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Fondements et extensions de l’économie du bien-être

théories, concepts et espaces d’évaluation

I UNE PRESENTATION DES APPROCHES DE LA PAUVRETE EN TERMES DE RESSOURCES

1. L’approche monétaire de la pauvreté

1.2. L’économie du bien-être et la pauvreté

1.2.1. Fondements et extensions de l’économie du bien-être

L’utilitarisme peut être résumé à deux grands principes : (i) un principe de rationalité du comportement humain qui vise à rendre maximum le bonheur individuel, c’est-à-dire à maximiser son utilité ; (ii) un principe d’agrégation des utilités individuelles cardinales en une fonction d’utilité collective censée représenter le bien-être de la société. Si le premier principe est aisément accepté par les descendants de Bentham, Mill et Sidgwick, il n’en va pas de même pour la seconde hypothèse.

Or, vers 1870, dans différents pays mais de manière concomitante52, est apparu un mouvement de contestation de la doctrine utilitariste, et de son principe de maximisation. Menger en Autriche, Jevons en Angleterre et Walras en Suisse créèrent le concept d’utilité marginale. Puisque l’hypothèse d’offre infinie des facteurs de production est remise en cause, l’agent économique, confronté à une prise de décision sous contrainte de rareté53. Celui-ci va chercher à optimiser sa fonction d’utilité ou de production sous la contrainte de ressources limitées. L’optimum sera atteint lorsque les valeurs marginales seront égalisées, signifiant ainsi qu’une allocation sera jugée efficace si chaque unité de bien est utilisée de manière à ce que si elle l’était autrement, elle engendrerait un gain exactement égal à la perte due au retrait de cette unité de son affectation initiale (Blaug [1996]). Un consommateur optimisera son utilité lorsqu’il répartira son revenu de telle sorte que l’utilité marginale retirée de chaque unité de consommation est égale à une autre. Cette révolution54 sera à la base de développements ultérieurs comme l’économie du bien-être ou la théorie du choix social.

a- De l’utilité cardinale à l’utilité ordinale : l’économie du bien-être

L’économie du bien-être (welfare economics) de la première génération regroupe des auteurs comme Marshall ou Pigou et fonde ce qu’on l’on a appelé l’Ecole de Cambridge. Selon eux, et dans la continuité des travaux des marginalistes, l’utilité serait une notion cardinale. Le consommateur serait capable de donner une mesure objective de l’utilité qu’il retire de sa consommation d’un bien. Le classement des états de satisfaction se ferait alors à partir de cette utilité retirée. On peut dire que, compte tenu des dotations initiales des membres d’une société, un individu retire plus de satisfaction qu’un autre si, pour un état équivalent, son utilité cardinale est supérieure. L’utilité sociale serait alors la somme simple des utilités individuelles. Toutefois, cela suppose que chaque individu d’une société exprime l’utilité sur une échelle de valeurs commune. Or, comme l’ont souligné Bentham et Mill, l’utilité est une notion psychologique exprimée par un et un seul individu. Il devient dès lors difficile de classer des états psychologiques qui relèvent de conceptions propres de la satisfaction.

52 Pour un rappel historique de la pensée marginaliste, voir Blaug [1996].

53 Dans les premiers écrits utilitaristes, les facteurs de production étant réputés infinis, cela avait pour

conséquence de faire de l’utilité une fonction strictement croissante et monotone du revenu, et la fonction de production une fonction croissante et monotone des facteurs de productions.

