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Les catégories générales de coûts

Dans le document FONDEMENTS DE LA COMPTABILITE DE GESTION (Page 56-60)

LES COÛTS : DÉFINITIONS, CONCEPTS ET

2.1 Les catégories générales de coûts

C

omme nous l’avons vu au chapitre 1, le travail de gestion porte sur trois prin-cipales catégories d’activité : la planication, la direction et la motivation, ainsi que le contrôle.

Pour effectuer ces activités, le gestionnaire aura besoin d’informations sur l’organisation. Selon une perspective comptable, il s’agira souvent d’informations rela-tives aux coûts de l’organisation.

En comptabilité de gestion, le terme « coût » a plusieurs signications. Il existe en effet de nombreux types de coûts, et ces coûts sont classés différemment selon l’usage qu’en fait le gestionnaire. Par exemple, le gestionnaire peut avoir besoin de données sur les coûts pour publier des rapports nanciers externes, préparer des budgets ou prendre des décisions. Chaque utilisation distincte des données sur les coûts requiert une clas-sication et une dénition différentes des coûts. La préparation de rapports nanciers externes, par exemple, nécessite l’utilisation de données sur les coûts d’origine, tandis que pour une prise de décisions, des données sur les coûts futurs se révéleront sans doute nécessaires.

Dans le présent chapitre, nous étudierons diverses utilisations des données sur les coûts. Nous verrons comment ces coûts sont dénis et classés en fonction de chacune de ces utilisations. Nous commencerons par expliquer la classication des coûts en vue de la publication de rapports nanciers externes, en particulier dans les entreprises de fabrica-tion. Toutefois, nous nous préparerons à cette présentation en dénissant d’abord certains termes couramment employés dans le secteur de la fabrication de produits.

Toutes les entreprises de fabrication, de vente au détail et de service, les organisations comme Hockey Canada et les agences gouvernementales comme Statistique Canada en-gagent des coûts. En général, les types de coûts et la façon de les classer dépendent du type d’organisation. La comptabilité de gestion s’appliquant à toutes les organisations, notre analyse portera donc sur les caractéristiques des coûts associés à toutes sortes d’environ-nements — entreprises de fabrication, entreprises commerciales et entreprises de service.

Dans ce chapitre, nous nous intéresserons principalement aux entreprises de fabri cation. Ces dernières, telles que Domtar, Ford et Molson Coors, s’occupent de l’acquisition de matières premières, de la fabrication de produits nis, de la mise en marché, de la distribution, de la facturation ainsi que de presque tous les autres types d’activités commerciales. Par conséquent, une bonne connaissance de la variété des coûts pouvant être engagés dans les différents secteurs d’une entreprise de fabrication aide à mieux comprendre ceux des autres types d’organisations.

Dans cette optique, les concepts de coûts dont nous traiterons peuvent tout aussi bien s’appliquer à des points de vente de restauration rapide tels que Poulet Frit Ken-tucky, Pizza Hut et Subway, à des studios de cinéma comme Disney et Paramount, et à des sociétés d’experts-conseils telles qu’Ernst & Young et KPMG, qu’à un hôpital. Les termes employés dans ces différents secteurs ne sont pas nécessairement identiques à ceux que l’on retrouve dans les entreprises de fabrication, mais les mêmes concepts de base s’appliquent. Avec quelques légères adaptations, ces notions valent aussi pour des entreprises

Nommer chacune des trois composantes des coûts de base liés à la fabrication d’un produit et en donner des exemples.

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2.1 Les catégories générales de coûts

Enn, les entrepreneurs comme M. Kirani sont souvent en quête de nouvelles possibilités d’affaires.

Si une occasion se présente, M. Kirani devra évaluer s’il est avantageux pour lui d’investir du temps et de l’argent dans une nouvelle entreprise plutôt que de continuer à exploiter SPD ltée. S’il décide de conserver celle-ci, il devra tirer un trait sur les avantages économiques que pourrait présenter la nouvelle entreprise ; ces bénéces représentent le coût de renonciation qui découle de sa décision.

Pour prendre une décision éclairée, M. Kirani devra calculer les coûts engagés par son entreprise actuelle qui diffèrent selon l’option choisie : conserver l’entreprise existante ou en démarrer une nouvelle.

