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c)非我志也 非我志也 非我志也 (§2.B.14) 非我志也 « Fei wo zhi ye »

« Ce n’est pas mon intention. »

Dans ce paragraphe Mencius a expliqué qu’après sa rencontre avec le roi de Qi, il a pris la résolution de quitter; par suite de certaines circonstances son séjour a été prolongé, mais ce n’était pas du tout dans son intention.

d)得志得志得志得志,,,,不得志不得志不得志不得志 (§ 3.B.2, 4.B.1, 7.A.9, 7.B.34)

« De zhi », « Bu de zhi »

« Réaliser son ambition », « Ne pas réaliser son ambition ».

Nous allons étudier les paragraphes qui utilisent ces deux expressions.

Paragraphes 3.B.2 et 7.A.9

Les expressions « De zhi », « Bu de zhi » se trouvent notamment dans un passage célèbre du paragraphe 3.B.2 du Mengzi :

孟子曰 : …

居天下之广居,立天下之正位,行天下之大道;得志,与民由之;不得志, 独行其道。富贵不能淫,贫贱不能移,威武不能屈,此之谓大仗夫。

Meng zi yue : « -…

Ju tian xia zhi guang ju, li tian xia zhi zheng wei, xing tian xia zhi da dao ; de zhi, yu min you zhi ; bu de zhi, du xing qi dao.Fu gui bu neng yin, pin jian bu neng yi, wei wu bu neng qu, ci zhi wei da zhang fu. »

Il peut être rendu en français de la façon suivante : Maître Meng dit :

« -…

Habiter la vaste demeure du monde (symboliquement, la vertu d’humanité ren, 仁) , se tenir dans la position correcte du monde (dans la bienséance li, 礼), cheminer sur la grande voie du monde (celle des actions et des causes justes, yi, 义 ) ; s’il parvient à réaliser son ambition, alors avec le peuple il pratiquera ces vertus ; s’il ne parvient pas à réaliser son ambition, alors il poursuivra seul sa voie. La richesse et les honneurs ne peuvent l’égarer ; la pauvreté, la basse condition ne peuvent le faire changer ; la force, l’intimidation ne peuvent le faire plier ; c’est ainsi qu’est défini ce qu’on appelle un grand homme. »

Ce passage fournit une illustration du niveau élevé du zhi qui peut être atteint par un homme. On a ici un exemple de la relation existant entre l’idée du zhi et celle du yong 勇 (courage, force du cœur). Un niveau élevé du zhi peut conférer à celui qui le possède la vertu du yong 勇 ; dans le cas présent, c’est un courage à la fois physique et moral qui permet de garder ses idées, de résister non seulement à la force, à l’intimidation, à l’échec politique mais aussi aux effets éventuellement pernicieux de la réussite, de la richesse et des honneurs.

Nguyễn Hiến Lê, dans un livre en vietnamien consacré à Mencius rapporte que ce passage était particulièrement aimé des lettrés vietnamiens qui le connaissaient par cœur ; il considère que ce texte concis et fort a contribué à forger la volonté de nombreux révolutionnaires pendant la période de la domination française au Vietnam.

Le paragraphe 7.A.9 contient également les expressions « De zhi » et « Bu de zhi » ; son contenu est similaire à celui du § 3.B.2 : dans la misère, l’échec, ne pas perdre le sens du juste et s’occuper à se perfectionner; dans la réussite, ne pas s’éloigner de la Voie et aider le monde entier à s’améliorer.

Dans beaucoup de cas, notamment chez les penseurs ou lettrés de tendance confucéenne, lorsque les expressions « De zhi », « Bu de zhi » sont utilisées, l’ambition dont il s’agit est celle de parvenir à une situation politique ou administrative assez importante permettant de mettre en pratique, sur un territoire ou un domaine plus ou moins vaste, ses idées sur la morale, sur l’organisation de la société, du pays etc…Bien entendu, cette ambition va de pair avec l’aspiration d’appliquer ces mêmes idées à sa vie personnelle.