54 Selon Mark Blaug [1996] le terme révolution est un peu galvaudé et il s’applique plus au terme marginal qu’à

Pour permettre de comparer les niveaux d’utilité sur une base commune, Pigou [1920] propose de monétiser cette fonction d’utilité. Selon lui, la satisfaction peut être mesurée sur le marché « par la quantité de monnaie qu’une personne est disposée à offrir en vue d’obtenir un bien »55, il parle alors de bien-être économique (economic welfare), qu’il distingue des autres types de bien-être (Sen [1980]) plus difficilement mesurable car il fait appel à des considération non monétarisable. Ainsi, le prix auquel l’individu est prêt à acquérir un bien quelconque représente le degré d’utilité que l’individu retire de ce bien : on parle alors de prix de réserve (Varian [1994: 21]). La différence entre le prix de réserve et le prix de marché pour chaque unité supplémentaire consommée56 constitue le surplus du consommateur qui représente le bien-être individuel. Pigou [1920: 34] définit ce surplus comme « l’équivalent monétaire du bien-être procuré par l’usage d’un bien ». En offrant une mesure commune à l’utilité, il est dorénavant possible de comparer les niveaux d’utilité entre les individus. Un individu dont le prix de réserve est supérieur à celui d’un autre individu pour un même bien, signifie que l’utilité retirée de la consommation de ce bien par le premier individu est supérieure à celle du second (Marshall [1890]).

Le bien-être collectif qui est une fonction agrégée des utilités individuelles peut également être exprimé sous forme monétaire. Maximiser le bien-être social revient à maximiser les utilités individuelles, c’est-à-dire faire en sorte que les individus soient prêts à payer plus pour consommer. Les théories de la croissance qui apparaîtront plus tard reposeront sur ce principe. Toutefois, les limites de l’utilité cardinale sont toujours présentes : chaque niveau de bien-être est associé à une valeur (le prix) qui, même si elle parait objective, représente l’envie que les individus ressentent pour chaque bien considéré. Pour Arrow [1974: 35], « l’utilité est une grandeur purement subjective », et il n’existe pas d’échelle commune objective de mesure de l’utilité. Il reprend une critique qui fit grand bruit dans le milieu scientifique. En 1938, Lionel Robbins exprima des doutes sur la scientificité des comparaisons interpersonnelles d’utilité. Selon lui (Robbins [1938: 636]), puisque « tout esprit est impénétrable pour tout autre et aucun dénominateur commun aux sentiments n’est possible », il est dorénavant nécessaire de bannir toute information concernant les utilités personnelles. Les problèmes du choix social ne relèveraient plus que de la procédure de vote, on reviendrait alors aux paradoxes énoncés par Borda [1771] et Condorcet [1785].

55 Pigou [1920: 20].

56 On se situe avec Pigou dans une période chronologiquement postérieure à l’émergence du marginalisme.

La réduction du champ informationnel entraînée par l’abandon des comparaisons interpersonnelles d’utilité a amené les économistes à renouveler la pensée et la théorie du bien-être. L’introduction de la notion de préférence a permis de passer d’une approche cardinale de l’utilité à une approche ordinale : la nouvelle économie du bien-être. En classant les différents états sociaux qui s’offrent à eux, les individus expriment une relation de préférence qui ne tient plus compte de l’intensité des utilités, mais simplement de l’ordre de préférence. Par exemple, si nous considérons deux états A et B, l’individu exprime la relation de préférence entre ces deux états. S’il opte pour A plutôt que B cela signifie qu’il préfère A à B, quelles qu’en soient les raisons.

Pareto est le premier à avoir proposé cette notion d’utilité ordinale dans son approche fondée sur l’échange. Originairement présente chez Edgeworth [1881], l’économie d’échange à deux biens et deux agents connaît une extension chez Pareto. Pour Edgeworth, en situation d’économie parfaitement décentralisée, le bien-être individuel est maximal lorsque, compte tenu des dotations individuelles initiales et des préférences individuelles, l’échange a lieu. Lors de cet échange, chaque individu maximise sont utilité. Les préférences individuelles entre les deux biens sont représentées par des courbes d’indifférence le long desquelles l’utilité retirée de la consommation d’une combinaison quelconque des deux biens est la même. Pareto [1896] montrera que cette allocation des dotations est optimale57, dans la mesure où l’on ne peut améliorer le sort d’un individu sans détériorer celui de l’autre. Pareto parle également d’efficacité puisqu’il n’est possible d’accroître la satisfaction des tous les contractants à la fois. A partir des notions d’optimalité et d’efficacité, Pareto dessine, sans les énoncer formellement, les deux théorèmes qui vont fonder l’économie du bien-être. Ces deux théorèmes peuvent s’énoncer ainsi : (i) un équilibre concurrentiel est une situation pareto- optimale, c’est-à-dire « qu’il est impossible que tous les individus soient plus satisfaits qu’ils ne le sont dans cet équilibre » et (ii) « si tous les agents ont des préférences convexes, il existe toujours un ensemble de prix tel que toute allocation efficace au sens de Pareto soit un équilibre de marché pour des dotations initiales adéquates »58. Ces deux théorèmes ont des implications fortes en économie. Tout d’abord, le marché, qui occupe une place centrale

