de l'édifice garage de l'AD. Source de l’image : : www.ieadpe.org.br

Ces deux constructions se feront sur deux terrains différents. Ils se situent sur la partie supérieure de l’avenue Mario Melo. La carte illustrée au premier point (cf. figure 15) montre la localisation exacte du nouveau temple indiqué au numéro 4. Le terrain prévu pour accueillir la nouvelle église-mère de l’AD a une superficie de plus de trente-deux mille mètres carrés ; la figure 18 ci-dessous donne un aperçu de l’emplacement destiné à ce bâtiment religieux.

Figure 18. Terrain réservé à la construction du nouveau temple de l'AD à Recife (Photo de l’auteure).

Étant donné l’importance de ce projet, des professionnels et experts en gestion urbaine de la ville de Recife se sont réunis pour discuter de son approbation. Il s’agit de membres dirigeants et secrétaires des principales unités municipales responsables de la gestion urbaine

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de la ville de Recife. Parmi lesquels le président du Conseil de Développement Urbain (CDU), le secrétaire aux finances de la mairie de Recife, des représentants du Secrétariat à la Mobilité et au Contrôle Urbain, des secrétaires et assesseurs juridiques du Secrétariat à l’Infrastructure et au Service Urbain de la ville de Recife, des gestionnaires liés au service de Gestion et Règlementation Spatiale de Recife (CONDEPE), mais aussi des acteurs institutionnels en lien avec les services de gestion urbaine de la ville. Ceux-ci sont représentés par un membre de l’Ordre des Avocats de Pernambuco (OAB-PE), un représentant du Conseil Régional d’Ingénierie et Agronomie (CREA-PE), un membre de l’Institut des Architectes du Brésil (IAB-PE) et un coordinateur du programme de post graduation du cursus de Développement Urbain de l’Université Fédérale de Pernambuco. En somme, le conseil de gestion qui s’est formé autour du Procès n° 07.31065.3.12 avait réuni des acteurs experts, techniciens et gestionnaires possédant une compétence confirmée en gestion urbaine et une connaissance approfondie de la ville de Recife, notamment sur le plan urbanistique.

Pour les gestionnaires urbanistiques de la ville de Recife ces deux bâtiments sont des constructions modernes qui s’intègrent au paysage urbain contemporain et participent à sa dynamique urbaine en renouvelant un secteur autrefois composé par des entrepôts commerciaux et industriels délaissés. Or, pour les représentants institutionnels ce nouveau temple vient surenchérir l’offre religieuse locale et sa capacité d’accueil suscitera un impact sur l’environnement local, en particulier en ce qui concerne la question de la mobilité.

Ces deux positions seront mises en discussion à partir d’une analyse du document intitulé « Procès n° 07.31065.3.12 » qui concerne le projet du nouveau temple de l’Église évangélique Assembléia de Deus de l’avenue Mario Melo. Ce document a été rédigé le 1er février 2013 à l’occasion d’une réunion plénière organisée par le Conseil de Développement Urbain (CDU) qui a rassemblé une trentaine d’acteurs experts et dirigeants, dont les principaux acteurs sont cités ci-dessus.

D’après le document, quatre points étaient à l’ordre du jour de cette réunion. Le premier était la signature d’un document interne au Conseil. Le deuxième la prise de poste des nouveaux conseillers et gestionnaires du CDU. Le troisième la discussion du projet de construction du temple de l’Assembléia de Deus et le quatrième concernait des informations institutionnelles internes. Il faut noter que le projet de l’AD a été le sujet principal de cette réunion, du fait qu’il faisait l’objet d’une deuxième réévaluation. Puisqu’il fut présenté une première fois au CDU en décembre 2012 pour une première évaluation lors d’un premier examen. Ensuite, il a été remis en discussion le 1er février 2013 en vue d’une décision collégiale.

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La discussion du « Procès n° 07.31065.3.12 » s’est ouverte à la suite d’une présentation visuelle du projet par son concepteur, l’architecte Marco Antônio Borsoi. Le document précise que ce dernier a été choisi parmi six cabinets d’architecture qui ont concouru à l’appel à projet lancé par l’AD en 2011. D’après l’architecte, ses propos figurent dans le document, il a entamé le processus d’élaboration architectural du nouveau temple de l’AD en janvier 2012. Il s’est entouré d’une dizaine de professionnels, principalement ingénieurs et architectes, lesquels ont travaillé de manière à faire émerger un projet de standing international, affirmait-il.