Cet exemple illustre quelques-uns des multiples concepts liés au coût que tout chef d’entreprise doit absolument comprendre.

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2 commerciales comme Wal-Mart, Canadian Tire et La Baie, qui revendent des produits nis

achetés à des fabricants et à d’autres sources.

2.1.1 Les coûts de fabrication

La plupart des entreprises de fabrication divisent leurs coûts de fabrication en trois grandes catégories : les matières premières, la main-d’œuvre directe et les frais indirects de fabrication. Nous étudierons chacune de ces catégories.

Les matières premières

En comptabilité, lesmatièrescomprennent toute composante qui entre dans la fabrica-tion d’un produit ni, de sorte que le produit ni d’une entreprise peut devenir la matière d’une autre entreprise. Par exemple, les plastiques fabriqués par DuPont constituent des matières dont se sert Hewlett-Packard pour fabriquer ses ordinateurs personnels.

Lesmatières premières (oumatières directes)sont les matières qui deviennent parties intégrantes du produit ni, et que l’on peut rattacher concrètement et facilement à ce produit. Seraient ainsi classés dans cette catégorie les sièges que Bombardier achète à des sous-traitants pour les installer dans ses avions commerciaux. De même, le minuscule moteur électrique que Panasonic utilise dans ses lecteurs de disques Blu-ray pour les faire tourner entrerait dans cette catégorie.

Parfois, l’effort requis pour rattacher les coûts de matières relativement peu impor-tantes aux produits nis n’en vaut pas la peine. Tel est le cas des petits éléments comme la brasure utilisée pour établir les connexions électriques dans un téléviseur Sony ou la colle servant à l’assemblage d’une chaise Lafuma. Des matières comme la brasure et la colle sont desmatières indirectes(oufournitures)et font partie des frais indirects de fabrication.

La main-d’œuvre directe

Lamain-d’œuvre directeconsiste en l’ensemble des coûts de main-d’œuvre d’une entreprise que l’on peut facilement rattacher (c’est-à-dire de façon concrète et pratique) à des unités de production. Les salaires des ouvriers spécialisés, par exemple, constituent des coûts de main-d’œuvre directe comme ceux des charpentiers, des maçons et des opérateurs.

Les coûts de main-d’œuvre que l’on ne peut pas relier directement à la fabrication de produits, ou que l’on ne peut leur rattacher qu’à grands frais et avec difculté, portent le nom demain-d’œuvre indirecte.Ces coûts sont considérés comme faisant partie des frais in directs de fabrication avec les matières indirectes. La main-d’œuvre indirecte comprend les coûts de main-d’œuvre associés aux concierges, aux contremaîtres, aux manutention-naires et aux gardiens de sécurité. Bien que le travail de ces employés soit essentiel à la production, il serait peu pratique, voire impossible, de rattacher à une unité particulière de production les coûts qui lui sont attribuables. Par conséquent, ce type de coût de main-d’œuvre constitue un coût de main-main-d’œuvre indirecte.

Certains secteurs industriels connaissent d’importants changements en matière de structure des coûts de la main-d’œuvre. L’équipement de production automatisé, dont le fonctionnement et l’entretien sont assurés par des ouvriers indirects qualiés, remplace de plus en plus la main-d’œuvre directe. Dans un petit nombre d’entreprises, la main-d’œuvre directe est devenue une composante si peu importante qu’elle n’est plus considérée comme une catégorie de coût. Il sera question plus en détail de cette tendance et de son effet sur les systèmes de coûts dans d’autres chapitres. Toutefois, la majorité des entreprises de fabrica-tion et de service des quatre coins du monde continuent de traiter la main-d’œuvre directe comme une catégorie de coût distincte.

Les frais indirects de fabrication

Les frais indirects de fabrication constituent la troisième composante des coûts de fabrication et englobent tous les coûts de fabrication à l’exception des coûts des matières premières et de la main-d’œuvre directe. Ils comprennent entre autres les coûts des matières indirectes, de la main-d’œuvre indirecte, de l’entretien et de la réparation du

Matière de la colle ou des clous).