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Debreu [1966] définira l’optimum comme « un état réalisable auquel aucun autre état réalisable n’est

préféré. Cet état est préféré à tout autre parce qu’il n’est plus possible d’améliorer la satisfaction d’un quelconque consommateur, membre de cette économie, sans réduire celle d’au moins un autre ».

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depuis Smith, devient incontournable. L’échange ne peut avoir lieu en dehors de ce dernier. Les échanges réputés non marchands sont ignorés de la théorie de l’optimum. Ensuite, le système de prix qui permet à l’échange d’avoir lieu constitue l’information nécessaire et suffisante aux contractants. Ceux-ci ne sont pas concernés par les modes de production, l’origine des biens ou les dotations initiales, des autres agents.

Le second théorème du bien-être sépare les questions de distribution et d’efficacité. En effet, tout optimum de Pareto est une allocation efficace des ressources, elle doit maximiser l’utilité sociale quelle que soit la répartition des richesses entre les individus concernés. Il se peut ainsi qu’une allocation optimale offre, après l’échange, à un seul individu toutes les richesses et rien aux autres. Si la situation des seconds ne peut être améliorée sans détériorer celle du premier, l’équilibre est optimal. Une situation pareto-optimale peut donc être efficace mais inégalitaire, insensible à tout aspect redistributif. Pendant longtemps, l’optimum de Pareto fera référence en matière d’économie du bien-être. Les conséquences politiques d’une telle situation peuvent avoir des conséquences importantes sur les situations de pauvreté et d’inégalité (Meade [1964]). Or, il semble aujourd’hui établi que les caractères d’efficience et d’équité ne peuvent être séparés, notamment en situation d’information imparfaite (Greenwald, Stiglitz [1966]), toute politique de redistribution dégraderait l’efficacité du marché (Hoff [1994], Kanbur, Lustig [1999]). De plus, depuis les années 80, une certaine littérature argumente en faveur d’une non-séparabilité entre efficience et équité. Les études sur le genre, notamment, couplées avec la distribution intra-ménage du bien-être montrent que cette problématique ne peut être traitée de manière cloisonnée (Sen [1983], Haddad, Kanbur [1990]). C’est en partie la raison pour laquelle, on assiste depuis quelques années à la réémergence des questions d’inégalité sur le devant de la scène politique (Kanbur, Lustig [1999]).

Une deuxième série de critiques s’abat sur cet optimum. Selon Terny [1971], l’optimum de Pareto n’établit qu’un quasi-ordre de toutes les situations optimales possibles. Or, « il y a plusieurs allocations efficaces au sens de Pareto et se pose dès lors la question de savoir comment la société peut choisir parmi ces diverses allocations ? »59. La réponse à cette question va être apportée par la théorie du choix social, qui, même si elle ne

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concerne pas directement la problématique qui est la notre60, à savoir la pauvreté, permet de mettre en lumière certains points importants des théories économiques actuelles qui étudient plus particulièrement la pauvreté.

b- La prise en compte des préférences individuelles dans le choix collectif : la théorie du choix social

