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Formes tordues par un fibré principal adélique

4 Quotient et torseurs : version adélique

4.1 Formes tordues par un fibré principal adélique

est triviale. Il suffit d’appliquer le Théorème 3.13 pour obtenir l’isomorphisme canonique ΨE: Xss(L)/H −→ XssE(LE)/HE.

On suppose désormais que le schéma S soit de type fini sur un schéma universellement japonais. Soient D ≥ 1 un nombre entier assez divisible et MDun faisceau inversibleβ-ample sur Xss(L)/H. D’après le Théorème 3.13, on peut supposer que MDsoit engendré par ses sections globales respec-tivement àβ : il s’agit donc de calculer le caractère à travers lequel le S-schéma en groupes G agit sur les sections globalesβMD. Ces dernières s’identifient à travers l’isomorphismeϕDau faisceau des invariants

¡

α(L⊗DH

= (SymdF)H.

Comme rappelé avant, en vertu de la Proposition 3.17 le S-schéma en groupes G agit par homothéties sur (SymdF)Hà travers le caractère

χD: (g1, . . . , gn) 7→ det(g1)Dm1/e1· · · det(gn)Dmn/en.

Si E = (E1, . . . , En) est un n-uplet de faisceau deOS-modules localement libres, Ei de rang ei, alors le faisceau inversibleO(χD(E)) s’identifie comme Gm,Storseur au faisceau inversible

n

O

i =1

(det Ei)⊗miDd /ei, ce qui achève la preuve.

4 Quotient et torseurs : version adélique

4.1 Formes tordues par un fibré principal adélique

Les notions présentées dans ce numéros ont été introduites aussi par Chambert-Loir et Tschinkel (cf. [CLT01]).

4.1.1. Groupes adéliques. — Soient K un corps global et VKl’ensemble de ses places.

Définition 4.1. Un K-groupe adéliqueG = (G,U) est un couple formé par un K-schéma en groupes G

de type fini et d’une collection U = {Uv : v ∈ VK} de sous-groupes compactes Uv de |Ganv | satisfaisant la propriété suivante : il existe un ouvert non videVdeSKet unV-schéma en groupesGplat et de type fini de fibre générique G tel que, pour tout point fermé v ∈V, le sous-groupe Uv est déduit du Kv-schéma en groupesG×VSpec Kv.

Exemple 4.2 (Groupes adéliques provenant d’un modèle entier). SoientGunSK-schéma en groupes de type fini et G :=G×SKK sa fibre génèrique. Pour toute place non archimédienne v de K, soit Uvle sous-groupe compact du Kv-groupe analytique Ganv associé au K

v-schéma en groupesG×SKK

v. Si K est un corps de fonctions, le couple (G, U) avec U = {Uv}v∈VKest K-groupe adélique.

Si K est un corps de nombres et, de plus, pour toute place archimédienne v on pose Uv = {idG}, alors le couple (G, U) avec U = {Uv}v∈VKest un K-groupe adélique.

On dit que le K-groupe adéliqueG est le K-groupe adélique associé auSK-schéma en groupesG.

Exemple 4.3 (Groupe adélique des isomorphismes d’un faisceau adélique). SoitE = (E,p) un

fais-ceau adélique localement libre sur K. Pour toute place v ∈ VKon considère le sous-groupe compact maximal U(pv) de GL(E)anv unitaire par rapport à la norme géométrique pv.

Par définition de faisceau adélique il existe un ouvert non videVdeSKet un faisceau deOV -modules localement libre de rang finiEtel que, pour tout v ∈V, la norme géométrique pvest induite par le Kv-moduleE⊗ Kv. Pour autant, pour tout v ∈V, le sous-groupe compact maximal U(pv) est le sous-groupe affinoïde de GL(E)anv associé au Kv-schéma en groupes GL(E) ×VKv.

Le couple GL(E ) = (GL(E),U(E )) où U(E ) = {U(pv)}v∈VKest un K-groupe adélique. On dira que GL(E ) est le K-groupe adélique des isomorphismes linéaires du faisceau adéliqueE .

