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Camus et Koestler face au Communisme

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1.2.1. L’absurde : tragique de la condition ou pathologie ?

1.3.1.4 Camus et Koestler face au Communisme

Camus passe au crible le Communisme et le Marxisme qui, parce qu’ils divinisent l’histoire au profit d’un avenir douteux, ont peu de considération pour l’homme. A juste titre et en vue de critiquer le Communisme, Albert Camus s’attaque au Marxisme. Il en parle comme d’un « messianisme scientifique » qui assujettit l’homme à l’histoire :

Nous vivons dans la terreur parce que la persuasion n’est plus possible, parce que l’homme a été livré tout entier à l’histoire et qu’il ne peut plus se tourner vers cette part de lui-même, aussi vraie que la part historique, et qu’il retrouve devant la beauté du monde et des visages, parce que nous vivons dans le monde de l’abstraction, celui des bureaux et des machines, des idées absolues et du messianisme sans nuances556.

Dans The Age of Longing, la voix de Koestler retentit et fait écho à celle de Camus : « … a regime which had History on its side must of necessity be ruthless and cruel ; the agony of a million wretches was a mere ripple on the surge of the tide »557. Le Marxisme qui est à l’origine du Communisme s’est effectivement imposé comme une nouvelle religion qui prétend sauver les hommes, mais qui préconise en même temps le mensonge et la violence au nom de l’histoire. Afin de mettre en lumière cette réflexion camusienne, Olivier Todd a recours à la grille suivante :

Dieu = le marxisme (Camus ne fréquente ni Dieu ni le marxisme). Le Messie = Marx […] Le peuple élu = le prolétariat, donc le PC. Les élus = les prolétaires […] Les damnés = la bourgeoisie […] L’Eglise = le parti communiste. La grâce = l’adhésion au Parti. La Résurrection = la Révolution […] L’enfer = la punition des capitalistes558.

555 Ronald Aronson, Camus et Sartre, amitié et combat, traduit de l’américain par Daniel B. Roche et Dominique Letellier, Paris, Alvik, 2005, p. 141.

556 « Le siècle de la peur », Actuelles I in : OC II, p. 437.

557 AL, p. 257 ; trad. p. 291 : « … un régime qui avait l’Histoire pour lui devait nécessairement être cruel et sans scrupule ; l’agonie d’un million de misérables n’était qu’une vague dans la montée de la marée. »

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Par "système clos", j’entends, premièrement, une méthode universelle de pensée qui prétend expliquer tous les phénomènes sous le soleil et porter tous les remèdes à tous les maux de l’humanité ; deuxièmement, un système qui refuse de se laisser modifier par des faits nouvellement observés, mais qui possède assez de résistance élastique pour neutraliser leur attaque, c’est-à-dire pour les inclure dans le dessin voulu au moyen d’une casuistique extrêmement développée ; troisièmement, un système qui sape de toute base solide les facultés critiques de quiconque a accepté d’entrer dans son cercle magique559.

Absorbé par ce « cercle magique », aveuglé par la foi communiste, l’individu accepte les moyens les plus vils qui sont mis en œuvre par et pour le Parti :

La nécessité du mensonge et de la calomnie ; de l’intimidation des masses pour les sauver de leur propre myopie ; de la liquidation des groupes d’opposition et des classes hostiles ; du sacrifice d’une génération entière, au bénéfice de la suivante –tout cela peut paraître monstrueux, et pourtant je l’acceptais sans difficulté, suivant la voie toute tracée de la foi560.