Le but de la théorie du choix social est donc de répondre à la question précédente. En d’autres termes, il s’agit de construire, à partir de préférences individuelles, une relation de préférence collective, c’est-à-dire d’offrir à la collectivité une fonction de bien-être social (economic social welfare). En 1938, Abram Bergson propose une règle d’agrégation des fonctions d’utilités individuelles en une fonction de bien-être social, et ainsi « [d’] insérer l’évaluation parétienne dans un cadre de pensée cohérent et logique »61. Supposons que l’individu est capable d’exprimer l’utilité qu’il retire de la consommation d’un panier de biens xi. On note cette fonction d’utilité Uj(xi). Pour Bergson [1938] puis Samuelson [1947], il est

possible de comparer les fonctions d’utilité deux à deux dès lors que l’on admet la possibilité d’émettre des jugements de valeurs sur ces fonctions62. La fonction d’utilité collective devient une fonction additive des utilités individuelles W = W (U1(x1), U2(x2), …, Un (xn)).

C’est à partir de l’étude de cette fonction de bien-être social que K. Arrow [1951] va fonder sa remise en cause de la nouvelle économie du bien-être (new welfare economics) qui débouchera sur la théorie du choix social63. Arrow entend étudier la possibilité de trouver une règle de choix social qui représente, sous la contrainte de respect de conditions « faibles mais

60 Sur ce point, Sen [1998: 9] se montre plus mesuré que nous puisque lors de son discours d’attribution du Prix

de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 1998, il affirme que la pauvreté est au cœur de la théorie du choix social puisque cette dernière nous permet de répondre à la question suivante : « Comment pouvons-nous mesurer la pauvreté face à l’hétérogénéité des situations et des souffrances des

différentes personnes qui composent la société? »

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Fleurbaey, Mongin [2004: 2].

62 Bergson n’est pas clair sur ce point. Nous pouvons citer Mongin [2000: 9, notre traduction] : « Au sujet des

comparaisons interpersonnelles d'utilité, Bergson reste ambigü dans tout son papier. Il brouille la question spécifique soulevée par [les utilitaristes] en se référant vaguement aux “ jugements de valeur” qui sont, selon lui, présents dans toute considération faisant référence à la fonction de bien-être. Le seul endroit où une "notion de valeur" est mentionnée au sujet des comparaisons interpersonnelles se produit quand Bergson discute l’Ecole de Cambridge ».

63 Toutefois, les bases de la théorie du choix social sont à trouver chez Borda [1781] et Condorcet [1785] qui

cherchèrent à travers l’élaboration de procédures mathématiques à résoudre les problèmes de choix collectif. La règle du vote démocratique (Méthode de Borda) trouva chez Condorcet un paradoxe (Paradoxe de Condorcet) : il se peut que les préférences individuelles exprimées démocratiquement à travers le vote conduisent à élire une option qui n’est pas préférée par l’ensemble de la collectivité. A ce sujet voir Farquharson [1969], Favre [1976], Boursin [1995], Sen [1970, 1998].

raisonnables »64, les préférences de tous les individus d’une collectivité. Le résultat d’Arrow, que Sen [1998: 10] qualifie « d’une élégance et d’une puissance à vous couper le souffle », montre qu’il n’existe aucune méthode parfaite pour effectuer, à partir d’un classement individuel de préférences de différents états sociaux, un classement social de ces états65. La démonstration d’Arrow révolutionne alors l’économie du bien-être. Pour trouver une règle de décision collective agrégative, il est nécessaire que celle-ci respecte quatre conditions66 qui sont : (i) l’efficacité parétienne (condition P) qui stipule que si chaque membre préfère l’état x à l’état y, alors x sera socialement préféré à y, (ii) l’absence de dictateur (condition D), c’est-à- dire qu’aucun individu ne peut imposer ses préférences à celles des autres membres de la société, (ii) l’indépendance des alternatives non pertinentes (condition I) qui requiert que le classement social de deux états x et y dépend seulement des classements individuels sur ces deux états, (iv) un domaine non restreint (condition U), à savoir que le domaine de la fonction de bien-être social doit inclure tous les profils possibles des préférences des individus. Sous cette condition, l’ordre social doit être complet et transitif. Arrow montre, grâce à son théorème d’impossibilité, que dès que nous avons trois états sociaux distincts à classer67 et un ensemble fini d’individus, il n’existe pas de fonction de bien-être social qui satisfasse les conditions P, D, I et U68.