Ce projet reflète l’ambition de certains leaders religieux qui se lancent de plus en plus dans la construction de méga-temples à travers le Brésil (Almeida, 2016). Ce modèle d’église, dont l’espace physique peut rassembler des milliers de personnes, s’est développé principalement en Amérique (Fath, 2008 ; Scheitler, Finke, 2012). Il reflète une façon de rassembler une foule sous un espace où Dieu est accueilli en grand format, en XXL selon Sébastien Fath (2008), mais aussi il renvoie à une « ouverture du marché religieux », la diversité de l’offre des églises et de leur taille physique s’accommodent aux contextes, espaces et besoins individuels et collectifs (Scheitler, Finke, 2012).

Au Brésil, l’AD a été une pionnière parmi les églises évangéliques pentecôtistes dans la mise en place de grands temples (Mafra, 2007). Vers la deuxième moitié du 20e siècle, elle a commencé à construire des temples spacieux disposant de locaux multifonctionnels et permettant de rassembler un maximum d’individus. Désormais, d’autres églises évangéliques pentecôtistes, en particulier celles de troisième vague, se sont investies dans cette entreprise. Elles visent notamment des espaces vacants en milieu urbain pour installer leurs méga-temples, en particulier les centres villes des métropoles brésiliennes où leur visibilité est plus importante (Almeida, 2016 ; Mariano, 1999).

L’IURD et l’IIGD en sont l’exemple à Recife. La première a fait preuve de son ambition architecturale en construisant un bâtiment qui se distingue des autres églises. En forme d’arche géante, le bâtiment s’est intégré au paysage urbain de la ville139 en le modernisant. Il s’impose aux regards des passants qui peuvent constater sa différence avec les autres églises, principalement avec l’église-mère de l’AD effacée derrière la Cathédrale de la foi de l’IURD. Il n’est donc pas étonnant que l’AD ait décidé de mettre en place son projet d’un nouveau temple, lequel sera plus grand que celui de l’IURD de Recife et dont la capacité d’accueil dépassera le Templo de Salomão de l’IURD de São Paulo. Ce dernier est d’ailleurs devenu le

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plus important temple de l’IURD au Brésil. Il dispose d’une capacité d’accueil d’environ dix mille personnes assises. A l’image de la Cathédrale de la foi de Recife, son architecture est inspirée de la Bible, car il s’agit d’une réplique du temple de Salomon. De plus, il a été édifié avec des pierres venues spécialement d’Israël. Les visiteurs s’y rendent massivement sur ce lieu chaque année, avec une moyenne de quatre cent mille visiteurs par mois.

D’après un article paru dans le journal Estadão de São Paulo140, il est devenu le premier monument le plus visité au Brésil devant le Christ rédempteur et le Pain de Sucre à Rio. En 2017, il a gagné un certificat d’excellente du site TripAdvisor. En somme, le Temple de

Salomão est un lieu incontournable du tourisme religieux au Brésil. Il accueille des pèlerins et

adhérents de l’IURD venant de tout le pays, mais aussi des curieux souhaitant visiter les lieux. Il a réussi à dépasser le « tourisme religieux » (Rinschede, 1992), parce qu’il suscite l’intérêt d’individus qui ne sont pas motivés par des raisons religieuses.

Pour revenir à Recife, le nouveau temple envisagé par l’AD prévoit un accueil d’environ vingt-trois mille personnes assises. A la différence du Temple de Salomão, il ne s’inscrit pas dans une architecture mythique susceptible d’attirer des non-adhérents à l’église. Il s’accommode plutôt aux installions modernes existantes dans ville. Par conséquent, il semblerait que son objectif premier n’est pas d’en faire un lieu d’attraction touristique religieuse comme l’a envisagé l’IURD. Pourtant, il n’empêche que des caravanes d’adhérents à l’église venant de tout l’état de Pernambuco comme d’autres États du Nord/Nordeste sont organisées, notamment lors des grands rassemblements annuels et commémoratifs de l’AD. L’actuelle église-mère de l’AD de la Cruz Cabugá en reçoit à chaque grand évènement qu’elle organise.

Le nouveau temple qui sera construit à la Mario Melo servira de point de rassemblement aux masses d’adhérents venus de tout l’État et d’ailleurs. Ils auront l’occasion de se réunir et de communier dans un espace spécialement conçu pour les accueillir composé d’espaces divers et multifonctionnels comme vestiaires, réfectoire, dortoirs et parking. L’objectif de l’AD semble tout d’abord de garantir un bon niveau d’accueil et d’accommodation aux adhérents lors des actions évangélisatrices de son fonctionnement hebdomadaire, mensuel et annuel.