C’est l’existence d’une ambition extérieure et d’une aspiration personnelle concordantes qui permet à une personne, lorsqu’elle ne parvient pas à réaliser son ambition politique, de poursuivre sa voie sur le versant de sa vie personnelle.

Paragraghe 4.B.1

Dans ce paragraphe l’expression : « De zhi » est appliquée à l’empereur légendaire Shun et au roi Wen. Ce texte dit que ces deux habitants d’au-delà des frontières (des Yi 夷, considérés comme non-chinois et même barbares), l’un de l’Est, l’autre de l’Ouest, vivaient à des endroits distants de plus de mille lieues, à

des époques séparées par plus de mille ans ; et pourtant une fois leur zhi réalisé, ils ont exercé sur les Pays Centraux des actions parfaitement concordantes ; saint postérieur ou saint antérieur, les règles qu’ils appliquaient étaient identiques. Pour la présente étude, un point intéressant à noter est que l’objectif du zhi n’est guère limité ; un homme ordinaire peut très bien viser la position suprême dans l’empire et aspirer à devenir un saint-roi.

Paragraphe 7.B.34

Dans ce paragraphe l’expression « De zhi » est utilisée trois fois avec le pronom de la 1ère personne du singulier: 我 得 志 , « Wo de zhi » (« Je réalise mon ambition ») ; Mencius commença par dire que quand on parle aux grands de ce monde, il faut voir leur petitesse et ne pas se laisser impressionner par leur pompe ; il cite ensuite successivement : les palais des grands, leurs banquets avec des centaines de serviteurs, de femmes, leurs beuveries, leurs parties de chasse, leur suite de mille chars pour conclure à chaque fois : « Je n’ai rien à faire avec cela, si je réalise mon ambition» ; le paragraphe se termine par : « En moi, tout est règles des Anciens, comment pourrais je être impressionné ? ».

e)食志食志食志, 养志食志

养志养志 ( § 3.B.4, 4.A.19 ) 养志

« Shi zhi », « Yang zhi »

L’expression 食志 « Shi zhi » est utilisée 3 fois au § 3.B.4 et signifie : rémunérer l’intention (de quelqu’un) ; la discussion portait sur le point de savoir s’il faut rémunérer ou pas l’intention d’un artisan, d’un lettré… ; Mencius considérait que dans une société les échanges sont nécessaires et qu’il faut rémunérer le résultat que quelqu’un vous apporte par son travail (食工 « Shi gong ») et non pas son intention, qui n’a rien à voir dans ce domaine. Ce point de vue, assez moderne au point de vue économique, mérite d’être noté.

L’expression 养志 « Yang zhi », dans laquelle 志 zhi a le sens large de cœur se trouve au paragraphe 4.A.19 ; ce passage compare le cas d’un fils qui se contente, avec de la viande et du vin, de nourrir la bouche et le corps de son père à celui d’un autre qui, non seulement pourvoit aux besoins matériels de son père mais en plus lui témoigne beaucoup d’égards et de respect, ce faisant il lui nourrit aussi le cœur.

f)害志害志害志害志, 逆志逆志逆志逆志 (§ 5.A.4)

« Hai zhi », « Ni zhi »

Ces deux expressions « Hai zhi » (nuire au sens et à la visée du texte) et « Ni zhi » (aller au devant du sens et de la visée du texte pour les accueillir) se trouvent dans un célèbre passage du § 5.A.4, relatif à la façon de lire un poème :

故说诗者,不以文害辞,不以辞害志;以意逆志,是为得之。

« Gu shuo shi zhe, bu yi wen hai ci, bu yi ci hai zhi ; yi yi ni zhi, shi wei de zhi. » « C’est pourquoi, celui qui parle des poèmes ne doit pas s’attacher aux mots et nuire à la parole, s’attacher à la parole et nuire au sens et à la visée (de l’œuvre) ; c’est en allant, par sa pensée, au devant de ce sens et de cette visée que l’on parvient à les obtenir. »

g)专心致志专心致志专心致志专心致志 ( §6.A.9)