Main-d’œuvre indirecte

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matériel de fabrication, du chauffage et de l’éclairage, de même que ceux liés à l’impôt foncier, à l’amortissement et à l’assurance sur les immobilisations servant à la production.

Une entreprise engage aussi des coûts liés à ses fonctions de vente et d’administration pour le chauffage et l’éclairage, l’impôt foncier, les assurances, l’amortissement, etc. Ces coûts ne font toutefois pas partie des frais indirects de fabrication. Seuls les coûts associés au fonc-tionnement de l’usine entrent dans cette catégorie.

Différentes expressions servent à désigner les frais indirects de fabrication, entre au-tres « coûts indirects de fabrication », « coûts indirects de production », « frais généraux de fabrication » et « frais de soutien à la fabrication ». Tous ces termes sont synonymes.

Lecoût de transformationregroupe les coûts de la main-d’œuvre directe et les frais indirects de fabrication engagés en vue de la transformation des matières premières en produits nis. Par ailleurs, le coût de revient de base est le coût de la main-d’œuvre directe combiné avec celui des matières premières.

Le rapport entre le coût de la main-d’œuvre et les frais indirects de fabrication varie selon l’organisation, et aussi entre entreprises d’un même secteur d’activité. Certaines entreprises automatisées afchent une grande proportion de frais indirects de fabrication par rapport au coût de leur d’œuvre directe. Plusieurs classent même tous les coûts de la main-d’œuvre dans les frais indirects de fabrication. D’autres, du secteur du conditionnement des viandes par exemple, ont une proportion plus grande de main-d’œuvre directe que de frais indirects de fabrication. Certaines entreprises manufacturières achètent des matières en partie assemblées ; d’autres usinent les composantes qui seront utilisées par leurs propres ateliers de production au cours du processus de transformation. La façon dont les organisa-tions établissent les propororganisa-tions du coût des matières, du coût de la main- d’œuvre et des frais indirects de fabrication constitue une partie importante de la planication stratégique.

2.1.2 La classication des coûts de main-d’œuvre liés à la production

La classication des coûts de la main-d’œuvre directe et indirecte est relativement simple.

Les salaires des concierges sont généralement classés dans les frais indirects parce qu’ils représentent des coûts indirects, de même que les coûts des salaires (ou charges salariales) des chefs de service et des employés responsables de la sécurité ou de l’entretien. Toutefois, la classication dutemps improductif(outemps mort) et des majorations pour heures supplémentaires des employés de production se révèle un peu plus difcile. Par exemple, lorsqu’un employé de l’usine est improductif pendant trois heures et que ces heures coûtent chacune 20 $, on enregistrera habituellement 60 $ de temps improductif dans les coûts indirects si la direction considère qu’il s’agit d’un coût général de toute la production.

Toutefois, s’il y a du temps improductif pour un poste en particulier, en raison notamment d’un retard dans la livraison de matières premières découlant d’un changement de

spéci-cations requis par le client, le temps mort pourrait alors être constaté dans les coûts de la main-d’œuvre directe pour cette tâche. Le client défrayera ou non l’entreprise de ce coût, selon les conditions du marché à ce moment ou les clauses du contrat qui le lie à celle-ci.

Lesmajorations pour heures supplémentairesreprésentent le taux de salaire horaire supplémentaire consenti aux employés qui doivent travailler au-delà des heures régulières prévues. Par exemple, un employé peut voir son salaire majoré de 50 % pour cinq heures de travail supplémentaires. Si le taux de salaire de base est de 20 $, ces cinq heures correspondront à une majoration de 50 $ (10 $35 heures). La classication de la rémunération des heures supplémentaires à titre de coûts de la main-d’œuvre directe ou de coûts indirects dépend des raisons qui justient ces heures supplémentaires. Une cause liée à une tâche en particulier devrait en faire un coût direct. Par contre, le coût d’heures supplémentaires « normales » découlant de décisions générales de la direction, comme les besoins résultant d’une période de pointe en production, entrerait dans la catégorie des coûts indirects pour toutes les tâches.