L’ambition de grandeur, de rayonnement et d’appropriation de l’espace par des leaders religieux passe d’abord par l’engagement de professionnels expérimentés et reconnus dans leur domaine. Ceux-ci conçoivent des bâtiments religieux modernes et tournés vers l’avenir qui s’intègrent parfaitement au paysage urbain des villes brésiliennes. Bien qu’ils soient religieux,

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Voir site web : https://sao-paulo.estadao.com.br/noticias/geral,templo-de-salomao-muda-a-rotina-do-bras-imp-,1541534 , consulté le 24 août 2020.

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ces bâtiments montrent une volonté de renouveau dans l’aménagement de l’espace urbain métropolitain brésilien avec une mise en avant d’un projet professionnel de renom. Par exemple, l’architecte responsable du projet de l’AD est reconnu au Brésil et au niveau international. Formé à Rio, il s’est installé à Recife où il a établi son cabinet d’architecture et où il a travaillé à la conception de nombreux édifices, dont certains sont considérés par la presse locale comme prestigieux : la Clinique Santa Clara141 ou l’Espace Science142 à Recife. Les images de ses travaux sont diffusées dans son compte Instagram143 professionnel. De plus, son projet du futur temple de l’AD a fait l’objet d’un court article publié dans une revue d’architecture brésilienne144.

Les églises évangéliques pentecôtistes sont donc en quête de visibilité et de prestige, et elles se donnent les moyens d’y parvenir. Mais l’ambition dont fait preuve leur projet de construction de temples gigantesques suscite le débat. A Recife, lors de la réunion au CDU le 1er février 2013, deux positions se sont affrontées, celle des gestionnaires urbanistiques de la ville et celle des représentants institutionnels liés aux services de gestion urbaine. Pour les premiers le projet de l’AD est d’une qualité professionnelle remarquable et il s’intègre parfaitement à l’environnement urbain de la ville. L’image ci-dessus permet en quelque sorte de corroborer les propos des gestionnaires, puisqu’en observant cet immeuble sous un angle plus élargi, il est possible de constater qu’il s’accorde avec le paysage urbain de la ville. Pour les deuxièmes, ce projet aura un impact sur l’environnement urbain conséquent, notamment en termes de mobilité, et il vient s’ajouter à une suroffre religieuse dans la ville.

Les gestionnaires urbanistiques ont particulièrement apprécié l’« édifice garage »qui, pour eux, porte un avantage à la ville. En effet, certains ont mis en relief que ce bâtiment mettra à disposition des places de parking gratuitement aux citadins en semaine pendant la journée, dans une plage horaire de 9h à 18h. En revanche, le soir et le dimanche, il sera exclusivement réservé aux membres de l’église se rendant aux cultes, réunions et évènements prévus au temple. Cette proposition avait été d’autant mieux acceptée que se garer au centre-ville devient de plus en plus difficile. Certains ont cependant émis des réserves sur le projet, notamment le représentant du Conseil Régional d’Ingénierie et Agronomie (CREA) soit une institution publique qui approuve, régule et règlemente tout projet immobilier dans l’état de Pernambuco.

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Voici un lien qui permet de visualiser le projet de la Clinique Santa Clara, lequel se rapproche du projet de l’AD. Adresse Web : https://lk-s-arquitetura-engenharia.webnode.com/clinica-santa-clara/ , consulté le 21 août 2020.

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Ci-contre un lien permettant de visualiser quelques images des espaces conçus par l’architecte. Adresse Web : http://www.leonardofinotti.com/projects/espaco-ciencia , consulté le 21 août 2020.

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https://www.instagram.com/maborsoi/?hl=fr , consulté le 21 août 2020.

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La revue Projeto. Article du 28 avril 2014 qui présentait l’œuvre de l’architecte Marco Antônio Borsoi. Source : https://revistaprojeto.com.br/acervo/marco-antonio-borsoi-templo-assembleia-deus-recife/ , consulté le 21 août 2020.