Arthur Koestler rend compte du caractère mystique du Communisme. Faisant référence au crédo religieux du Parti, il parle de « conversion »561, des « renégats du Parti, […] des âmes perdues, abandonnées de la grâce »562. Il établit également un parallèle intéressant entre son expérience communiste et un épisode biblique :

J’ai servi le Parti communiste pendant sept années –c’est le temps que Jacob consacra aux chèvres de Laban, pour mériter Rachel, la fille de celui-ci. A la fin de l’épreuve, la jeune épousée fut conduite dans sa tante obscure ; le lendemain seulement, il s’aperçut qu’il avait épuisé ses ardeurs non sur l’adorable Rachel, mais sur la hideuse Léah. Je me demande s’il n’a jamais pu guérir d’avoir couché avec une illusion. Je me demande si, par la suite, il s’avouait encore qu’il y avait cru. Je me demande si l’Histoire vérifiera le dénouement heureux de la légende, car après sept ans encore de peine, Rachel

559 Arthur Koestler, La Corde raide in : Athur Koestler. Œuvres Autobiographiques, Phil, Casoar (Dir.), op. cit., p. 215.

560 Arthur Koestler, Le Dieu des ténèbres, Paris, Calmann-Lévy, 1950, p. 64. 561 Ibid.

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fut offerte à Jacob, et l’illusion devint chair. Et ces sept années passèrent encore comme quelques jours, tant il avait d’amour pour elle563.

Tout comme le patriarche biblique, Koestler a été la victime d’une duperie. Sept ans, il a œuvré pour un parti pour se rendre finalement compte que ce mouvement ne pouvait répondre à ses attentes et qu’il n’était pas en adéquation avec les valeurs pour lesquelles il militait. Koestler adhère au Parti en décembre 1931, devient agent du Komintern. Il s’installe au Bloc rouge564 et rejoint la cellule locale composée en majeure partie d’intellectuels. « Je vivais dans la cellule, avec la cellule, pour la cellule. Je n’étais plus seul ; j’avais trouvé la chaude camaraderie dont j’avais soif ; mon désir de m’intégrer à un corps élémentaire actif était satisfait »565. En 1932, il se rend en Russie, « la terre des promesses » ou la « nouvelle Byzance »566, où il est témoin de la grande famine. Un an plus tard, il quitte le territoire soviétique avec le même sentiment de soulagement que lorsqu’il avait quitté Israël. Il rompt définitivement avec le Communisme en 1938 en réaction au troisième grand procès de Moscou. Sept années, c’est le temps que Jacob a passé à travailler pour Laban afin qu’il lui accorde la belle Rachel. Cependant, à l’issue de cette longue période, c’est Léah qui lui fût envoyée. Il lui faudra encore sept longues années de labeur pour obtenir la main de Rachel. L’expérience communiste d’Arthur Koestler, c’est l’histoire d’un « utopiste désenchanté »567. Dans son autobiographie Hiéroglyphes, Koestler raconte :

Je suis allé au communisme comme on va à une source d’eau fraîche568, et je l’ai quitté comme on s’extirpe d’une rivière empoisonnée, jonchée de débris de villes mortes et de cadavres de noyés. Telle est en somme mon histoire de 1931 à 1938, de ma vingt-sixième à ma trente-troisième année569.

563 Arthur Koestler, Le Dieu des ténèbres, op. cit., p. 76.

564 Surnom d’un immeuble de Bonnerplatz qui abritait des artistes et des écrivains engagés. 565 Arthur Koestler, Hiéroglyphes in : Athur Koestler. Œuvres Autobiographiques, Phil Casoar (Dir.), op. cit., p. 307.

566 AL trad. p. 19.

567 Roland Quilliot, Arthur Koestler : De la désillusion tragique eu rêve d’une nouvelle synthèse, op. cit., p. 5.

568 Pablo Picasso disait : « Je suis allé au communisme comme on va à une source fraîche ». 569 Arthur Koestler, Hiéroglyphes in : Athur Koestler. Œuvres Autobiographiques, Phil Casoar (Dir.), op. cit., p. 297.

