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Conclusion du texte principal: chacun doit cultiver sa personne.

5.3.2 Le texte principal.

5.3.2.5 Conclusion du texte principal: chacun doit cultiver sa personne.

Le texte principal se termine ainsi :

自天子以至于庶人,壹是皆以修身为本。

其本乱而末治者,否矣。其所厚者薄而其所薄者厚,未之有也。。。。

« Zi tian zi yi zhi yu shu ren, yi shi jie yi xiu shen wei ben.

Qi ben luan er mo zhi zhe, fou yi. Qi suo hou zhe bo er qi suo bo zhe hou, wei zhi you ye. »

Soit:

« Depuis le Fils du Ciel jusqu’aux hommes du peuple, tous doivent considérer comme base la culture de sa propre personne.

La cime et les branches terminales qui prospèrent alors que la racine souffre de désordres, cela n’est pas possible. Négliger ce qui est consistant et parvenir à faire du consistant à partir de l’inconsistant, cela ne s’est pas vu. »

Une contribution importante de cette conclusion réside dans la recommandation qui est faite de prendre la personne comme le niveau privilégié méritant le plus d’attention ; c’est elle, son perfectionnement qui constituent la première fin en soi incontournable; la rectitude du cœur, l’authenticité de la pensée restent très importantes mais en tant que sous-objectifs alors que le développement du savoir semble être considéré comme un moyen indipensable ; en ce qui concerne les autres objectifs: l’ordre dans la famille, le bon gouvernement du pays, la paix dans le monde, ce sont des objectifs extérieurs à la personne, plus étendus, objectifs que l’on peut viser une fois la solidité de la base constituée par la personne elle- même est assurée.

5.3.3 Le caractère zhi

du Grand apprentissage.

Le seul caractère zhi 志 du Grand apprentissage se trouve dans le très court chapitre 4 des commentaires qui se rapporte au passage du texte principal traitant du couple « Ben 本 Mo 末 » = « Racine et branches terminales » ou « Le principal et l’accessoire » ou « Le fondamental et l’insignifiant »:

物有本末;事有终始。知所先后则近道矣。

« Wu you ben mo; shi you zhong shi. Zhi suo xian hou ze jin dao yi. »

Soit:

« Les choses ont leur racine et leurs branches terminales; les événements ont leur début et leur fin. Savoir ce qui doit venir avant, ce qui doit venir après, c’est être proche de la Voie. »

Il comprend une citation des Entretiens de Confucius (§XII.13) suivie d’un commentaire de Zeng Zi :

子曰:听讼,吾犹人也。必也使无讼乎。 无情者,不得尽其辞。大畏民志,此谓知本。

Zi yue: « Ting song, wu you ren ye.Bi ye shi wu song hu » « Wu qing zhe, bu de jin qi ci. Da wei min zhi, ci wei zhi ben. »

Soit:

Le Maître dit: « Ecouter les parties plaider leur cause (et instruire un procès), je suis comme les autres. Ce qui est nécessaire, c’est faire de telle sorte qu’il n’y ait plus de procès . »

« Ceux qui n’ont pas les faits (pour eux) ne pourront pas pousser jusqu’au bout leur déposition (non fondée). Inspirer un grand respect (une crainte révérentielle) dans le cœur (zhi 志) du peuple, cela s’appelle connaître la racine. »

Le caractère zhi 志, semble être utilisé ici avec le sens de xin 心=cœur.

Sur le contenu du passage, il convient de remarquer qu’il existe un certain décalage entre la parole de Confucius citée et le commentaire qui la suit. En effet le texte du paragraphe XII.13 des Entretiens de Confucius montre clairement qu’il considère que ce qui est vraiment souhaitable, ce qui est le principal, c’est bien de ne plus avoir de procès, alors qu’instruire des procès les uns après les autres, ne serait que l’accessoire. Comment faire pour ne plus avoir de procès ou au moins pour les rendre plus rares ? Dans ce chapitre XII très orienté vers l’art de gouverner, Confucius a beaucoup insisté sur la vertu d’humanité, le sens du juste et la grande influence que la vertu des dirigeants peut exercer sur le peuple ; il n’est donc pas déraisonnable d’admettre que Confucius a pensé à l’harmonie sociale, conséquence d’une administration exemplaire, qui pourrait contribuer à faire diminuer à la source, les conflits eux-mêmes et par la même occasion les procès. De son côté, le texte du commentaire étudié ici semble viser d’abord à décourager les plaideurs dont la cause serait insuffisamment fondée ; il parle aussi d’inspirer , dans le cœur du peuple, un grand respect, une crainte révérentielle ; Zhu Xi, dans son commentaire, considère qu’une fois que brillent les illustres vertus du saint, cette crainte révérentielle existera de façon naturelle chez le peuple ; en visant, en premier lieu, à décourager les mauvais plaideurs, en parlant d’inspirer au peuple, même de façon naturelle, une crainte révérentielle, les commentaires du chapitre 4 semblent donner une interprétation étriquée de la parole de Confucius.

5.3.4 Conclusions partielles.

Le Grand apprentissage propose plusieurs exemples concrets de plans de vie qui correspondent à des projets qu’on peut adopter lorsqu’on établit son zhi. Ils concernent tous l’être humain depuis le perfectionnement de l’individu jusqu’à la paix dans le monde. Ces sujets ne manquent pas d’attraits dès lors qu’on considère les mystères de la personne humaine, de son cœur et de ses relations avec ses semblables.