Exemple 4.4 (Structure adélique d’un sous-groupe). SoitG = (G,UG) un K-groupe adélique et H ⊂ G

un sous-K-schéma en groupes (fermé). Pour tout v ∈ VK, le sous-groupe de Hanv , UH,v= UG,v∩ Hanv ,

est compact. Le coupleH = (H,UH) est un K-groupe adélique et on dira queH est la structure de K-groupe adélique sur H induite par le K-K-groupe adéliqueG .

4.1.2. Torseurs adéliques. —

Définition 4.5. SoitG = (G,UG) un K-groupe adélique. UnG -torseur adélique T est un couple (T,UT)

formé d’un G-torseur et d’une collection UT= {UT,v: v ∈ VK} de parties compactes non vides UT,v⊂ Ganv telles que pour tout v ∈ VKon ait :

i. siα : T × G → T désigne l’action du K-schéma en groupes G sur le torseur T, l’image de la partie pr−1T UT,v∩ pr−1G UG,v⊂ |Tanv × Ganv |

est contenue dans UT,v;

ii. l’isomorphisme de K-schémas (prT,α) : T × G −→ T × T se restreint à un homéomorphisme pr−1T UT,v∩ pr−1G UG,v−→ pr−11 UT,v∩ pr−12 UT,v;

iii. il existe un ouvert non videVdeSK, unV-schéma en groupesGplat et de type fini de fibre générique G, unG-torseursTde fibre générique T tel que, pour tout point fermé v ∈V, le sous-groupe Uvest déduit du Kv-schéma en groupesG×VSpec Kv et la partie compacte UT,v est dé-duite du K

v-schémaT×VSpec K

v.

Si le K-schéma en groupes G est réduit (c’est toujours le cas si K est de caractéristique nulle) la condition (iii) est équivalente à la condition (à priori plus faible) : il existe un ouvert non videVdeSK, un K-schéma plat de type finiTde fibre générique T tel que, pour tout point fermé v ∈V, la partie compacte UT,vest déduite du K

v-schémaT×VSpec K

Exemple 4.6 (Torseurs adéliques provenant d’un modèle entier). SoientGunSK-schéma en groupes plat de type fini etTunG-torseur. SoitG le K-groupe adélique associé auSK-schéma en groupesG

(voir Exemple 4.2).

Pour toute place non archimédienne v de VKon considère le sous-Kv-espace analytique com-pact UT,v induit par le Kv-schémaT×SKKv. Puisque ce dernier est un torseur du Kv-schéma en groupesG×SKKv, la partie compacte UT,vsatisfait aux conditions dans la définition de torseur adé-lique.

Pour autant, si K est un corps de fonctions, la collection UT= {UT,v} munit le K-schéma T d’une structure deG -torseur adélique.

Si par contre K est un corps de nombres, our toute place archimédienne v de K on choisit un point tv ∈ Tanv et on pose UT,v= {tv}. La collection UT= {UT,v} munit le K-schéma T d’une structure deG -torseur adélique qui dépend clairement aussi du choix des points tv.

Exemple 4.7 (Faisceaux adéliques sur K comme GL(n)-torseurs). Soit n ≥ 1 un nombre entier. Pour toute place v ∈ VK, on considère la norme géométrique sur Kt1⊕ · · · ⊕ Ktn,

pn,v=    p |t1|2+ · · · + |tn|2 si v est archimédienne max{|t1|, . . . , |tn|} sinon.

On note U(n) le sous-groupe compact maximal de GL(n)anv unitaire par rapport à la norme géomé-trique pn,v. En d’autres termes, on considère le K-groupe adéliqueG = (GL(n)K, U(n)) associé au fais-ceau adélique « libre » (Kn, pn), où pn= {pn,v}v∈VK.

SoitE = (E,pE) un faisceau adélique localement libre de rang n sur K. On considère le torseur T =

Iso(E, Kn) du K-schéma en groupes G = GL(n)K.

