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1. Les méthodes adoptées pour le recueil des représentations

1.2 Les stratégies du choix des questions

1.2.6 Confrontation entre les objectifs et les questions posées aux enseignants cibles

Dans la mesure où nous essaierons de mettre en relief les éléments et les caractéristiques vocales (perçues et/ou produites) susceptibles d’agir sur la communication verbale entre l’enseignant et ses apprenants, la finalité de la présente recherche s’avère une finalité didactique.

La présente recherche a ainsi un objectif général et trois autres spécifiques concernant les facteurs du passé.

- L’objectif général consiste à découvrir à partir des représentations, les facteurs du passé qui interviennent dans les pratiques vocales (intonatives, prosodiques). Ces facteurs gardés en mémoire, émergent sous forme de discours.

Les objectifs spécifiques qui concernent les facteurs du passé sont les suivants :

- vérifier si la voix perçue dans le passé est un facteur contribuant ou non à la formation des représentations et des attitudes vis-à-vis de la manière de parler la langue en classe.

- explorer dans quelle mesure la voix, perçue dans le passé, est considérée comme étant une source d’influence parmi d’autres.

- explorer les différentes pratiques vocales « conscientisées » par les enseignants et dans quels buts didactiques.

- tenter de relier entre les cas et l’ensemble, entre ce qui est individuel et ce qui relève du groupe d’enseignants (comme un groupe social en miniature).

Nous considérons les apports des enseignants cibles comme étant des données spécifiques car évoquées de façon libre et individuelle par chaque enseignant. En effet, chacun des enseignants cibles est emmené à s’exprimer librement sur :

Le côté perceptif de la langue et les éléments de souvenir se rattachant à la perception de la langue française et son enseignement ainsi que l’apprenant de français qu’il était dans sa période scolaire. Il s’agit de récupérer les attitudes et les représentations passées (période scolaire) notamment celles conscientisées par les enseignants cibles.

Les questions correspondantes sont :

• Dans le questionnaire :

- quel élève de français étiez-vous vous-même ? (question B/n°1)

- Avez-vous un souvenir d’enfance lié au français ? (voix, lecture enseignant, intonation, chanson etc.) (question B/n° 2)

• Dans l’entretien 39:

- qu’est-ce qui a favorisé votre penchant pour le français, un enseignant, une voix, une lecture, une chanson ?

- quel élève de français étiez-vous, quel était votre niveau ?

Nous observons la place de la perception de la voix parmi d’autres éléments de souvenir et son rôle dans la formation des représentations et des attitudes vis-à-vis de la langue, de son enseignement, et la manière de la parler.

les facteurs qui ont joué un rôle déterminant dans leur choix du métier et dans leur formation à l’enseignement (s’il s’agit de l’influence de la période scolaire ou bien de celle d’une formation reçue pendant la période du choix du métier). Les questions correspondantes sont :

• Dans le questionnaire :

- qu’est-ce qui vous a poussé à devenir enseignant de français (situations et conditions socio-économiques, culturelles, personnelles) et quelles étaient vos aspirations (à quelle situation d’enseignement vous vous attendiez) ? (question B/

n° 3)

• Dans l’entretien :

- comment êtes vous devenu enseignant de français ?

Nous observons là les facteurs antérieurs et ceux actuels au choix du métier. Nous mettrons en relief la place de la voix-modèle dans les représentations et celle de la formation vocale dans la formation à l’enseignement.

le côté pratique de l’enseignement de la langue, précisément : - le début de l’enseignement et les dispositions à enseigner.

- la différence de pratique didactique entre le début de l’enseignement et la situation actuelle (question B/4)

- les outils ou moyens utilisés pour attirer l’attention des apprenants (question A/n°10)

39 Les questions dans l’entretien n’ont pas de place fixe (au début, au milieu, à la fin). La place des questions dépend de l’enchaînement de l’entretien.

- la différence de pratique entre le privé et le public (question A/n°11)

- leur position en tant qu’enseignant dans la situation actuelle (question B/n°5)

• Les questions présentes dans l’entretien :

- comment concevez-vous le rôle que joue la voix dans l’enseignement ? -vous travaillez le plus l’oral ou l’écrit en classe ? Comment ?

- qu’est-ce que l’expérience professorale vous a le plus appris, qu’est-ce qu’elle a changé en vous ?

Nous observons là le côté conscientisé des pratiques, et la place de la voix comme pratique stratégique acquise par expérience ainsi que les autres pratiques et comportements ajustés.

Ainsi, il s’agit d’explorer comment chaque enseignant présente (à l’état conscient) les influences du passé (scolaire, choix du métier, début du métier, expérience) sur sa manière d’être enseignant (sur le plan des savoir-faire pratiques dont le « savoir vocal » fait partie).

L’exploration atteindra donc ce niveau de la recherche pour mettre le point sur ce qui est spécifique individuel et sur ce qui est commun et collectif chez l’échantillon de la population concernée.

En guise d’ouverture…. La résilience

La portée méthodique essentielle ici est que les informations données sur les représentations et les attitudes et les positions antérieures et actuelles sont données de manière individuelle et personnelle par chacun. Ce fait permet de connaître comment les enseignants ont réagi (en terme de représentation et d’attitudes face aux contraintes des influences du milieu socioculturel, des forces extérieures.

Nous voulons mettre l’accent ici sur le fait que même si la réalité extérieure évoquée par chaque enseignant n’est pas réellement celle qui existait à une période de sa vie, ce qui nous intéresse c’est qu’il s’agit de ses propres représentations et de ses attitudes suite auxquelles il a agi ou s’est comporté d’une certaine manière.

Connaître quelle représentation et quelle attitude est éprouvée à un moment donnée et quel est son poids par rapport aux forces extérieures mettra le point sur l’importance de la manière dont chacun voit les choses. Mais aussi ils nous donnent une idée sur la manière dont chacun s’inscrit comme auteur de son discours, de son expérience, et ce n’est que lui seul qui pourra en parler :

Ni agent omnipotent radicalement auteur de son histoire, ni victime intégralement soumise aux caprices de la contingence, mais interprète- au sens musical- d’une « partition » qui, à défaut de lui appartenir, n’aurait néanmoins pas été exécutée ainsi sans lui, et qu’il contribue en outre à composer.40

Ce n’est qu’à la fin en regroupant les données de chacun que nous pouvons dire si les représentations sont collectives, les mêmes pour les enseignants concernant la langue française, le métier d’enseignement, et les raisons pour lesquelles ils sont devenues enseignants français

40 J.-M. Baudouin & L. Turkal (2000), « Formation au singulier », Education permanente n° 142 pp. 45- 61, p.53.

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