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志于仁

志于仁

志于仁

(§4.A.9, §6.B.9) « Zhi yu ren » Soit :

« Mettre son zhi (sa détermination) dans ( la pratique de) la vertu d’humanité. » Dans ces deux paragraphes, Mencius s’est montré particulièrement sévère envers les princes de son époque et envers ceux qui les servent.

Le paragraphe 4.A.9 commence par rappeler les cas de Jie et de Zhou, deux célèbres tyrans de l’histoire de Chine, qui ont perdu l’empire parce qu’ils ont perdu les peuples ; il énonce ensuite une règle simple : pour gagner l’empire il faut gagner les peuples, pour gagner les peuples il faut gagner leur coeur ; pour gagner leur cœur il faut accumuler pour eux ce qu’ils désirent et ne pas leur faire ce qu’ils détestent ; le texte se poursuit : les peuples vont à la vertu d’humanité comme l’eau coule vers le bas ; si, à présent, parmi les princes de l’empire il y en avait un qui aimât la vertu d’humanité , les autres pousseraient vers lui les peuples et il serait Roi même s’il ne le voulait pas ; ceux qui, à présent, aspirent à la royauté ressemblent à un malade atteint depuis sept ans et qui est à la recherche d’une armoise vieille de trois ans, chose qu’il est impossible d’avoir à temps si elle n’est pas prévue à l’avance; ne pas mettre sa détermination dans la pratique de la vertu d’humanité, c’est connaître toute sa vie peines et humiliations, c’est s’enfoncer dans la mort.

Le paragraphe 6.B.9 dit : à présent, tous ceux qui servent les princes prétendent qu’ils peuvent enrichir leur prince ; les bons ministres d’aujourd’hui seraient, dans les temps anciens, considérés comme des brigands vis-à-vis du peuple ; vouloir enrichir un prince qui ne se tourne pas vers la Voie, qui ne met pas sa détermination dans la pratique de la vertu d’humanité, c’est vouloir enrichir un tyran comme Jie ; il en est de même quand on veut, par des alliances et des guerres, renforcer la puissance d’un tel prince ; celui qui suit les pratiques d’aujourd’hui, sans changement dans les mœurs, ne tiendrait pas une matinée, même si on lui donnait l’empire .

On retrouve dans ces deux paragraphes des idées chères à Mencius :

- si tout le monde, de haut en bas, ne cherche que son intérêt, son avantage ( li 利), alors tout marchera mal ;

- il faut par contre pratiquer la vertu d’humanité (ren 仁) et le sens du juste (yi 义) et cela suffit .

C’est ainsi qu’il a répondu au roi Hui de Liang qui lui a demandé, lors d’une rencontre, s’il a quelque chose à proposer dans l’intérêt de son royaume (§1.A.1). Non seulement Mencius considère que pour être un homme de bien il ne faut pas être animé par l’idée de son propre intérêt ou de celui de son camp mais par l’adoption et la pratique de vertus altruistes ; ceci est tout à fait normal dans la mesure où cela revient simplement à avoir une conduite morale ; ce qu’il postule en plus c’est qu’une telle conduite est très efficace sur le plan politique notamment pour les souverains et les princes.

Par ailleurs, le paragraphe 4.A.9 qui accorde une grande importance au peuple est à rapprocher du § 7.B.14 dans lequel Mencius a dit : « Le peuple est précieux, les autels de la terre et du millet viennent après, le souverain pèse peu.»

志于

志于

志于

志于道道道道

(§7.A.24) « Zhi yu dao »

« Mettre son zhi (sa détermination) dans (la pratique de) la Voie »

Le paragraphe 4.B.18 utilise l’image de l’eau d’une source qui coule sans arrêt, jour et nuit, remplit les cavités avant de continuer d’avancer pour finalement se déverser dans la mer ; il conclut ensuite que ce qui possède un fond, une racine ressemble à cette eau de source.

Le paragraphe 7.A.24 reprend l’image de l’eau qui remplit les cavités avant d’avancer pour conclure qu’un homme de bien qui met sa détermination dans la pratique de la Voie, ne peut atteindre son but sans un certain niveau d’accomplissement préalable.

志于

志于

志于

志于彀彀彀彀

(§6.A.20) « Zhi yu gou »

« Mettre son zhi (sa détermination) dans l’action de tendre au maximum son arc. »

Ce paragraphe 6.A.20 présente deux cas d’enseignement d’un art :

en enseignant le tir à l’arc, Yi (un archer légendaire) mobilisait toute sa détermination pour tendre au maximum son arc; ses élèves faisaient de même ; un maître charpentier, enseignant son art, utilisait l’équerre et le compas ; ses élèves faisaient de même.

Il est possible de noter que ce paragraphe aborde deux facteurs de réussite dans des actions humaines : la détermination pour vaincre une résistance, une difficulté rencontrée (cas du tireur à l’arc) et l’utilisation d’outils adéquats (cas du charpentier).

5.2.2.6 Structures diverses.

子何以其志为哉

子何以其志为哉

子何以其志为哉

子何以其志为哉

(§ 3.B.4)

« Zi he yi qi zhi wei zai » Soit :

La discussion portait sur le fait s’il fallait rémunérer l’intention du travailleur ou le résultat de son travail. Peng Geng soutint que le charron et le charpentier fabriquaient des roues et des chars avec l’intention de gagner leur vie ; Mencius lui répondit : « Qu’avez-vous à faire avec leur intention ? Si, par leur travail, ils vous apportent un résultat intéressant, alors vous devez les nourrir selon vos possibilités. » (Voir §5.2.2.3 ci-dessus).