Soient v une place de K, t ∈ Iso(E,Kn)anv ,Ω une extension analytique de Kv qui contient le corps résiduel du point t et tleΩ-point du Ω-espace analytique Iso(E,Kn)an associé. LeΩ-point t corres-pond à un isomorphisme deΩ-espaces vectoriels

t: E−→ Ωn.

On dit que le point t est unitaire si le morphisme deΩ-espaces analytiques

t: An,an → V(E)an est tel que

pE,v,◦ t= pn,v,. On considère la partie du Kv-espace analytique Iso(E, Kn)anv ,

UT,v:= Iso(E ,Kn)v=©t ∈ Iso(E,Kn)anv : t unitaireª .

On suppose que la place v soit archimédienne et, quitte à étendre les scalaires, k = C. La partie UT,v s’identifie à l’ensemble des isomorphismes de C-espaces vectoriels isométriques t : E → Cn, où Cnest muni de la norme géométrique hermitienne standard. En particulier, la partie UT,vest compacte et les conditions (i), (ii) dans la définition de torseur adéliques sont vérifiées.

On suppose que la place v soit non archimédienne. Il existe une extension analytiqueΩ de Kv

et un sous-Ω-module E⊂ E de fibre générique E qui induit la norme géométrique non archi-médienne pE,v,. Si$ : Tan→ Tvandésigne le morphisme d’extension des scalaires, alors la par-tie$−1

UT,vduΩ-espace analytique Tan

s’identifie au domaine affinoïde associé au-schéma affine de type fini IsoΩ◦(E,Ω◦,n). Puisque ce dernier est un torseur duΩ-schéma en groupes GL(n)Ω◦, les conditions (i), (ii) dans la définition de torseur adéliques sont vérifiées.

De plus, cette compatibilité à la construction des espaces analytiques associés aux modèles entiers assure que la condition (iii) soit aussi vérifiée. La collection de parties UT= {UT,v} munit le GL(n)K -torseur Iso(E, Kn) d’une structure de (GL(n)K, U(n))-torseur adélique qu’on notera Iso(E ,Kn).

4.1.3. Forme tordue d’un faisceau adélique localement libre. — SoitG = (G,U) un K-groupe

adé-lique. Soient X un K-schéma propre etF = (F,p) un faisceau cohérent adélique sur X. On suppose que le K-schéma en groupes G agit sur le K-schéma X et manière équivariante sur F, et que, pour toute place v ∈ VK, la norme géométrique pvsur le faisceau cohérent deOX-modules F soit invariante sous l’action du sous-groupe compact Uv.

SoitT = (T,UT) unG -torseur adélique. Soient XTla forme tordue du K-schéma propre X par le G-torseur X et FTle faisceau cohérent deOXT-modules déduit en tordant F par T. On va munir FTd’une structure adélique comme il suit.

Comme Spec K est un point, le G-torseur T est triviale, i.e, il existe une section t : Spec K → T. On note encore t : G → T l’isomorphisme induit par la multiplication par t. La section t induit un isomorphisme de K-schémasθt: XT→ X et un isomorphisme de faisceaux de OXT-modules

ϕt

tF −→ FT.

On note ft: V(FT) → V(F) l’isomorphisme de K-schémas induit par l’isomorphisme ϕt.

Pour toute place v de K on considère la partie compacte t−1UT,vdu Kv-groupe analytique Ganv . Par définition deG -torseur adélique il existe une extension analytique Ω de Kvet unΩ-point du Ω-espace analytique Gan tel que

¡t−1UT,v¢

· g =¡UG,v ¢

.

On considère la norme géométrique sur le faisceau cohérent deO(XT)Ω-modules (FT)définie par l’ap-plication composée pT ,v(Ω) : V(FT)an ( ft)Ω //V(F)an g ·− //V(F)an pv, //R+.

SoientΩ0une extension analytique de Kv qui contientΩ, t0: Spec K → T une section de T et g0 unΩ0-point duΩ0-groupe analytique GanΩ0 tel que

¡t0−1UT,v¢Ω0· g0=¡UG,v¢Ω0.