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La première était : "Aucun mouvement, aucun parti, aucune personne ne peut revendiquer le privilège de l’infaillibilité", la seconde était : "Il est aussi fou d’apaiser l’ennemi que de persécuter l’ami qui poursuit les mêmes fins que vous par des moyens différents" ; la troisième était une citation de Thomas Mann : "A la longue une vérité nuisible vaut mieux qu’un mensonge utile"570.

L’idéologie communiste entend détenir l’omniscience et l’omnipotence inaccessibles à l’homme. Elle se croit unique détentrice de la Vérité et promet la restauration d’un « paradis perdu ». Roubachof, le héros koestlérien du Zéro et l’Infini, asservi par le Parti communiste affirme que « Le Parti n’a jamais tort […] Toi et moi, nous pouvons nous tromper. Mais pas le Parti. Le Parti, camarade, est quelque chose de plus grand que toi et moi. »571 Et pourtant, il est un

hiatus béant entre le monde que voit le Parti et le monde que constate la société […] Cet hiatus, le Parti se prépare à le supprimer en fait, et en attendant, il le supprime magiquement […] Le Parti ne met pas seulement son énergie à construire le socialisme, mais à faire admettre la fiction qu’il fonctionne déjà572.

En effet, « rien ne ressemble plus à la pensée mythique que l’idéologie politique »573 selon Claude Lévi-Strauss. Jeanyves Guérin ajoute que « l’essence du régime communiste passe avant son existence. On l’imagine, on le rêve, on le mythologise […]. On ne se soucie guère de ses réalisations ni à fortiori de leur coût humain »574. Le Communisme justifié par le Marxisme apparaît alors comme un régime tyrannique. Albert Camus intègre le Parti communiste au cours de l’année 1935. La perte de ses illusions n’a d’égal que son sentiment de fraternité envers les hommes. Il rejette le matérialisme historique et dialectique du Communisme et dénonce « les errements d’une raison dialectique devenue folle au point de servir de caution « scientifique » à un système totalitaire d’asservissement des hommes

570 Pierre Debray-Ritzen, Arthur Koestler. Un Croisé sans Croix, op. cit., p. 130. 571 Arthur Koestler, Le Zéro et l’Infini, op. cit., p. 49.

572 Alain Besançon, Les Origines Intellectuelles du Léninisme, Paris, Calmann-Lévy, 1997, p. 287. 573 Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Plon, 1958, p. 231 cité par Jeanyves Guérin in : Albert Camus : Littérature et Politique, Paris, Honoré Champion, 2013, p. 357.

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libres au déterminisme absolu de l’histoire »575. Dans une lettre datée de 1951 et adressée à Roger Grenier576, il écrit :

Je ne comprenais pas que vous ayez pu me conseiller de devenir communiste et que vous preniez ensuite position contre le communisme. […] A ce sujet laissez-moi vous dire comment j’ai quitté le parti. […] On m’avait chargé de recruter des militants arabes et de les faire rentrer dans une organisation nationaliste […] Je l’ai fait et ces militants arabes sont devenus mes camarades dont j’admirais la tenue et la loyauté. Le tournant de 36 est venu. Ces militants ont été poursuivis et emprisonnés, leur organisation dissoute, au nom d’une politique approuvée et encouragée par le PC. Quelques-uns, qui avaient échappé aux recherches, sont venus me demander si je laisserais faire cette infamie sans rien dire. Cet après-midi est resté gravé en moi577.

Contrairement à Koestler, le besoin d’absolu ou d’appartenance est inexistant chez Camus. Ainsi « la période qui suivit [sa rupture avec le Parti] ne connut aucune immersion dans quelque activité fébrile comme souvent on en commet pour oublier ; Camus se contenta de poursuivre son action socio-culturelle par d’autres voies, avec une orientation différente »578. Camus dénonce l’existence des camps et parle du Communisme comme d’un « socialisme concentrationnaire » ayant une fâcheuse parenté avec la violence fasciste. Cependant, et ce d’après la propagande communiste, la résistance au fascisme implique la non-résistance au Communisme et l’anticommunisme est perçu comme une trahison. A l’époque et avant le pacte germano-soviétique, le Communisme est également une des seules alternatives pour combattre le Nazisme.