Lesavantages sociauxde la main-d’œuvre se composent des coûts relatifs à l’emploi assumés par l’employeur. Ils comprennent les coûts des programmes d’assurance et des avantages sociaux futurs, tels les régimes de retraite. L’entreprise verse aussi la part de

Coût de transformation

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2 l’employeur au Régime de rentes du Québec (RRQ), au Régime québécois d’assurance

parentale (RQAP) et à l’assurance emploi, ainsi que des cotisations à la Commission des normes du travail (CNT) et au Fonds des services de santé (FSS). La combinaison de ces coûts représente, en général, de 20 % à 40 % du salaire de base. De nombreuses entreprises traitent les coûts de ces avantages sociaux comme des coûts de main-d’œuvre indirecte et les classent avec les frais indirects de fabrication. Toutefois, il serait justiable d’ajouter les avan-tages sociaux de la main-d’œuvre directe au taux de salaire de base de cette main- d’œuvre.

Sur le plan conceptuel, cette méthode se révèle préférable puisque les avantages sociaux accordés à la main-d’œuvre directe constituent un coût supplémentaire lié à leur travail.

2.1.3 Les coûts hors fabrication

En général, les coûts hors fabrication se subdivisent en deux catégories :

1. les frais de vente (aussi appelés « coûts commerciaux » ou « coûts de marketing ») ; 2. les frais d’administration (aussi appelés « charges administratives »).

Lesfrais de vente(ou coûts commerciauxou coûts de marketing)englobent tous les coûts nécessaires pour obtenir une commande de la clientèle, et pour faire parvenir le produit ni ou rendre le service au client. Ces coûts portent souvent le nom de « coût pour obtenir une commande » et « coût pour honorer une commande ». Parmi les exemples de frais de vente, mentionnons ceux de la publicité, de l’expédition, des déplacements des représentants, des commis sions sur les ventes, des salaires des vendeurs et des coûts d’entreposage des produits nis.

Lesfrais d’administration(oucharges administratives) consistent en l’ensemble des coûts liés à la direction, à l’organisation et aux tâches administratives permettant la ges-tion générale de l’organisages-tion, par opposiges-tion aux coûts de fabricages-tion et de marketing.

Entre autres exemples de frais d’administration, citons la rémunération des cadres diri-geants, les coûts associés à la comptabilité, au secrétariat et aux relations publiques, ainsi que les autres coûts semblables engagés pour l’administration générale de l’organisation.

Les concepts et les techniques de comptabilité de gestion s’appliquent aussi bien aux activités hors fabrication qu’aux activités de fabrication même si, dans le passé, l’accent était plutôt mis sur tout ce qui touchait à la production.

Notons que les entreprises de service utilisent de plus en plus les différents concepts de coûts dans l’analyse et l’établissement des coûts de revient de leurs services. Ainsi, les banques recourent désormais à l’analyse des coûts pour déterminer leurs coûts de revient an d’offrir des services tels que les comptes de chèques, les prêts aux consommateurs et les cartes de crédit. De même, les compagnies d’assurances déterminent les coûts liés à la prestation de services aux clients selon la situation géographique, l’âge, l’état civil, le métier ou la profes-sion de ceux-ci. Ce type d’analyse des coûts fournit des données qui permettent de contrôler les fonctions de vente et d’administration de la même manière que les analyses des coûts de fabrication fournissent les données nécessaires au contrôle des fonctions de fabrication.

Frais de vente (ou coûts chaus-sures de course : le coût du l qui sert à assembler les chaussures, le salaire que diverses statistiques sur les industries canadiennes. L’information est classée selon que l’industrie est productrice de biens ou de services, et chacune de ces catégories est subdivi-sée en sous-catégories. Par exemple, les entreprises de fabrication, de services publics, de construction et d’agriculture font partie des industries productrices de biens. La catégorie des services englobe le transport, la nance, les services immobiliers, et la vente au détail, et chaque secteur est divisé en sous-catégories.

Le site fournit également, dans une section distincte, des renseignements sur les petites et moyennes entreprises, lesquels peuvent être utiles aux gestionnaires d’organisations plus petites en quête de données comparatives. Le tableau suivant présente des données sur le coût des ventes et les coûts de main-d’œuvre de plusieurs types d’entreprises de fabrication.

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