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Formes tordues des quotients de la théorie géométrique des invariants

3 Quotient et torseurs : version géométrique

3.2 Formes tordues des quotients de la théorie géométrique des invariants

3.2.1. Compatibilité des constructions des invariants et des formes tordues. — Soient S un schéma, G un S-schéma en groupes affine et H un sous-S-schéma en groupes fermé normal de G. En particulier H est affine sur S.

Soit T un G-torseur. La forme tordue HT de H par T est un sous-S-schéma en groupes affine et normal du S-schéma en groupes affine GTdéduit en tordant le S-schéma en groupes G par T. Proposition 3.9. Soit S un schéma. Soit G un S-schéma en groupes affine et H un sous-S-schéma en groupes fermé normal de G. Soit F un faisceau quasi-cohérent deOS-modules (resp. deOS-algèbres, deOS-algèbres graduées) muni d’une action linéaire de G.

Soit T un G-torseur. La forme tordue FTde F par T est naturellement munie d’une action linéaire du S-schéma en groupes GTet l’inclusion canonique (FH)Tdans FTse factorise de manière unique à travers un isomorphisme de faisceaux deOS-modules (resp. deOS-algèbres, deOS-algèbres graduées)

¡FH¢

T−→ FHT

T .

Démonstration. Soientγ : G → S le morphisme structural de G et OS[G] (resp.OS[H]) le faisceau quasi-cohérent deOS-algèbresγOG(resp.γOH). L’action linéaire de G sur F est définie par un homomor-phisme de faisceaux deOS-modules

σ]: F −→ F ⊗OSOS[G].

On désigne par q]: F → F ⊗OSOS[G] l’homomorphisme canonique de faisceaux deOS-modules v 7→

v ⊗1. L’immersion fermée de H dans G correspond à un homomorphisme surjectif de faisceaux de OS -algèbres

π : OS[G] −→ OS[H] et on désigne parσ]H(resp. q]

H) la composition deσ](resp. q]) avec l’homomorphisme

F ⊗OSOS[G] idF⊗π//F ⊗O

SOS[H] .

Le faisceau des invariants de F par H s’identifient par définition au noyau de l’homomorphismeσ]H

q]

H, i.e., la suite de faisceauxOS-modules suivante est exacte,

0 //FH //F σ]H−q]H //F ⊗O

En outre, les homomorphismes présents dans cette suite sont G-équivariants. La suite de faisceaux quasi-cohérents deOS-modules que l’on déduit en tordant par T,

0 //¡FH¢ T //FT ³ σ]H´ T−³q] H ´ T//¡F ⊗O SOS[H]¢ T 0 //¡FH¢ T //FT σ]HT−q ] HT //FTO SOS[HT]

est encore exacte. En particulier, l’inclusion naturelle de (FH)T dans FT se factorise à travers un iso-morphisme

¡FH¢

T−→ FHT

T := Ker³σ]HT− qH]T´, ce qui achève la preuve.

3.2.2. Le cas affine. — Soient S un schéma, G un S-schéma en groupes affine et A un faisceau quasi-cohérent deOS-algèbres. On suppose que le S-schéma en groupes G agit sur le spectre relatif X = SpecSA de A. Soit T un G-torseur de G.

On suppose que S soit noethérien et qu’il existe un faisceau deOS-modules localement libre de rang fini E muni d’une action linéaire de G et une immersione fermée G-équivariante

ι : X −→ V(E).

La forme tordue ETde E par T est un faisceau deOS-modules localement libre de rang fini muni d’une action linéaire du S-schéma en groupes GT. De plus, l’immersion fermée

ιT: T×GSX := SpecSAT−→ V(ET) est GT-équivariante.

Si les S-schémas en groupes G, H sont réductifs, alors leurs formes tordues par T, GT, HTle sont aussi : en fait, ils sont affines et lisses sur S et leurs fibres géométriques sont isomorphes respective-ment à celles de G et H.

Proposition 3.10. Soit S un schéma noethérien. Soit X = SpecSA un S-schéma affine muni d’une

ac-tion d’un S-groupe réductif G. Soit H un sous-S-groupe fermé normal et réductif de G.

On suppose que S soit noethérien et qu’il existe un faisceau deOS-modules localement libre de rang fini E muni d’une action linéaire de G et une immersione fermée G-équivarianteι : X → V(E). On désigne par X/H le quotient catégorique SpecSAHde X par H etπ : X → X/H le morphisme quotient.

Soient T un G-torseur et XT(resp. GT, resp. HT) la forme tordue de X (resp. G, resp. H) par T. Alors, ΨT: T×GS(X/H) −→ XT/HT

tel que le diagramme

GSX TG×Sπ  XT πT  T×GS(X/H) ΨT //XT/HT.