La résistance active contre les nazis ne semblait possible qu’à condition d’unir son sort soit à celui des socialistes, soit à celui des communistes. La comparaison entre leurs états de service, leur vigueur, leur résolution, éliminait les premiers et était favorable aux seconds. […] Le titre du fameux ouvrage de H.R. Knickerbocker qui connut une telle vogue à cette époque :

Nazisme ou Communisme en Allemagne ? résumait la situation avec

exactitude. Il n’y avait pas de « troisième force » ni de troisième choix579.

575 Jacques Chabot, Albert Camus « la pensée de midi », op. cit., p. 166. 576 Roger Grenier avait encouragé Camus à intégrer le mouvement communiste.

577 Roger Grenier, Albert Camus. Soleil et Ombre, une biographie intellectuelle, op. cit., p. 43. 578 Herbet R. Lottman, Albert Camus, op. cit., p. 177.

579 Arthur Koestler, La Corde raide in : Athur Koestler. Œuvres Autobiographiques, Phil Casoar (Dir.), op. cit., p. 211.

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mains », à faire des sacrifices (humains) et à avoir recours à la violence pour mener à bien son entreprise.

Son rapport à la violence oppose Camus aux philosophes existentialistes qui considèrent que la violence est innée et que l’on n’y peut rien. Aussi la querelle entre Albert Camus et Jean-Paul Sartre, a marqué l’histoire. Tout en sachant qu’il s’agit d’un régime totalitaire et cruel, Sartre fait l’éloge du système soviétique. Si Sartre est adepte de la violence révolutionnaire, Camus ne cesse de la condamner. Ainsi, à la publication de L’Homme révolté, critique radicale du système communiste et de la violence révolutionnaire, Sartre charge Francis Jeanson d’en faire la critique dans Les Temps Modernes580. La critique est violente voire injurieuse envers l’essai « un grand livre manqué », mais également envers son auteur : le titre « Albert Camus ou l’âme révoltée » évoque la « belle âme » de Hegel « incapable d'agir, étant prisonnier de sa posture éthique, pris entre deux options qu'il juge également répréhensibles », selon Souleymane Bachir Diagne581. Camus rédige alors une lettre directement adressée au directeur des Temps Modernes. Loin de ménager son correspondant, il écrit, en faisant allusion au pro-communisme de Sartre et à sa position face aux goulags « [Je suis las d’être critiqué par des gens] qui n’ont jamais mis que leur fauteuil dans le sens de l’Histoire ».La réponse de Sartre annonce la rupture définitive entre le philosophe existentialiste et l’écrivain engagé. « Beaucoup de choses nous rapprochaient, peu nous séparaient. Mais ce peu était encore trop : l’amitié, elle aussi, tend à devenir totalitaire. », peut-on lire dans la réppeut-onse de Sartre.

Fédia Nikitine est, dans l’œuvre koestlérienne, l’incarnation du Communiste par excellence. Son attachement au Parti relève d’une mission tacite que lui a confiée son père avant de mourir. « It was a message of hatred, cruelty and revenge ; it was also a message of love, of unshakable faith in the Great Change,

580 Revue fondée en octobre 1945 et dirigée par Jean-Paul Sartre dans laquelle paraissent « Albert Camus ou l’âme révoltée » de Francis Jeanson (juin 1952), la réponse de Camus (août 1952) et celle de Sartre autour de la polémique de L’Homme révolté.

581 Souleymane Bachir Diagne cité in Olivier Postel-Vinay, « Camus : le retour en grâce », Biblios Nouvelobs, 18 août 2009.