Selon Arrow [1963: 115] : « si nous écartons la possibilité de comparaison interpersonnelle des utilités, les seules méthodes de passage des préférences individuelles aux préférences collectives qui soient satisfaisantes et définies pour un très grand nombre d’ensembles d’ordres individuels, sont soit impossibles, soit dictatoriales ». Ainsi, la seule décision viable est la décision dictatoriale69. Il faudrait donc, pour obtenir une fonction de bien-être social abandonner l’idéal de liberté au profit d’une situation optimale au sens de

64 Sen [1998: 10].

65 Arrow [1963: 55] offre une définition claire de la fonction de bien-être social : « Par fonction de bien-être

collectif, on désigne une procédure ou une règle qui, à tout ensemble d’ordres individuels R1, …, Rn, défini sur

des états sociaux alternatifs (un ordre par individu), fait correspondre un ordre social R. »

66 A l’origine (Arrow [1951]) cinq conditions étaient nécessaires. Après relectures et corrections, Arrow [1963]

conserva seulement quatre des cinq conditions. A ce sujet voir Sen [2002: 329].

67 S’il n’existe que deux états sociaux, la règle de décision à la majorité permet de trouver une fonction de bien-

être social qui satisfasse les 4 conditions. (Arrow [1963: 97]).

68 Ce théorème peut être interprété comme une extension du paradoxe du vote de Condorcet. A ce sujet voir Sen

[2002: 330]. Pour une démonstration se reporter à Arrow [1963: 103-115]).

69 Pour que la condition D soit acceptée, il devient nécessaire de relâcher une des autres conditions exigées, or

selon l’auteur, seule la condition I peut être raisonnablement abandonnée ou en tout cas relâchée. Une partie du travail de Sen théoricien du choix social, sera de montrer que l’introduction d’alternatives dans l’ensemble des choix de l’individu peut l’amener à revoir son classement des états sociaux. On pourra se référer à Sen [1991] et [2002].

Pareto70. La force et la simplicité de ce théorème a eu un retentissement énorme : de nombreux auteurs ont poursuivi les travaux d’Arrow ou ont tenté de remettre en cause les hypothèses et conclusions. (Sen [1970], Gibbard [1973], Satterthwaite [1975], Barbera [1980], Blackorby, Donaldson, Weymark [1990], Geanakopoulos [2001])

Pour conclure, il est nécessaire de faire le lien entre notre problématique et la présentation de l’économie du bien-être et de la théorie du choix social. Ce lien n’est pas direct : les questionnements propres à ces deux types de théories ne se rapportent pas à l’étude de la pauvreté. Dans le premier cas, la pauvreté pourrait être considérée comme une mauvaise répartition des ressources entre les individus. En effet, nous avons vu que la situation d’optimum de Pareto ne s’intéresse pas à la distribution des ressources, dès lors que l’efficacité du système d’allocation est atteinte. Une situation dans laquelle nous avons une inégalité maximale de répartition des ressources peut être considérée comme souhaitable si elle permet à la société de maximiser l’intérêt collectif. Les situations de pauvreté ne sont donc pas des cas d’étude pour l’économie du bien-être. En ce qui concerne la théorie du choix social, les règles de décision collective peuvent avoir des conséquences sur le bien-être des individus composant la collectivité. Puisque la décision démocratique n’est pas compatible avec une fonction de bien-être collective, le sort des pauvres n’est pas un paramètre important dans la prise de décision. Le dictateur, en faisant passer son intérêt personnel ou celui d’une classe dominante avant l’intérêt collectif, peut prendre des décisions allant à l’encontre de l’intérêt des plus pauvres. Toutefois, nous allons maintenant nous intéresser à ce que les théories d’obédience utilitariste pensent de la pauvreté. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la définition qui en est offerte et à la base informationnelle retenue pour l’évaluer.

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