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Ce représentant avait rédigé un rapport145 relativement long en exposant les points faibles du projet en matière d’impact sur l’environnement local, et principalement sur la mobilité. Il avait soulevé des questions de l’afflux de véhicules dans une ville où le trafic est déjà engorgé, l’augmentation de la circulation de piétons dans l’espace public, et une possible installation de commerçants ambulants sur la chaussée autour de l’immeuble. Il avait également suggéré de penser à la circulation des piétons dans ce secteur et de s’enquérir de l’avis de la population à propos d’une telle structure dans la ville et a mis en avant la concentration du religieux dans le centre-ville. Mais il est resté prudent face à une entreprise immobilière de cette envergure ainsi qu’à sa portée au niveau urbanistique. Il ne s’était pas opposé au projet, mais invitait à y réfléchir avec plus de minutie. La plupart des dirigeants et secrétaires gestionnaires de la ville ont reconnu les points saillants de son rapport, mais il a été considéré que les services compétents assurant la gestion urbaine de la ville avaient émis des documents évaluatifs susceptibles de répondre aux suggestions du CREA comme aux exigences de la ville.

Lors du premier examen du projet de l’AD en décembre 2012, des comptes rendus et rapports146 ont été rédigés par des experts et professionnels d’état responsables de la gestion urbaine de la ville de Recife. Ces gestionnaires ont procédé à des analyses approfondies du projet et ont fait leurs remarques dans leurs documents respectifs. Tous, sans exception, se sont prononcés en faveur de la construction du nouveau temple de l’AD. En revanche, certains ont souligné quelques règlements à respecter par le constructeur. En somme, il s’agissait de mesures techniques de la construction de l’immeuble et de la gestion des locaux. Parmi celles-ci l’alignement avec les normes techniques du plan urbanistique local, le traitement des déchets et des égouts.

Or, un universitaire et ingénieur, responsable du cursus de post graduation en gestion urbaine de l’Université Fédérale de Pernambuco (UFPE), s’est montré solidaire envers les observations du membre du CREA, ainsi que deux autres participants à la réunion du CDU qui mesuraient eux aussi l’impact de ce projet dans la ville de Recife. L’un d’entre eux avait suggéré plutôt que le nouveau temple s’installe ailleurs qu’au centre-ville, vu qu’il existe déjà une église-mère de l’AD située à quelques pas du terrain concerné par le projet. Ces propos ouvraient alors le débat sur la question de la suroffre du religieux dans la ville menée par certains représentants institutionnels, en particulier l’universitaire qui avait énoncé que le centre-ville est devenu un focus pour les groupes religieux. Pour lui, les avenues Cruz Cabugá

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Une copie se trouve dans les annexes.

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et Mario Melo disposent déjà d’une offre religieuse abondante147, les groupes religieux pourrait, d’après lui, se tourner vers d’autres endroits moins engorgés par le trafic de véhicules et la circulation de personnes. Voici un bref extrait de ses propos recueillis dans le document du « Procès n° 07.31065.3.12 » :

« (…) en tant que représentant de l'Université Fédérale, soucieux de la ville dans son ensemble, j’attire l’attention des personnes ici présentes pour que nous ne soyons pas limités aux mérites du projet architectural lui-même, mais à ses répercussions sur la ville. Dans un premier temps, je ferais une observation sur la philosophie de l'Église Assembléia de Deus avec la lecture suivante : la caractéristique de cette institution a toujours été de pénétrer dans les endroits les plus simples, de porter le message de l'Évangile aux personnes les plus démunies. Habituellement, sa prédication se fait dans de temples simples avec un plus petit nombre de personnes. Aujourd'hui, cette tendance s'inverse avec la construction de cette entreprise où elle rassemblera environ vingt-trois mille personnes au centre-ville.

Dans ma lecture, d'après ce qui a été énoncé dans la demande de réévaluation, c'est la répercussion qu'un tel équipement de cette nature peut apporter à une zone déjà caractérisée par une centralité religieuse et qui pose déjà des problèmes de mobilité avec les équipements existants aujourd'hui148 ».

(Propos extraits du rapport de la réunion du CDU réalisé le 01 février 2013. Traduction de l’auteure).

Pour autant, son appel au débat sur la centralisation du religieux au centre-ville n’a pas trouvé d’échos chez les gestionnaires de la ville. Ceux-ci ne semblaient pas être préoccupés par le fait qu’il y ait une offre religieuse abondante dans le secteur des avenues Cruz Cabugá et

Mario Melo. Ils s’intéressaient plutôt à l’aménagement du territoire, du fait que l’implantation

de ce nouveau temple correspondait aux exigences urbanistiques de la ville de Recife. Les

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Cf. Chapitre I sur l’implantation des églises évangéliques pentecôtistes à Recife.

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Extrait en portugais : « (...) como um representante da universidade federal, preocupado com a cidade como um todo, de tal modo alertando

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