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and of a childlike belief in the marvels and happiness whichit would bring »582. On peut penser que ce personnage permet à son auteur de faire son auto-critique. D’ailleurs, d’après Cynthia, Fédia ressemblerait fortement à Koestler, bien que ce dernier nie avoir brossé son autoportrait. Dans The Age of Longing, il y a une description de Fédia :

Entre le front large et les larges pommettes, un resserrement rappelant celui d’un sablier donnait à son visage un trait un peu mongol » ; et un peu plus loin : « ses yeux gris légèrement obliques ». Un jour je demandais à Arthur si l’aspect physique de Fédia était un autoportrait. Mais il me répondit qu’il se contentait de décrire un visage typique d’Europe de l’Est583.

Le rapport entre l’individu et la généralité est ainsi établi. Fédia apparaît comme un symbole qui renvoie à une généralité.

Le Marxisme est présenté par Camus comme une variante de l’idéologie nazie. Dans un monde dévasté par les fascismes, le Communisme était donc considéré comme la seule possibilité de salut politique après-guerre. Idéal en théorie, Camus démontre que le Communisme est intrinsèquement destructeur en établissant un parallèle audacieux entre Nazisme et Communisme. Le Nazisme comme le Communisme veulent imposer une nouvelle religion qui sonnerait l’avènement de la cité universelle, cité de l’homme divinisé. Ces deux idéologies font de l’individu un « rouage » de l’appareil répressif. « L’individu n’était rien, le Parti tout, la branche qui se détachait de l’arbre devait se dessécher »584. Dans Le Zéro et de l’Infini, Koestler expose la théorie de la fiction grammaticale. L’individu est annihilé au profit du Parti et le « Je » est écrasé par le « Nous ». Le « Zéro » du titre de l’œuvre renvoie au rang de l’individu au sein du mouvement communiste et s’oppose à « l’Infini » qui dit l’importance du Parti au nom duquel tout doit être sacrifié. Chaque action et chaque pensée doit s’inscrire et se justifier dans le sillage du mouvement sous peine d’être censurée ou pis encore. La censure est l’un des problèmes majeurs du Communisme, notamment la censure artistique, à laquelle

582 AL, p. 88 ; trad. p. 101 : « C’était un message de haine, de cruauté et de vengeance ; c’était aussi un message d’amour, d’irréductible foi dans le Grand Changement et d’une croyance enfantine dans les merveilles et le bonheur qu’il apporterait. »

583 Cynthia Koestler, L’Etranger du square in : Athur Koestler. Œuvres Autobiographiques, Phil Casoar (Dir.), op. cit., p. 97.

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opérer. J’avais des yeux pour voir, et un esprit conditionné pour éliminer ce qu’ils voyaient. Cette « censure intérieure » est plus sûre et efficace que n’importe quelle censure officielle »585. Sous le joug de la répression communiste, le comportement de l’écrivain change.

Tous mes sentiments, mes attitudes à l’égard de l’art, de la littérature, et mes rapports humains furent reconstitués et modelés selon des normes nouvelles. Mon vocabulaire, ma grammaire, ma syntaxe se modifièrent ; j’appris à éviter toute forme d’expression originale, tout tour de phrase individuel. La modération, les nuances, le mot juste étaient suspects. Mon langage, et avec lui ma pensée, subirent un procédé de déshydratation et se cristallisèrent selon les formules toutes faites du jargon marxiste586.

Un jour, un ami lui fait remarquer qu’il parle tout bas alors qu’il avait l’habitude de hurler. L’ami ajoute : « Cela m’en dit long sur la Russie »587. Bien que journaliste, il n’écrit pratiquement rien durant cette période. Camus dénonce également la non-intégrité du Communisme : « D’année en année, de mois en mois parfois, la Pravda se corrige elle-même, les éditions retouchée de l’histoire officielle se succèdent. Lénine est censuré, Marx n’est pas édité. A ce degré, la comparaison avec l’obscurantisme religieux n’est même plus juste »588.