Soit ft0: V(FT) → V(F) l’isomorphisme de K-schémas induit par la section t0. On considère l’uniqueΩ0 -point u du0-groupe analytique GanΩ0 tel que le diagramme suivant (?) soit commutatif :

V(FT)Ω0 ( ft 0)Ω0 // (?) V(F)Ω0 g0 //V(F)0 u  V(FT)Ω0 ( ft)Ω0 //V(F)0 g0 //V(F)0

Le point u appartient donc au sous-groupe compact Uv,Ω0 de GanΩ0. Si on considère la norme géomé-trique sur le faisceau cohérent deO(XT)Ω0-modules (FT)Ω0définie par l’application composée

pT ,v(Ω0) : V(FT)an ( ft 0)Ω0 //V(F)an Ω0 g0·− //V(F)an Ω0 pv,Ω0 //R+ on a alors pT ,v(0) = $0pT ,v(Ω).

En vertu de la Proposition I.5.46 la norme géométrique continue pT ,v(Ω) descend en une norme géo-métrique continue sur le faisceau cohérent deOXT-modules FT. De plus, elle ne dépend pas de la section t , de l’extension analytiqueΩ et du Ω-point g choisis.

En outre, la famille de normes géométriques pT = {pT ,v, v ∈ VK} est adélique et on noteFT = (FT, pT) le faisceau cohérent adélique associé.

Définition 4.8. Le faisceau cohérent adéliqueFT = (F, pT) est appelé la forme tordue deF par T .

4.1.4. Forme tordue d’un sous-groupe normal. — SoientG = (G,UG) un K-groupe adélique. Un

sous-K-groupe adélique normal deG est la donnée d’un K-groupe adélique H = (H,UH) formé d’un sous-K-schéma en groupes normal H de G et, siτ : G × H → H désigne l’action par conjugaison de G sur H, pour toute place v ∈ VKd’un sous-groupe compact UH,vde Hanv tel que l’image parτ de la partie

pr−1G UG,v∩ pr−1H UH,v soit contenue dans UH,v.

SoitT = (T,UT,v) unG -torseur adélique. On construit la forme tordue HT du sous-K-groupe adéliqueH comme il suit. Soient t : SpecK → H une section du G-torseur T : on désigne encore par t l’isomorphisme de K-schémas G → T que l’obtient en prenant la multiplication par t. Soit ft: HT→ H l’isomorphisme de K-schémas en groupes induit par la section t .

Soit v une place de K. On considère la partie compacte t−1UT,vdu Kv-groupe analytique Ganv . Par définition deG -torseur adélique il existe une extension analytique Ω de Kvet unΩ-point du Ω-espace analytique Gan tel que

¡t−1UT,v¢· g =¡UG,v¢. La partie UH,T ,v(Ω) := f−1 t ¡g · ¡UH,v ¢ · g−1¢ est un sous-groupe duΩ-groupe analytique Han

T,Ω.

SoientΩ0 une extension analytique de Kv qui contientΩ, t0: Spec K → T une section de T et g0 unΩ0-point duΩ0-groupe analytique GanΩ0tel que

¡t0−1UT,v¢

Ω0· g0=¡UG,v ¢

Ω0.

Si ft0: HT→ H est l’isomorphisme de K-schémas en groupes induit par la section t0, on considère le sous-groupe duΩ0-groupe analytique GanΩ0,

UH,T ,v(0) := ft−10 ¡g0·¡UH,v¢Ω0· g0−1¢ . Si$0: GanΩ0→ Gan désigne le morphisme d’extension des scalaires, alors on a

UH,T ,v(Ω0) = $−10¡UH,T ,v(Ω)¢.

Le sous-groupe UH,T ,v(Ω) descend donc en un sous-groupe UH,T ,vdu Kv-groupe analytique HanT,vqui ne dépend pas du choix de l’extensionΩ, de la section t et du point g. La collection de sous-groupes compacts

UH,T =©UH,T ,v: v ∈ VK ª

munit le K-schéma en groupes HT d’une structure de K-groupe adélique qu’on noteraHT : on dira qu’elle est la forme tordue deH par T .