Démonstration. D’après le Théorème I.3.13, le quotient catégorique de X par H (resp. de XTpar HT) est le spectre relatif de laOS-algèbres des invariants AH(resp. AHT

T ). Il suffit d’utiliser la compatibilité de la construction des invariants à la construction des formes tordues (Proposition 3.9) pour terminer la preuve.

3.2.3. Le cas projectif. — Soient S un schéma, G un S-schéma en groupes affine,α : X → S un

S-schéma projectif et L un faisceau inversibleα-ample. On suppose que le S-schéma en groupes G agit sur le S-schéma en X et de manière équivariante sur le faisceau inversible L. On considère le faisceau deOS-algèbres graduées A :=M d ≥0 α ³ L⊗d´.

Soit T un G-torseur. Le S-schéma en groupes GTagit sur le S-schéma projectifαT: XT→ S et de ma-nière équivariante sur le faisceau inversibleαT-ample LT.

Proposition 3.11. Soit S un schéma noethérien. Soient S un schéma, G un S-schéma en groupes ré-ductif,α : X → S un schéma projectif et L un faisceau inversible α-ample. On suppose que le S-schéma en groupes G agit sur le S-S-schéma en X et de manière équivariante sur le faisceau inversible L. On désigne par Xss(L) l’ouvert des points semi-stables de X sous l’action de H et par rapport au fais-ceau inversible L,β : Xss(L)/H → S le quotient catégorique de Xss(L) par H.

Soient T un G-torseur etαT: XT→ S (resp. GT, resp. HT, resp. LT) la forme tordue de X (resp. G, resp. H, resp. L) par T. Alors,

i. le S-schéma en groupes G agit sur l’ouvert des points semi-stables Xss(L) et l’immersion ouverte de

Xss(L)T:= T×GSXss(L)

dans XTidentifie Xss(L)Tavec l’ouvert des points semi-stables XssT(LT) de XTsous l’action de HTet par rapport au faisceau inversible LT.

ii. soitβT: XssT(LT)/HT→ S le quotient catégorique de XssT(LT) par HT; il existe un unique isomor-phisme de S-schémas

ΘT: T×GS(Xss(L)/H) −→ XssT(LT)/HT tel que le diagramme

GSXss(L) TG×Sπ  XssT(LT) πT  T×GS(Xss(L)/H) ΘT //Xss T(LT)/HT. soit commutatif (où πT: Xss

T(LT) → Xss

T(LT)/HTest le morphisme quotient).

On suppose de plus que le schéma S soit de type fini sur un schéma universellement japonais. Pour tout nombre entier D ≥ 1 assez divisible il existe un fasceau inversible β-ample MD (resp. un faisceau inversibleβT-ample MT,D) sur le S-schéma Xss(L)/H (resp. XssT(LT)/HT) et un isomorphisme de faisceau inversibles ϕDMD−→ L|⊗DXss(L) ³ resp.ϕT,D TMT,D−→ LT|⊗DXss T(LT) ´

Si (MD)Tdésigne le faisceau inversible sur le S-schéma (Xss(L)/H)Tdéduit de MDen le tordant par T, il existe un unique isomorphisme de faisceaux inversibles

θT

tel que le diagramme ³ T×GSπ´Θ TMT,D G  π TMT,D ϕT,D  ³ T×GSπ´(MD)T (ϕD)T //³ L|⊗DXss(L) ´ T LT|⊗DXss T(LT) est commutatif.

Démonstration. Comme le sous-S-schéma en groupes H de G est normal, le S-schéma en groupes G

agit linéairement pour tout nombre entier d ≥ 1 sur les sections globales H-invariants de L⊗d, (α(L⊗d))H. Le S-schéma en groupes G agit alors sur l’ouvert des points semi-stables Xss(L) de X sous l’action de H. Ensuite, l’égalité

Xss(L)T= XssT(LT)

peut être vérifiée localement sur S car les constructions des invariants et des formes tordues sont compatibles aux changements de base (plats). On peut supposer que le torseur T soit triviale, et donc l’énoncé l’est aussi.

Le quotient catégorique de Xss(L) par H (resp. de XssT(LT) par HT) est donné par le spectre homo-gène relatif du faisceau deOS-algèbres graduées des invariants

AH:=M d ≥0 ³ α(L⊗d)´H Ã resp. AHT T :=M d ≥0 ³ αT∗(L⊗dT )´HT ! .

La Propostion 3.9 affirme qu’on a un isomorphisme GT-équivariant de faisceau de faisceauxOS-algèbres graduées

(AH)T−→ AHT

T . Le reste de l’énonce suit aisément de cet isomorphisme.